Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
203. Servien an Brienne Den Haag 1647 April 2
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Den Haag 1647 April 2
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP Holl. 44 fol. 12–14’ = Druckvorlage. Konzept, z.T. eigen-
händig : AE , CP Holl. 41 fol. 40–40’, 39.
Gestrige Konferenz mit den niederländischen Kommissaren: deren Beharren auf der Be-
schränkung der Garantie auf den französischen Besitz von 1635 und die seitherigen Erobe-
rungen in den Niederlanden; Argumentation Serviens zugunsten einer unbeschränkten Ga-
rantie; Furcht der Niederländer vor dem leichten Ausbruch eines neuen Krieges gegen Spa-
nien wegen der zahlreichen Interessen Frankreichs und seiner diversen Alliierten; Offerte
Serviens: Versicherung der Niederländer gegen die Verpflichtung zum Kriegseintritt um Sa-
voyens, Mantuas, Parmas u.a. willen bei allgemeiner Garantie aller französischen Besitzun-
gen, namentlich auch Kataloniens; deren wohlwollende Aufnahme. Erneute Verweigerung
eines Passes für Brun durch die Generalstaaten. Hoffnung auf besseren Gang der Dinge;
notwendige Geduld.
Postangelegenheiten. – Gestern abend hatte ich noch eine lange Konferenz
mit den Kommissaren der Generalstaaten. Il y eust encores de grandes
contestations sur l’explication qu’ilz veullent donner aux traittez d’al-
liance
fait avec l’Espagne que pour les places que la France possédoit en l’année
1635 et pour les conquestes qui ont esté faictes depuis dans les Païs-Bas.
Je pense leur avoir preuvé par diverses raisons que leur explication est
contraire au véritable sens des traittez, et il me semble qu’ilz en sont de-
meurez convaincus. Mais ilz ont grande peine de se rendre, et la Hollande
faict un poinct d’honneur de céder à noz prétentions et à l’advis des autres
provinces. Il me parut pourtant aux discours de ses députez , qui disputè-
rent le plus vivement contre moy, qu’elle a envye de s’approcher, et que
rien ne l’arreste plus que l’appréhention de rentrer quelque jour trop fa-
cilement en guerre pour tous les intérestz que nous avons à mesnager
contre l’Espagne en divers lieux, tant pour nous que pour un grand nom-
bre d’alliez, auxquelz ilz protestent de n’avoir jamais eu intention de s’en-
gager; peut-estre viendront-ilz à tout ce qui touche la France en particu-
lier. Et je pense leur avoir persuadé qu’ilz ne peuvent faire distinction de
ce qu’elle possédera en Espagne et en Italie d’avec le reste, sans nous faire
très grand préjudice et chocquer les loix fondamentales de nostre Estat
parce que tout ce qui demeurera au Roy par le traitté sera aussytost aprez
incorporé à la couronne, et deviendra par noz loix de la mesme nature que
tout le reste de la monarchie. Ce que j’ay remarqué qu’ilz ont mis en
grande considération, surtout quand j’ay adjousté qu’il nous seroit moins
préjudiciable de les exempter de la garentie pour la moytié du royaume
que pour la Catalogne, parce que ces peuples s’estant volontairement re-
mis soubz l’obéissance du Roy dont ilz avoient esté souztraictz autresfois,
auroient grand suject de se plaindre sy on faisoit distinction, par le traitté,
entre eux et les autres sujectz de Sa Majesté; et que cela, leur donnant lieu
de croyre que l’on ne les considerroit pas à l’esgal des autres, les pourroit
porter à quelque résolution fascheuse que nous avons très grand intérest
d’éviter, et à laquelle il n’est pas croyable que noz véritables amis voulus-
sent avoir contribué.
Mais comme il seroit du tout impossible d’obliger Messieurs les Estatz à
rompre sy nous venions cy-aprez à reprendre les armes |:pour des inté-
restz de la maison de Savoye, de Mantoue, de Parme et autres semblables:|,
et que cette seule appréhention les rendroit plus obstinez à combattre la
garentie généralle, je les ay assurez que quand elle aura esté accordée sans
restriction pour tout ce qui demeurera à la France par le traitté en quelque
lieu que ce soit, il sera très facile de treuver des précautions qui remédient
aux autres appréhentions qu’ilz peuvent avoir. J’ay remarqué que cette
ouverture les a fort adoucis. Sy aujourd’huy avant que cette dépesche par-
te, je puis apprendre qu’elle ayt produit quelque bon effect, j’auray l’hon-
neur de vous le faire sçavoir.
Les grandes plainctes que je fis hyer de ce qu’on avoit mis de nouveau en
délibération de faire venir icy monsieur Brun, ont esté cause qu’au-
jourd’huy on a résolu dans l’assemblée de ne luy accorder point de passe-
port, sy bien que voylà un second refus sur une demande faitte par escrit
qui ne fait guières moins d’éclat que celuy qu’on luy fit de le veoir lors-
qu’il passa par icy.
Je viens aussy d’apprendre que les affaires prennent un meilleur train; la
Hollande a paru aujourd’huy toute calmée. Mais l’on ne peut pas faire
que parmy ces humeurs lentes, les choses aillent sy viste qu’il seroit à
désirer; la patience et le flegme sont plus nécessaires en ce païs qu’en lieu
du monde.