Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
72. Memorandum Longuevilles für Mazarin Münster 1647 Januar 21
Münster 1647 Januar 21
Ausfertigung: AE , CP All. 80 fol. 312–317’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 98 fol.
139–141’. Druck: CDI 83, 67–70 (spanische Übersetzung).
Absicht, Trauttmansdorff über die Abneigung der Spanier gegen ihn zu unterrichten. Wider-
legung der von Peñaranda gegen eine Abtretung Piombinos und Porto Longones vor-
gebrachten Gründe. Verhandlungstaktisches Offenhalten der Option, Portugal in den Frie-
densvertrag aufzunehmen. Kritik an Contarini; auch Peñaranda ohne Vertrauen in ihn; ver-
dächtige Herabsetzung der Bedeutung der spanisch-niederländischen Provisional-Artikel
durch Peñaranda in einer Konferenz mit Contarini; nach dessen Auskunft Wunsch der Spa-
nier , alle französischen Artikel-Entwürfe zum Friedensvertrag zu erhalten; Zustimmung
Longuevilles, aber Ablehnung der Hintanstellung einer Regelung zu Piombino und Porto
Longone. Erfolgte Information der Schweden über das Bestreben der Spanier, die General-
staaten zur Unterstützung der Unnachgiebigkeit Kurbrandenburgs zu bewegen; Frankreich
größte Stütze des Kurfürsten. Einfluß von Chigis Streben nach der Kardinalswürde auf seine
Vermittlertätigkeit; davon abgesehen keine Parteinahme zugunsten Spaniens erkennbar,
aber Vernachlässigung der Verhandlungen aus einer gewissen Gleichgültigkeit heraus. Gute
Aussicht auf separates Neutralitätsabkommen Kurbayerns mit Frankreich und seinen Ver-
bündeten bei ausbleibender – aber bayerischerseits erwarteter – kaiserlicher Beteiligung.
Tatsächliches geheimes Einvernehmen einiger niederländischer Gesandter mit den Spaniern.
Wahrheitsgemäße Bekanntgabe der militärischen Ereignisse in Katalonien auf dem Kongreß;
Zufriedenheit mit den getroffenen Maßnahmen und der genauen Information durch Paris.
On fera sçavoir à monsieur d’Avaux ce qui est dans ledict mémoire |: tou-
chant le comte de Trautmansdorf:|, qui doit demeurer à Osnabrug jusqu’à
ce que les affaires de l’Empire soient ajustées. Il pourra luy faire connestre
qu’il doit le recevoir comme un tesmoignage d’une affection très sincère,
puisque l’on ne prétend tirer aucun avantage desdictz |:advis, ny mesme le
séparer ou faire rompre avec les ministres d’Espagne:|, et qu’on luy con-
seille au contraire de |:dissimuler avec eux en prenant ses précautions avec
son maistre:|, auprès duquel on souhaitte seulement |:que son crédit soit
conservé. Et comme ledict sieur de Trautmansdorf:| paroît estre bien in-
tentionné , il est à espérer qu’un procédé sy franc et sy obligeant le confir-
mera dans ses bons sentimens.
Il est certain que l’excuse principale dont Pennaranda s’est servy pour ne
pas accorder les postes occupez dans la Toscane, est celle de la répu-
gnance qu’il a dict que le marquis de Castel-Rodrigo et les ministres de
son maistre qui sont en Italie tesmoignent avoir d’abandonner lesdictes
places, soit pour leur importance, ou par l’espérance qu’ils donnoient de
les reprendre. Il a esté facile de repartir à cela que la mesme importance
obligeoit Leurs Majestez à les conserver, joincte à la résolution qu’elles
avoient prise de ne rien rendre de tout ce que leurs armes occuperoient
sur l’Espagne, tant que l’on ne fera point raison des usurpations cy-devant
faictes sur la France.
On a tousjours icy tenu |:nos partyes en crainte que nous voulions com-
prendre le roy de Portugal au traicté:|. Et dans le project que nous en
avons faict, on demande |:une trêve pour luy, dont la durée est laissée en
blanc
en ce qui est accordé, ou dans la manière de s’en expliquer que l’on désire,
on pourroit aussy |:remuer cette corde contre eux:|. L’on a de plus dict
souvent aux Holandois que sy la négotiation présente vient à se rompre,
|:on ne fera jamais la paix que le Portugal n’y soit compris:|.
Ce que nous connoissons icy de l’humeur et de la conduite de |: Contari-
ni :| rend fort vraysemblables les advis que Son Eminence en a eus de |: Ve-
nise :|. Il se plaît aux spéculations et conjectures de l’avenir, et exerce sa
liberté non seulement en ses pensées, mais encor en ses paroles et en ses
escritz, jusques-là que nous avons quelquefois remarqué qu’il a |:publié
des choses qui faisoient contre le desseing de sa république et la nécessité
qu’elle a de la paix:|. Il est certain aussy que |:Pennaranda n’a pas con-
fiance en luy, encore que:|, depuis que le comte de Trautmansdorff est
party de Munster, il l’a veu et luy a dict, à ce que m’a rapporté ledict
|:Contarini:|, que ce qu’il a faict avec les Holandois n’est rien, puisqu’ eux-
mesmes ont déclaré de ne vouloir traicter que conjoinctement avec la
France , adjoutant que son intention estoit d’accorder aussy avec nous,
et de faire non seulement la paix entre les deux couronnes, mais encor
amitié et union s’il se peut. Ma response fut que cela se connestroit aux
effectz. |:Mais, à n’en point mentir, cette justiffication que Pennaranda
faict de luy-mesme, avec tant de soing des Holandois, seroit plus capable
d’augmenter le soupçon qu’on a d’eux que de le diminuer:|.
Ledict |:Contarini:| me dit de plus que les Espagnols désireroient qu’on
donnât tous les articles du traicté, et que l’on convînt sur les autres
poincts en laissant celuy de Porto Longone et Piombino indécis jusqu’au
temps qu’ils auroient leurs ordres sur cela, qui ne pouvoient plus guières
tarder.
Je luy respondis que pour donner tout le traicté, c’est chose à quoy nous
n’apportions pas de difficulté, encor que les Espagnols soient en demeure
et qu’ils n’ayent point faict de response aux articles que nous avons cy-
devant mis ès mains des Holandois
le poinct de Porto Longone et Piombino fût mis en arrière, puisqu’estant
une chose qu’avec raison nous devions tenir accordée par la cession des
conquestes, dans lesquelles ces postes sont compris, nous ne la pouvions
omettre. Qu’il est permis aux |:ministres d’Espagne de respondre ce que
bon leur semblera:|, ainsy que sur tous les autres articles. Mais qu’ilz se
doivent assurer que la paix, sans cela, ne peut jamais estre faicte. J’ay cru,
en |:respondant de la sorte, que c’estoit selon l’intention de Son Emi-
nence :| portée dans la lettre particulière qu’elle m’a faict l’honneur de
m’escrire .
On n’a pas manqué de faire valoir auprès des Suédois, |:pour les porter à
se rendre plus faciles à la paix, le desseing qu’ont les Espagnolz d’ embar-
quer Messieurs les Estatz dans les intérestz de Brandebourg:|, et de leur
donner advis des ressortz qu’ils font jouer |:auprès de celuy-cy pour l’ af-
fermir à ne donner pas son consentement, en luy faisant espérer le secours
de toutes les puissances à qui celle de la Suède est suspecte:|.
Son Eminence verra par la response au mémoire du Roy que ledict élec-
teur n’a point icy d’assistance plus effective que celle de Leurs Majestez.
Monsieur Brasset nous a escrit |:qu’il est sorty assez mal satisfaict de La
Haye:|, et ses ministres connoissent bien que les offices que luy rendent
icy Messieurs les Estatz ne luy feront pas tant de bien que leur signature
et précipitation à la paix luy peuvent causer de préjudice.
Il est bien à croire que |:Monsieur le Nonce:| recherchera tous les moiens
qu’il croira luy estre propres pour |:estre cardinal, ne pouvant sortir de
cette assemblée qu’avec honte si cette dignité ne luy est accordée:|. Hors
que cet intérest particulier |:l’engage à favoriser les Espagnolz, nous
n’avons point recognu d’ailleurs qu’il ayt affection pour eux. Et à n’en
point mentir, après le tour qu’ilz luy ont faict, s’il les aymoit, il faudroit
qu’il fust bien peu sensible:|. Et il n’y a pas apparence que sy |:les Espa-
gnolz eussent recognu en luy ou en son collègue:| quelque inclination à
leurs avantages, ils les eussent |:exclus de la médiation:|. Nous n’avons
point d’ailleurs remarqué qu’il aie |:grande fréquentation ny crédit parmy
eux:|, et se connoît plutost en luy une certaine indifférence, |:qui luy faict
négliger les affaires, que non pas aucun attachement à l’un ou à l’autre
party:|. C’est le jugement que nous en avons faict tous trois ensemble, en
quoy nous nous sommes trouvez conformes et d’un mesme advis.
Ce n’est pas sans quelque raison que les ministres d’Espagne à Vienne et à
Munster |:appréhendent que monsieur de Bavière ne conclue en un instant
une neutralité avec la France et la Suède aussi:|. Ses ambassadeurs qui
m’ont veu depuis peu m’ont tenu un discours peu esloigné de ce senti-
ment , ayans tesmoigné que leur maistre avoit tousjours un grand désir
de la paix, et qu’il y contribuera tout ce qui dépendra de luy. Qu’il ne
doute pas que |:l’Empereur ne s’y porte aussi quand mesme l’on n’ achè-
veroit pas le traicté avec Espagne. Mais que s’il s’arrestoit à cela, ledict
duc traicteroit alors avec nous et nos alliez:|. Et quant à la |: mésintelli-
gence entre l’Empereur et l’archiduc Léopold:|, le bruict en est fort com-
mun dans ceste assemblée.
Les advis que Son Eminence a eus de |:l’intelligence secrette de quelques-
uns des députez des Provinces-Unyes avec les ministres d’Espagne:|, ne
sont que trop véritables; noz dépesches précédentes, et ce qui se passe
icy tous les jours, en sont des preuves évidentes, |:et si la corruption n’est
entière dans cet Estat, il y a grand sujet de croire que l’on n’approuvera
pas à La Haye la conduite qu’ont icy tenue leurs ambassadeurs:|.
Nous avons faict sçavoir la vérité du succez du siège de Lérida, et ce qui
s’est faict ensuitte dans la Catalogne. Et véritablement, les soings que l’on
a de destourner le préjudice que la France pouvoit recevoir de cet acci-
dent , ne se peuvent assez louer, non plus que ceux de fortifier les places
de Toscane, et d’envoier de nouveaux secours en Flandre. La peine aussy
que l’on prend de nous informer sy amplement et sy particulièrement de
touttes choses, nous oblige beaucoup, messieurs mes collègues et moy,
qui essaierons d’en profiter pour le service de Leurs Majestez.