Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
166. Memorandum Ludwigs XIV. für d’Avaux Paris 1647 März 8
Paris 1647 März 8
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 163–171’
237–240’; auf 1647 März 9 datiert. Duplikat für Servien: AE , CP All. 99 fol. 80–88’. Kopie:
Ass.Nat. 273 fol. 151–156; auf 1647 März 9 datiert.
Lob für d’Avaux’ Vermittlertätigkeit; Hoffnung auf den baldigen Frieden im Reich und
vielleicht sogar den allgemeinen Frieden unter Einschluß Spaniens; dafür jedoch weiterer
unverminderter Einsatz d’Avaux’ erforderlich. Verärgerung über die überhöhten Forderun-
gen der Protestanten und deren Unterstützung durch die Schweden; Anweisung zur Festig-
keit ihnen gegenüber; jedoch gleichzeitig notwendige Betonung der Unnachgiebigkeit des
Kaisers und der katholischen Fürsten, um die frankreichfreundliche Neigung der Protestan-
ten zu erhalten; Gründe für die wahrscheinliche Bereitschaft der Katholiken zu einer Zu-
sammenarbeit mit Frankreich in Religionssachen und das daraufhin zu erwartende Nach-
geben der Schweden und Protestanten. Französische Kriegsziele, wie Schweden und Pro-
testanten wissen müssen, politischer, nicht religiöser Natur; Unrechtmäßigkeit der schwe-
dischen Position; Kritik an ihrer insgeheimen Unterstützung des Landgrafen von
Hessen-Darmstadt; notwendige Verhinderung eines Erstarkens der Protestanten und Er-
mahnung der Schweden zu schnellem Friedensschluß. Bestehen auf dem Verbot der Unter-
stützung Spaniens durch den Kaiser auch in dessen Eigenschaft als Erzherzog von Österreich;
Druck auf Kurbayern zu dessen Durchsetzung; von Trauttmansdorff vorgebrachte Unter-
scheidung der kaiserlichen und erzherzoglichen Stellung nicht schlüssig; entsprechendes Ver-
bot auch für Spanien vorteilhaft. Präferenz für den Erwerb der Waldstädte vor der Deka-
polis ; Erwerb Benfelds wünschenswert; keine Ansetzung eines Preises hierfür möglich. Argu-
mentation gegenüber Schweden zugunsten einer wohlwollenderen Behandlung Kurbayerns;
Abneigung Wrangels gegen eine Waffenruhe; wünschenswertes Eintreten d’Avaux’ für eine
zwei- bis dreimonatige Waffenruhe, damit Wrangel eindeutige Weisung erhält, das Abkom-
men abzuschließen; Argumente, die den Schweden dafür genannt werden können. Anemp-
fehlung der weiteren Unterstützung der Interessen Kurbayerns. Wohlwollensbekundungen
gegenüber dem Erzherzog von Tirol.
Sa Majesté a veu avec grand plaisir la dépesche que le secrétaire Préfon-
taine luy a apportée , et ne peut assez louer la patience et la suffisance
avec laquelle ledit sieur d’Avaux a composé la meilleure partie des diffé-
rens qui pouvoient retarder la paix d’Allemagne, dont, Dieu mercy, il
semble qu’il n’y ait plus lieu de douter, ny peut-estre par conséquent de
la généralle, n’estant pas à croire pour les raisons qui ont souvent esté
mandées, que les Espagnolz laissent achever le traitté de l’Empire sans
conclurre aussy leur accommodement avec nous.
Ledit sieur d’Avaux doit cependant travailler sans discontinuation à per-
fectionner ce qui paroît si bien acheminé; et comm’il est sur les lieux et
dans les occasions, et qu’il recognoît à toutte heure la disposition des
espritz avec qui il a à traitter, il pourra aussy voir plus clair dans ce qu’il
aura à faire qu’on ne peut le luy prescrire d’icy où l’on ne reçoit que de
tempz en tempz la relation de ce qui se passe.
Sa Majesté a esté extrêmement estonnée et faschée des prétentions exor-
bitantes que le sieur d’Avaux mande qu’ont les protestants au préjudice
de la religion catholique, et de l’appuy qu’ilz y reçoivent des ministres de
la couronne de Suède contre les traittez d’alliance faictz et renouveliez
avec eux et les conventions stipulées avec les plénipotentiaires de Sa Ma-
jesté . Ledit sieur d’Avaux ne pouvoit mieux entrer dans les sentiments de
Leurs Majestez ny tenir une conduicte qui leur fût plus agréable que de
s’y opposer avec la vigueur qu’il a fait, et elles luy recommandent bien
soigneusement d’y persévérer jusques au bout, pour la descharge de leurs
consciences et de celles de tous ceux qui ont l’honneur de les conseiller et
d’estre dans leurs affaires, |:d’autant plus qu’il asseure que l’on peut tenir
bon en cecy sans aucun péril et qu’il a plusieurs expériences de la façon
dont il faut traitter avec les Suédois:| pour les faire venir à raison, et si on
y peut parvenir, il faudra bien après |:que les protestantz plient:|.
Il sera bon seulement d’éviter que |:les ministres de l’Empereur ne pren-
nent cette occasion de nous rendre suspectz à tout le parti protestant et le
refroidir en l’inclination qu’il a pour cette couronne, luy faisant voir
qu’elle seule se seroit remuée pour résister à leurs prétentions et que sans
elle, chacun y auroit donné les mains:|.
C’|:est pourquoy il faudra tascher de faire en sorte que les ministres de
l’Empereur, ceux du duc de Bavières et des autres princes catholiques
parlent fortement en cette matière:|, et protestent qu’ilz ayment beaucoup
mieux rompre toutte négotiation et subir de nouveau le hazard des armes
que de consentir jamais à des conditions si honteuses à des princes catho-
liques et si préjudiciables à la religion que celles que les protestants re-
cherchent , |:et après cela, ledit sieur d’Avaux pourroit intervenir de la
part du Roy avec plus d’efficace et joindre ses offices et l’authorité de la
France envers les uns et les autres en faveur de la religion et à l’exclusion
des demandes des protestanz dont il est question.
Il ne sera pas difficile, ce semble, de traitter cette affaire de concert avec
les ministres de l’Empereur et des autres princes catholiques:|, et deux
raisons persuadent qu’en cette matière nous pouvons prendre confiance
les uns aux autres. La première est qu’ilz sont maintenant tout à fait des-
trompez des impressions qu’ilz avoient, et dans lesquelles les Espagnolz
prenoient grand soing de les confirmer, que la France ne veut point la
paix; l’autre, qu’il ne leur reste plus lieu de douter que le zèle que nous
avons tousjours fait paroistre pour les intérestz de la religion catholique
depuis que nous avons pris part aux affaires d’Allemagne, ne soit très vé-
ritable , et quand nous leur tesmoignerons d’estre bien résolus à tenir bon
dans ce dessein, comme la chose touche encore de plus prez qu’à nous à
l’Empereur et aux autres princes catholiques qui sont dans l’Empire, il est
sans doute qu’ilz se porteront d’autant plus hardiment à rejetter les de-
mandes injustes du party protestant s’ilz voyent de devoir estre fortiffiez
en cela par la France. Après quoy il y a apparence que les Suédois ny ledit
party protestant ne se roidira pas à prétendre ce qu’ilz cognoistront leur
estre impossible d’obtenir.
Les uns et les autres sçavent que jamais noz armes n’ont agy en Alle-
magne que pour des intérestz politiques et qu’on n’a jamais entendu que
la guerre qui s’y est faicte de leur part fût une guerre de religion. On a visé
conjoinctement et de concert à une seule fin qui estoit de réprimer la trop
grande puissance de la maison d’Austriche et de destourner la servitude
où ell’avoit commencé de jetter les autres princes d’Allemagne. Cela est
tantost fait à la faveur principallement des armes de cette couronne et de
ses assistances, et les princes protestants recognoistroient bien mal un si
grand bienfaict, s’ilz s’opiniastroient à exiger de nous que nous consentis-
sions à la destruction de la religion catholique et que nous ayons moins de
zèle pour les vérités que nous croyons, qu’ilz n’en ont pour des erreurs
qu’ilz ont embrassées.
Quant aux Suédois, outre l’infraction des alliances et des conventions
faictes avec eux, outre les advantageuses satisfactions que nous leur avons
procurées en Allemagne, au-delà desquelles nous ne sommes obligez à
rien, sans considérer que nous avons consenty d’y achepter en partie ce
qui nous demeure pour nostre partage et qu’on ajouste par nostre entre-
mise à ce qui est du leur beaucoup de pièces dans la Poméranie qu’ilz
n’avoient jamais songé de prétendre, et outre cela une somme de six cens
mil richedalles, ilz peuvent se resouvenir qu’ilz n’ont pas eu moins de
jalousie de la puissance démesurée du feu empereur avant la diette de Ra-
tisbonne
partie de ses forces
Am 13. Oktober 1630 schloß der Ks., auf Drängen der in Regensburg tagenden oder dort
vertretenen Kf.en, den Regensburger Frieden mit Frk. ab (Druck, frz.: DuMont V.2,
615–618), der den Mantuakrieg (s. Anm. 20 zu nr. 23) beenden sollte; die vertragschließen-
den Parteien einigten sich darin über die Erbfolge in Mantua; Art. IX legte den Abzug
aller ksl. Truppen aus Italien (mit Ausnahme weniger Garnisonen) fest (vgl. ebd. , hier
616f.). Wegen Übertretung der Vollmachten der frz. Unterhändler verweigerte Richelieu
die Ratifikation ( Heyne ; Weber , 100–108; Repgen , Dreißigjähriger Krieg, 173f.; Hart-
mann , 20–33; vgl. auch die bei DuMont V.2, 618f. abgedruckten Dokumente; zum sachli-
chen Zusammenhang vgl. Parrott ).
geoient non plus que nous à l’intérest de la religion, mais à ceux de la
liberté germanique; qu’ilz furent touchez des mesmes sentimens après la
perte de la bataille de Nordlinguen
In der Schlacht von Nördlingen hatte das schwed.-prot. Heer unter Bernhard von Sachsen-
Weimar und Gustav Horn am 5./6. September 1634 eine vernichtende Niederlage gegen
die ksl.-kurbay.-span. Truppen erlitten, welche die schwed. Position im Reich, v.a. in Süd-
deutschland und in Franken, empfindlich schwächte und zum Auseinanderfallen des Heil-
bronner Bundes führte ( Ritter III, 580f.; Kretzschmar , Register, III, 483; Repgen , Drei-
ßigjähriger Krieg, 179; Parker , 126f.).
ment délivrez en partie par nostre assistance de cette jalousie, mais encore
puissamment establys dans l’Allemagne, il n’est pas juste qu’ilz poussent
leurs prétentions au-delà des choses temporelles pour lesquelles seulles
nous avons fait la guerre, et qu’ilz nous sollicitent à la ruine de nostre
religion pendant qu’ilz tesmoignent tant de violance et d’ardeur pour l’ ac-
croissement et l’advantage de leur secte.
Ilz nous donnent un exemple |:à estre imité par nous en une meilleure
cause lorsqu’ilz favorisent soubz main les intérestz du landgrave de
Darmstadt qui a tousjours paru si passionné partisant de la maison d’ Aus-
triche , qui a esté le principal médiateur de la paix de Prague
Der PF zwischen Ks. Ferdinand II. und Kf. Johann Georg von Sachsen vom 30. Mai 1635
(s. Anm. 19 zu nr. 41). – Lgf. Georg II. von Hessen-Darmstadt und seine Räte übten seit
1633 mehrere Tätigkeiten aus, die sich unter dem Begriff der Friedensvermittlung beim PF
subsumieren lassen und ihn zu einem Protagonisten der Verhandlungen machten: Beratung
des Kf.en von Sachsen, seiner Räte und Ges. in Dresden, Pirna und Prag im Sinne des
Friedensschlusses, die eigentliche Vermittlung zwischen Kursachsen und den ksl. Ges. in
Pirna und Prag sowie die Bemühungen um die Zustimmung des Ks.s und der kath. Kf.en
zu den Pirnaer Noteln (zur Problematik des Begriffes der Friedensvermittlung in bezug
auf die gen. lgf.lichen Aktivitäten, ihrer Wertung und ihrer Quellengrundlage vgl. BA
NF II.10/1, *13-*20; zur Publikation der Quellen seiner Friedensvermittlung vgl. auch
ebd. , Register, *406f.).
faillit d’estre suivie de la ruine de tout le party confédéré en Allemagne,
et qui est aujourd’huy en armes et travaille de tout son pouvoir contre le
susdit party, et par conséquent contre la Suède mesme, et tout cella parce
que ledit langrave professe la mesme religion qu’eux, et sans avoir esgard
aux intérestz d’une princesse qui a le droit de son costé:|, qui a tousjours
demeuré ferme et invariable dans les intérestz de la cause commune, qui a
si souvent envoyé de ses forces à leur secours, et si souvent receu et donné
retraicte et subsistance à leurs armées dans son pays.
|:A la vérité, cela nous doit servir d’un bel exemple de ce que nous avons à
faire:|, et s’il n’y a pas lieu d’accroistre la religion catholique ou luy pro-
curer quelque advantage, il faut au moins empescher de tout nostre pou-
voir que la protestante ne s’accroisse de ses dépouilles. |:Il y a un certain
milieu de parler fortement, mais sans aigreur aux Suédois que le sieur
d’Avaux sçaura bien trouver, et le prétexte de rappeller noz trouppes sur
le Rhin à cause de la marche du duc Charles vient très à propos:| pour leur
faire mieux cognoistre la nécessité qu’il y a d’achever au plus tost touttes
choses sans s’arrester, maintenant que leur satisfaction est ajustée si ad-
vantageusement , à des poinctz qui n’estants accompagnez d’aucune justi-
ce , les Impériaux ny les catholiques n’y pourront jamais consentir, ny la
France s’employer pour les obtenir.
On a commencé par le dernier article des trois sur lesquelz ledit sieur
d’Avaux a désiré estre esclaircy des intentions de Leurs Majestez, parce
que c’est celuy qui leur tient le plus au cœur.
Q|:uant à celuy qui regarde la promesse à laquelle l’Empereur et les estatz
de l’Empire s’obligeront que si la guerre continue entre la France et l’ Es-
pagne , l’Empereur ne pourra directement ny indirectement en quelque
manière que ce soit secourir les Espagnolz, c’est un point sur lequel il
faut insister et le faire résoudre sans équivoque, et sans admettre aucune
distinction de l’Empereur d’avec l’archiduc d’Austriche:|. Les raisons
dont le sieur d’Avaux s’est servy et qu’il a touchées dans son mémoire
ne peuvent estre plus fortes ny plus convaincantes, et il n’y a rien à ajous-
ter si ce n’est qu’il fault, sur cette matière, |:mettre en jeu principalement
les ministres de Bavières dont le maistre a si souvent fait asseurer Leurs
Majestez que pourveu que les intérestz de l’Empire fussent ajustez, ceux
des Espagnolz ne retarderoient pas un moment la paix, et qu’on tient cella
pour indubitable. Voicy la conjoncture où il faut sommer ledit duc et ses
ministres de sa promesse:|. Et on ne sçait pas comprendre sur quel fonde-
ment le comte de Trantmersdorff qui est si habile et si sage appuye la
distinction de l’Empereur avec l’archiduc d’Austriche en ce qui est d’ as-
sister le roy d’Espagne, puisque ce n’est pas le nom que nous craignons et
qu’une armée envoyée contre nous ne nous feroit pas moins de mal pour
estre soubz le nom de l’archiduc que si elle estoit soubz celuy de l’ Empe-
reur . Le marquis Spínola
Vermutlich Ambrosio Spínola (Espinola) (1569–1630), primer marqués de Los Balbases,
span. General, consejero de Estado und consejero de guerra, 1629 Gouverneur des Gebiets
um Mailand und Anführer des span. Heeres in Italien, 1630 mit der Belagerung Casales
beauftragt ( ABEPI I 296, 285; II 867, 7–12; Rodríguez Villa ) . – Gemeint sein könnte
auch sein Sohn, der span. Militär Felipe Spínola (1594–1659), marqués de Los Balbases, ein
Schwager Leganés’, 1628 General der Kavallerie im Gebiet um Mailand, später mit ver-
schiedenen Hofämtern betraut ( ABEPI II 867, 16; Mazarin , Lettres II, 353; Rodríguez
Villa , Index, 764; Grotius , Briefwisseling VII, 175 Anm. 12).
qu’on avoit establyes dans la ville et citadelle de Cazal, on voulut l’ appai-
zer sur ce qu’il n’y avoit que des bannières de monsieur de Mantoue, mais
il repartit aussytost que le roy son maistre demeureroit volontiers d’ ac-
cord que les bannières fussent de France pourveu que les soldatz fussent
Mantouans et Montferrins.
Et pour revenir au fait si l’Empereur se sent obligé de prendre tant de part
aux intérestz du roy d’Espagne, à cause des estroictes alliances qu’ilz sont
sur le poinct de renouveller l’un avec l’autre, il y a lieu de luy faire co-
gnoistre qu’il ne peut mieux luy tesmoigner l’affection qu’il luy porte, ny
faire son service, |:qu’en accordant l’article dont il est question, puisque ce
sera un moien certain pour obliger ledit roy d’entendre à la paix qui luy
est si nécessaire, et luy oster toutes les pensées de la guerre qui ne pourra
que luy estre ruineuse, et qu’il ne songera plus à continuer quand il se
verra hors d’estat de pouvoir estre assisté de l’Empereur.
Quand à l’autre point qui concerne l’achapt de Benfeld et des dix villes
impériales de l’Alsace , Sa Majesté emploieroit bien plus volontiers son
argent à l’achat de quelqu’une des villes forestières qu’à celles-cy qui se
trouveront enclavées dans le pays qui nous demeurera, et qui par consé-
quent seront tousjours en quelque façon dépendantes de nous sans qu’il
nous ait rien cousté de les aquérir, ny qu’il nous couste rien de les con-
server :|. Néantmoins Sa Majesté se remet là-dessus à tout ce qui sera jugé
à propos sur les lieux par ledit sieur d’Avaux de concert avec monsieur le
duc de Longueville.
|:Pour Benfeld, il sera bon de tascher de l’avoir, estant bien fortifié comme
il est, et à cause de la proximité de Strasbourg et du Rhin:|, mais on ne
sçauroit rien prescrire |:d’icy sur le prix:|, Sa Majesté croyant bien que
lesdits Sieurs Plénipotentiaires |:en tireront le meilleur marché qu’il sera
possible:|.
O|:n ne peut assez s’estonner de l’animosité que les Suédois continuent à
faire paroistre contre monsieur le duc de Bavières, sur le sujet duquel
monsieur d’Avaux mande qu’ils déclament si fort comme fait le parti
protestant contre cette couronne. Il y a beau champ de confondre les Sué-
dois en ce que:| sans parler de ce qu’il a contribué pour leur faire accorder
des satisfactions si avantageuses que celles qu’ilz ont obtenues, il importe
|:qu’il soit bien traitté des deux couronnes affin que leur estant obligé, il
demeure attaché à leurs intérestz et au dessein fixe et perpétuel qu’elles
doivent avoir:| d’empescher que la maison d’Austriche ne regaigne plus
cette démesurée puissance qui la rendoit formidable aux autres princes
d’Allemagne et au duc de Bavière mesme, de sorte que comme ce bon
traittement |:sera le lien qui le tiendra uny aux deux couronnes pour la
fin susditte, il pourroit, s’il en recevoit un contraire, se rejoindre plus
que jamais à la maison d’Austriche et en la fortiffiant de sa puissance:|
qui n’est pas petite, luy donner cœur de reprendre avec le tempz les pen-
sées ambitieuses qui ont seulles formé le dessein |:de luy faire la guerre
pour les modérer:|.
Sa Majesté a esté bien aize d’apprendre que les plénipotentiaires de Suède
inclinent maintenant plus qu’ilz ne faisoient à la suspension, laquelle pour
plusieurs raisons de leur intérest mesme doibt précéder la paix, mais on
appréhende bien que |:si le général Wrangel ne reçoit d’eux comme des
ordres précis de ce qu’il a à faire, qu’il ne trouve des prétextes pour s’en
deffendre, son humeur estant toute portée à la continuation de la guerre:|.
Comme rien ne sçauroit estre si advantageux dans la conjoncture présente
des affaires que de mettre l’armée de monsieur le mareschal de Turenne
en estat de pouvoir agir |:dez à cette heure dans le Luxembourg, parce que
cella ne porteroit pas coup seulement envers les Espagnolz, mais envers
les Holandois pour nous en faire considérer davantage, voiant le peu de
besoin que nous aurions de leurs assistances pour pousser noz progrez
plus avant que jamais:|, Sa Majesté recommande audit sieur d’Avaux de
mettre touttes pièces en œuvre pour faire, s’il est possible, |:que l’on con-
vienne sans délay d’une suspension de deux ou trois mois et que ce soit en
sorte que Wrangel ne puisse interpréter à sa mode les ordres qu’il en re-
cevra ou ne les pas exécuter:|, et la marche du duc Charles vers l’ archeves-
ché de Trèves et le Rhin nous donnera encores |:un légitime prétexte
d’insister fortement là-dessus, et aux Suédois d’y songer sérieusement s’ilz
voyent que noz forces revenans de deçà, leur armée demeure exposée aux
effortz de l’impériale et de la bavaroise:|. Il peut remontrer sur ce suject
que les deux couronnes estants satisfaictes entièrement, il ne semble pas
juste que pendant qu’on discute d’autres poinctz de moindre importance
avec quasi certitude de les ajuster bientost, on continue les mesmes hosti-
litez contre l’Empereur qui est demeuré d’accord de nous satisfaire, |:et
contre le duc de Bavières qui s’y est emploié avec tant d’efficace et de
fruit, et mesme la couronne de Suède y semble estre d’autant plus obli-
gée :| qu’il est certain qu’elle y gaigne plus qu’aucun autre et qu’elle a rem-
porté des avantages qu’elle ne croyoit pas il y a six mois de pouvoir seul-
lement prétendre.
|:Et pour ce qui regarde monsieur de Bavières, Leurs Majestez désirent
que Messieurs les Plénipotentiaires continuent d’appuyer de tout leur
pouvoir ses intérestz, tant pour l’avantage de la religion catholique, que
pour correspondre à la façon dont il a agi en ce qui nous regardoit et aux
protestations qu’il fait de plus en plus de vouloir s’attacher entièrement à
cette couronne:|.
Le sieur d’Avaux fera bien de cultiver |:par le moien du sieur Volmar qui
luy a donné jour à cela, les bonnes inclinations que l’archiduc son mais-
tre :| tesmoigne avoir pour la France, et peut l’asseurer que Leurs Majes-
tez correspondront tousjours avec usure aux démonstrations qu’il don-
nera de sa bonne volonté pour cet Estat, et qu’il ne tiendra qu’à luy de
tirer beaucoup d’utilité de nostre voisinage.