Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
190. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville Paris 1647 März 22
Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville
Paris 1647 März 22
Duplikat für Servien: AE , CP All. 99 fol. 188–193 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All.
82 fol. 115–117’. Kopien: AE , CP All. 87 fol. 544–547; Ass.Nat. 273 fol. 176–178.
Kritik an der Konzipierung der Savoyen betreffenden Artikel für den französischen Frie-
densvertrag mit Spanien durch Saint-Maurice; vier nötige Korrekturen: 1) in den Vertrags-
text einzufügende Erläuterung, daß die französischen Restitutionen an das Haus Savoyen
aus freiem Antrieb und zum Vorteil vor allem Spaniens geschehen seien; 2) notwendige Ge-
bietsforderungen im Perosatal; 3) Mindestforderung zu Cavour: Schleifung der Befestigungs-
anlagen und Verbot ihres Wiederaufbaus; 4) explizite Aufhebung der Verpflichtung Frank-
reichs gegenüber Savoyen zum Krieg gegen Genua wünschenswert. Anweisung zum Ab-
bruch der Verbindungen zu Pauw und Knuyt. Zu den Verhandlungen in Osnabrück: Ver-
weis auf Beilage 1. Direkte Unterrichtung Croissys über die Ergebnisse der Konsultationen
mit den Schweden durch Longueville und d’Avaux. Unnachgiebigkeit Castel-Rodrigos und
Peñarandas vermutlich mit unbegründeten militärischen und politischen Hoffnungen zu er-
klären ; Nachrichten über Unruhen in Spanien; wahrscheinliche spanische Hegemonie zur
See bis zum Juni. Anweisung Serviens zur engen Zusammenarbeit mit Prinz Wilhelm II.
von Oranien.
La lettre que ledit sieur duc escrit du 11 e du courant au sieur comte de
Brienne ne donne matière d’y respondre que sur un article qui regarde les
affaires de la maison de Savoye.
Il est vray qu’on a mandé , et qu’on a sujet de le répliquer encores, que
Leurs Majestez estiment et aiment la personne du marquis de Saint- Mau-
rice , ambassadeur de monsieur le duc de Savoye en l’assemblée généralle,
qu’on le tient fort homme d’honneur et de probité, et |:très affectionné
pour cette couronne, dont il donnera tousjours des marques; mais on a
entendu que c’estoit à l’esgard des Espagnolz et non pas quand il s’agira
de procurer quelque avantage à son maistre à noz despens. Au contraire,
il n’y a personne de qui, en semblables occasions, on doibve plus se mé-
fier :|, et on luy feroit grand tort si on en faisoit un autre jugement.
Ce n’estoit pas à luy à dresser les articles qui regardent nos communs inté-
restz mais à nous, et à les insérer dans le traicté après les luy avoir commu-
niquez , convenant en mesme temps, ou par ledit traicté ou en des articles
secrets (s’il est jugé plus à propos et aussy seur), de certaines choses que
nous désirons de ladite maison, et sur lesquelles madame s’est engagée,
lorsqu’on luy rendit Thurin et d’autres places, de nous faire donner satis-
faction quant la paix se conclueroit [!] et qu’on luy restitueroit les autres .
Nous avons donc quatre choses à songer et à y pourvoir présentement:
la première, |:qu’il ne paroisse pas par le traicté que c’est la paix qui nous
force, comme les Espagnolz, de rendre noz places à la maison de Savoye,
mais qu’on en fasse une diférence formelle dans le récit de la chose,
comme:| disant à peu près en substance que la conclusion de la paix
avec l’Espagne donnant lieu maintenant à Sa Majesté de pouvoir remet-
tre à monsieur le duc de Savoye les places qu’elle avoit eues en dépost de
luy ou que ses armes avoient conquises sur le party contraire, sans que
lesdites places courrent plus aucune fortune de se perdre entre les mains
dudit duc, Sa Majesté les luy remettant comme ç’a tousjours esté son
intention.
C’est de cette manière que nous luy avons rendu les autres à mesure que
nous avons veu qu’il avoit moyen de les conserver en toute seureté. Nous
ne prétendons pas faire ostentation envers la maison de Savoye et les au-
tres princes de cette restitution, ainsy que les ennemis nous le reprochent,
puisque nous n’avons jamais eu d’autre dessein, mais nous prétendons
bien de faire voir à l’Espagne une chose dont elle n’a jamais donné d’ e-
xemple , et qu’elle n’imitera point à l’avenir, estant vray de dire qu’il n’ ap-
partient qu’à cette couronne seulle de consommer tant de trésors et d’ em-
ployer tant d’armées pour regangner des Estats entiers à des princes qui
luy sont alliez, et pour les leur remettre quant elle est en possession ac-
tuelle de toutes les places; les histoires ne nous apprennent rien de semblable
de la monarchie d’Espagne et on laisse à juger à un chacun si ses armes
estoient dans Cazal et dans toutes les places du Piémont si le moins qui
pourroit arriver à messieurs de Savoye et de Mantoue ne seroit pas d’estre
exempts pour jamais de la garde desdites places.
Il eschet encores de faire considérer que bien que nous remettions lesdites
places |:à d’aultres princes, si
avantage peult-estre plus
diverses raisons qui ont esté autresfois mandées
auroient entre les mains plusieurs places comme Verceil, ilz seroient bien
conseillez de les rendre pour nous obliger simplement à la restitution que
nous ferons à présent; on ne parle pas du Cencio parce que ce n’est quasi
plus rien, la pluspart des fortiffications ayans esté démolies.
Le deuxiesme poinct, c’est de voir si nous pourrons avoir la cession de
l’autre partie de la vallée de La Pérouze où il n’y a que certains petits
hameaux qui sont de chétives dépendances des villages que nous avons
de l’autre costé de ladite vallée, et cela nous importe pour la seureté de
Pignerol, ainsy qu’il a esté mandé plus au long
y doive trouver difficulté, puisque Sa Majesté demeure d’accord d’en
donner récompense à la maison de Savoye à sa bienséance et à sa satif-
faction , |: mais en tout cas on ne désire pas que cela retarde la conclusion
du traicté.
Le troisiesme poinct est celuy de Cavours:|, dont on a souvent escrit
quand on en a fait parler à madame. Elle a respondu qu’elle envoyeroit
les ordres au marquis de Saint-Maurice de ce qu’il auroit à faire, et la
moindre chose que nous puissions prétendre, c’est de rendre cette place
desmolie à condition qu’on ne pourra y establir à l’avenir aucune garnison
ni la fortiffier.
Le dernier est |:la descharge que nous prétendons de l’engagement où
nous estions envers la maison de Savoye, pour l’eschange de Pignerol, de
faire la guerre à la république de Gennes:|. Il sera bon que monsieur le duc
de Longueville revoye les longues dépesches que l’on a faites autresfois
sur ce sujet
Rivoles
à souhaitter:|, il n’est pas de la prudence de laisser une queue de cette
nature lorsqu’on veut faire une paix générale et en bien affermir la durée.
Sa Majesté croit avoir assez expliqué ses intentions à monsieur le duc de
Longueville sur la conduicte qu’il doit tenir |:à l’esgard de Pau et de
Knuyt quand on a dict qu’elle doibt estre conforme à Munster et à La
Haye:|. De sorte qu’à présent que le sieur Servien a esté contraint de se
déclarer contre eux (ce qui a esté fort approuvé de Leurs Majestez), on
sçayt bien que ledit sieur duc de Longueville ne fera rien d’un autre costé
qui destruise ce que ledit sieur Servien a fait du sien. C’est-à-dire |:qu’il
doibt s’abstenir de tout commerce avec ledict Pau et avec Knuyt quand il
sera de retour à l’assemblée:|, jusques à ce qu’il en ayt ordre exprès de Sa
Majesté ou que Messieurs les Estatz nous asseurent |:que ces deux hom-
mes -cy tiendront tout un aultre procéder qu’ilz n’ont faict jusqu’à pré-
sent . Il vault bien mieux les décréditer et les avoir pour ennemis descou-
vertz que pour médiateurs:|.
Quant aux affaires d’Osnabrug, ledit sieur duc de Longueville verra tous
les sentimens et les intentions de Sa Majesté dans ledit mémoire qui est
pour le sieur d’Avaux, lequel luy est adressé pour cet effect.
On a donné part à Ulme au sieur de Croisy de toutes choses, mais il y en
a certaines qui ne se peuvent bien esclaircir qu’avec les plénipotentiaires
de Suède, dont il sera bon que ceux de Sa Majesté informent directement
|:ledict sieur de Croissi pour gaigner aultant de temps:|.
On finira ce mémoire par deux avis ou considérations importantes: la
première est que comme nous sommes asseurez de bon lieu |:du costé
d’Espagne que Castel-Rodrigue et Peneranda ont ordre de conclurre la
paix avec nous à quelque prix que ce soit, sans y perdre un seul moment
de temps:|, et qu’il se voit néantmoins qu’ilz allongent les affaires et re-
culent plus qu’ilz n’avancent, il y a grand sujet de croire qu’ilz voyent
quelque chose que nous ne sçavons pas qui leur a donné la hardiesse de
nous chicaner comme ilz font. Ce qui apparemment pourroit estre ou les
espérances qu’on leur fait concevoir |:qu’avec un peu de patience, ilz
sépareront Messieurs les Estatz d’avec nous, ou que les affaires se brouil-
leront tellement en Allemagne que nous serons plustost obligez d’y en-
voyer de nouveaux renfortz que d’en retirer les troupes que nous y
avons pour les faire agir contre eux:|. Mais nous avons en eschange
grande occasion de nous promettre qu’ilz tireront court et se tromperont
en leur calcul, tant à l’esgard |:du traicté de l’Empire que sur le sujet de
Messieurs les Estatz:|, la mort de monsieur le prince d’Orange mettant
vraysemblablement les choses en un estat bien différent pour ce qui est
de la sortie en campagne.
Le second poinct, et qui peut avoir |:donné subjet au roy d’Espagne de
presser de nouveau ses ministres de la conclusion de la paix:|, c’est qu’on
mande de Madrid qu’il y avoit de grandz commencemens de révolte dans
la Grenade et l’Andalousie où les mescontentemens des peuples estoient
si grandz que tout s’y souslevoit pour s’opposer à la levée de divers im-
postz insupportables, et qu’on exigeoit pourtant avec une extrême ri-
gueur
ble estat et quasi malaizé à concevoir, que toutes leurs principales espé-
rances sont fondées sur leur armée navalle, qui sera plus forte que l’année
dernière et qui doit sortir aux premiers jours d’avril, commandée par dom
Jean d’Austriche
Don Juan (José) d’Austria (1629–1679), natürlicher Sohn Kg. Philipps IV. von Spanien; seit
1642 in militärischen Diensten, nach seinen Erfolgen auf dem it. Kriegsschauplatz 1647,
insbesondere bei der Bekämpfung der dortigen Unruhen, zum Generalvikar über Italien
ernannt; nach der Wahrnehmung hoher Posten in Militär und Staatsverwaltung bis zum
Tode Philipps IV. 1665 am Hof mehrfach in Ungnade gefallen, nach seiner endgültigen
Rückberufung Ende 1676 Erster Minister ( ABEPI II 483, 143–161, mit Geburtsjahr 1629;
DBA I 449, 35–43; Barrios , 388).
cela estant, la nostre ne pourra pas tenir la mer en sa présence dans les
commencemens, mais dans le mois de juin qu’elle sera renforcée de l’ es-
quadre des vaisseaux de
en Suède:|, et d’autres qui passeront le destroict ou que nous faisons
bastir en divers endroictz, si la paix n’est faite allors, nous prétendons
que celuy qui la commandera pourra chercher à la mer don Jean d’ Aus-
triche et le combattre avec avantage.
Comme ledit sieur Servien n’avoit point encores la response de Messieurs
les Estatz qu’il en attendoit, il n’y a pas eu matière de luy rien mander
cette sepmaine, si ce n’est qu’il |:servist de tout son pouvoir monsieur le
prince d’Orange d’aujourd’huy dans son nouvel establissement, concer-
tant néantmoins avec luy-mesme ce qu’il aura à faire, affin que nostre
affection ne luy attire pas la hayne de ceux qui ne nous ayment point:| .