Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
71. Memorandum Longuevilles für Ludwig XIV Münster 1647 Januar 21
Münster 1647 Januar 21
Ausfertigung: Ass.Nat. 277 fol. 75–86; Eingang laut Dorsal, fol. 86’: 1647 Januar 30 =
Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 80 fol. 303–311’. Teilduplikate (von
der Konferenz mit den ndl. Ges. an): AE , CP All. 87 fol. 144–148’; AE , CP All. 98 fol.
142–146 [für d’Avaux bzw. Servien]. Kopie: AE , CP All. 98 fol. 133–138. Druck: CDI 83,
50–57 (spanische Übersetzung; letzter Satz unvollständig).
Antwort auf nr. 51: Vorausschauendes und weisungsgemäßes Verhalten der französischen
Gesandten in Münster gegenüber den Niederländern; dennoch Verweigerung der Unter-
zeichnung der spanisch-niederländischen Provisional-Artikel allein von seiten Nederhorsts;
zu mißbilligendes Vorgehen und vermutliche Korruption einiger niederländischer Gesandter;
Förderung eines baldigen französisch-spanischen Abschlusses jedoch auch im Interesse dieser
Gesandten. Trotz der Fürsprache der Niederländer zugunsten Kurbrandenburgs ablehnende
Haltung der Schweden; deren Einlenken nach ihrer Konferenz mit d’Avaux: Bekundung
ihrer Bereitschaft zur Rücknahme der Forderung nach ganz Pommern; Entsendung eines
Sonderkuriers zum Kurfürsten; Unterrichtung Serviens über diese Entwicklung. Nach der
Unterzeichnung der Provisional-Artikel demonstrative Festigkeit Longuevilles gegenüber
Mediatoren und Spaniern. Absicht Bruns zur Unterbreitung von Vorschlägen an die Gene-
ralstaaten mit dem Ziel der Einbeziehung Spaniens in das französisch-niederländische Ver-
tragsgarantiesystem durch Verweigerung eines Passes für ihn zunichte gemacht. Betonung
der Bedeutung ihres Bündnisses mit Frankreich bei den Gesprächen mit den niederlän-
dischen Gesandten über die Friedensgarantie. Unterstützung Portugals durch die Schweden
vielleicht, durch die Niederländer keineswegs zu erwarten. – Bericht über eine Konferenz
Longuevilles mit den in Münster verbliebenen niederländischen Gesandten: Niederländische
Interposition in den französisch-spanischen Verhandlungen durch Le Roy publik gemacht;
Wiederholung der französischen Bedenken gegen die Unterzeichnung der Provisional- Arti-
kel : spanischer Versuch der Separierung der Vereinigten Provinzen von Frankreich; keine
Einwände Longuevilles gegen einen aus den Generalstaaten angeforderten Bericht ihrer Ge-
sandten über deren Interposition, aber Ermahnung zur wahrheitsgemäßen Darstellung; von
Longueville vorgetragene detaillierte Kritik an der fehlerhaften niederländischen Zusam-
menfassung der französischen Positionen in den Verhandlungen mit Spanien unter dem Titel
Demandes de la France; seine Bitte um Übermittlung der Stellungnahme der Gesandten
zum (vor der Unterzeichnung der Provisional-Artikel verfaßten) „Bericht“ Le Roys über
die niederländische Interposition; Drängen der Niederländer auf Übergabe des französischen
Gesamtentwurfs für den Vertrag mit Spanien; Versicherung, ihn an die Spanier nur im Falle
ihrer offensichtlichen Bereitschaft zum Abschluß mit Frankreich unter Ausklammerung des
Problems der Zession Porto Longones und Piombinos weiterzugeben; demgegenüber Beste-
hen Longuevilles auf der Überlassung beider Plätze und Verweigerung einer Hintanstellung
diesbezüglicher Verhandlungen; niederländische Zusage erneuten Vorsprechens bei den Spa-
niern ; Einigung auf Übergabe des französischen Gesamtentwurfs in drei Tagen; Gründe
Longuevilles hierfür.
Par la dépesche que le courrier Bourgeois a portée , l’on a sy particulière-
ment faict sçavoir la conduite des ambassadeurs de Messieurs les Estatz |:et
remarqué le dessein des Espagnolz en leur faisant faire le manquement au-
quel , enfin, ilz les ont portez:|, que l’on verra que sy nous n’avons pas esté
assez heureux pour l’empescher, nous avons esté assés prévoians pour le
connestre, ce que nous avons mandé se trouvant avoir un rapport entier
avec ce qu’on nous en escrit de la cour. On aura pu mesmes observer que
nous avons satisfaict à ce que l’on nous ordonne, qui est de |:reprocher la
mauvaise conduitte de quelques-uns d’entre eux et de dire que l’on en a des
preuves, lesquelles on sera à la fin contrainct de faire esclatter:|, car outre ce
que nous leur en avons dict de bouche, non pas seulement une fois mais
plusieurs, cela est encor assez ouvertement |:signiffié dans la protestation
que nous leur avons délivrée, quant il est parlé de promesses secrettes:| .
Mais, après tout, nous n’y avons pu gaigner autre chose que |:d’esbransler
le plus grand nombre d’entre eux, qui s’est trouvé le plus foible et s’est
laissé entraisner par la violence et l’artiffice des autres:|. Il est vray que le
sieur de Niderhost a persisté courageuse〈ment〉 et n’a point voulu signer,
quelques instances qui luy en ayent esté faictes. |:Penaranda a dict que le
députté d’Utrech seroit puni par ses supérieurs:|, mais il est party de
Munster
Messieurs les Estatz qu’à ceux de sa province. Au surplus, il ne faut point
trouver estrange sy les choses se sont passées de la sorte, puisque sans
doute c’estoit |:une affaire concertée entre les ministres d’Espagne et
ceux desdictz députtez qui sont gaignez:|.
On a sceu que depuis quinze jours, |:Penaranda a receu plus de cinquante
mil risdalles:|, et que le secrétaire de l’ambassade d’Espagne estant allé ces
jours passés |:chez un marchand de Muster qui en devoit fournir douze
mille, le marchand n’ayant pas la somme entière, le secrétaire luy dict
que:| cela estoit fort pressé, et ne luy accorda autre terme que du soir au
lendemain matin, luy donnant charge de |:faire quatre bourses de vellours
et de mettre en chacune d’icelles quinze cens ducatz. Lesquelles bourses
ayans esté délivrées, l’archevesque de Cambray fust la mesme matinée
chez les Hollandois, accompagné dudit secrétaire:|
Zum frz. Vorwurf der Bestechung der ndl. Ges. in Münster durch die Spanier vgl. den im
wesentlichen mit Longuevilles Darstellung übereinstimmenden Bericht Ogiers , 180f.;
Bougeant III, 94f. führt obigen Brief Longuevilles als Beleg für die ndl. Bestechlichkeit
an und beruft sich des weiteren auf nr. 112; desgleichen Vreede , 317f. Aus den publizierten
span. Akten ergibt sich, daß Brun eine Summe von 50 000 fl. für seine Reise in die Ndl.
erhielt; Peñaranda an Castel-Rodrigo, Münster 1647 Januar 7 und 8, hier 7 (Druck: CDI
83, 3–8); Copia de consulta original de la junta de Estado, Madrid 1647 Februar 19 (Druck:
ebd. , 143f.). Weitere einschlägige Quellen zu den frz. Bestechungsvorwürfen gegen die ndl.
Ges. in den Jahren 1646–1648 referiert Poelhekke , 434–440.
est bien assuré et n’y a rien qui ne se puisse vérifier, |:la modicité de la
somme estant la seulle des circonstances:| qui me met en quelque doute
sy ce n’est que ce fust pour |:disperser à ceux qui travaillent sous les pléni-
potentiaires ou que ce fust un arre et un gage pour obliger ceux que l’on à
corrompu à continuer leurs bons offices en ce qui reste à faire, avec pro-
messe d’une plus grande récompense:|.
Pour dire en un mot ce que j’en pense, je ne vois pas qu’il se puisse |:rien
attendre de bon desdictz ambassadeurs:|, sinon que pour éviter que |:la
France ne veuille les pousser jusqu’au bout et faire cognoistre ouver-
tement leur corruption, ilz essayent de luy procurer ses advantages dans
une prompte conclusion du traicté. Leur intérest mesme:| donne suject de
l’espérer, ou il faudroit qu’ils connussent que tout le |:corps de leur Estat
est gasté et dans le mesme dessein qu’eux de nous manquer:|. J’ay faict
sçavoir à monsieur de Servien touttes ces choses , dont il sçaura bien se
prévaloir et en tirer adroictement tous les avantages possibles pour le ser-
vice de Leurs Majestez.
Ceux desdictz ambassadeurs qui sont à Osnabrug ayans faict instance aux
plénipotentiaires de Suède en faveur de l’électeur de Brandebourg, ont eu
pour response qu’il n’estoit plus temps de traicter avec ledict sieur électeur,
et que leurs ordres les obligeoient à retenir toutte la Poméranie sans son
consentement. Et, de faict, |:tout se disposoit à ce parti lorsque monsieur
d’Avaux y est arrivé:| . Lequel ayant conféré avec les Suédois, ceux-cy ont
ensuitte tesmoigné aux Impériaux que |:la France inclinant à ce que le
traicté se fist avec la participation et le consentement de l’eslecteur de Bran-
debourg :|, ils pourroient bien revenir à ce qu’ilz ont cy-devant proposé
touchant la Poméranie Antérieure avec Stetin, Gars, Dam et Wolhim; ce
que lesdictz Impériaux ayans faict sçavoir à l’ambassadeur de Brande-
bourg , il a dépesché promptement un exprez à son maistre qui est à Clè-
ves . J’ay mandé cecy à monsieur de Servien
rendre madame la princesse d’Orange plus favorable à sa négotiation:|.
Sy les Espagnols ont cru jusqu’icy que |:la France ne veut pas la paix et
que faisant signer les articles aux Hollandois, ce seroit un moyen de la
facilliter, on leur en a bien osté l’opinion:|, car j’ay déclaré aux Média-
teurs , et aux Holandois aussy, que nous ne rabatrions pas la moindre
chose de ce qui leur a esté donné par escrit, et que nous serions beaucoup
plus difficiles à chercher noz seuretez et nos précautions que nous n’ eus-
sions esté sy chacun eût arresté ses affaires en mesme temps.
J’ay appris que l’un des sujects du |:voyage que Brun a prétendu de faire à
La Haye:| estoit pour demander à Messieurs les Estatz qu’ils |:garentissent
la paix qui interviendra aussy bien à l’esgard de l’Espagne qu’à celluy de
la France:|. Et qu’encor qu’il n’espérât pas obtenir ce poinct, il croyoit,
par la |:faveur et le support de ceux qui sont engagez dans leurs intérestz,
et par la jalousie que plusieurs dans les provinces ont conceue des prospé-
ritez de la France:|, d’obtenir, pour le moins, qu’il se feroit |:quelque
traicté entre l’Espagne et Messieurs les Estatz qui porteroient une obliga-
tion ou semblable ou approchante de celle qu’ilz ont desjà avec la
France:|. J’ay dict le voiage que Brun avoit dessein de faire, parce qu’il
est certain qu’on luy a refusé un passeport pour aller à La Haie.
Quand il a esté icy parlé aux ambassadeurs de Holande de la garantie
mutuelle, on leur a tousjours représenté que leur Estat n’a jamais rien
désiré plus ardemment que de ne pouvoir jamais estre en guerre avec Es-
pagne sans la France; que leur bonheur ayant voulu qu’ils ayent une fois
gaigné ce poinct dont l’avantage leur est sy évident par tant de bons suc-
cès qu’ils ont eu, ce seroit une conduite indigne de la prudence de Mes-
sieurs les Estatz s’ils perdoient, par leur faute, un bien qu’ils ont pour-
suivy sy longtemps, et particulièrement dans ce traicté, lequel estant le
véritable fondement de leur repos, ils ont plus besoing que jamais de se
voir une seureté entière pour le garantir. Et je vois que ces raisons font
effect dans l’esprit de la pluspart d’entr’eux.
J’ay bien remarqué tout ce qui est au mémoire |:touchant le Portugal:|, à
quoy je me conformeray entièrement. Je crois bien que les Suédois se ren-
dront |:favorables aux affaires de ce royaume. Mais, à dire le vray, ilz l’ as-
sisteront pourveu qu’ilz y trouvent leur compte:|, ou du moins qu’il ne
leur en couste rien, l’humeur |:de la nation estant de gagner partout:|. Et
quant aux Holandois, non seulement ils ne donneront |:aucune assistance
aux Portugais:|, mais il paroît plutost qu’ils chercheront de profiter de
|:leur ruine:|.
Ayant respondu jusqu’icy au mémoire, il me reste à rendre compte d’une
conférence que j’ay eu avec les sieurs de Mathenez, Paw et Donia, n’y
ayant à Munster présentement que ces trois de la députation des Provin-
ces -Unies. Ils me sont venus voir pour me dire qu’ayans religieusement
observé ce qui avoit esté résolu entr’eux et nous, de ne donner aucune
communication de ce qui se traictoit par leur entremise entre la France
et l’Espagne, un appellé Philippe Roy estoit depuis peu à La Haie, de la
part du marquis de Castel-Rodrigo, et avoit présenté un escrit fort ample
à Messieurs les Estatz qui contenoit comme une relation de tout ce qui
s’est passé en ceste affaire , duquel escrit monsieur de Servien avoit eu
copie, qu’on leur en avoit envoié autant, avec ordre de faire sçavoir sy le
contenu en iceluy estoit véritable; ce qu’estans obligez de faire pour obéir
à leurs supérieurs, ils avoient auparavant voulu m’en donner advis, à ce
qu’on ne leur pust pas imputer qu’ils eussent manqué en divulguant ce
qui s’estoit négotié par eux, puisque la chose estant rendue publique par
les Espagnols, ils estoient contrainctz de satisfaire à l’ordre qui leur a esté
donné.
Je leur ay respondu qu’ils pouvoient se souvenir de ce qu’on leur avoit
dict plusieurs fois: que les Espagnolz ne les avoient pressé de signer leurs
articles qu’avec un mauvais dessein, et quoyqu’ils eussent assuré de vou-
loir achever sincèrement ce qui est commencé avec la France, qu’ilz
n’avoient point eu d’autre visée qu’à séparer, s’ils peuvent, les alliés.
Qu’ayans porté les ambassadeurs des Provinces-Unies à signer des articles
contre une clause expresse qui ne permet pas d’avancer un traicté plus que
l’autre
manquement total; lequel arrivant, il estoit aisé de juger qui en recevroit le
plus grand préjudice ou de la France ou de Messieurs les Estatz. Qu’au
surplus, on n’empeschoit pas qu’ils ne donnassent compte à leurs supé-
rieurs de ce qui s’estoit passé entre les Espagnols et nous par leur inter-
position , mais qu’on les prioit de dire nettement et véritablement les cho-
ses et de ne les point expliquer par des mots ambigus, ausquels les malaf-
fectionnés pussent donner une interprétation contraire à la vérité et à la
conduite qui a esté tenue par les plénipotentiaires de France.
Sur cela, je pris occasion de leur dire que dans le dernier escrit où ils
avoient récapitulé les poinctz dont il avoit esté traicté, il y avoit des ter-
mes qui sembloient avoir esté |:mis à l’advantage des Espagnolz et pour
blasmer les François:|, comme au titre mesme, où l’on avoit mis « Deman-
des de la France» au lieu que le papier délivré à Osnabrug portoit
«Poincts plus importans desquels les plénipotentiaires de France et d’ Es-
pagne doivent convenir avant touttes choses». Que l’on avoit mis partout
le mot «ajousté» pour faire paroistre que c’estoient choses nouvelles, en-
cor que ce ne fussent que des explications et, bien souvent, des facilitez ou
des poincts cédez par la France. Que dans ledict escrit, l’on mettoit
comme une demande nouvelle celle de Porto Longone et Piombino,
quoyque l’on eût tousjours déclaré, tant aux Médiateurs, quand on a
traicté par leur entremise, qu’aux Holandois, que nous prétendions rete-
nir tout ce que les armes du Roy occuperoient sur l’Espagne, et que dans
le premier escrit
Sehr wahrscheinlich gemeint ist der o.g., erste von den Franzosen unter ndl. Interposition
ausgehändigte Schriftsatz, der u.a. die Territorialforderungen an Spanien (ohne Piombino
und Porto Longone) enthielt: Poincts plus importans desquels les plénipotentiaires de
France et d’Espagne doivent convenir avant touttes choses, den ndl. Ges. Pauw, Donia
und Clant praes. [Osnabrück] 1646 September 22; Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 188–189’ =
Beilage 1 zu APW II B 4 nr. 171; Druck einer it. ÜS: Siri VIII, 885ff.
que la France n’en estoit pas alors en possession
passer pour addition touchant Cap d’Aguez et ce qui est le long de la
coste des monts Pyrénées jusqu’à Rozes, n’estoit qu’une explication, at-
tendu qu’ayans tousjours demandé Rozes, ce qui sert de communication
du Roussillon audict lieu s’entendoit y estre compris. Que dans les
poincts de Casal, du traicté de Querasque, des Grisons et autres, ayans
admis divers tempéramens, on les qualifioit de nouvelles demandes.
J’adjoustay à ce que dessus que dans la susdicte récapitulation, on avoit
réduict la ligue des princes d’Italie qui devoit assurer la paix aux affaires
d’Italie seulement, quoyqu’on l’eust stipulée cy-devant pour tout le
traicté entier. Que l’on pouvoit en cela connestre nostre sincérité et com-
bien nous estions esloignés de vouloir jamais aller au contraire des choses
accordées, puisque nous ne craignions pas d’attirer sur nous de nouveaux
ennemis, au cas que nous en fussions les infracteurs.
Je leur demanday ensuitte |:communication de ce qu’ilz manderont à La
Haye au subject de l’escrit de Phillippe Roy:|. Ils dirent qu’ils feroient
sçavoir seulement comme les choses s’estoient passées. Et sur ce que je
leur répliquay que sans avoir mauvaise intention, il y pourra avoir
quelque chose à nostre préjudice, comme dans l’escrit duquel je me
plaignois, ils dirent, après avoir parlé ensemble, qu’ils ne |:feroient rien
que leurs collègues ne fussent de retour d’Osnabruk:|, et qu’il〈s〉
n’estimoient pas qu’il y eût difficulté alors de me donner en cela con-
tentement .
Il n’est pas à oublier que |:Pau dict, en parlant de l’escrit dudit Phillippe
Roy, qu’il avoit esté dressé avant la signature des articles:|
que ce n’estoit pas |:sans concert, et que les Espagnolz se seroient bien
gardez de le faire voir si les articles n’avoient esté signez:|.
Ils firent tomber le propos sur le traicté
donner tout entier, parce, disoient-ils, que ce qui retarde les Espagnols
est la crainte qu’ilz ont que du costé de la France, on n’augmente tous-
jours les conditions, et que s’ils pouvoient estre assurez que le tout est
entre nos mains, ils traicteroient sans doute et conclurroient bientost les
affaires.
Je leur dis que je pourrois délivrer le traicté, pourveu qu’ils fussent assu-
rés que Penaranda eût la volonté de conclurre, et non pas de former des
difficultez, comme il feroit peut-estre en donnant de belles apparences
sans aucun effect.
Ilz respondirent qu’ils ne |:se dessaisiroient pas dudict traicté, et que s’ilz
ne voyoient Penaranda bien disposé, ilz me le rendroient promptement:|,
mais que l’ayans en main, ils feroient |:de si vives instances qu’ilz espé-
roient de porter les choses à une prompte conclusion, hors sur le poinct
de Porto Longone et Pionbin:|, sur lequel les Espagnols, n’ayans pas leur
ordre, ne se pouvoient déclarer.
Ils me représentèrent ensuitte que les ministres d’Espagne avoient grand
intérest de se tenir fermes en ceste affaire, parce que ces places interrom-
poient tout le commerce et la communication de l’Espagne avec le royau-
me de Naples, et qu’elles donnoient facilité aux François d’avoir des
pratiques et fomenter des rébellions dans ce royaume qui desjà, sans cela,
y est assez suject. Ils me prièrent fort de consentir qu’on arrestât les autres
articles, et que celuy-là fust mis à part, disans que Pennaranda n’avoit pu
respondre à ceux que nous avions cy-devant donnez parce que la cession
de ces places y estoit comprise .
Je leur répliquay que sy les Espagnols vouloient vivre en paix, le com-
merce et la communication d’Espagne à Naples seroit libre. Qu’il n’y au-
roit pas lieu d’y faire des pratiques tant que l’on demeureroit en repos.
Que nostre intention, en conservant ces places, n’estoit pas de faire de
nouvelles entreprises, puisque nous poursuivions une ligue entre les
princes d’Italie contre celuy des deux roys qui contreviendroit au traicté.
Mais que s’ils vouloient recommencer la guerre, les mesmes avantages qui
leur faisoient désirer la conservation desdicts postes, obligeoient Leurs
Majestez à les garder, non pour s’establir dans l’Italie, mais pour empes-
cher l’oppression des princes plus foibles. Qu’au surplus, je ne pouvois en
façon du mon〈de〉 consentir que ce poinct fust mis en arrière, ny mesme
révoquer en doute qu’il ne fust desjà accordé. Et que c’estoit travailler en
vain sy l’on ne vouloit laisser ces places à la France, qui ne feroit jamais la
paix sans qu’elles luy demeurassent.
Lesdicts sieurs ambassadeurs dirent qu’ils voyoient bien que la France ne
feroit pas la paix sans retenir ces places. Qu’ilz l’avoient ainsy faict enten-
dre à Pennaranda, et faict toutte sorte d’effor〈tz〉 pour les luy faire aban-
donner , mais qu’il n’avoit jamais voulu en donner la parole, s’excusant
qu’il n’avoit pas d’ordre.
Je leur dis alors que nous sçavions bien qu’il en avoit le pouvoir, et que
c’estoit par artifice qu’il disoit l’attendre. |:Qu’il pouvoit se déclarer à eux
et les asseurer que cette affaire n’arresteroit pas la conclusion, comme il a
esté faict sur d’autres poinctz dont on est obligé de ne s’expliquer que
lorsque le tout sera accordé:|.
Ils respondirent qu’ils luy avoient desjà faict ceste ouverture, qu’ils la fe-
roient encor, et que je leur misse seulement en main les articles dont ils ne
se |:serviroient que pour procurer noz avantages et quand ilz verroient les
choses bien disposées:|.
De sorte qu’il fut arresté entre nous que le troisième jour ilz me rever-
roient , et que je leur donnerois tous lesdicts articles. J’ay cru que cela
pouvoit estre |:fort utille et ne pouvoit nous causer aucun préjudice:|,
d’autant que sy les |:Hollandois y proceddent de bonne foy, ilz peu-
vent beaucoup ayder à réparer le mal que leur signature a faict:|, que
cela, en tout cas, |:mettra les Espagnolz dans leur tort et justiffiera en-
tièrement les intentions de Leurs Majestez, et que traictans sur le fon-
dement que j’ay mis de ne voulloir jamais abandonner les postes de
Toscane, ou les Espagnolz seront obligez de les céder, ou chacun rejet-
tera sur eux le blasme de rompre pour cet intérest, s’estant de nouveau
engagez dans une négotiation après ce que j’ay protesté et déclaré si
expressément:|.