Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
84. [Servien an Lionne] Den Haag 1647 Januar 27
Den Haag 1647 Januar 27
Ausfertigung, nicht unterfertigt: AE , CP All. 80 fol. 376–379 = Druckvorlage.
Angebot des Verrats Antwerpens durch einen Vertrauten des Gouverneurs der Stadt; Ser-
viens Bitte um königliche Verhandlungsvollmacht hierfür; Einholung näherer Informationen
seinerseits; vermutliche Vertrauenswürdigkeit des Informanten; Bedeutung des Unterneh-
mens ; Bitte um Prüfung des Anliegens durch Mazarin und gegebenenfalls umgehende Über-
sendung einer uneingeschränkten Vollmacht.
Mon nepveu deschiffrera luy-mesme ce mémoire.
|:Un bourgeois de Flessingues
Vlissingen (Flessingues), seit der zweiten Hälfte des 16. Jh. mit einer (von den Spaniern
nicht vollendeten) Zitadelle befestigte Stadt auf der Insel Walcheren in Seeland, mit stra-
tegisch bedeutendem Hafen ( Zedler IX, 1248f.; Duffy , 67, 70). – Bei ihrem von Servien
gen. Bürger handelt es sich wahrscheinlich um Anthoine Coupai (Lebensdaten und nähere
Umstände ließen sich nicht ermitteln). In den Akten Serviens findet sich nämlich eine
Quittung dieses Mannes aus Vlissingen (im Quellentext: Fless gue , die von Alard gebrauchte
Abkürzung für Flessingues = Vlissingen) über ihm von Servien ausgestellte (Blanko-) Wech-
sel und Pensionsversprechen; Ausf. (frz.), datiert Den Haag 1647 März 30: AE , CP Holl.
43 fol. 622. Wenngleich deren Verwendungszweck nicht gen. wird, darf die Identifizierung
des Vlissinger Bürgers mit Coupai als wahrscheinlich gelten. – Bereits im Sommer 1646
hatte Jean (de) Mairet (wahrscheinlich der frz. Militär und Tragödiendichter aus Besançon;
1604–1686; BAB I 692, 122–157) dem Gouverneur von Antwerpen ein Verratsangebot des
Pz.en von Oranien übermittelt (vgl. auch Anm. 3); mit dem von Servien nunmehr avisier-
ten Unternehmen hatte er aber vermutlich nichts zu tun.
discret et qui a eu charge publique dans la ville, m’est venu trouver en
grand secret pour me dire qu’il a très grande intelligence avec le gouver-
neur d’Anvers, nommé La Lotera
Pedro de La Cotera (gest. vor 1647 April 8), span. Offizier, vor April 1646 zum maître de
camp und Gouverneur von Antwerpen ernannt; er galt als sehr beliebt bei der Bevölke-
rung , weshalb die span. Administration es für gefährlich hielt, ihn abzuberufen, wurde
aber schon im Juni 1646 von Philipp IV. in Zusammenhang mit Verratsplänen gebracht,
die ihm der Pz. von Oranien hatte unterbreiten lassen; La Cotera stand spätestens seit 1637
in span. Militärdienst ( ABEPI I 242, 131f.; Lonchay / Cuvelier III, 205, 573, 582).
Gueldres, et qui a tousjours parfaictement bien traicté les François qui
ont passé par son gouvernement. Que cette intelligence a passé si avant
entre eux que ledict gouverneur et le sergent-major de la place qui dé-
pend entièrement de luy, ont souvent parlé en sa présence avec beaucoup
de liberté des mauvais traictemens qu’ilz reçoivent du roy d’Espagne. Le-
dict gouverneur, qui est soldat de fortune, se plaignant de n’estre point
récompensé de ses longs services, d’estre fort maltraicté par ceux qui
commandent dans le Pays-Bas, et surtout de ce qu’il n’est gouverneur de
la citadelle d’Anvers que par provision et à temps, dont il est sensiblement
offensé, le bourgeois offre et se promet d’en venir à bout de mesnager que
le gouverneur remette sa place entre les mains du Roy moyennant une
récompense considérable pour luy et pour ceux qui s’en mesleront. Il
m’a proposé de s’en aller sçavoir les dernières intentions du gouverneur,
tant pour l’exécution du desseing que pour les conditions de la récompen-
se , pourveu que cependant j’aye pouvoir du Roy que je puisse faire voir
pour en convenir avec luy, lequel je luy ay promis d’avoir dans quinze
jours.
Ilz croyent d’avoir à leur dévotion tous les habitans calvinistes d’Anvers,
qui ne peuvent plus souffrir la tirannie des Espagnolz, et qui espèrent,
soubz la domination du Roy, d’avoir liberté de conscience comme en
France. En effect, les derniers advis de ce pays-là portent qu’on les traicte
fort rigoureusement.
J’ay faict d’abord grande difficulté à la chose et luy ay faict trois questions
sur cette proposition pour sonder l’intérieur de celuy qui m’a parlé, et
prendre mes précautions en cas que ce soit un artifice de quelqu’un de ce
pays.
La première, pourquoy il s’addressoit au Roy plustost qu’à Messieurs les
Estatz, luy qui est patriote, et que je ne voudrois consentir à rien qui nous
pust brouiller avec nos alliez.
La seconde, comment l’entreprise pourroit estre exécutée, la place estant
si esloignée de nos frontières, et comme dans le cœur du pays ennemy, où
par conséquent il seroit très difficile que l’on pust envoyer des troupes
pour l’exécuter.
La troisième, si en cas que l’affaire réussist et que Messieurs les Estatz y
prissent intérest à cause que la place est de leur partage
de l’action ne seroient pas bien aises que nous en traictassions après avec
Messieurs les Estatz, en nous aydant de leurs forces pour occuper quel-
ques autres villes du partage du Roy.
Il m’a satisfaict sur la première en me disant qu’il se fust addressé à Mes-
sieurs les Estatz comme son devoir luy [!] eust obligé, mais qu’ au-
jourd ’huy le gouvernement de ces provinces estant entièrement changé
par la maladie de monsieur le prince d’Orange, et le secret n’estant plus
parmy eux, où il y a grande quantité de partisans d’Espagne, le gouver-
neur ny luy n’avoient point voulu s’addresser de ce costé-là, crainte de se
perdre.
Sur la deuxième, il a respondu qu’il en falloit concerter les moyens avec le
gouverneur qui les croyoit faciles, et qui donneroit deux de ses enfans en
hostage lorsqu’on seroit d’accord des conditions et du temps de l’ exécu-
tion . Mais que pour réussir avec plus de facilité, il falloit que ce fust
promptement. Que néantmoins il me parleroit sur ce poinct avec plus de
certitude à son retour.
Sur la troisième, il m’a paru qu’il sçavoit fort bien les intérestz de cet
Estat et les conditions du traicté de 1635 , m’ayant déclaré que l’ entre-
prise estant exécutée, on ne trouveroit point mauvais que le Roy en dis-
posast comme il luy plairoit, pourveu que les conditions promises au gou-
verneur et aux autres complices de l’action fussent accomplies.
Son Eminence examinera par sa prudence cette proposition, sur laquelle je
ne puis rien dire encore si ce n’est que le zèle de la religion et l’espérance
d’une récompense considérable sont à mon advis les deux motifz qui ont
porté celuy qui l’a faicte à s’addresser à moy. L’affaire est si importante et
capable de produire de si grandes révolutions dans les Pays-Bas qu’elle
mérite bien de n’estre pas mesprisée. Toutes les règles de phisionomie
sont trompeuses ou celuy qui m’a parlé n’est pas un fourbe, au moins
certainement il n’en a pas la mine, ny les discours, ny les actions.
Si Son Eminence approuve qu’on y entende, il sera à propos de me faire
promptement response et m’envoyer une lettre du Roy, portant pouvoir
absolu de la traicter et conclurre à quelques conditions que ce soit, avec
promesse de satisfaire à tout ce que j’auray promis au nom de Sa Majesté,
afin que je le puisse faire voir aux conducteurs de l’action, et qu’ilz soient
asseurez de la récompense qui leur sera promise, laquelle je ne doute
point qu’ilz ne demandent très grande pour un service de cette impor-
tance . J’attendray ce qui me sera ordonné:|.