Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
66. Mazarin an Servien Paris 1647 Januar 18
Paris 1647 Januar 18
Ausfertigung: AE , CP Holl. 40 fol. 59–62 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 80 fol.
278–279’, 284–284’. Kopie
Vollzogene Unterfertigung der spanisch-niederländischen Provisional-Artikel; Beschwerde
Serviens bei den Generalstaaten von Mazarin vorausgesetzt; gegenüber Dritten jedoch Her-
unterspielen der Bedeutung dieser Artikel-Unterzeichnung erforderlich. Anweisung an Ser-
vien zum sofortigen Abschluß der Verhandlungen in Den Haag; Garantievertrag mit den
Generalstaaten vermutlich leicht erreichbar; rascher Abschluß sowohl mit den Niederlän-
dern als auch mit den Spaniern militärisch und politisch absolut notwendig. Zwei Hauptauf-
gaben Serviens: 1) unverzügliche Verpflichtung der Generalstaaten zur Friedensgarantie; 2)
Erwirkung der niederländischen Zustimmung zu den französischen Forderungen an die Spa-
nier , insbesondere in puncto Eroberungen, und ihrer ausdrücklichen Bereitschaft zur Fortset-
zung des Krieges bei deren Ablehnung. Spanische Zession Piombinos und Porto Longones
vom gesamten Friedenskongreß befürwortet. Entscheidende Krisis des französisch-niederlän-
dischen Verhältnisses und der sich ganz auf den Punkt der Garantie und der Zession der
Eroberungen konzentrierenden Friedensverhandlungen; bald Gewißheit über den Gang
der Dinge. Zweifel an der Richtigkeit harten Auftretens gegenüber den Generalstaaten aus
Anlaß ihrer Artikel-Unterzeichnung. Demgegenüber klare Verhaltensregel für Münster: äu-
ßerlich darf keine Unruhe deswegen gezeigt werden; Hinweis auf die Bindung der Nieder-
lande an Frankreich und auf die beispielhafte, entschlossene französische Kriegführung trotz
der mit dem Kaiser am 13. September 1646 vereinbarten Satisfaktionsartikel; im nachhinein
Einschränkung des französischen Widerstandes gegen die Unterzeichnung der spanisch- nie-
derländischen Provisional-Artikel allein auf ihren Zeitpunkt, nicht auf deren Inhalt. Beto-
nung der friedensverzögernden Wirkung der Unterzeichnung gegenüber den Generalstaa-
ten .
Vous aurez sceu de Munster comme |:toutes les diligences que monsieur
de Longueville et monsieur d’Avaux ont pu faire auprès des députez de
Hollande n’ont pas empesché qu’ilz n’ayent passé oultre à la signature des
articles de leur traicté avec les ministres d’Espagne:|.
Je m’asseure que vous aurés desjà |:crié bien haultement près de Messieurs
les Estatz de cette précipitation de leurs députez, qui ont formellement
manqué à:| l’obligation où nous sommes les unz et les autres, par le traicté
de 1644, de faire marcher la négotiation pari passu, et de l’arrester à la
première semonce que l’un des deux en pourroit faire .
|:Mais partout ailleurs que avec Messieurs les Estatz:|, il nous importe, par
d’autres raisons puissantes, de |:respondre de tous costez que ce n’est que
la signature d’une feuille volante, sans aucune forme de traicté, et qu’elle
n’aura son effect que quand la France aura aussy adjusté ce qui la regar-
de :|, afin que |:les peuples ne croyent pas que les Espagnolz ont faict un
accommodement séparé avec les Provinces-Unies et qu’ilz sont enfin ve-
nuz à bout de diviser la France d’avec ses alliez:|.
Il faut |:tascher d’achever promptement voz négotiations au lieu où vous
estes:|. Il y a apparence que vous y trouverés facilité près de Messieurs les
Estatz, nonobstant toutes les traverses des Espagnolz, faisant cognoistre
ausdictz Sieurs Estatz qu’en accordant le seul poinct de la garentye, la
paix peut estre conclue et establye en un instant, et eux jouir du repos et
des advantages qu’ilz trouvent dans leur traicté, avec l’approbation de cette
couronne et de tout le monde. Lesdictz Sieurs Estatz le doivent par obliga-
tion , par bienséance et par leur propre intérest, puisqu’en faisant autre-
ment , ilz ne violeroient pas seulement leur foy, mais, pour obliger un en-
nemy irréconciliable, ilz offenseroient |:et irriteroient:| un véritable amy,
qui leur a esté jusqu’icy si utile, |:et qui, estant maltraicté, seroit aussy assez
puissant pour s’en vanger:|, outre qu’ilz payeroient d’une ingratitude bien
monstrueuse les assistances que cette couronne leur a données en tout
temps, se pouvant dire qu’elle seule a asseuré leur république dans sa nais-
sance , l’a conservée et aggrandye dans le progrès, et à présent est la princi-
pale cause qui l’affermit dans la puissance que tout le monde void.
Je vous dis qu’il est de la dernière importance de |:achever tost avec les
Hollandois et de conclurre avec les Espagnolz:|, parce que, |:sy une fois
ceux-cy sont asseurez de n’avoir pas sur les bras, cette campagne, l’armée
de Messieurs les Estatz, et que ne pouvans gaigner lesdictz Hollandois
contre nous, ilz pourroient bien:| au moins |:les engager contre le roy de
Portugal:|, il se pourroit faire que, comme on l’a souvent mandé, |:ilz
missent en contestation la plus grande part des choses qu’ilz nous ont
desjà accordées:|.
C’est pourquoy vous devés avoir présentement deux principales visées.
L’une, |:d’engager, s’il est possible, sans délay Messieurs les Estatz à la
garentie, consentant néantmoins aux restrictions que vous jugerez à pro-
pos pour éviter de plus grands préjudices:|, ainsi que l’on a mandé.
L’autre, de |:faire demeurer d’accord Messieurs les Estatz du poinct de la
rétention des conquestes, et:|, s’il se pouvoit, |:de toutes les conditions
ausquelles la France doibt achever son traicté avec les Espagnolz:|, afin
que |:si ceux-cy, enorgueilliz du succès de Lérida, des espérances que
leur donne le vice-roy de Naples de la reprise des postes de Toscane
en dernier lieu, |:d’avoir conclud leur accommodement avec les Provin-
ces -Unies, refusoient de condescendre à ce qui se doibt à nostre esgard,
Messieurs les Estatz leur donnassent le tort, entrassent dans nos raisons,
et que tant s’en fault qu’ilz passassent oultre en leur traicté que nous ne
fussions satisfaictz, leur déclarassent qu’ilz sont prestz et résoluz, à moins
de cela, de continuer la guerre plus vivement que jamais:|.
Nous apprenons de Munster que |:toute l’assemblée est tellement d’advis
que les Espagnolz doivent nous lascher Piombino et Porto Longone, que
Penaranda commençoit à se rendre, et que Trautmansdorff avoit déclaré
que l’Empereur ne feroit pas difficulté d’en donner au Roy l’investiture,
comme l’avoit le roy d’Espagne:|, ainsi qu’il a desjà esté mandé d’icy.
Les choses sont réduictes à un poinct qu’il importe d’estre esclaircy au
plus tost de ce à quoy il faudra se tenir touchant les Holandois, et de la
paix ou de la guerre, non pas pour les préparatifz de la campagne, car tous
les ordres sont desjà donnés, mais pour prendre d’autres mesures et ré-
soudre de quelle façon on employera nos apprestz, cela devant dépendre
de l’assiette où seront nos ennemys, |:et sy leurs forces seront diverties, ou
sy elles nous tumberont toutes sur les bras, comme tout se réduict:| au-
jourd ’huy |:à la garentie et au poinct des conquestes, les autres n’estans
pas telz qu’ilz doivent empescher la conclusion de la paix:|. On ne doute
pas que l’on ne voye bientost clair dans ce que deviendront les affaires.
Depuis ma lettre escrite, j’ay faict plus particulière réflexion sur |:la con-
duicte que nous devons tenir avec les Estatz dans cette rencontre de la
signature de leurs députez:|. Je prévoy bien qu’il est comme superflu de
vous en rien mander à présent |:que vous aurez pris vos résolutions sur
vostre manière d’agir, et qu’elles seront mesmes exécutées avant que cette
lettre vous soit rendue:|.
Si |:Messieurs les Estatz estoient un prince particulier, et qu’on pust se
promettre le secret de ce qu’on négotieroit avec eux, il n’y auroit aucun
doubte qu’il fauldroit crier haultement et demander réparation contre
leurs députez du manquement qu’ilz ont commis; mais, comme c’est une
chose faicte et:| vraysemblablement |:sans remède, sy ce n’est pour les
suites qu’elle peut avoir, et comme les Espagnolz pourroient se prévalloir
beaucoup de nos contestations, qui leur donneroient beau champ d’ impri-
mer dans l’esprit de leurs peuples qu’ilz ont enfin séparé la France de ses
alliez, et qu’ilz vont bien prendre leur revenche, qui obligeroit leurs sub-
jetz à redoubler leurs effortz pour leur en donner le moyen:|, il n’y a pas
peu de peine à |:décider s’il a esté mieux de pousser la chose près de Mes-
sieurs les Estatz, ou de la dissimuler et tesmoigner que nous nous fions
entièrement dans les asseurances que leurs ministres nous donnent, qu’il
n’y a rien de faict entre les Espagnolz et eux, sy la France n’est contente
en mesme temps:|.
Il n’en est pas de mesme pour |:la conduicte que nous devons tenir à Mun-
ster :|, car il me semble qu’on |:n’y peult pas hésiter:|, et que toutes les
raisons veulent qu’on |:ne fasse paroistre aucune inquiétude de ce que les
députez de Hollande ont signé quelques articles de leur accommodement
avec les ministres d’Espagne, non plus que:| on ne pourroit pas |:dire que
la paix fust conclue entre l’Espagne et nous, sy nous estions convenuz
ensemble de toutes les conditions de nostre traicté et que nous les eus-
sions signées, puisqu’il y a un engagement réciproque entre la France et
Messieurs les Estatz que la paix ne:| peut estre |:faicte que l’un et l’aultre
ne soient satisfaictz:| .
En outre, l’on peut dire que les Espagnolz |:ne sont pas encore d’accord
de tous les articles avec Messieurs les Estatz, puisqu’il en manque un des
principaux, qui est celuy de contenter la France, sans lequel la convention
de tous les aultres est inutile:|.
On peut alléguer là-dessus |:un exemple bien concluant, qui est celuy de
nostre procéder dans les affaires de l’Empire. Tout est ajusté entre le Roy
et l’Empereur
parce qu’on n’a point encore donné satisfaction aux Suédois, avec lesquelz
nous avons la mesme obligation réciproque qu’elle est entre nous et les
Hollandois:|
Der frz.-schwed. Allianzvertrag von Hamburg vom 6. März 1638 (Druck: ST V.2,
424–429, hier 426ff.) legte in Art. VII–XVI gemeinsame Friedensverhandlungen und
-schluß mit dem Feinde (unter Hinzuziehung der Verbündeten) fest; nach Art. XVII sollte
dies nicht nur für die Verhandlungsorte Köln und Hamburg (resp. Lübeck), sondern gene-
rell gelten. Dieser Vertrag wurde am 30. Juni 1641 in Art. I des frz.-schwed. Bündnisver-
trages von Hamburg (Druck: ebd. , 471–474, hier 472) bis zum Universalfrieden verlän-
gert .
point eu de médiateurs qui puissent tesmoigner ce dont les Espagnolz et
eux demeuroient d’accord ensemble pour estre exécuté en son temps, ont
eu recours à la signature qui n’a que le mesme effect que l’escript qui est
demeuré entre les mains du Nonce et de Contarini pour les affaires entre
l’Empereur et le Roy:|.
Mais d’autant que |:toutes nos plainctes et les vives instances que nous
avons faictes pour empescher cette signature auront faict beau jeu à ceux
des députez de Hollande qui sont à la dévotion des Espagnolz, de leur
faire valloir la résolution qu’ilz ont prise de passer oultre à ladicte signa-
ture :|, on pourra dire maintenant que |:le desplaisir que nous en avons eu a
esté seulement parce qu’en diférant huict ou dix jours davantage, on eust
pu signer et conclurre toutes choses en mesme temps:|, parce que |:vous
eussiez eu celuy de vous rendre à La Haye et de raporter les intentions de
Messieurs les Estatz sur le poinct de la garentie, qui est le seul:| au-
jourd ’huy |:qui peult arrester la paix:|, supposé que |:nos parties consen-
tent à l’aultre de la rétention des conquestes:|.
On pourra adjouster que |:Leurs Majestez, ayans appris cette signature,
n’en ont eu aucun desplaisir:| pour ce qui regarde |:la substance, estant
bien asseurées que Messieurs les Estatz ne leur manqueront point et fe-
ront leur debvoir, quelques impressions que nos parties veuillent donner
du contraire, et que sy la France n’est contente, lesdictz Estatz continue-
ront la guerre aussy fortement que jamais, pour mettre les ennemis com-
muns à la raison:|.
J’adjouste encore ce mot |:sur la signature qu’ont faicte les députez de
Hollande, que vous pourriez dire à Messieurs les Estatz que ce qui dé-
plaist le plus au Roy en cela:|, dans cette conjoncture, |:est que les facilitez
qu’ilz apportent:| pour haster la conclusion de la paix, |:font un effect tout
contraire, parce que les Espagnolz, qui ne s’y portent que par une pure et
absolue nécessité, conçoivent des espérances qu’ilz pourront à la fin sépa-
rer les Estatz d’avec la France, et ne s’appliqueront plus qu’à continuer la
guerre, obtenant des Flamans, par le moyen de cette signature, des assis-
tances plus grandes sur ce qu’ilz leur donnent desjà la paix pour conclue
avec les Provinces-Unies, Castel-Rodrigue ayant dict luy-mesme à:| un
gentilhomme de monsieur de Longueville qui est venu, de sa part, faire
compliment à Monsieur le Prince , |:qu’il devoit bien sçavoir que la paix
estoit faicte:|.
De plus, |:les Espagnolz croyans désormais qu’ilz doibvent tenir bon à ne
pas consentir aux conditions qu’il fault pour achever nostre traicté, dans
la croyance infaillible où ilz sont que, quoy qu’il arrive, l’armée de Mes-
sieurs les Estatz ne se mettra plus en campagne, la paix que nous estions
sur le poinct de signer sera plus esloignée, et le traicté en sera plus difi-
cile :|. De cette sorte, |:la précipitation des députez de Messieurs les Estatz
aura préjudicié beaucoup et donnera grand advantage et cœur aux enne-
mis pour diférer la conclusion de l’accommodement que la France et
Messieurs les Estatz souhaitoient avec tant d’ardeur:|.