Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
124. Mazarin an Longueville Paris 1647 Februar 15
Paris 1647 Februar 15
Kopie: AE , CP All. 98 fol. 325–327 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 81 fol. 99–100.
Regest: Mazarin , Lettres II, 861–862.
Zustimmung zu Longuevilles Äußerungen gegenüber Contarini zu Italien; Liga-Pläne je-
doch undurchführbar, wenn Aufnahme des Papstes notwendig, weil dieser eine kritische
Haltung gegenüber Frankreich hat. Kühle Antwort Innozenz’ X. auf das französische An-
gebot an seinen Neffen Ludovisi, über seine Güter in Piombino und in den von den Franzo-
sen auf Elba gehaltenen Plätzen frei zu verfügen; Anweisung an Saint-Nicolas, diese Offerte
in Rom bekanntzugeben, aber gleichzeitig zu betonen, sie sei nichtig, wenn die Spanier einen
Versuch zur Rückeroberung unternähmen und damit scheiterten. Zustimmung zu den Über-
legungen Longuevilles hinsichtlich des Pfalzgrafen Ruprecht. Durch Nani übermittelte Er-
gebenheitsbezeigungen Contarinis gegenüber Frankreich und Mazarin; Vertrauensbekun-
dung Longuevilles ihm gegenüber angezeigt. Habsburgische Heiratsprojekte; dadurch Ent-
kräftung der Täuschungsversuche der Feinde über die Absichten Frankreichs; dennoch Be-
sorgnis wegen der Reise Knuyts.
Tout ce que vous avez dit à monsieur Contarini de la résolution que
devroient à la fin prendre les princes d’Italie de profiter des dépouilles
des Espagnols a esté très judicieux et adroit, et vous n’avez rien avancé
touchant Piombino et Porto Longone qui ne soit entièrement conforme
aux intentions de Sa Majesté, qui céderoit, et avec plaisir, ces deux places,
pourveu qu’on trouvast moyen de chasser les Espagnols d’Italie.
Mais si le Pape doit nécessairement entrer dans cette ligue, malaisément
pouroit-on en espérer la conclusion, puisque quelque soin que l’on
prenne icy de l’obliger, allant au devant de tout ce qu’on croit pouvoir
luy plaire, on reconnoist tous les jours de plus en plus en luy une mani-
feste aversion pour cette couronne.
Leurs Majestez avoient donné ordre à l’abbé de Saint-Nicolas de luy dire
qu’en sa considération, elles feroient jouir le prince Ludovisio son neveu
de tous les biens qu’il a dans Piombino et dans l’isle d’Elbe, comme si ces
postes estoient sous la domination des Espagnols, ce qui n’est pas si peu
que ce ne soit quarente mil escus de bon revenu qu’on vouloit laisser à
une personne qui sert encore tous les jours le party contraire avec autant
de passion qu’il sçauroit faire s’il estoit né à Madrid. Mais Sa Sainteté a
reparty si froidement
qu’il [!] doit faire, qu’il semble que ce sera elle qui feroit la grâce à la
France quand elle accepteroit celle que Leurs Majestez pensoient luy fai-
re . Cela ne procède pas seulement de son peu d’inclination pour nous,
mais de l’espérance qu’il a, et que luy confirment chaque jour les minis-
tres d’Espagne et leurs partisans dont il est environné, que nous serons
bientost chassez desdits postes. Cependant, Leurs Majestez ont escrit au-
dit sieur abbé qu’il publie par tout Rome ce qu’elles vouloient faire pour
le prince Ludovisio, mais que Sa Sainteté n’ayant pas tesmoigné en faire
cas, elles ne se tiendront plus obligées à rien sur ce sujet quand les enne-
mis auront fait leurs efforts pour reprendre lesdits postes, et qu’ils n’en
auront pu venir à bout. Le mesme espoir de nous voir bientost sortir de
ces quartiers-là fait qu’on chicane plus que jamais la maison Barberine et
que Sa Sainteté veut interpréter à sa mode la grâce qu’elle leur avoit fait
cet esté dernier
à l’arrivée de l’ambassadeur qui part dans peu de jours .
Monsieur le prince Robert ne m’a point encore fait parler de ce que vous
me marquez qu’il vous avoit escrit. Je suis entièrement de vostre avis en
cette affaire, soit à l’esgard de l’avantage que la France auroit d’avoir ce
prince-cy plustost que son frère dans la dignité d’électeur et dans la pos-
session du Bas-Palatinat, particulièrement donnant espérance de se con-
vertir à la religion catholique, soit en ce que vous estimez que la France
n’y doit guères paroistre, et que dans le commencement ce ne doit estre
qu’une menace pour mettre promptement à la raison l’aisné palatin , et
qu’après cela on poura se gouverner selon les occasions et l’estat des af-
faires .
Outre ce qui est porté par le mémoire du Roy des discours que le nonce
et l’ambassadeur de Venise m’ont tenus, je vous diray encore que ce-
luy -cy m’a fait voir une lettre de Contarini, qui est toute remplie de gran-
des justifications sur les plaintes que j’avois faites il y a quelque temps de
sa conduite. Il n’y a protestations qu’il ne me fasse de son inclination
envers cette couronne et pour mon particulier, et je crois, Monsieur, qu’il
sera fort à propos pour l’engager tousjours davantage, que vous preniez
occasion de luy en faire un remerciement, et de luy faire connoistre qu’on
se fie entièrement en luy.
Nous avons un courrier extraordinaire d’Espagne qui passe à Vienne et
porte la conclusion du mariage du roy d’Espagne avec la fille de l’ Empe-
reur . Il doit estre bientost suivy de celuy d’un des enfans de l’Empereur
avec l’infante d’Espagne, ainsy voilà tous les artifices de nos parties sur ce
sujet qui s’en vont par terre. Je mande à monsieur Servien de s’en bien
prévaloir près de Messieurs les Estats , mais je ne laisse pas d’apréhender
tousjours le voyage de Knut, qui a acoustumé de changer en poison les
antidotes mesmes.