Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
161. Servien an Mazarin Den Haag 1647 März 5
Den Haag 1647 März 5
Ausfertigung
händig
Das A Monsieur le Cardinal überschriebene Konzept diente nicht nur als Vorlage für die
Ausf. von nr. 161; Teile wurden entweder ausschließlich in die Ausf. von nr. 160 übernom-
men (fol. 387’–388; entsprechende Absätze sind am Rand mit Monsieur de Brienne gekenn-
zeichnet ) oder gleichlautend in beide Ausf. (fol. 391, betr. Portugal).
Bisheriger Verzicht auf Verwendung der übersandten Blankoschreiben; Verzögerung der
Verhandlungen wegen Abwesenheit der Deputierten der Staaten von Holland und Prinz
Wilhelms (II.) von Oranien. Prinzessin von Oranien vom Eintritt George Gorings jun. in
französische Dienste unterrichtet; ihre Furcht vor einem Übertritt auch seines Vaters auf die
französische Seite wegen möglicher Aufdeckung ihrer Verhandlungsaufträge an ihn; Vor-
schlag , George Goring sen. nach Paris zu bestellen. Notwendigkeit einer Trennung der fran-
zösischen von der schwedischen Armee; deren mögliche Begründung gegenüber den Schwe-
den ; Vorschlag der Übernahme schwedischer Soldaten in französische Dienste zum Einsatz
in den Niederlanden. Einander widersprechende Äußerungen aus Holland über die Absich-
ten der Provinz zur Teilnahme am kommenden Feldzug. Loyalitätsbeteuerungen der Prin-
zessin von Oranien. Verbot der Unterstützung Spaniens durch den Kaiser in seiner Eigen-
schaft als Landesherr vermutlich schwer durchsetzbar; Erwerb der Waldstädte als mögliche
Kompensation für ein französisches Nachgeben in dieser Frage. Zweischneidigkeit des von
Mazarin angeführten Arguments zur Gewinnung Prinz Wilhelms (II.) von Oranien für die
französische Garantieforderung. Antwort auf die Bitte um niederländische Schiffe voraus-
sichtlich in der kommenden Woche. Vorsichtiges Vorgehen in der Frage der Neubesetzung
des Bistums Orange wegen des schlechten Gesundheitszustandes Prinz Friedrich Heinrichs
von Oranien; Aussicht auf Regelung der Angelegenheit in französischem Sinne bei formeller
Wahrung der Rechtsansprüche des Hauses Oranien. Beabsichtigte Aufklärung Huygens’.
Drohung, die Forderungen zu Katalonien und Portugal zu erhöhen, geeignetes Druckmittel
in den Garantieverhandlungen mit den Niederländern. Zurückhaltung gegenüber Saint-
Ybal aufgrund seiner Illoyalität. Aufschub der Initiative zugunsten Portugals bis zu einem
günstigeren Zeitpunkt. Furcht vor möglichen Schwierigkeiten für Frankreich bei den Ver-
handlungen über die Pfalzfrage in Osnabrück; Verknüpfung der Unterstützung Kurbayerns
bei der ersten weltlichen Kurwürde und der Oberpfalz mit seiner Verpflichtung zu einer
Geldentschädigung an den Pfalzgrafen wünschenswert. Vorschlag, die französischen Satis-
faktionsforderungen gegen Geldentschädigung um die Waldstädte zu erhöhen. Berücksichti-
gung der Instruktionen Mazarins in der zweiten Rede Serviens an die Generalstaaten.
Je ne me suis point encor servy des |:blancz signez de la Reyne et de:|
Vostre Eminence |:qu’il luy a plu de m’envoyer tant pour Messieurs les
Estatz que pour monsieur le prince d’Orange , parce que:| les estatz de la
province de Hollande estant séparée [!] et sur le poinct de se rassembler,
j’ay diféré de |:les présenter jusqu’à ce qu’on puisse entamer les affaires:|.
Monsieur le prince Guillaume a esté quelques jours hors d’icy et n’est
revenu qu’aujourd’huy tout tard. |:Après avoir remply lesdictz blancz:|,
je ne manqueray pas, suivant le commandement de Vostre Eminence, de
luy envoyer coppie des lettres aussytost qu’elles auront esté rendues. Ces
deux raisons de l’absence des députez de Hollande et de monsieur le
prince Guillaume m’ont aussy empesché de faire les |:demandes de vais-
seaux sur lesquelles on m’a faict craindre un refus presque certain:|.
Ayant appris que Vostre Eminence veult veoir tous les libelles qu’on pu-
blie , quoyque mauvais, je luy envoye le dernier qui a esté faict.
Il fault que |:madame la princesse d’Orange ayt eu advis de Paris que le
jeune Goring s’estoit engagé au service de la France, ou que luy-mesme
luy en ayt donné quelque cognoissance. J’ay sceu que ladicte princesse en
est fort en peine, et craint extrêmement que le père ne s’engage aussi, de
peur, comme il y a sujet de le croire, qu’il ne descouvre toutes les négo-
tiations dont elle l’a chargé. J’estimerois que pour les esclaircir, il seroit
bien à propos d’obliger ledict Goring le père, s’il est en volonté de re-
muer , à se rendre droict à la cour sans passer par icy; son filz l’est allé
trouver à Lille pour s’aboucher avec luy:|.
Sy la paix se faict dans l’Empire, à quoy il y a quelque apparence, depuis
l’ajustement qui a esté faict entre l’Espagne et cet Estat
So der Wortlaut der Ausf. in Übereinstimmung mit dem Konzept; Mazarin hatte aber in
nr. 141 bemerkt, mit dem Abschluß der schwed. Satisfaktion (vgl. Beilagen 1 und 2 zu nr.
143) könne man über die Armee Turennes frei, i.e. gegen Spanien, verfügen, und nicht von
einer Übereinkunft mit den Spaniern gesprochen: vermutlich ist daher la Suède statt l’ Es-
pagne zu lesen.
remarque très bien que |:on pourra disposer de l’armée de monsieur de
Turenne. Mais il est à craindre que les Suédois, qui préfèrent le moindre
petit intérest qui les touche à tous les plus grandz que les autres puissent
avoir, ne tirent les affaires en longueur. C’est pourquoy, soit que le traicté
s’achève, ou qu’il ne réussisse pas:|, il fauldroit par mon foible advis avant
toutes choses |:séparer si l’on peut sans inconvénient, l’armée du Roy de la
leur, soubz prétexte de venir deffendre le Rhin, duquel le duc Charles
semble s’approcher. Après cela, on pourroit mieux prendre toutes sortes
de résolutions. Si la paix ne se faict pas, ilz ne doivent pas trouver mauvais
que nous courions au plus pressé, puisqu’ilz sont assez fortz, en joignant
toutes leurs forces, pour tenir teste à celles de l’Empereur. Si elle s’avance,
ilz seront très desraisonnables si pour faciliter les desseings de Sa Majesté,
ilz ne consentent promptement à une suspension d’armes qu’eux-mesmes
ont tousjours recognue nécessaire pour pouvoir séparer leur milice qu’ilz
ne pourront jamais satisfaire tandis qu’elle demeurera en corps. Ilz ne
sçauroient aujourd’huy s’en excuser avec raison, puisque leur satisfaction
estant [!] adjustée, et que la France qui y a tant contribué par la jonction
de ses forces, en a besoing présentement ailleurs:|. On pourroit mesme en
ce cas, selon mon foible sentiment, leur demander |:quelques-unes de
leurs troupes, dont il arriveroit du bien pour eux et pour nous:|, puisqu’en
mesme temps, par ce moyen, |:ilz s’en deschargeroient, et leur donne-
roient par forme de récompense l’argent que Sa Majesté leur feroit payer
en la venant servir. On les pourroit employer utilement et avec grand fruit
dans les Pays-Bas, tant pour advancer la paix avec l’Espagne, que pour
mettre ces gens d’icy en considération en leur faisant cognoistre qu’on se
peut passer d’eux:|.
Il y en a bien dans la province de |:Holande qui me font dire qu’on ne se
doit pas estonner de la déclaration qu’elle a faicte de ne vouloir pas mettre
en campagne cette année , qu’elle en a faict autant les années précédentes,
et que pouvant fournir en quinze jours toutes les choses nécessaires, cette
espérance n’aura servy qu’à endormir les ennemys, qui n’ayans point fait
de préparatifz, et se trouvans surpris par une résolution contraire à leur
attente, seront forcez de se mettre à la raison:|. Mais ce n’est pas |:l’ inclina-
tion de ceux qui ont le principal crédit, qui semblent avoir des desseings
plus dangereux:|. Il y en a qui me veullent faire croire qu’ilz font |:les mau-
vais et nous donnent des jalousies pour venir à quelque nouvelle composi-
tion , dans laquelle ilz puissent avoir Donkerque. Mais ilz me trouveront si
esloigné de m’estonner, ny de rien donner de semblable pour achepter leur
fidélité qu’ilz voudroient bien vendre tous les ans, qu’il faudra que la seule
raison les ramène nécessairement dans le bon chemin.
Madame la princesse d’Orange m’a fort protesté de nouveau que cet Estat
ne feroit jamais rien contre l’honneur; que c’est son opinion, qu’elle ay-
meroit mieux mourir que d’avoir rien conseillé de semblable, et qu’elle
seroit indigne d’estre femme de monsieur le prince d’Orange si elle tra-
vailloit à destruire l’ouvrage de son mary, qui a pris tant de soing toute sa
vie de conserver l’union de cet Estat avec la France:|. Il s’estoit passé au-
paravant un petit démeslé entre nous à cause que je ne voyois pas |:ses
actions respondre en tout aux promesses qu’elle m’avoit faictes, et que je
luy en avois faict faire des plaintes. La chose a réussy comme je l’avois
souhaicté, car ayant tesmoigné que je ne pourrois plus la voir si souvent
pour ne donner pas lieu de croire que je me laissois tromper, elle a pris
grand soing de se racommoder:|, ce qui me faict cognoistre que |:elle n’a
pas envie d’estre mal en France:|.
Je croy bien qu’il sera |:malaisé d’obliger l’Empereur de n’assister pas le
roy d’Espagne comme prince de la maison d’Austriche:|, pourveu que
soubz ce prétexte, il ne dispose pas des forces de l’Empire qui ne sont
plus de cette maison:|, à quoy on apportera les précautions possibles. Sy
en |:se relaschant de cette sorte, on pouvoit mesnager quelque chose pour
garder les villes forestières, ce seroit un grand coup:|. Car nous n’avons
travaillé toute cette année, |:ny par les armes du Roy, ny par cette longue
négotiation d’Osnabruk, qu’à faire augmenter la satisfaction de la Suède
qui:| croid faire beaucoup pour le public et pour ses amis quand |:elle
reçoit plus que ce qu’elle avoit demandé:|.
Je n’ay pas manqué de faire |:valoir à monsieur le prince Guillaume:| la
bonne raison que Vostre Eminence a pris la peine de me marquer par
deux de ses dépesches , mais comme elle est concluante et donne tout à
faict |:dans son inclination, elle choque aussi celle de:| plusieurs aultres,
|:et il est presque seul à qui on:| a peu s’en explicquer en ce pays où cha-
cun est |:amoureux du repos au dernier poinct:|.
La sepmaine où nous entrons ne finira pas que je ne sçache sy on pourra
|:obtenir un nombre de vaisseaux, au moins en les entretenant:|, et en se
laissant entendre que |:ilz ne seront point employez en la coste de Flan-
dres :|.
L’on ne m’a point encore voulu donner les expéditions pour l’évesché
d’Orange. Le pitoyable estat où est réduict monsieur le prince d’Orange,
qui tend à sa fin, m’a osté la liberté de le presser, et on m’a faict cognoistre
que sy du costé de France on ne veult pas chocquer les droictz de cette
maison, qu’ilz seroient bien aises qu’on leur escrivist en aultres termes
qu’on n’a faict, disant que la lettre de Vostre Eminence leur parle de l’ af-
faire comme d’une chose faicte par une aultre authorité que celle de mon-
sieur le prince d’Orange, et comme sy on ne s’estoit addressé à luy que
par compliment. Madame la baronne de Dona
Ursula Baronin von Dohna (gest. 1657), aus dem Hause Solms-Braunfels, Schwester der
Pz.in von Oranien (s. Anm. 5 zu nr. 7), folgte 1637 ihrem verstorbenen Gatten Christoph
(s. Anm. 6 zu nr. 150) in der Verwaltung des Ft.s Orange, bis 1648 ihr Sohn Friedrich (s.
ebd.) das Gouvernement erhielt ( Huygens , Briefwisseling II, 242 Anm. 3).
soin de cette affaire à cause qu’elle a encor le gouvernement d’Orange,
m’a asseuré qu’on fera ce que Vostre Eminence désire pourveu que dans
la forme, on ne veuille pas blesser le droict de cette maison. En effect,
Monseigneur, sy le Roy a quelque droict à cette nomination qui soit
fondé sur de bons tiltres, il en fauldra parler franchement, sauf toutesfois
à renvoyer cette négotiation en une conjuncture plus favorable, mais sy
l’on n’a point de prétention légitime, il me semble que dans la formalité
on peult faire ce qu’ilz désirent, et qu’en ce cas, au lieu d’envoyer icy une
seconde lettre de Vostre Eminence qui seroit peult-estre contre la bien-
scéance , on pourroit envoyer une lettre de la Reyne. J’ay laissé prendre
quelque espérance à madame de Dona, sans toutesfois m’engager, que sy
elle estoit embarquée avec quelqu’un pour luy faire tumber l’évesché
comme j’en ay esté adverty, on pouvoit le gratifier de quelqu’aultre béné-
fice pour l’amour d’elle, l’occasion s’en présentant.
Je ne manqueray pas de désabuser monsieur Huygens, qui est homme
d’honneur et mon amy particulier.
La refflection que Vostre Eminence faict sur |:l’appréhension des Espa-
gnolz qu’on ne veuille changer en paix la trêve de Catalogne, et tenir
ferme pour le Portugal, est très utile et nous peut donner moyen icy
d’en tirer advantage:|. Vostre Eminence aura pu veoir que dans les articles
que je présentay en arivant à Messieurs les Estatz, je demanday ce chan-
gement |:pour leur donner appréhension que nous n’y voulions insister
en cas qu’ilz fissent difficulté à la garentye générale:|.
Quand je n’aurois pas cognu jusqu’à présent la |:secte des Importans:|,
Vostre Eminence en faict une sy belle description en peu de motz que je
ne pourrois plus ignorer leur erreur. J’aurois trompé Vostre Eminence ou
me serois trompé moy-mesme sy j’avois escript que |:Sainct-Ybal m’eust
faict paroistre aucune marque d’affection pour le service du Roy, ny pour
celuy de l’Estat. Au contraire, il m’a souvent estonné en protestant hardi-
ment qu’il ne considère ny pays ny nation, et qu’il n’a aucun respect que
pour ses amys particuliers:|. Cela m’a faict juger que pour |:le tenir en
quelque devoir, et amoindrir en quelque façon le mal qu’il pourroit faire,
il valloit mieux accepter la déférence qu’il m’a tesmoignée vouloir rendre
à monsieur de Longueville et à ma personne que d’entreprendre sa con-
version entière, où il seroit bien malaisé à un plus habile que moy de
réussir, ayant à faire à un homme qui nie les principes, et qui ne faict pas
scrupule de renier sa patrie:|, de l’amour de laquelle j’avoue que j’ay tous-
jours esté charmé. A la vérité, je souhaiterois bien que |:il fust hors d’icy,
n’y ayant point de lieu où un esprit comme le sien puisse plus dangereu-
sement respandre ses mauvaises maximes. Il m’a souvent jetté des paroles
à la traverse qu’il ne pouvoit s’engager à rien que son cousin le comte de
Montrésor ne fust en liberté, et que s’il me donnoit des advis, c’estoit sans
aucune considération publique, et comme parlant à une personne qu’il
vouloit servir en particulier:|, mais je n’ay pas estimé devoir entrer en
traicté |:avec luy sur ce sujet:|.
L’ambassadeur de Portugal qui est icy peult bien recognoistre luy-mesme
qu’il n’est pas encor temps que je parle de ses affaires. Sy je n’avois des-
sein que de m’en laver les mains, je l’aurois peu faire il y a longtemps,
mais ayant un véritable désir de servir s’il est possible le roy de Portugal
suivant les commandemens réitérez de Vostre Eminence, j’ay estimé à
propos de choisir un temps plus favorable après que l’accommodement
des intérestz du Roy que j’ay à traicter aura |:restably un peu plus de
confiance entre Messieurs les Estatz et les ministres de France:|. La res-
ponse qu’ilz ont faicte au dernier mémoire présenté par ledict ambassa-
deur est d’un stil bien hault, mais elle ne laisse pas de donner ouverture à
quelque négotiation, dans laquelle, néantmoins, je voy les intentions en-
tièrement contraires.
|:Je crains bien que l’affaire palatine qui est sur le tapis à Osnabruk ne
nous donne de la peine. Monsieur de Bavière qui appréhende que les Im-
périaux ne se relaschent de ce qu’ilz luy ont promis, faict des recherches
nouvelles pour estre asseuré de l’appuy de la France:|. C’est un poinct où
dans la conjuncture présente nous sommes obligez de marcher avec beau-
coup de circonspection. |:Les Suédois tesmoignent grande chaleur pour le
restablissement entier du prince palatin. Si nous nous opposons ouver-
tement à ce qu’ilz demandent, le contrecoup portera icy, et quoy que le
Roy ayt fait pour cette maison, elle paroistra plus obligée à d’autres assis-
tances qu’à celles de Sa Majesté:|.
D’aultre costé, il n’est pas juste de |:désobliger monsieur de Bavière:|, en-
cor |:qu’il soit sur le bord du tombeau:|, et qu’on ne puisse pas espérer de
|:longs effectz de son amityé:| quand il seroit d’humeur aussy recognois-
sante qu’on le croid ingrat et oubliant facilement les bienfaictz qu’il re-
çoit .
Il me semble que nous aurions |:meilleure grâce à tenir ferme pour luy
faire obtenir le premier électorat et le Haut-Palatinat s’il vouloit donner
douze ou quinze cens mil risdalles au prince palatin pour partager ses
frères . C’est une grande dureté à ce prince, en l’aage qu’il a, de ne vou-
loir rien diminuer de ses premières prétentions, ny modérer sa debte de
treize millions pour asseurer pendant sa vie:| deux sy belles acquisitions
que celles qu’il faict. Il est le seul dans l’Empire qui ne veult rien contri-
buer pour achepter la paix et asseurer les avantages que sa maison en
doibt recevoir, quoyque ses persuasions et ses instances nous ayent faict
relascher les villes forestières et les villes impérialles de la Basse-Alsace,
|:ausquelles j’auray regret toute ma vie.
Si on pouvoit encore mesnager la rétention des premières en les acheptant
au denier soixante, je croy que l’on feroit un bon marché et que les con-
questes que nous avons faictes sur le Danube depuis l’ajustement de la
satisfaction du Roy
roit [!] un juste prétexte à cette prétention, qui ne devroit pas estre mal
receue, puisque:| elle ne tend qu’à bien asseurer la paix, et non pas à prof-
fiter du bien d’aultruy.
Je me prometz que Vostre Eminence ne treuvera pas mauvais qu’ayant eu
à respondre par un seul discours à diverses pièces produictes et publiées
contre le service du Roy , je me sois servy en beaucoup d’endroictz des
instructions qu’il a pleu à Vostre Eminence me donner par ses dépesches,
estant comme impossible à ceux qui ont l’honneur de servir Leurs Majes-
tez soubz sa direction de travailler sur de semblables matières sans mettre
en œuvre les prudens et solides enseignemens de Vostre Eminence.