Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
121. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Paris 1647 Februar 15
Paris 1647 Februar 15
Duplikat für Servien: AE , CP All. 98 fol. 320–324 = Druckvorlage
81 fol. 93–94’. Kopien: AE , CP All. 87 fol. 322–325; Ass.Nat. 273 fol. 112–113’.
Zu den Verhandlungen in Münster: Lob Longuevilles, insbesondere seiner Ausführungen zur
notwendigen gegenseitigen Friedensgarantie gegenüber den Niederländern; Vorteile ihrer
Kenntnisnahme durch die Spanier. Androhung eines französisch-portugiesischen Abkommens
über die Aufnahme Portugals in den Friedensvertrag.
Zur spanischen Politik in Den Haag: Desavouierung Le Roys durch Peñaranda wegen dessen
weitgehenden Scheiterns; Vorteile der Abweisung Bruns.
Zu den Verhandlungen in Osnabrück: Lob der Geduld d’Avaux’; Anerkennung der schwedi-
schen Verhandlungsleistung; moderate Beschlußfassung des Reichsrats laut Berichten Chanuts.
Weitere Mitteilungen: Reise von vier niederländischen Gesandten nach Den Haag Anlaß zur
Besorgnis. Zuversicht Bagnos und Nanis über die Zession Piombinos und Porto Longones bei
spanischer Sicherheit, daß Frankreich seine Forderungen nicht weiter erhöhen wird; akzep-
tabler Vorschlag Nanis zur Befristung des Casale-Artikels; seine und Bagnos Überzeugung
vom bevorstehenden Friedensschluß bei französischem Verbleib bei den bisherigen Forde-
rungen . Anweisung zur Zusammenarbeit mit Contarini bei seinen Bemühungen um die Auf-
stellung einer Armee gegen die Türken nach Friedensschluß.
La dépesche de monsieur le duc de Longueville du 4 e du courant n’estant
qu’une response à celles qu’il avoit receues de Sa Majesté , ne donne quasi
autre matière d’y répliquer que pour luy témoigner qu’elle ne contient
rien qui n’ait esté loué et approuvé à l’accoustumée. Mais, surtout, Leurs
Majestez ont trouvé très judicieuses et fort adroictes les considérations
dont il s’est servy avec les députez de Holande sur la garentie mutuelle
pour leur faire appréhender que si nous y trouvons des difficultez à La
Haye, nous entendons prendre d’autres précautions pour les seuretez de
la paix, faute desquelles nous les rechercherons dans nos propres forces et
dans un plus grand abaissement des ennemis, à qui nous ne laisserons
point prendre haleine pour leur oster à jamais la pensée et les moyens de
se relever et de nous faire du mal. Certainement monsieur le duc de Lon-
gueville ne pouvoit rien dire de plus efficace ni de plus ingénieux, et il sera
bon que les Espagnolz en ayent cognoissance par quelque voye. Car
voyans que ce ne peut estre qu’à leurs despens que nous voudrons avoir
d’autres seuretez, ou ilz feront eux-mesmes des offices pour nous faire
accorder la garentie en laquelle, s’ilz ont bonne intention, ilz n’ont aucun
intérest, ou pour le moins ilz ne traverseront pas ladicte garentie avec les
mesmes soingz qu’ilz ont fait jusques icy.
Il sera très à propos aussy de faire appréhender auxdictz Espagnolz par
quelque moyen que si la guerre doit continuer, la France sera obligée de
|:s’engager par un traitté formel avec le roy de Portugal à ne point faire la
paix qu’il n’y soit compris, affin de ne pas perdre l’effect des grandes of-
fres que les ministres dudict roy nous font tous les jours de sa part pour
obtenir et asseurer ce poinct:|, lesquelles nous peuvent donner beau
champ et grande facilité de pousser plus que jamais nos progrez et de
remporter sur noz ennemys des avantages très considérables.
Le comte de Pennaranda a esté le principal promoteur de l’envoy de Phi-
lippes Roy à La Haye, et à présent qu’il recognoist que le succez n’en a pas
esté tel qu’il se l’estoit promis, il tesmoigne d’en blasmer la résolution.
C’est un artifice famillier aux Espagnolz de désavouer d’avoir eu part à
ce qu’ilz ont entrepris et qui a manqué. Cependant il nous est bien avan-
tageux que ledict Philippes Roy ayt eu besoing de feindre qu’il est malade
pour pouvoir séjourner encores à La Haye, et qu’après tout l’esclat qu’a
fait la signature des articles
deffection entière, on ayt deffendu à Brun d’entrer à La Haye, n’en estant
esloigné que de trois lieues.
Sa Majesté continue à louer beaucoup la dextérité et la modération du
sieur d’Avaux dans la négociation qu’il a entre les mains à Osnabruk
pour l’ajustement de la satiffaction de Suède dans l’Empire. |:Et, à la vé-
rité , il y a peu de patience que la façon de procéder de noz alliez n’eust
mis à bout, mais avec cela:| on leur doit cette louange qu’ilz ont servy
merveilleusement bien la reyne leur maistresse en tirant tous les avantages
possibles du traicté, et se servans fort utilement du besoing et de la pas-
sion extrême qu’ilz ont veu que l’Empereur et tous les princes et estats
d’Allemagne avoient de jouir du repos à quelque prix que ce fust. Les
dernières lettres du sieur Chanut portent positivement |:qu’il avoit esté
résolu en plain sénat, en présence de la reyne, que pourveu qu’on eust
Dam avec Stetin, la Suède seroit très contente, et que pour les douze
cens mil rischedalles qu’on avoit demandées pour desdommagement de
la partie de Poméranie qu’on rend à l’électeur de Brandebourg, cette pré-
tention ne devoit pas arrester la conclusion de la paix s’il se trouvoit dif-
ficulté à l’obtenir. C’est pourquoy les sieurs Oxenstierne et Salvius peu-
vent bien, comme ilz l’ont praticqué jusques icy, faire les fascheux et les
difficiles, mais ilz ne sçauroient, sans manquer à leurs ordres et sans se
rendre responsables des événemens dans la continuation de la guerre,
s’empescher à la fin de conclurre la paix, ayant obtenu au-delà de ce qui
leur a esté prescrit:|. Cependant le sieur d’Avaux a agy avec sa prudence
accoustumée en ne souffrant pas pour les raisons qu’il marque |:qu’on
introduisît une nouvelle négotiation, celle-cy:| estant desjà si avancée.
Il y a sujet d’estre |:un peu en peine du voyage que quatre des députez de
Hollande
Mathenez et Knut sont du nombre, qui ne manqueront pas d’y débiter
tout ce qui peut nous estre préjudiciable. C’est sans doutte une défaite
que Pau a treuvée de faire ainsy partir ses compagnons pour aller rendre
compte de tout de vive voix, affin de n’estre pas obligé de tenir la parolle
qu’il avoit donnée à monsieur de Longueville de ne rien dire à Messieurs
les Estatz qui pust déplaire à la France quand ilz demandroient d’estre
esclaircis sur ce que contient le papier présenté par Philippe Le Roy .
Le nonce et l’ambassadeur de Venize qui sont icy ont asseuré Monsieur le
Cardinal que les Espagnolz consentiront à céder les postes de Toscane
pourveu qu’ilz soient certains qu’on ne prétendra rien au-delà:|, après
avoir gangné ce poinct. |:L’ambassadeur de Venize a adjousté qu’ilz font
difficulté touchant Cazal au tems de trente années que nous demandons,
et qu’on pourroit le réduire à l’aage du duc de Mantoue de vingt-cinq ou
trente ans:|, en quoy Leurs Majestez jugent qu’on ne devoit pas s’arrester
pourveu que touttes les autres affaires fussent en mesme tempz terminées
à nostre satiffaction et que lesdictz Sieurs Plénipotentiaires soient du
mesme avis, et il semble que nous y devons estre d’autant plus faciles
que par les négociations qui sont sur le tapis on voit |:grande disposition
audict duc de s’attacher entièrement à cette couronne. Enfin, lesdictz
nonce et ambassadeur assurent positivement la paix moyennant que la
France se veuille tenir:| à ce qu’elle a jusques icy demandé, et ilz tesmoi-
gnent de croire, comme nous avons tousjours dict, |:que l’accomodement
de l’Empire, dont ilz ne doutent plus:|, produira l’autre infailliblement,
outre que les Espagnolz ont recognu de s’estre trompez quant ilz se sont
flattez que la signature des articles des Holandois nous rendroit plus faci-
les et nous feroit condescendre à tout, et d’un autre costé ilz ne voyent
plus tant d’apparences à pouvoir recouvrer les postes de Toscane, quel-
ques effortz qu’ilz fassent dans l’Italie pour tenter cette entreprise.
L’ambassadeur de Venize a supplié Leurs Majestez d’escrire à Messieurs
les Plénipotentiaires d’agir de concert avec le sieur Contarini auprez des
ministres de l’Empereur et de la couronne de Suède, |:affin que la paix se
concluant et les trouppes de part et d’autre devant estre licenciées, on en
puisse former un grand corps pour envoyer contre le
Sa Majesté recommande efficacement auxdictz Sieurs Plénipotentiaires, et
de n’obmettre aucun office de tous ceux que Contarini luy-mesme pourra
désirer, affin que la République cognoisse de plus en plus par les |:effectz,
la part que la France prend en ses intérestz, et que:| toute la chrestienté
touche au doigt la saincteté des intentions de Leurs Majestez pour son
bien et pour son repos.