Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
165. Brienne an Longueville Paris 1647 März 8
Brienne an Longueville
Paris 1647 März 8
Kopien: AE , CP All. 99 fol. 91–94 = Druckvorlage; Ass.Nat. 273 fol. 274–275’, datiert auf
1647 Mai 8. Druck: CDI 83, 169–172 (spanische Übersetzung).
Gliederung: erstens (und viertens) Antwort auf nr. 144; zweitens Bericht über Konferenz mit
Nani; drittens Bericht über Konferenz mit Scaglia.
1) Königliche Zustimmung zu Longuevilles Stellungnahmen gegenüber den Niederländern
in Sachen Portugal und toskanische Plätze; Bericht über Haltung Bagnos und Nanis zum
letzten Punkt gestern erneut bestätigt.
2) Von Nani vorgetragene spanische Bedingungen einer Waffenruhe zur See; Zuversicht des
Venezianers über die Möglichkeit ihres Abschlusses; Betonung des aus diesem Angebot zu
schließenden Verzichts des spanischen Königs auf Angriffe gegen die italienischen Plätze;
Briennes militärisch-strategische Einwände; französische Bedenken wegen Portugal aus ve-
nezianischer Sicht gegenstandslos. Noch kein Beschluß über das berichtete Angebot zur Waf-
fenruhe ; ihr Vorschlag vielleicht ein Anzeichen der spanischen Friedensbereitschaft.
3) Beschwerde Savoyens über mangelnden französischen Einsatz für seine Interessen; unzu-
reichende Information Saint-Maurice’ Grund dafür; Erfüllung der savoyischen Wünsche mit
Ausnahme der Verpflichtung zum Krieg gegen Mantua.
4) Nochmals zu nr. 144: Zustimmung zu Longuevilles Stellungnahme gegenüber den Nie-
derländern zu Peñarandas Behauptung, ein französisches Versprechen erhalten zu haben,
daß auf die Inklusion Portugals in den Friedensvertrag verzichtet werde; spanisches und
niederländisches Verhalten auf Bruch des französisch-niederländischen Bündnisses ausgerich-
tet . Anweisungen an Servien und d’Avaux; Einverständnis mit dem Einsatz d’Avaux’ für die
katholische Sache und seiner Zusammenarbeit mit den Kaiserlichen in Religionsangelegen-
heiten , aber Ablehnung seiner Vorschläge zu militärischen und finanziellen Sanktionen ge-
gen Schweden. Bereitschaft zu einem Separatvertrag mit Kurbayern bei Beitritt oder Zu-
stimmung Schwedens; weitergehende Vollmachten hierzu auf Anfrage.
Cette lettre qui servira de response à vostre dépesche du 25 e du passé sera
divisée en trois poinctz: le premier sera succint, puisqu’il n’aura d’objet
que vostre dépesche, laquelle est une response à celle de Sa Majesté ; le
second contiendra une relation de ce qui s’est passé entre l’ambassadeur
de Venise et moy sur le sujet de quelque ouverture de suspension d’armes
sur la mer faite du consentement du roy catholique, et le troisiesme con-
tiendra aussy le récit d’une conférence que j’ay eue avec l’ambassadeur de
Savoye.
[1] J’ay donc à dire à Vostre Altesse que le mémoire susdatté fust leu en
présence de Sa Majesté qui a approuvé ce que vous avez fait entendre aux
députez de Hollande au sujet du Portugal, et l’expédient que vous leur
avez ouvert affin que les Espagnols ne fissent point de difficulté d’ asseu-
rer le délaissement des places d’Italie, jusques à ce que le traicté fût entiè-
rement conclu, d’où ils pourront inférer les uns et les autres que c’est une
condition sans laquelle on ne sçauroit finir et qui est si constamment dé-
sirée par Sa Majesté qu’il faut que les uns perdent l’espérence qu’elle s’en
pourroit départir. Ce qui vous a esté mandé avoir esté dit à ce sujet par le
nonce et l’ambassadeur de Venise me fust hier confirmé par les mesmes,
avec cette différence pourtant que le premier me parla nettement, et
comme ayant bonne information de ce qu’il avanceoit, l’autre me voulant
insinuer qu’il tiroit ses conséquences de ce qui luy estoit rapporté.
[2] Permettez-moy que bien que je n’aye encores entièrement escrit ce
que j’ay envie de faire sur le sujet de vostre dépesche, que je passe à vous
informer des discours du mesme ambassadeur, puisqu’ilz feront compren-
dre , selon mon sens, à Vostre Altesse qu’il est persuadé de ce qu’il a avan-
cé . Il me dit, proposant la suspension sur la mer, que le roy catholique la
consentoit sous deux conditions: l’une qu’elle auroit lieu sur l’océan
comme sur la Méditerranée, l’autre qu’il ne seroit donné aucune assis-
tance à son rebelle; et qu’il avoit bien préveu certaines difficultez, mais
qu’il croioit qu’il seroit aisé de les surmonter, et que le bien qu’en re-
cevroit la chrestienté par l’assistance que les roys pourroient donner à la
République, surpassoit de beaucoup le dommage qu’ils en pourroient res-
sentir , présupposé que la suspension en causast ou à l’un ou à l’autre, et
que je pouvois bien comprendre de ce consentement du roy catholique
qu’il se départoit de l’espérence et de la pensée d’attaquer les places d’ Ita-
lie , d’où je pouvois tirer de plus profondes conséquences.
Je luy respondis qu’il estoit vray que le roy catholique se laissoit entendre
qu’il ne songeoit pas à assiéger Porto Longone, mais qu’il se pourroit
croire qu’il vouloit faire attaquer Piombino, parce que ne pouvant estre
secouru par mer le coup luy estoit seur, et que mesme sans flotte il pour-
roit faire traverser des gens de la terre en l’Elbe, et là avec pareille seureté
former le siège de l’autre place; qu’ainsy je prévoiois de la difficulté de
complaire à la République qui pour ses intérestz sollicitoit cette suspen-
sion , et que c’estoit asseurer le roy catholique qu’on n’entreprendroit rien
ny sur la coste de Flandres, ny sur les places de la Catalogne, qui sont sur
le rivage, puisqu’il luy resteroit le moien sans flotte de les munir et rafrais-
chir , faisant porter les hommes et le vivres sur des barques et des tartanes,
ausquelz on n’en pourroit pas opposer d’autres, puisque ce seroit enfrain-
dre la suspension sy l’on attaquoit les leurs.
Cela obligea monsieur l’ambassadeur de me dire: «Proposez la chose et
ces considérations feront partie du traicté, et», adjousta-il sur ce que je
luy avois fait quelques difficultez sur ce qui concernoit le Portugal, «ou
la paix se conclura entre les couronnes, ou la guerre se continuera. Au
premier cas, la trêve se trouvant anéantie parce que la paix comme plus
noble la comprendra, et n’y ayant point de réserve contraire à celle que
vous avez stipullé en faveur de ce roy, vous serez en vostre liberté de
l’assister; que sy la guerre se continue, il luy sera facile de résister à son
ennemy ainsy qu’il a fait jusques à présent sans l’assistance de la France».
Et bien que j’aye desjà fait rapport de ce qu’il m’a chargé, néantmoins il
n’a pas esté pris de résolution, l’affaire estant de telle considération qu’elle
mérite bien qu’on l’examine avec loisir, mais l’on en peut inférer, et c’est
le sens de l’ambassadeur ou il affecte de me surprendre, que le roy catho-
lique est en disposition comme en nécessité de renoncer à ces places, et
tous ces poinctz postposez, de conclurre la paix, comme l’unique moien
qui luy reste de faire cesser nos prospéritez, et d’empescher la dernière
ruyne dont sa monarchie est menacée; sy c’est l’intention de ce roy, Vos-
tre Altesse en sera bientost informée, et ses députez se déclareront ou
absoluement du désistement de ces lieux, ou par la voye que vous en
avez ouverte aux Holandois.
[3] Quand |: à l’ambassadeur de Savoye:|, il me donna communication
d’une despesche que madame luy avoit faite, qui contient une espèce de
plainte de ce que Vostre Altesse et messieurs vos collègues ayant donné
part au marquis de Saint-Maurice de ce qui se passoit en l’assemblée, on
s’est oublié de luy faire veoir qu’on eust pris soin d’asseurer à Son Altesse
la possession de la partie du Montferrat qui luy a esté adjugée par le
traicté de Querasque, et qu’il luy a esté mandé que les couronnes au lieu
de se déclarer de porter leurs armes contre celuy des intéressez qui iroit à
l’encontre dudit traicté de Querasque, sembloient se vouloir contenter
par les voyes d’office de le maintenir, ce qui tourneroit au préjudice du
duc son filz, qu’il estoit bien vray qu’elle ne pouvoit pas obliger les Espa-
gnolz de faire la guerre à Mantoue, mais bien de promettre de ne prendre
point de part à celle qui luy seroit faite à ce sujet, mais que la France estoit
obligée de se déclarer nettement sur ce sujet puisqu’elle protège au-
jourd ’uy la maison de Savoye, et que ç’a esté sous son authorité et pour
ses advantages que ledit traicté fust conclu.
Je compris bien de son discours que la plainte procède plus du peu de
communication qui a esté donnée au marquis de Saint-Maurice que d’ au-
tre chose, estant assez difficile que ce ministre qui est habile n’eust recou-
vert une coppie des articles que vous avez remis aux Hollandois
38 e est exprez pour ce qui peut estre désiré par madame, à l’exception
d’un engagement qu’elle désireroit, qu’on comprist de faire la guerre à
Mantoue s’il apportoit répugnance ou contradiction à l’exécution du pre-
mier traicté. Desjà Vostre Altesse a sceu que ledit ambassadeur de Savoye
se plaignoit, et par sa prudence elle luy en aura osté le sujet, en conformité
mesme de ce qui luy en peut avoir esté escrit; [4] luy ayant rendu compte
des deux audiences que deux ambassadeurs ont prises de moy, je pourrois
finir, n’estoit qu’il me souvient bien que l’occasion s’estant présentée de
parler de ce qui s’estoit passé entre celluy de Venise et moy, j’avois obmis
de luy [sc. Longueville] donner quelques esclaircissemens sur le contenu
en sa dépesche. J’y retourne, et seulement pour luy dire qu’elle a sy bien
parlé aux Hollandois qu’ilz doivent avoir recogneu l’artiffice de Pena-
randa et qu’il seroit difficile qu’il eust le front de soustenir qu’il luy avoit
esté promis qu’il ne seroit fait aucune mention du Portugal, puisque le
consentement presté par luy que la France continuast à l’assister, fait
veoir que s’il ne fait partie du traicté, qu’il doit estre le sujet d’une contre-
lettre . Ce ministre en couve un bien plus dangereux, et les autres le fo-
mentent , luy travaillant à la désunion des alliez avec la France, et eux y
donnans les mains, par la facilité qu’ilz ont apportée à signer le traicté au
préjudice de leur engagement envers nous et du propre bien de leur Estat,
lequel emporte de costé et d’autre parce qu’il manque de chef authorisé
pour modérer et régler les passions diverses des particulliers, et que
ceux-cy pour la pluspart n’ont point de dieu que l’intérest.
Il est mandé à monsieur Servien de donner chaleur à la bonne disposition
que quatre de leurs provinces font paroistre,
qu’il règle sa demeure à Oznabrug selon les advis qu’il recevra de Vostre
Altesse, et l’on luy donne la liberté entière d’appuyer l’intérest des catho-
liques sur ce qu’il est juste en soy, et qu’il faict entendre qu’on le peut
sans aucun péril; mais pour ce qui est des moiens qu’il propose, comme
de faire revenir en deçà monsieur de Turenne et d’interrompre de faire
payer à Hambourg les sommes qui sont deues et qui ont esté promises
aux Suédois, on y trouve trop de péril pour s’y porter, y ayant lieu de
craindre de les offenser et relever les affaires de l’Empereur, avec les mi-
nistres duquel on veut bien qu’il fasse cette confiance que de l’asseurer
qu’il peut résister aux injustes demandes des protestans asseuré que la
France ne se joindra jamais avec eux pour l’y contraindre.
Et quand à l’ouverture qui vous a esté faite par le député de Bavière , au cas
que la guerre deût se continuer, on la trouve sy juste et sy utille qu’en confor-
mité de ce qui a tousjours esté mandé, cette couronne aura joye de faire un
traicté particulier avec luy pourveu que la Suède y intervienne ou y consente,
et sy Vostre Altesse jugeoit que le pouvoir qu’elle a ne fût suffisant, ou que
les députez de cet électeur en désirassent un plus exprez, il sera envoyé.