Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
170. Longueville an Mazarin Münster 1647 März 11
Münster 1647 März 11
Ausfertigung: AE , CP All. 82 fol. 11–13’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 99 fol.
99–102’.
Parteiische Relation der niederländischen Gesandten über ihre Verhandlungen mit Spanien;
darin aber keine prospanische Berichterstattung über dessen Verhandlungen mit Frankreich.
Zur Frage der Vermittlung: praktische Unmöglichkeit des Ausschlusses Pauws wegen seines
persönlichen Einflusses auf seine Mitgesandten; Vorteile der Interposition durch die Nieder-
länder gegenüber Direktverhandlungen; deren Erfolge. Positive Wirkung der Übergabe des
französischen Gesamtentwurfes für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25. Januar 1647,
da Bruns Behauptung, Frankreich wolle keinen Frieden, leichter zu widerlegen; trotz dessen
Aushändigung weiterbestehende völlige Dispositionsfreiheit Longuevilles in allen Belangen;
Bitte um genaue Anweisungen aus Paris. Behandlung Cavours in den französischen Artikel-
Entwürfen.
J’ay |:veu la relation des plénipotentiaires de Holande à Messieurs les
Estatz que monsieur Servien m’a envoyée , dans laquelle ilz ont:| indus-
trieusement |:meslé quelque chose pour faire valoir le procéder des Espa-
gnolz vers eux, et pour donner:| tousjours |:de nouveaux soupçons de la
France. Ilz y ont aussi voulu faire passer pour injure à leur Estat, les in-
stances et les protestations que nous leur avions faictes pour empescher
la signature des articles , mais ilz se sont retenus dans ladicte relation, de
venir au détail de nostre négotiation et de donner quelque esclaircisse-
ment favorable aux Espagnolz sur l’escrit délivré à La Haye par Philippes
Le Roy , n’ayant pas voulu en ce faict-là contrevenir si ouvertement à ce
qu’ilz m’avoient promis. S’ilz y ont manqué du depuis, il faut que ç’ayt
esté par quelque autre escrit ou de vive voix:|, dont je n’ay point eu de
connoissance.
Sur ce qu’il vous plaist, Monsieur, de me mander
cru que |:l’on tireroit plus d’advantage de la médiation des Holandois que
de celle des ministres du Pape et de la République, et que vous estes encore
dans le mesme sentiment, mais que ce doit estre avec la précaution que ce
soit par des personnes qui ne soient pas suspectes:|, il seroit à la vérité fort à
souhaitter que |:les ambassadeurs des Provinces-Unyes qui sont icy
auront à s’entremettre fussent d’une entière probité et aussi affectionnez à
la France que l’intérest de leur Estat les y convie:|. Il n’y a pas néantmoins
lieu d’espérer qu’ilz |:fassent une nouvelle députation pour nos affaires:|,
que si |:il ne s’agit que d’en exclurre Pau, qui:| sans doute |:est le plus sus-
pect de tous. Mais comme il a quasi eu seul la conduite de cette affaire, et
que ses collègues sont incapables d’une telle négotiation, dans l’ascendant
que son esprit et son expérience luy donnent sur eux, tout exclus qu’il sera
il ne laissera pas de se conserver l’authorité entière de les y faire marcher en
la manière qu’il voudra:|; ainsi |:il aura le mesme moyen de nuire, il croira le
pouvoir faire plus impunément, puisque l’on ne se pourra pas:| directement
|:prendre à luy de ce qui s’y fera, et ne sera plus chargé comme il est de tous
les manquemens qui se feront dans la négotiation:|.
Pour ce qui est de |:traicter avec les partyes mesmes, si celuy qui est le
chef et qui a la principale:| ou, pour mieux dire, |:la seule authorité, avoit
autant de cognoissance des affaires que monsieur de Trautmansdorf, je
croy que ce seroit un très grand advantage de traicter avec luy. Mais de
l’humeur qu’il est:|, vous me permettrez, Monsieur, de vous dire qu’il
|:n’y auroit rien à espérer et que les Espagnolz ayans eu pour but en tout
ce qui s’est faict icy, de séparer nos alliez et de leur donner jalousie de
nous:|, le plus grand bonheur que nous ayons eu, ce me semble, est
d’avoir |:traicté par l’entremise des ambassadeurs de Messieurs les Estatz,
qui sans cela eussent esté beaucoup plus susceptibles des mauvaises im-
pressions qu’on leur eust voulu donner, et plus capables de faire, sur ce
fondement, un manquement entier à la France:|.
D’ailleurs je ne voy pas comme on eust pu |:tirer par une autre voye plus
d’advantage puisqu’on est desjà convenu que l’on ne restituera pas aux
ennemys un seul pouce de terre:|; ainsi il y a, ce me semble, quelque ap-
parance de croire qu’ayant |:remporté par ce chemin ce qui estoit de plus
important et de plus difficile, le reste se pourra:| pour le moins aussi faci-
lement |:adjuster:|.
Pour la dellivrance des articles
m’ont porté à la faire, que je croy superflux de les redire. J’estime que |:si
l’on veut se donner un peu de patience, on en tirera le fruit:|. Desjà il se
connoist que par là les Espagnolz ont esté désarmez de leurs prétextes et
de leurs plus apparentes raisons.
La lettre que Brun a escritte à Messieurs les Estats , en laquelle il ne prend
pour fondement du manquement qu’il leur veut persuader de nous faire,
que ce que la France ne veut point la paix, est destruitte par le procéder
qu’on a tenu icy, et il y a sujet de se promettre que le continuant, ou que
les Espagnolz se mettront à la raison, et la France sera sattisfaitte de tous
poincts, ou s’ilz ne le font pas, que le blasme de n’avoir point achevé le
traicté tombera entièrement sur eux.
J’ay cru que mon devoir m’obligeoit de dire mes sentiments, mais c’est
toutesfois sans m’y attacher en façon quelconque. J’ay eu le bonheur de
me conduire en sorte que je |:ne suis lié à rien et que je me suis conservé
plaine liberté de pouvoir retirer les articles, y adjouster ou diminuer ce
qu’on voudra, continuer ou changer de nostre part la médiation à qui elle
sera jugée plus advantageuse:|, et enfin de pouvoir exécuter tous les ordres
qui me seront envoyez, sans qu’icy on me puisse reprocher que je me sois
engagé à quelque chose qui n’y responde pas. Je supplye seulement qu’on
ayt agréable de m’envoyer les ordres de tout ce que j’auray à faire, affin que
je ne puisse pas manquer à suyvre aussi exactement que c’est mon intention
les commendements et les volontez de la Royne. Je dois plus craindre de
faillir à c〈es〉te heure en l’absence de mes collègues, et n’ayant pas l’ expé-
rience ny les autres partyes qui sont nécessaires à un bon négociateur, de
sorte que je seray ravy quand je n’auray à contribuer autre chose à l’ ac-
complissement de ce qui me sera ordonné que la simple obéissance.
J’ay respondu à monsieur de Brienne sur ce qui concerne |:les articles de
Savoye :|. J’adjouteray seulement pour ce qui regarde |:Cahours, que
monsieur Servien:| a rendu compte qu’ayant parlé ainsi qu’il luy estoit
ordonné a|:u marquis de Saint-Maurice de cette affaire et de la descharge
de l’obligation touchant la guerre de Gennes, il respondit n’avoir aucun
pouvoir, et:| que si l’on avoit à traicter de ces choses-là, il falloit que |:ce
fust avec monsieur de Savoye:|, ce qui a esté cause que nous résolusmes,
en attendant ce que de la cour on feroit traicter sur cela |:en Piedmont, de
n’en faire aucune mention dans les articles, mais bien, en exprimant les
places qui se doivent rendre, de ne nommer pas Cahours, et encore de
mettre un mot à l’article de Casal
ter de quelques chasteaux et villages, afin que soubz ces clauses pust pas-
ser tout ce dont Leurs Majestez conviendroient avec la maison de Savoye
sans qu’on pust dire qu’il fust contraire au traicté:|.
Si on juge qu’il |:s’y doive adjouster quelque chose:|, sitost que j’en auray
l’ordre je ne manqueray point de l’exécuter. C’est, Monsieur, ce que j’ay à
respondre à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire du 1 er de
ce mois .