Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
175. Servien an Longueville und d’Avaux Den Haag 1647 März 11
Den Haag 1647 März 11
Ausfertigung: AE , CP Holl. 43 fol. 513–519’ = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE ,
CP Holl. 43 fol. 521–528’ (unvollständig).
Brief Serviens an Krosigk: französische Unterstützung für die Truppen Hessen-Kassels. An-
kunft Kurfürst Friedrich Wilhelms von Brandenburg in Den Haag; von seinen Gesandten
aus Osnabrück berichteter, angeblicher Wunsch der Schweden nach vollständiger Restitution
des Pfälzers; französische Position: Unterstützung Kurbayerns, aber nicht bis zum Bruch mit
den Schweden; Vermutung über spanische, hinter dem schwedischen Verhalten stehende
Ränke, die Unterstützung der englischen Parlamentspartei zu gewinnen. Kritik an der feh-
lenden Rücksicht der Schweden auf Frankreich; keine aus der Allianz mit ihnen erwachsen-
den französischen Verpflichtungen in den Reichsangelegenheiten. Ihr Einlenken in der
Pfalzfrage wünschenswert, da deren Bedeutung für Frankreich größer als für sie selbst; not-
wendige Rücksichtnahme auf Kurbayern und die katholischen Reichsstände allgemein; trotz
der Bedeutung Kurbayerns für Frankreich in der Pfalzfrage Kompromiß notwendig, vor al-
lem mit Blick auf die Protektion der Pfälzer durch die Generalstaaten; Vorschlag Serviens:
Verbleib der ersten (weltlichen) Kurwürde und der Oberpfalz bei Kurbayern gegen finan-
zielle Ausgleichsleistungen; deren Zumutbarkeit für Bayern und Kaiserliche; Gefahren für
Frankreich bei Unterstützung aller kurbayerischen Forderungen. Postangelegenheiten;
Rechtfertigung der öffentlichen Beschwerde Serviens über die niederländischen Gesandten.
Prinz Friedrich Heinrich von Oranien im Sterben; holländisches Garantievertragsprojekt.
J’escrips à monsieur de Crosicq la lettre cy-joincte que j’ay laissée ouverte
affin qu’il plaise à Vostre Altesse et à Vostre Excellence de la veoir. C’est
pour luy donner advis qu’on m’a escript de la cour que Leurs Majestez
ont envoyé ordre précis à monsieur le mareschal de Turenne et à mon-
sieur de La Ferté-Seneterre de se mettre en estat de pouvoir assister Ma-
dame la Lantgrave en cas que le duc Charles qui s’approche du Rhin et le
lantgrave de Darmstad voulussent entreprendre de concert quelque chose
contre elle ou sur quelqu’une des places que le Roy tient sur le Rhin. Je
croy qu’il importe sy Vostre Altesse et Vostre Excellence l’approuvent,
que Madicte Dame la Lantgrave soit promptement avertie de cette réso-
lution sy favorable pour elle, et qui a esté prise sur les instances qu’elle en
a faictes, affin qu’elle donne les ordres nécessaires pour faire tenir ses
troupes prestes d’agir avec celles du Roy selon qu’il sera jugé à propos
contre celles desdictz duc Charles et lantgrave d’Armstat.
Monsieur l’électeur de Brandebourg est icy depuis deux jours pour veoir
encor une fois monsieur son beau-père qui est à l’extrémité
à son arivée une nouvelle que j’ay cru à propos de faire sçavoir à Vostre
Altesse et à Vostre Excellence à cause qu’elle a quelque raport avec ce qui
est contenu dans la dernière lettre de Vostre Altesse. Je croy bien pour-
tant qu’elle n’a point de fondement asseuré, la reyne de Suède estant bien
esloignée de prendre le party de l’Empereur contre la France, mais elle
mérite quelque refflection et peult faire juger que ses ministres d’ Ozna-
brug agissent quelquesfois par d’aultres mouvemens que ceux de leur
maistresse. On dict qu’ilz ont haultement déclaré dans Oznabrug qu’ilz
veullent le restablissement entier de la maison palatine, et qu’ilz se décla-
reront contre tous ceux qui y vouldront apporter des conditions, adjous-
tant que sy la France veult protéger le duc de Bavières, ilz traicteront
seulz cette affaire avec l’Empereur, de la volonté duquel ilz semblent estre
asseurez. Je croy bien qu’on n’a pas passé sy avant, mais il est certain qu’il
y a eu quelque chose, et que les ministres de Brandebourg en ont escript à
leur maistre à peu près en ces termes .
L’intention de Leurs Majestez a bien esté jusqu’icy d’assister aultant
qu’on le pourra monsieur l’électeur de Bavières, mais non pas de venir
jusqu’à une mauvaise intelligence, et moins encor jusqu’à une rupture
avec la Suède pour ses intérestz, principalement sy l’Empereur cesse de
le protéger. Il seroit malaisé qu’en ce cas nous pussions nous charger seulz
de sa deffense.
J’ay peur qu’il n’y ayt là-dedans quelque menée secrette des Espagnolz et
qu’ilz ne prétendent par ce moyen d’attirer dans leur party le parlement
d’Angleterre.
Je ne m’estonne pas qu’ilz fassent toutes ces diligences, mais il y a subjet
de se plaindre de la conduicte des Suédois qui nous considèrent sy peu. Je
ne sçay lequel des deux est plus désobligeant et préjudiciable pour nous
dans le procédé de messieurs les Suédois, ou de différer sy longtemps la
paix dans l’Empire pour des intérestz qui ne les doivent pas toucher sy
sensiblement aujourd’huy que leur satisfaction est ajustée, ou de porter
sy hault la deffense du Palatin et de quelques aultres princes dont ilz ont
tesmoigné aultresfois ne se soucier pas tant, pour faire veoir aujourd’huy
au monde qu’ilz sont leurs véritables protecteurs, que nous les abbandon-
nons au lieu de les assister, et acquérir de la gloire dans une occasion où
ilz semblent avoir envie de nous charger de blasme, ou du moins avoir
envie de recueillir toute la recognoissance des avantages que noz amis
communs recevront dans le traicté, affin que nous n’y ayons point de
part.
Ilz nous avoient bien dict cy-devant que sy l’on estoit obligé de rompre, il
falloit que ce fust pour les affaires publicques plustost que pour les leurs
particulières, mais c’ettoit au temps qu’ilz n’estoient pas encor asseurez
d’avoir leur compte, et ilz nous ont souvent avoué en confidence que cette
conduicte estoit nécessaire plustost pour sauver les apparences que pour
aulcune intention qu’ilz eussent de porter les affaires à la rupture pour ce
subjet. Sy bien que voyant maintenant Messieurs les Estatz accommodez
avec l’Espagne et que nous sommes en perpétuelle appréhention de ce
costé-là, c’est avoir peu de considération de la peine où se treuvent leurs
amis de nous tenir sy longtemps le bec en l’eau sans prendre aulcune ré-
solution , et de nous obliger cependant à quitter nos plus sensibles inté-
restz pour employer les forces du Roy pour d’aultres fins qui n’ont pas
esté le principal objet de la guerre.
Sy aussy ilz ont intention de la continuer en effect, et sy pour en rendre le
prétexte plus légitime, ilz ont achevé leurs affaires particulières affin de
pouvoir dire qu’ilz ne travaillent plus que pour le public, ilz n’ont pas
bien pris garde que selon le vray sens des traictez leur satisfaction estant
ajustée, nous sommes en liberté pour le reste de conclurre celluy de l’ Em-
pire , et je ne comprends pas par quel droict ilz prétendent que leurs sen-
timens doivent servir de loy, ny estre plus considérables en cette occasion
que les nostres, tant en l’affaire palatine qu’en tous les aultres poinctz, veu
mesme qu’ilz ont tousjours cy-devant recognu et sont demeurez d’accord
avec nous qu’il y falloit treuver des tempéramens. Il n’y a rien dans nostre
alliance de bien précisément obligatoire que la promesse réciproque de ne
point traicter avec l’ennemy sans que l’une et l’aultre couronne ayt receu
satisfaction. Il paroist bien pour le reste qui concerne le public, qu’on a eu
intention d’obtenir le plus qui se pourroit pour le restablissement des op-
pressez , mais on ne s’oblige pas expressément de ne faire point la paix
sans cela, et les promesses qui ont esté faictes pour ce regard ne sont pas
conceues en termes négatifs, comme celles qui parlent de la satisfaction
particulière des deux couronnes.
Il n’y a point d’apparence que de si bons et sincères alliez que messieurs
les Suédois fassent toutes ces démonstrations pour pouvoir rejetter sur la
France la faulte de tout ce qu’on ne pourra pas obtenir. S’ilz veullent pro-
céder en vrayz amis, ilz doivent estre bien aises que la maison palatine qui
est esloignée d’eulx et voysine de la France, recognoisse qu’elle luy a
quelque obligation de son restablissement, après les effortz qu’on a
faictz et les despenses qu’on a suportées pour y parvenir, et non pas faire
des demandes en sa faveur qui ne
laissent quelque desgoust aux princes de cette maison. D’ailleurs, ilz ne
doivent pas exiger de Leurs Majestez qu’on porte cette affaire dans les
extrémitez, ny qu’on désoblige tout à faict monsieur le duc de Bavière,
l’amitié ny la puissance de ce prince ne méritant pas d’estre mesprisées,
et principalement par la France qui en peult estre assistée dans l’Empire
contre la maison d’Austriche aujourd’huy qu’elle se va réunir sy estroic-
tement avec l’Espagne. Sy messieurs les Suédois s’obstinoient à cela, ilz
ne considéreroient pas comme ilz doibvent, ny l’intérest de leurs amis
ny celluy de leurs ennemis, dont le premier consiste à conserver l’amitié
de tous les princes ausquelz la trop grande puissance de la maison
d’Austriche doibt estre suspecte, et l’aultre consiste à empescher que les
princes de leur party ne viennent à nous, et à faire que ceux que nous
aurons désobligez s’unissent plus estroictement avec eux, à quoy mes-
sieurs les Suédois travailleroient fort bien par la voye qu’ilz prennent.
D’ailleurs, il n’est pas juste qu’ilz nous ostent tout moyen d’attirer au
party du Roy les princes catholiques aussy bien que les protestans; ce
seroit agir contre le but de l’alliance, et cette pensée seroit plus factieuse
que politique.
S’ilz veullent se laisser vaincre à la raison plustost qu’à la passion qu’ilz
ont contre monsieur de Bavières, et qu’ilz considèrent que c’est une nou-
velle puissance qu’on peult eslever contre celle de l’Empereur en se pré-
vallant de la hayne que les Espagnolz ont contre luy, et de celle qu’il a
contre eux, ilz ne s’opposeront pas sy obstinément qu’ilz font à son esta-
blissement que la France est obligée par diverses raisons d’Estat de favo-
riser . Il me semble qu’on peult leur en parler franchement en ces termes,
et faire représenter tout ce que dessus à la reyne de Suède qui a souvent
dict elle-mesme qu’il falloit treuver des tempéramens en l’affaire palatine,
et qui pourra cognoistre que les dificultez qu’on faict à présent sur ce
subjet sont artificieusement recherchées pour immortaliser la guerre. Il
nous importe cependant de presser ses ministres affin qu’ilz prennent
promptement une bonne résolution, et qu’elle soit telle qu’on ne puisse
pas s’appercevoir qu’il y a diversité d’oppinions ou d’intérestz pour ce
regard entre les ministres des deux couronnes, et le conseil que la France
doibt prendre en cette rencontre n’est pas tant d’eslection que de nécessi-
té , puisque l’amitié du duc de Bavière luy sera absolument nécessaire sy
elle est forcée de continuer la guerre après la paix faicte dans l’Empire,
principallement en cas que Messieurs les Estatz passent oultre à leur ac-
commodement , ou demeurent désormais sans rien faire.
J’estime pourtant très nécessaire de chercher quelque milieu dans les af-
faires de la maison palatine affin que mesnageant l’intérest du duc de Ba-
vières , on ne désoblige pas tout à faict les princes de cette maison ny les
aultres potentatz qui le protègent, entre lesquelz Messieurs les Estatz sont
extrêmement à considérer dans la conjuncture présente.
Monsieur le duc de Bavière doibt estre très satisfaict s’il conserve la pre-
mière dignité dans le collège électoral avec le Hault-Palatinat entier; dans
les advantages qu’il y recevra, l’on treuvera aussy ceux de la religion ca-
tholicque qui demeurera par ce moyen dans une province entière où elle
n’estoit pas avant la guerre, et acquerra le vicariat de l’Empire.
Mais pour donner moyen à Leurs Majestez de l’assister plus puissamment
et avec plus de bienscéance sans offenser tous leurs aultres amis et alliez, il
ne doibt pas faire difficulté de payer au prince palatin douze ou quinze
cens mille risdalles pour le partage de ses cadetz , et de diminuer d’aultant
sa debte de treize millions que tous les Allemands appellent avec risée une
partie d’appoticquaire, disant que pour la composer on y a mis: le papier,
l’ancre, la cire et la ficelle qu’il a employées aux despesches qu’il a faictes
pendant la guerre de Bohème. Quand Trautmansdorff ariva à Munster, il
proposa de partager cette debte en sorte que l’Empereur en supportast le
tiers, Bavières l’aultre tiers, et le Palatin le troisiesme. Les Bavarrois ont
rejetté cette ouverture, et quoyqu’ilz ayent esté ceux de l’assemblée qui
ont le plus travaillé de la part de leur maistre à faire relascher un chacun
de sa prétention, jamais ilz n’ont peu estre persuadez d’y convier les aul-
tres par leur exemple, ny d’entendre à un accommodement raisonnable.
Quand aujourd’huy l’Empereur et le duc de Bavières payeroient chacun
six cens mil risdalles au Palatin, l’un pour rachepter la Haulte-Austriche,
et l’aultre pour conserver le Hault-Palatinat, ilz ne les devroient pas plain-
dre pour avoir promptement la paix. Il me semble remarquer icy qu’on
treuveroit l’affaire assez bien accommodée par cet expédient, au moins
jusqu’à présent qu’ilz n’ont point eu de plus grandes espérances, et qu’il
seroit à craindre sy nous favorisions les prétentions entières du duc de
Bavières sans mesnager quelque rescompense aux princes palatins, qu’on
ne se servist de cette occasion pour nous rendre odieux parmy ces peuples
en leur faisant croire que non seulement nous empeschons le restablisse-
ment entier des princes de leur religion, mais que nous voulons former un
nouveau party avec les princes catholiques, et changer les maximes qu’on
a tenues jusqu’à présent, dont les Espagnolz ne manquent pas de leur
donner desjà de l’ombrage.
Les délayz que monsieur de Lemonom
cause que je n’ay point eu l’honneur d’escripre à Vostre Altesse et à Vos-
tre Excellence depuis huict jours, et que je n’ay pas profité l’occasion du
dernier messager de Ruremonde. L’oppinion que j’avois à toute heure
qu’il seroit porteur de ma dépesche m’a empesché de prendre une aultre
voye pour vous envoyer l’escript que j’ay donné à Messieurs les Estatz
a fallu nécessairement se déclarer, et descouvrir la caballe de nos ennemis
couvertz pour leur oster le moyen de nous nuire par deçà. Je me prometz
que la grande prudence de Vostre Altesse empeschera qu’ilz ne le pour-
ront pas faire au lieu où elle est.
L’estonnement qu’on a eu d’abord apprenant la conduicte qu’ilz ont te-
nue à Munster, me faict cognoistre que chacun la blasme et qu’il estoit
temps qu’on en fust informé par deçà. Je n’eusse peu demeurer plus lon-
guement dans le silence sans approuver tacitement toutes les impostures
qui ont esté publiées contre la France, et pour en parler plus librement,
nos amis commençoient à nous donner quelque blasme de nostre pa-
tience . Sy Noirmon
Sehr wahrscheinlich Antonio Galla de Salamanca, seigneur de Noirmont (Lebensdaten
konnten nicht ermittelt werden), seit 1644/1645 span. Agent in den Gst., 1645/1646 auch
mehrfach nach Münster gereist ( BNB XV, 318; Poelhekke , 185 mit Anm. 2; APW II B 3
nr. 42 mit Anm. 6; APW II B 4 Anm. 8 zu nr. 19; zu seiner Tätigkeit in den Ndl.n vgl.
auch Poelhekke , passim).
sieur de Nederhost en luy faisant appréhender la vengeance de son mais-
tre contre ledict sieur de Nederhost et toute sa postérité parce qu’il n’a
pas voulu consentir à la faulte de ses collègues et signer un traicté au
préjudice de ses instructions, on a bien plus de raison en France de se
ressentir contre deux hommes qui par mauvaises voyes travaillent sans
cesse à rompre l’union qu’elle a avec cet Estat.
Quand vous sçaurez qu’oultre la malice qu’ilz ont eue de reparler dans
leur relation du mariage d’Espagne, Knuyt veult encor persuader par-
tout que ce qu’il a faict a esté pour l’honneur de cet Estat, et pour sortir de
la subjétion où nous les voulions tenir, n’ayant pas honte de dire que nous
voulions veoir toutes les lettres qu’ilz escrivoient icy, et celles qu’ilz rece-
voient de leurs supérieurs, et d’y adjouster une infinité d’aultres faulcetez
de pareille nature pour nous rendre odieux, Vostre Altesse et Vostre Ex-
cellence jugeront sans doubte qu’il estoit temps de lever le masque, et de
leur faire une guerre ouverte pour nous garentir de celle que luy et ses
partisans continuoient de nous faire secrettement.
Der Prinz von Oranien liegt im Sterben; die Generalstaaten, die Abge-
ordneten Hollands und alle anderen Körperschaften haben ihm heute Ab-
schiedsbesuche abgestattet. Es ist nicht verwunderlich, wenn sich die Ge-
schäfte durch diese Ereignisse verzögern. Währenddessen begeben sich alle
Gesandten der Provinzen hierhin, und Holland läßt insgeheim an einem
Entwurf für den Garantievertrag arbeiten .