Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
126. Mazarin an Servien Paris 1647 Februar 15
Paris 1647 Februar 15
Ausfertigung: AE , CP Holl. 40 fol. 203–206 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 81 fol.
95–98.
Argumentation gegenüber Prinz Wilhelm (II.) von Oranien: größere Wahrscheinlichkeit ei-
nes zukünftigen Krieges für die Generalstaaten bei Abschluß der Garantie mit Frankreich.
Zustimmung zu Serviens Ablehnung von Verhandlungen mit Brun und der Abweisung des
Ansinnens der Prinzessin von Oranien betreffend Dünkirchen; Vollmacht für Gratifikatio-
nen an die Oranier; Erlaubnis für die Niederländer, Plätze aus dem französischen Teilungs-
bereich anzugreifen. Angebotener Verrat Antwerpens: Übersendung der Verhandlungsvoll-
macht ; Warnung vor den schlimmen Folgen bei Bekanntwerden dieses Unternehmens; Er-
wägung weiterer Unternehmungen gegen Gent und Brügge; begrenzter Wert von Geiseln
zur Sicherung der Durchführung solcher Projekte. Dankschreiben Mazarins an die Landgrä-
fin von Hessen-Kassel. Aufschub eines weiteren Briefes an die Prinzessin von Oranien;
Überzeugung von ihrer Gewinnung für Frankreich. Fähigkeiten Serviens. Bedeutung großer
militärischer Anstrengungen französischerseits infolge der Unterzeichnung der spanisch- nie-
derländischen Provisional-Artikel vom 8. Januar 1647 zur Vermeidung des Eindrucks,
Frankreich werde hierdurch zum Frieden gezwungen. Harmonische Zusammenarbeit am
Hofe, insbesondere gutes Einvernehmen mit Condé. Zusicherung eines frühen und engagier-
ten Feldzugbeginns; für das Frühjahr geplante Reise des Hofes an die Nordgrenze. Schlechte
Auffassungsgabe Oosterwijks. Unausbleiblicher Nutzen der militärischen Anstrengungen.
Zuversicht Mazarins über einen Friedensschluß zwischen Frankreich und Spanien bis Ende
April; unmittelbar bevorstehender Abschluß im Reich. Anweisung, die Bedingungen für eine
mögliche Überstellung niederländischer Soldaten in die französische Armee zu erkunden;
Bereitschaft des Sohnes George Gorings jun. zum Eintritt in den Dienst der Krone; Gewäh-
rung einer Pension für ihn durch den König. Postangelegenheiten. Übersendung zweier
Blankoschreiben.
Je n’ay rien à adjouster à ce que je vous ay desjà escrit sur ce qui regarde
|:monsieur le prince Guillaume et l’obstacle qu’il apporte à la garentie
comme contraire à ses desseins:|, puisque sans desguisement je trouve
très concluantes les raisons que je vous ay mandées, qui me font juger
que |:la garentie est plus cappable d’obliger avec le temps Messieurs les
Estatz à la guerre que s’ilz ne l’accordent pas, parce que:| la hayne et la
vengeance de nos ennemys |:est toute tournée contre nous et:| il est certain
que |:s’ilz doivent jamais rompre, ce sera plustost contre la France que
contre Messieurs les Estatz, et ainsy:|, vraysemblablement, |:les Provinces-
Unies ne peuvent entrer en guerre que pour nostre considération et en
vertu du traicté de garentie:|.
Vous avés bien faict par beaucoup de raisons de ne vous laisser pas cha-
touiller des offres spécieuses que vous a faict faire Brun par Lisola, de
conclurre la paix en deux heures avec vous. Il n’y avoit guières d’ appa-
rence qu’il eust voulu nous accorder tout ce que nous prétendons, pen-
dant que Pennaranda le refuse tous les jours constamment sur ce qu’il dict
n’en avoir pas le pouvoir.
Il ne se pouvoit aussi respondre plus prudemment que vous avés faict à
|:ce que vous a laissé aller madame la princesse d’Orange touchant Dun-
querque :|, estant une proposition sur laquelle la moindre espérance que
l’on eust donnée n’eust pu produire que de très meschans effectz.
Vous verrés ce qui est porté dans le mémoire du Roy touchant l’ ouver-
ture que vous m’avés faicte des moyens de |:regaigner à nous ladicte
princesse:|, et que tout est remis à vostre prudence, Sa Majesté vous don-
nant pouvoir de faire là-dessus tout ce que vous estimerés à propos pour
son service.
Vous y apprendrés aussi les sentimens de Sa Majesté sur |:l’attacque
qu’elle treuve bon que Messieurs les Estatz puissent faire, la guerre con-
tinuant , de quelques places qui sont du partage de la France dans les Pays-
Bas:|.
Je vous ay desjà escrit touchant |:la proposition du bourgeois de Flessin-
gue :|, et à présent l’on vous envoye le pouvoir que vous avés désiré
ne fut pas possible de vous envoyer l’ordinaire passé. Tout ce que je crains
c’est que |:sy l’on vient à descouvrir que vous ayez escript:|, il ne soit pas
malaisé aux ennemis de |:s’en servir auprès de Messieurs les Estatz pour
les irriter contre nous, leur faisant veoir que nous songeons sans leur par-
ticipation à faire des entreprises sur des places qui sont de leur partage:| et
mille autres choses que l’on peut dire là-dessus dans les conjonctures pré-
sentes . Je vous prie d’y prendre garde car |:comme on ne veoid guères
réussir des affaires de cette nature-là:|, il faut pour le moins se garentir
de〈s〉 préjudices que l’on peut recevoir de |:la négotiation de semblables
entreprises:|.
Si l’on pouvoit |:espérer une bonne issue du dessein sur Gand:|, personne
ne pourroit trouver à redire qu’on |:le tentast puisqu’il est de nostre par-
tage , et la possession de Courtray où est la personne du mareschal de
Gassion qui se pourroit rendre:| à poinct nommé |:dans les fauxbourgs
avec un corps de quatre mil bons hommes tant à cheval qu’à pied, nous
en faciliteroit beaucoup l’exécution:|. Ce sero〈it〉 une chose de la dernière
importance |:et de plus grand esclat qu’aulcune aultre que l’on pust tenter
pour celle-là:|. Il n’y faudroit espargner quoy que ce soit, et vous ne vous
engagerés à rien qui ne soit ponctuellement exécuté de nostre part, et |:sy
par le retour dudict bourgeois, vous voyez jour à tenter ce dessein, mais
avec seureté que l’on n’envoyast pas nos troupes à la boucherie:|, vous
pourriés |:envoyer une personne expresse à monsieur de Gassion auquel
l’on escrira de se conformer à ce que vous luy manderez:|, après avoir
examiné si |:ce que vous aurez concerté pourra estre exécuté sans s’ expo-
ser à recevoir un affront:|.
Et parce que |:vous parlez aussy de Bruges:|, on escrit la mesme chose à
|:monsieur le mareschal de Ransaw:|, sans dire pourtant à l’un ny à l’autre
aucune particularité, mais se remettant seulement à ce que vous leur en
manderez.
Je vous prie de considérer que |:quand le gouverneur d’Anvers ou aultres
offriroient de donner leurs enfans en ostage pour de telles entreprises:|,
c’est bien un motif pour faire croire qu’ilz |:y marchent de bon pied:|,
mais non pas pour |:donner seureté de l’exécution de la chose:| si d’ailleurs
on n’y void de plus fortes apparences.
J’ay pris occasion d’escrire à Madame la Lantgrave
le ressentiment que Leurs Majestez ont de la façon dont se conduisent ses
ministres dans les intérestz de cette couronne, et particulièrement des as-
sistances que monsieur de Crosic vous donne en ce qu’il peut par les ha-
bitudes qu’il a dans la Holande, pour le bon succez de vostre négotiation.
Je différeray d’escrire à madame la princesse d’Orange jusques à ce que
vous m’ayez donné advis de |:ce qu’aura produict une longue lettre que je
vous escrivis quoyqu’à la haste il y a deux ordinaires , croyant qu’en la
luy faisant veoir, elle vous:| pourroit servir pour restablir la bonne corres-
pondance que vous me marqués, et pour luy persuader que l’on a icy pour
elle et pour sa maison les mesmes sentimens que l’on a eus par le passé,
Leurs Majestez ayans tousjours bien cru que touchant au doigt les artifi-
ces des Espagnolz, elle ne seroit pas longtemps sans revenir dans le che-
min qu’elle doit pour l’intérest mesme de sa famille.
Je cognois fort bien que vous n’avés eu que faire de toutes les raisons que
je vous ay marquées de fois et d’autres et dont vous dictes que vous vous
estes servy utilement, parce que vous pouvés puiser en vous-mesme celles
qui sont les meilleures et les plus propres pour les affaires que vous traic-
tés , et que vostre suffisance vous en fournit plus que l’on ne sçauroit vous
en suggérer.
Je suis si persuadé de tout ce que vous me mandés touchant les effortz
qu’il faut faire pour empescher qu’on ne croye que la France a esté en-
traisnée à la paix par la signature des articles des Holandois , et par l’ ap-
préhension d’avoir à soustenir seule le faiz de la guerre, qu’il me semble
qu’on ne peut pas estre bon François et avoir le sens commun sans entrer
dans la mesme pensée. Songez, je vous prie, au conseil que je donnay
l’année passée, et qu’opiniastrement je taschay de faire exécuter, d’aller
rencontrer toutes les forces ennemyes ensemble lorsque les Holandois
différoient à mettre en campagne, et si vous vous souvenés des raisons
que j’escrivis à Munster qui m’obligeoient à en user de la sorte
Mazarin hatte seine Feldzugsplanung im Frühjahr 1646 mehrfach in Memoranden für
Longueville, d’Avaux und Servien erläutert und begründet; seine Absicht war nicht, auf
das Zögern der Gst. in Sachen Feldzugsbeteiligung mit einer defensiven Feldzugsstrategie
zu reagieren, sondern durch einen eklatanten Erfolg gegen die Spanier in Flandern ( mög-
lichst unter Einbeziehung der Armee Turennes) diesen und den Gst. die frz. Macht zu
demonstrieren, um sie von einem möglichen Separatvertrag abzubringen und zu einem
allgemeinen Friedensschluß zu zwingen; das Einlenken der Spanier hielt er auch für not-
wendig , um zum Frieden mit dem Reich zu gelangen; Flandern war in seinen Augen daher
der entscheidende Kriegsschauplatz. Um Unruhe in den Ndl.n zu säen, bekundete er pro-
pagandistisch den frz. Willen, im kommenden Feldzug alles gegen Spanien zu wagen, ver-
sicherte den Ges. jedoch zugleich, daß man militärische Risiken vermeiden wolle; vgl. z.B.
seine Memoranden an die Ges. vom 31. Mai und 2. Juni 1646 (Druck: APW II B 3 nr.n
297, 299); vgl. auch Croxton , 220f.
serés très persuadé que je ne puis pas avoir d’autres sentimen〈s〉 à pré-
sent , puisqu’il y a encore de plus fortes considérations qui m’y doivent
porter.
Et si l’union de ceux qui ont la plus grande part dans la direction des
affaires d’un Estat est ce qui contribue le plus à l’accomplissement de
tous les project〈z〉 qui s’y font, je vous asseure qu’il n’y a jamais eu
plus d’occasion d’en bien espérer, puisque la bonne intelligence qui est à
présent dans cette cour ne peut estre plus estroicte qu’elle est, les plus
grandz à l’envy l’un de l’autre allans au-devant de tout ce qu’ilz croyent
pouvoir plaire à la Reyne et estre avantageux à l’Estat. Je dois rendre à
Dieu des grâces continuelles de ce qu’il a bény jusqu〈es〉 à cette heure
mon travail dans une matière si importante et si délicate, et sur laquelle
nos ennemys ont tousjours fondé leurs principales espérances, et je veux
bien vous dire là-dessus que je n’ay rien à souhaicter de Monsieur ny de
Monsieur le Prince, me faisans l’honneur l’un et l’autre de vivre avec moy
parfaictement bien, et au-delà de ce que je vous sçaurois dire. Il y a bien
de la différence entre Monsieur le Prince et feu monsieur son père, celuy
d’aujourd’〈huy〉 ayant grande solidité en tout ce que l’on traicte avec
luy, grande recognoissance pour les biensfaictz qu’il reçoit, et estant tout
prest à servir partout où l’on veut, sans biaiser ny apporter des obstacles,
et sans se vouloir prévaloir des conjonctures dans lesquelles il peut co-
gnoistre que l’on a affaire de luy. Enfin l’on ne peut pas voir plus de dé-
férence qu’il en a pour les moindres volontés de la Reyne, ny plus d’ ami-
tié que celle qu’il me tesmoigne, et vous pouvés bien croire que je ne luy
donneray pas sujet de changer de conduite.
Si les ennemis pouvoient estre informés au vray de tout cecy sans qu’ilz se
laissassent abuser de mauvais donneurs d’advis, qui ne leur représentent
que les choses qui leur peuvent plaire, pour gaigner créance auprès d’eux,
ilz se hasteroient sans doute plus qu’ilz ne font de conclurre la paix, afin
de sortir de tout embaras.
Je vous prie de ne vous mettre pas en peine des préparatifz, car on n’ ob-
met aucune diligence pour estre plus fort cette année que toutes les pré-
cédentes , et vous verrés dans quelque temps |:agir en quelque endroict
plus tost et avec plus de vigueur que les ennemis ne s’imaginent. Pour la
Flandre, quoy que nous fassions, on ne peult pas mettre en campagne que
l’herbe ne soit venue:|. Leurs Majestez font estat de partir d’icy dans le
mois d’apvril pour s’en aller à la frontière, afin de haster toutes choses
par leur présence, mais comme j’ay dict, |:pour faire agir les armées, il
fault nécessairement que l’herbe soit venue:|.
Si |:vous aviez praticqué deux jours seulement l’ambassadeur de Messieurs
les Estatz qui est icy, vous verriez bien qu’il n’y auroit aucun fondement à
faire sur ce qu’il dict, ny sur ce qu’il escript:|. Mais comme il ne peut estre
que bon de |:luy parler dans les termes que vous me mandez:|, je ne man-
queray pas de le faire, |:et il se veoid bien qu’il songe à toute aultre chose
que nous faisons, puisque:| nostre plus grand travail estant de renforcer
par tous moyens les vieilles troupes, et de faire de nouvelles levées de
tous costez, et haster sans cesse tous les autres préparatifz de la guerre,
|:ledict ambassadeur escr〈ipt〉 que l’on n’y songe pas beaucoup:|.
Toutes les despenses que nous faisons, qui sont extraordinaires et plus gran-
des que celles des années passées, quoy qu’il arrive, nous apporteront un très
grand fruict, et quand la paix nous empescheroit d’en profficter dans la cam-
pagne , ce sera tousjours nostre plus grand bien, puisque nous serons parve-
nus au but où tous les effortz de nostre campagne auroient visé.
Et à vous dire librement ma pensée, hors qu’il en arrive autrement par un
secret jugement de Dieu, je ne puis m’imaginer que le mois d’apvril se
passe sans que la paix soit conclue avec l’Espagne, puisque le mauvais
estat de leurs affaires, la cognoissance qu’ilz peuvent avoir de nos pré-
paratifz , et que malaisément empescheront-ilz qu’ilz ne nous donnent les
mesmes advantages que les années passées, la conduite de Messieurs les
Estatz qui ne correspond pas à ce qu’ilz se sont imaginé lorsque leurs
articles ont esté signés à Munster, et surtout la paix dans l’Empire, à la
conclusion de laquelle je ne voy désormais aucune difficulté considérable,
la dernière dépesche de monsieur d’Avaux nous apprenant que le poinct
de la satisfaction des Suédois à l’esgard de Brandebourg estoit comme
adjusté, doivent estre de puissantes raisons à nos ennemys pour les porter
à conclurre sans délay leur accommodement avec la France.
|:L’offre qui vous a esté faicte par le Ringrave et Beureverd:| est très con-
sidérable , et l’on en doit faire grand cas. Vous pouvés croire que |:sy on en
venoit là, il fauldroit leur accorder tout ce qu’ilz demanderoient:|. Mais
c’est une affaire où il y a du temps à songer, et à voir les résolutions qu’il
y aura à prendre. Néantmoins il sera bon que dès à présent vous taschiés
de |:sçavoir, le cas advenant, à quelles conditions et de quelle manière on
pourroit faire entrer ces troupes au service du Roy. Goring le filz ayant
escript icy, à la reyne d’Angleterre et au prince Robert
Vielleicht: [George] Goring [jun.] an Pgf. Ruprecht, s.l. 1647 Januar [nach 22, vielleicht
29]; Kopie (frz. ÜS): AE , CP All. 80 fol. 454–454’ (Absender gemäß einer nicht zeitge-
nössischen frz. Kopie: AE , CP All. 91 fol. 361’–362’): Angebot des Übertritts in frz. Dien-
ste bei angemessener Verwendung seiner Person und Aufnahme seiner ganzen Familie.
prest de souscrire à tout ce qu’ilz promettroient pour luy à Leurs Ma-
jestez , et d’entrer dans le service de cette couronne aux conditions qu’elles
vouldroient, elles luy ont accordé deux mil escuz de pension:|, de quoy
j’ay cru vous devoir donner advis en mesme temps.
Nous sommes icy dans la mesme peine que vous de n’avoir qu’un jour
d’intervalle entre l’arrivée et le départ de l’ordinaire. C’est pourquoy
vous ne devés pas trouver mauvais si je vous escris succinctement et avec
moins d’ordre et de politesse que je ne ferois si j’avois plus de loisir.
Je vous envoye deux blancz signés pour Messieurs les Estatz, l’un de la
Reyne, et l’autre de moy. J’ay jugé à propos d’en user de la sorte, afin que
selon le temps et la conjoncture dans laquelle vous estimerés vous en de-
voir servir, vous puissiés les remplir aux termes que vous croirés les plus
propres pour produire l’effect que vous désirerés.