Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
70. Servien an Longueville und d’Avaux Den Haag 1647 Januar 20
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Den Haag 1647 Januar 20
Duplikate: AE , CP All. 80 fol. 293–298 [für Mazarin] = Druckvorlage; Ass.Nat. 277 fol.
102–107 [für Brienne] ; AE , CP Holl. 43 fol. 137–142.
In mehreren Provinzen aufkommende Kritik am Verhalten der niederländischen Gesandten
in Münster. Schwierigkeit der Beeinflussung der Willensbildung in den Niederlanden im
Sinne einer frankreichtreuen, aber nicht kriegstreiberischen Politik; falls Parteinahme Ser-
viens in den innerniederländischen Divergenzen nötig, Unterstützung der profranzösischen
(Kriegs-)Partei. Weitere niederländische Interposition zwischen Frankreich und Spanien
sachlich nicht erforderlich und für die französische Seite nachteilig. Weiterhin antifranzösi-
sche Einstellung Contarinis. Bedeutung der Betonung der französischen Bereitschaft, den
Krieg alleine fortsetzen zu wollen; Ausnutzen der Furcht in den Vereinigten Provinzen vor
weiteren französischen Eroberungen im niederländischen Raum ohne ihre Beteiligung. Er-
neute Bemühungen Bruns um einen Paß; Drohung Serviens mit Abreise im Falle seiner Ge-
währung . Befürwortung der Führung der weiteren Verhandlungen mit Spanien über die
Mediatoren oder (besser) ohne Einschaltung Dritter. Ausdrückliche Bereitschaft Spaniens
zur Unterstützung Kurbrandenburgs in Sachen Pommern wahrscheinlich von Knuyt insinu-
iert ; sein Servien gegenüber (vor dessen Abreise) unterbreitetes Angebot eines Bündnisses
zwischen Frankreich, den Generalstaaten, Kurbrandenburg und dem Pfälzer zur Verteidi-
gung Pommerns; dessen Zurückweisung durch Servien. Möglicherweise kurz bevorstehendes
Einlenken des Kurfürsten von Brandenburg; Kritik an der schwedischen Forderung nach
ganz Pommern; Unentschuldbarkeit der verhandlungstaktischen Finte Oxenstiernas zur
Täuschung des Kurfürsten.
PS: Beginn dieses Briefes auch zur Vorlage an Contarini konzipiert. Ungewißheit über das
zukünftige Verhalten der Vereinigten Provinzen: Holland und die Prinzessin von Oranien
auf seiten Spaniens.
Je tascheray de rescompenser à l’advenir le silence où je suis demeuré,
pendant quelques jours, par de fréquentes despesches, qui donneront
peut-estre à Vostre Altesse et à Vostre Excellence autant d’importunité
qu’elles peuvent avoir eu d’inquiétude en demeurant sy longtems sans re-
cevoir de mes nouvelles.
|:Les Espagnolz n’en sont pas encore où ilz pensent. On commence icy à
cognoistre la mauvaise conduite des plénipotentiaires de cet Estat et à les
blasmer publiquement. Les provinces de Gueldres, d’Utrecht et de Zé-
lande ont desjà résolu de n’approuver pas ce:| qu’ilz ont fait, et je me pro-
metz que |:toutes les autres seront bientost dans le mesme sentiment, ex-
cepté peut-estre celle de Holande, dans laquelle:|, néantmoins, il y a desjà
quantité de gens de bien qui ont les yeux assez dessillez pour veoir |:la
corruption de quelques-uns de leurs ministres:| et les pernicieux desseins
des Espagnolz qui n’ont travaillé, jusques icy, qu’à la division.
|:Toute ma peine est que le peuple estant incapable de:| prendre des con-
seilz modérez, |:je crains qu’en mesme temps qu’une des provinces tes-
moigne trop de propension à la paix, les autres ne reprennent trop chau-
dement le désir de la guerre:|. J’ay bien charge d’empescher autant que je
pourray |:qu’elles ne se précipitent dans des résolutions desraisonnables et
contraires à nos alliances, mais non pas de leur oster les pensées d’un bon
Néantmoins, il est assez difficile de trouver un millieu
entre ces deux extrémitez sans estre obligé d’adhérer à l’un ou à l’autre
party. Je fais tout ce qui m’est possible pour tenir les choses en devoir,
mais |:si enfin la nécessité oblige de choisir, je tiens moins périlleux de
me joindre à ceux qui veulent demeurer unys avec la France:|, quoyque
peut-estre avec |:intention secrette de continuer la guerre, qu’à ceux qui
traictent la paix à condition mesme de nous quitter:|.
S’il plaist à Vostre Altesse et à Vostre Excellence de régler ma conduitte
par leurs bons conseilz, je
donner pas à ceux de delà qui nous ont sy maltraittez, |:les moyens de se
justiffier par deçà en escrivant qu’ilz sont en bonne intelligence avec
vous:|. C’est un artifice duquel ilz se sont servis pendant toute |:leur mé-
diation pour faire approuver leur conduite:|, et on a esté extrêmement
surpriz quand j’ay fait |:des plaintes contre eux:|. S’il plaist à Vostre Al-
tesse et à Vostre Excellence de considérer que l’escrit de Philippe Le Roy,
donné à Messieurs les Estatz par ordre du marquis de Castel-Rodrigue ,
est une pièce assez authentique |:pour convaincre les Espagnolz des
poinctz dont ilz sont demeurés d’accord avec nous, sans qu’on ayt be-
soing du tesmoignage des plénipotentiaires de cet Estat:| que nous n’ au-
rons jamais que |:défectueux et contre nous en tout ce qui leur sera possi-
ble :|, elles jugeront que |:leur entremise ne nous est plus nécessaire:|. L’ in-
térest que nous avons de |:demander raison de leur procéder et de pousser
nos plaintes bien avant:|, ne nous permet pas, ce me semble, de remettre
|:de nouveau la conduite des affaires du Roy entre leurs mains:|.
Je veoy aussy, par les lettres que |:Contarini:| continue d’escrire en ce païs,
|:qu’il n’a pas changé d’humeur et qu’il persiste à nous nuire autant qu’il
peut:|. Un de ses correspondantz a fait veoir une lettre de luy
Vgl. Beilage 4 zu nr. 75. – Als Beilage zu nr. 70 konnte dieser Text nicht nachgewiesen
werden; ein Anhaltspunkt für seine Übersendung mit nr. 70 ergibt sich jedoch aus dem
Aktenzusammenhang in den Colbert-Kopien: hinter einer nicht zeitgenössischen Kopie
von nr. 70 ( AE , CP All. 91 fol. 147–151) findet sich dort auch dessen, ebenfalls nicht
zeitgenössische, Kopie ( AE , CP All. 91 fol. 151–151’).
il représente combien la division est dangereuse dans les républiques, sur
ce qu’il appréhende que la province d’Utrech n’approuve pas ce qu’il
croyt que les autres ont aggréé. L’impatience qu’il a de veoir faire la paix
à quelque prix que ce soit, luy fait jouer divers personnages entièrement
contraires à son dessein. Il s’ymagine que sy Messieurs les Estatz estoient
d’accord, nous serions contrainctz d’en faire autant et d’en passer par là
où veullent les Espagnolz; mais il se trompe et ne sçait pas que nous som-
mes résolus de continuer plustost seulz la guerre que de rien faire mal à
propos et qui soit disproportionné à l’estat où il a plu à Dieu de mettre
noz affaires.
|:Quand on n’auroit pas ces sentimens en France, il importe de les tesmoi-
gner , tant pour destromper les Médiateurs que pour faire conoistre à ceux
de deçà qu’ilz:| n’avanceront pas leurs affaires en traittant sans nous, puis-
que continuans la guerre sans eux, nous pourrions faire les conquestes
dans le Païs-Bas |:qu’ilz craignent:| sans qu’ilz y eussent part, et demeurer
plus leurs voysins aprez qu’ilz nous auroient désobligez. Je puis asseurer
Vostre Altesse et Vostre Excellence que |:cette appréhension travaille
beaucoup d’espritz en ce pays, et que les bien intentionnés s’en servent
utilement pour ramener les autres:|. Sy vous faictes assez bonne mine par
delà pour donner |:cette impression, je m’asseure que vous en verrés bien-
tost d’aussi bons effectz que j’en voy par deçà. Il est pitoyable de voir que
nos partyes ayent cessé tout commerce avec nous depuis qu’ilz ont re-
commencé d’avancer leurs affaires avec Messieurs les Estatz, et que les
uns et les autres s’imaginent de nous pouvoir mener par force où il leur
plaira:|.
On me donne advis que l’on fait icy une nouvelle tentative pour faire
donner un passeport à monsieur Brun, ce qui vient de la part de |:madame
la princesse d’Orange:|, et que pour couvrir les mauvais desseins qu’il
peut avoir en venant icy, on dit que c’est pour avancer les affaires de la
France et traitter avec moy. J’ay déclaré que cette couverture ne peut estre
que malicieuse, puisque ce n’est pas icy le lieu de la négociation avec l’ Es-
pagne et que le pouvoir du Roy ne nous permet que de traitter deux en
l’absence du 3 e
Die gemeinsame Vollmacht für ihn und seine Kollegen sah vor, daß zur Führung der Ver-
handlungen immer mindestens zwei der Ges. nötig waren; vgl. die 1645 erneuerte Voll-
macht Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien zu den Verhandlungen mit
dem Ks. und Spanien, Paris 1643 September 20 (zurückdatiert), Druck: APW III B 1.1
nr. 1, hier 39ff. Servien erhielt nach der Abreise seiner Kollegen von Ludwig XIV. eine
Alleinvollmacht, Paris 1648 März 20, Druck: ebd. , 41f. Bis zur Ankunft Longuevilles
1645 war darüber hinaus eine Vollmacht für Servien allein bei Godefroy deponiert, um
ihm das Weiterverhandeln im Falle einer vorzeitigen Abreise d’Avaux’ zu ermöglichen;
vgl. ebd. nr. 124, hier 412 z. 1–7, nr. 125, hier 413 z. 33–36, nr. 137, hier 432 z. 34ff.
icy, quoyque |:Contarini:| ayt aussy escrit à un autre de ses correspondans
qu’il y vient avec très bonne intention, je me retireray à l’heure mesme
pour ne faire pas croyre par mon séjour que l’on veuille transporter en
ce païs la négociation qui ne se doit faire qu’à Munster.
Je sçay bien que Vostre Altesse et Vostre Excellence appréhendent avec
grande rayson |:de retomber entre les mains de nos premiers médiateurs:|.
Mais il ne nous sera pas, ce me semble, |:si préjudiciable que de nous con-
fier à des gens qui nous ont faict une offense publique:|. D’aillieurs, nous
avons |:la voye de traicter immédiatement avec les partyes:|, dont, à mon
foyble sens, nous retirerons plus d’avantage que de |:passer tousjours par
des gens qui ont divers:| intérestz particuliers contraires à ceux du publiq
et aux nostres. Je demande pardon à Vostre Altesse et à Vostre Excellen-
ce ; sy je leur expose sy librement mes sentimens, c’est en les soubzmettant
à leur censure.
J’ay donné advis par ma précédente dépesche que |:les Espagnolz font
espérer à madame la princesse d’Orange et à l’électeur de Brandebourg
qu’ilz l’assisteront pour la conservation de la Poméranie:|. C’est une mau-
vaise preuve de |:l’affection dont Peschvitz
part les ministres de Suède qu’il:| ne sera peut-estre pas hors de propos
|: d’informer de cette menée:|. Je croy certainement que |:Knut, qui:| est
un grand artisan de desseins chimériques, en aura fait la proposition |:aux
Espagnolz:|, et qu’elle aura sans doutte esté un des sujetz qui luy fit |: ac-
compagner Brun avec tant d’empressement, le jour qu’il partit de Mun-
ster :| . Car je me souviens que ledict |:Knut:|, un peu avant mon départ,
me vint proposer |:une ligue entre la France, les Provinces-Unyes, Bran-
debourg et le Palatin pour la deffense de la Poméranie, moyennant laquel-
le :| il m’assuroit que je trouverois par deçà cinquante amis qui m’ assiste-
roient en tout ce que je voudrois proposer. Je respondis en ryant que nous
n’estions pas accoustumez à tourner casaque de la sorte, que les Provin-
ces -Unies avoient trop d’envye de la paix pour se vouloir engager dans
une nouvelle guerre, et que nous estions très disposez de faire tous les
bons offices possibles |:à monsieur de Brandebourg:|, tant pour sa consi-
dération que pour celle de Messieurs les Estatz et de l’alliance qu’il a pri-
se , mais que ce seroit par les bonnes voyes et sans désobliger noz alliez.
Cependant, je diray à Vostre Altesse et à Vostre Excellence que le député
de l’électeur qu’il avoit laissé icy pour me veoir de sa part , me dit en la
dernière conférence, estant pressé par mes raysons, que son maistre feroit
ce que je luy conseillerois. Je sçay aussy que madame la princesse
d’Orange est d’avis qu’il s’accomode, et que ce que j’ay dit qu’on avoit
attendu bien tard de parler comme il faut, et que sy je sçavois la dernière
résolution de l’électeur, et qu’elle fust conforme à ce que l’on peut désirer,
j’offrois d’envoyer exprez à Vostre Altesse et à Vostre Excellence pour
faire encor un dernier effort en sa faveur. Le député l’est allé treuver en
diligence, et j’attends d’heure à autre son retour.
Pour moy, je ne puis croyre que ce fust un sage conseil |:à messieurs les
Suédois de préférer le party d’extrémité à celuy de la douceur; ilz tesmoi-
gneroient par là qu’ilz ayment mieux conserver un prétexte de nouvelle
guerre, ou du moins de demeurer armez dans l’Allemagne, qu’une paix
bien asseurée:| qu’on ne peut avoir sans |:un désarmement:| de part et
d’autre. D’ailleurs, il est certain que ceux qui prennent part dans les inté-
restz de Brandebourg prendront plustost résolution de |:se déclarer si on
le traicte si mal que si on se met à quelque raison:| pour le satisfaire. Par
une semblable
advancera plus:| les affaires des Impériaux et des Espagnolz que les sien-
nes ny les nostres. Et certes, |:l’artifice de monsieur Oxenstiern:| ne seroit
pas excusable d’avoir promis avec serment |:au comte de Wigenstein qu’il
chercheroit ailleurs la satisfaction de sa maistresse que sur la Poméranie
pour empescher, par cette espérance, l’électeur d’accepter:| le party que
monsieur de Saint-Romain luy estoit venu offrir de nostre part , |:affin
que son refus servist de prétexte à la résolution:|
desjà priz |:de retenir toute la Poméranie sans le consentement dudict
électeur:|.
[PS] J’ay escrit plusieurs choses |:au commencement de cette lettre du bon
estat de ce pays:| affin que Vostre Altesse et Vostre Excellence |:la pussent
monstrer à monsieur Contarini en cas de besoing:|. Il est bien vray que
quelques |:provinces se remuent, mais la province de Holande, qui donne
le bransle à toutes les résolutions, est si gastée, et madame la princesse
d’Orange si passionnée pour l’Espagne, que je ne sçay ce que j’en dois
espérer:|.