Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
174. Servien an Mazarin Den Haag 1647 März 11
Den Haag 1647 März 11
Ausfertigung: AE , CP Holl. 43 fol. 509–512 = Druckvorlage. Konzept, mit eigenhändigen
Korrekturen Serviens: AE , CP Holl. 41 fol. 272–273’.
Verschiedene von Mazarin anempfohlene Anliegen wegen des allgemeinen Durcheinanders
noch nicht vorgetragen, aber im Auge behalten. Positive Auswirkungen militärischer Aktio-
nen in Spanien zu erwarten; Aushebungen. Gründe für die Einholung von Instruktionen
zum Vorgehen gegen die Gegner Frankreichs in den Niederlanden und für den endgültigen
Entschluß zur öffentlichen Kritik an Pauw und Knuyt. Korrespondenz Serviens mit Longue-
ville ; von Pauw als Interpositor nichts Gutes zu erwarten. Angebot Serviens an die Nieder-
länder , den Garantievertrag zugleich mit dem Frieden mit Spanien zu unterzeichnen.
Toutes choses sont encor icy dans une si grande confusion tant par l’ ex-
trémité où est réduict monsieur le prince d’Orange, qu’à cause que toutes
les provinces n’ont pas achevé de prendre leurs résolutions, que cela m’a
osté tout moyen jusqu’à présent de presser le traicté qui doibt estre faict
pour la garentie, de parler de la campagne, des vaisseaux, et des aultres
choses dont il a pleu cy-devant à Vostre Eminence de me donner l’ordre.
Je la supplie très humblement de croire que je ne perdray point l’occasion
d’en faire l’ouverture lorsque j’y verray tant soit peu de bonne disposition
et que je n’ay diféré jusqu’icy d’en traicter que pour |:ne m’exposer pas à
un refus asseuré qu’il eust esté très difficile après de faire révoquer:|.
Personne ne peult doubter que les effortz qui seront faictz du costé de
l’Espagne ne touchent plus sensiblement le roy catholique, et ne le por-
tent plustost à la paix, que ceux qu’on pourroit faire en tous les aultres
endroictz, et que comme Vostre Eminence remarque admirablement bien,
les coups de canon qu’on tirera vers l’Arragon ne l’incommodent beau-
coup plus que tout le bruict que l’on pourroit faire dans les Pays-Bas, veu
mesme que Vostre Eminence asseure que les forces du Roy y seront en
meilleur estat cette année que les précédentes.
Aushebungen in Deutschland sind zwar sehr teuer, und die angeworbenen
Truppen bringen nicht eine dementsprechende Leistung, der Grund hier-
für liegt jedoch darin, daß man sie ohne gemeinsame Ausbildung zu früh
im Gefecht einsetzt. Es ist zu befürchten, daß billigere Verstärkungen aus
Frankreich für Turenne nicht lange durchhalten würden, denn nur selten
sieht man Franzosen und ausländische Soldaten in Deutschland gute
Dienste leisten.
Sy j’ay désiré les ordres du Roy ou ceux de Vostre Eminence pour ce que
j’aurois à faire icy contre ceux qui se sont déclarez ennemis de la France,
ce n’a pas esté pour avoir jamais doubté de la protection de Vostre Emi-
nence . Je suis asseuré que quand en croyant bien faire, je serois tumbé
dans quelque faulte, Vostre Eminence auroit assez de bonté pour la faire
excuser; mais comme j’ay veu jusqu’icy toutes les choses que Vostre Emi-
nence a bien résolues, accompagnées d’un heureux succès, il m’a paru
aussy que celles où elle a eu quelque aversion ont presque tousjours eu
une fin malheureuse, ce que j’ay très bien remarqué en diverses occasions,
|:aussi bien qu’en celle de Lérida:|. C’est pourquoy je marche avec très
grande appréhention en toutes les affaires où je voy tant soit peu doubter
Vostre Eminence. J’avoue bien que sy on eust peu éviter d’attacquer per-
sonne , c’eust esté le meilleur, et principalement pour moy qui me suis
exposé en le faisant à toutes les rispostes.
Mais il est certain que Pau et Knuyt passoient sy avant par leurs menées,
qu’il a fallu nécessairement les décréditer en descouvrant leur intention et
les motifs qui les font agir. Ce dernier va encor exaggérant chaque jour
l’esclavage où il dict que nous voulons tenir cet Estat, et se sert de cette
supposition pour justifier en quelque façon l’infidélité que luy et ses col-
lègues nous ont faictes. Je n’oze presque pas faire sçavoir à Vostre Emi-
nence les insolences que quelques-uns de leurs suppostz ont adjoustées
|:contre la personne de Vostre Eminence, pour faire croire qu’elle ne
veut point la paix, qu’il y a deux de ses nepveux au service du Turc :|, et
plusieurs aultres faulcetez de semblable nature.
Vostre Eminence a faict un très véritable jugement de la |:résolution que
prendroit monsieur de Longueville sur la lettre que je luy ay escrite :|. Je
ne doubte point que |:son intention n’ayt esté très bonne en se servant du
ministère de Pau après les choses qui se sont passées, mais ce que je voy
icy ne me permet pas de rien espérer de favorable par l’entremise d’un
ministre si engagé dans un party contraire:|. J’envoye à Vostre Eminence
la dernière lettre que j’escrips à monsieur de Longueville, affin qu’il luy
plaise de faire réflection sur ce que je représente touchant le |:différend de
monsieur de Bavière et de la maison palatine:|.
Je ne manqueray pas, aussytost que le traicté de garentie sera résolu, de
m’en retourner à Munster en diligence, suivant les commandemens de
Vostre Eminence. J’ay mesme offert icy, pour faciliter les affaires, qu’ aus-
sytost que nous serons d’acccord et que tout le traicté sera arresté entre
nous, je me contenteray qu’on le renvoye à Munster pour estre signé le
mesme jour que celuy de la paix avec l’Espagne, ce que j’ay faict pour leur
oster l’appréhention qu’ilz avoient que la poursuite que je fais n’eust esté
mise en avant que pour alonger les affaires, et avec dessein quand elle
auroit esté accordée, d’en mettre d’aultres nouvelles sur le tappis.