Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
57. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Münster 1647 Januar 13
Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.]
Die Ausf. und das Duplikat nennen, wie bei Memoranden der Ges. an den Hof häufig,
keinen Adressaten; formal richten sie sich an den Kg. Die Kopie nennt jedoch als Empfän-
ger Brienne, während das Teilduplikat à la cour adressiert ist. Dies hängt damit zusammen,
daß ein solches Memorandum nach dem üblichen Geschäftsgang zunächst an den Staats-
sekretär des Äußeren ging, in diesem Fall als Beilage 1 zum Brief Longuevilles und
d’Avaux’ an Brienne, Münster 1647 Januar 13; Ausf.: Ass.Nat. 277 fol. 35–35’; Duplikat
[für Mazarin]: AE , CP All. 80 fol. 207–207’; Kopie: AE , CP All. 98 fol. 93–93’; Druck:
CDI 83, 30 (span. ÜS). Der Prinzipalminister erhielt zumeist, wie auch in diesem Falle, ein
Duplikat. Die kgl. Memoranden wurden von Brienne in der Regel umgehend weitergelei-
tet. Seiner Antwort auf ein Memorandum d’Avaux’ (Druck: nr. 73) ist zu entnehmen, daß
dieses Schriftstück Kg.in Anne von Brienne persönlich vorgelesen wurde; Brienne an
d’Avaux, Paris 1647 Februar 1; Ausf.: AE , CP All. 79 fol. 138–145; Kopie: Ass.Nat. 273
fol. 78–79. Auch dies entspricht dem ordentlichen Geschäftsgang: Die Verlesung erfolgte im
höchsten Regierungsorgan, dem Conseil d’en haut (vgl. nr. 341; APW II B 1 nr. 149 Bei-
lage, 288 z. 8; ebd. nr. 278, 581 z. 3–14; APW II B 2 nr. 23, 84 z. 33 – 85 z. 11; Tischer,
16f.). Ebenso wie die Memoranden an den Kg. aufgrund dieses Kanzleigebrauchs mitunter
als Memoranden an Brienne bezeichnet werden, sprechen d’Avaux und Servien gelegent-
lich von den durch Mazarin konzipierten Memoranden Ludwigs XIV. als Memoranden
Mazarins; vgl. nr. 95; Tischer, 18 Anm. 23.
Münster 1647 Januar 13
Ausfertigung : Ass.Nat. 277 fol. 9–27’ = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP
All. 80 fol. 208–225 . Teilduplikat [für Servien]
CP All. 98 fol. 82–87’. Druck: NS IV, 68–73 (auf 1647 Januar 3 datiert); CDI 83, 17–30
(spanische Übersetzung; auf 1647 Januar 12 datiert).
Unterzeichnung der spanisch-niederländischen Provisional-Artikel am 8. Januar trotz aller
französischen Einwände; Schilderung der damit im Zusammenhang stehenden Ereignisse.
Auf nr.n 32 und 40: In Sachen schwedische Satisfaktion Reise d’Avaux’ nach Osnabrück
zur Erreichung einer Lösung mit Einverständnis Kurbrandenburgs; offenbar kurz bevor-
stehende kaiserlich-schwedische Einigung ohne dieses. Französisch-spanische Verhandlun-
gen: Für Frankreich nachteilige Veränderungen Pauws in seinen Demandes de la France
pour la paix (Beilage 2) gegenüber den früheren Verhandlungsakten, namentlich in bezug
auf italienische Fürstenliga und Titel des Schriftsatzes; Ermahnung seiner zum Verzicht auf
einseitige Veränderungen am Vereinbarten beabsichtigt. Freude über den militärischen Bo-
dengewinn Frankreichs in Katalonien; Formulierung neuer Artikel zu Katalonien auf
Grundlage des diesbezüglichen Memorandums. Ablehnung der Forderungen Mantuas. Ein-
treten für Gewährung einer Apanage an Pfalzgraf Eduard. Noch keine Aussicht auf Eini-
gung zwischen Hessen-Kassel und Hessen-Darmstadt. Anweisungsgemäße Formulierung
des Artikels zu Monaco. Offensichtliche Aussichtslosigkeit weiterer Bemühungen um die
schwedischen Gesandten zwecks einvernehmlicher Lösung der Pommernfrage. Kongreß
von der friedensfördernden Absicht der Mission Serviens in Den Haag überzeugt. Vor-
schläge Ripperdas und Nederhorsts zum französisch-niederländischen Garantievertrag. For-
derung nach Waffenstillstand für Portugal: positive Haltung Contarinis; weiteres Einwir-
ken auf ihn und Chigi beabsichtigt; Verhinderung ihrer Durchsetzung durch die Nieder-
länder. Trauer um Condé.
Nous avons esté sy fort occupés pendant ces derniers jours pour essaier
d’empescher la signature des artic〈les〉 accordez entre les plénipotentiai-
res d’Espagne et ceux de M〈essieurs〉 les Estatz , qu’il ne nous a resté
aucun temps, sinon pou〈r〉 escrire à monsieur de Servien, ayans jugé né-
cessaire de l’avertir souvent et exactement de touttes choses.
Lesdictz articles furent signés le soir du mardy 8 de ce mois, quoy que
nous ayons pu dire et remonstrer au contraire. La copie des deux escritz
que nous avons délivrez aux ambassadeurs des Provinces-Unies en fera
voir une partie, et nous ajousterons icy la desduction du faict, afin que
Leurs Majestez, voyans co〈mme〉 le tout s’est passé, puissent commander
sur cela ce qu’e〈lles〉 jugeront estre de leur service.
Schilderung der Ereignisse im Zusammenhang mit der Unterzeichnung
der spanisch-niederländischen Provisional-Artikel, von der französischen
Bitte an die staatischen Gesandten um deren Aufschub nach ihrer Eini-
gung mit den Spaniern bis zu ihrem Besuch bei den Franzosen am Tag
nach der Artikel-Unterzeichnung ; darin Verweis auf Beilage 2.
Ils nous ont donné copie de l’article ajousté au bas des leurs, qui sera avec
la présente, et ont promis de communiquer le surplus aussytost qu’il sera
mis au net.
Reste maintenant à respondre aux mémoires du Roy du 21 et 28 de l’autre
mois. Le premier poinct est celuy de la satisfaction de la couronne de
Suède. Un de nous s’en va à Osnabrug pour y servir. Il essaiera de faire
en sorte qu’elle se |:puisse ajuster avec le consentement de l’eslecteur de
Brandebourg:|, dont le comte de Trautmansdorff, nous venant dire adieu
pour aller audict lieu
puis, il nous a faict sçavoir que touttes choses estoient disposées entre les
Impériaux et Suédois, de sorte qu’on |:n’auroit peut-estre pas le temps
d’attendre des nouvelles dudict eslecteur:|, les uns et les autres se persua-
dans que c’estoit assés d’avoir député vers luy solemnellement de la part
de toutte l’assemblée comme l’on fist l’autre jour .
Il a esté fort bien remarqué par lesdictz mémoires que l’escrit des am-
bassadeurs de Messieurs les Estatz , |:touchant la ligue d’Italie, est un
nouveau titre que nous avons pour prétendre que les princes d’Italie
s’engagent à la manutention du traicté général entre les deux couronnes:|,
et nous espérons bien de nous en prévaloir; mais le sieur |:Pau veillant
continuellement, comme il faict, à procurer les avantages des Espa-
gnolz:|, s’est advisé en ceste récapitulation de ce qu’il a négotié entre
eux et nous, dont il a esté parlé cy-dessus , |:d’altérer le sens et les pa-
rolles de cette première response, réduisant ladicte ligue à la manuten-
tion de la paix en ce qui regarde l’Italie seullement:|. Nous avons esté sy
occupés tous ces jours passez à leur faire des remonstrances de bouche et
par escrit , et à chercher remède à un mal pressant, qu’il a esté jugé à
propos |:de dissimuler cette autre faute:| pour un peu de temps. Mais, à
présent, nous faisons estat de leur en parler comme il faut, et de prier
|:monsieur Pau:|, quand il voudra faire quelque chose d’office, sans en
estre requis par les parties, qu’il prenne |:garde de demeurer précisément
dans les termes dont l’on est convenu:|. Et après luy avoir monstré la
différence de ce dernier papier aux autres, nous luy ferons connestre
qu’il doit agir conformément à ce qui en a esté cy-devant arresté par
son propre ministère.
Nous y avons remarqué un |:autre préjudice, en ce qu’il a aussy changé le
tiltre:|, et qu’au lieu de mettre «Poincts plus importans de ce qui est à
traicter entre les plénipotentiaires de France et d’Espagne», qui sont les
termes du premier escrit que nous luy donnasmes à Osnabrug
purement et simplement «Demandes de la France», afin de |:taxer de nou-
veauté les autres poinctz, dont nous avons depuis faict instance, tant par
ordre de la cour, que par la rencontre des affaires:|. En effect, on verra
qu’en plusieurs endroicts de ceste pièce, il a mis «adjousté», jusques-là
qu’il a emploié le mesme mot en des choses dont nous nous sommes re-
laschez.
Nous voyons les bonnes suittes de la prévoyance qu’on a eu pour la Ca-
talogne, qui a donné moien à monsieur le comte d’Harcourt de reprendre
les postes que les ennemys avoient occupé dans la plaine d’Urgel, de quoy
nous avions esté en peine par deçà; et nous avons aussy remarqué l’ordre
qui est donné de |:fortiffier les lieux qui peuvent estendre les limites de ce
qui demeurera au Roy en cette principauté:|. Nous essayerons icy de mes-
nager les choses qui seront possibles à |:l’avantage des Catalans:|, dont
nous avons exactement considéré le mémoire , et mesme |:dressé de nou-
veaux articles sur les poinctz:| qui nous ont semblé les plus importans et
les plus raisonnables, et n’avons pas obmis d’insérer expressément dans
les articles |:la faculté de fortiffier de part et d’autre dans les lieux dont
on demeurera en possession par la trefve :|.
Nous avons osté aux ministres de Mantoue qui sont icy, toutte espérance
de rien |:faire sur la lésion qu’ilz prétendent, ny de changer ou altérer
directement ny indirectement le traicté de Queresque [!]:| en aucune de
ses parties. S’ils font quelque proposition où chacun |:puisse trouver son
compte:|, ainsy que porte le mémoire , nous en donnerons advis.
Nous travaillerons avec grand soing à trouver les moyens de faire donner
|:quelque apanage au prince Edouart, Palatin:|, et celuy de nous qui va à
Osnabrug, prendra garde de près aux occasions qui s’en pourront offrir.
Nous ne voyons pas encor les choses en termes |:d’acomodement particu-
lier entre Madame la Langrave et le landgrave de Darmstat:|, et nous re-
garderons de profiter de l’advis qui nous est donné sur ce suject, pour
empescher, autant qu’il dépendra de nous, ce qui pourra aller contre le
service du Roy.
L’article touchant |:le prince de Monaco:| a esté dressé suivant qu’il est
mandé par ledict mémoire , et l’on n’a pas oublié d’y demander la resti-
tution et libre jouissance de ses biens qui sont dans les Estatz du roy
d’Espagne .
En suitte de l’advis qui nous est donné touchant les sieurs Oxenstiern et
Salvius:|, nous en avons escrit au sieur Chanut en sorte que nous en es-
pérons quelque fruict. Mais à ce que nous voyons par les deux dernières
dépesches qu’il nous a faictes
Wahrscheinlich: erstens Chanut an Longueville, d’Avaux und Servien, Stockholm 1646
Dezember 15; Duplikat [für Brienne]: AE , CP Suède 9 fol. 137–138’ – zweitens ders. an
dies., [Stockholm] 1646 Dezember 22 (s. Anm. 11 zu nr. 47); Eingang sehr wahrscheinlich,
nach nr. 47: 1647 Januar 7. Bei einem Postweg von 16 Tagen ( Dickmann, 192) dürfte
folgendes Schreiben noch nicht eingegangen sein: ders. an dies., Stockholm 1646 Dezember
29 (s. Anm. 6 zu nr. 63).
lesdictz ambassadeurs à Osnabrug, il semble qu’il ne ser〈a〉 plus guières
besoing de nouveaux offices de ce costé-là, et qu’on y a |:pris goust
d’avoir la Poméranie entière, sans se mettre en peine du consentement
des intéressez:|.
Nous avons tenu à poinct nommé la conduite qui nous est ordonnée lors-
que monsieur de Servien est party pour La Haie et depuis son partement;
et nous voyons que cela produit l’effect qu’on s’en est promis, n’y ayant à
présent guières personne en ceste assemblée qui ne juge bien que |:ce
voyage est dirigé à la paix, et qui ne croye aussy que sans la garentie,
l’on pourroit prendre d’autres conseilz:|. Nous avons pris soing particu-
lièrement de donner |:l’une et l’autre impression à monsieur Contarini:|
parce que la république de Venise a grand intérest que la paix se fasse
entre France et Espagne, sans quoy elle ne tireroit pas grand secours d’au-
cun autre traicté de paix qui se fist.
Nous avons envoié à monsieur de Servien une copie de l’article du mé-
moire touchant |:la garentie:| , et l’avons informé de quelques discours
qui nous en ont esté tenus par |:monsieur de Riperda et, depuis, par mon-
sieur de Niderhost:|
qu’ils croyent que |:Messieurs les Estatz se pourroient disposer à s’obliger
à la garentie de tout le royaume de France, avec ce qui a esté nouvelle-
ment conquis et qui doit demeurer par la paix, tant au Roussillon, que
dans les Païs-Bas et comté de Bourgougne [!]:|, ajoustans mesme qu’on y
pourroit |:aussy comprendre Pignerol:|, moiennant quoy la France garan-
tiroit touttes leurs provinces et places du Païs-Bas. Et |:pour la Catalogne,
les places de Toscane et Cazal:|, comme aussy respectivement pour ce que
|:Messieurs les Estatz tiennent aux Indes, il seroit convenu d’une assis-
tance mutuelle:| qu’ils font entendre de leur part pouvoir estre |:d’un bon
nombre de vaisseaux de guerre, le tout en cas que l’agression vienne de la
part du roy d’Espagne:|. Ce ne sont que les sentimens de ceux qui nous
ont parlé, sur quoy l’on ne peut se fonder seurement, quoyqu’ilz nous
ayent dict d’en avoir aussy conféré |:avec monsieur de Mathenez:|, et de
l’avoir trouvé dans ceste mesme opinion.
|:Monsieur Contarini:| est assés persuadé de luy-mesme de l’avantage que
|:les Vénitiens recevroient d’une trefve en Portugal:|, et nous sçavons qu’il
a esté autrefois |:brouillé avec Penaranda sur ce faict:|. Nous agirons
néantmoins |:auprès de luy et de Monsieur le Nonce:| pour tenter encores
tous moiens possibles. Mais |:les Hollandois ruinent cette affaire tous les
jours de plus en plus par l’avidité qu’ilz ont d’en proffiter:|.
Wir haben mit großem Schmerz vom Tode Condés erfahren, der in der
Tat einen großen Verlust für den König bedeutet, dessen Trauerbezeigun-
gen wir nichts hinzuzufügen haben.
a Ass.Nat. 277 fol. 30–33: Erster den niederländischen Gesandten anläßlich der beabsich-
tigten Unterzeichnung ihrer Provisional-Artikel mit Spanien von d’Avaux überreichter
Schriftsatz (frz.), Münster 1647 Januar 7, Kopie; Eingang laut Dorsal, fol. 33’: 1647 Ja-
nuar 19 = Druckvorlage
Die übrigen Kopien haben ggb. der Druckvorlage keine für die Interpretation relevanten
Varianten, weichen jedoch, mit Ausnahme der (fast völlig identischen) Anlagekopie zum
Duplikat [für Mazarin], an zahlreichen Stellen, v.a. durch offensichtliche Schreibfehler,
von ihr ab; die abweichenden Lesarten werden aufgrund ihrer geringen Bedeutung nicht
notifiziert.
fol. 178–181. – Weitere Kopien: AE , CP All. 87 fol. 17–19; AE , CP All. 87 fol. 21–22’;
AE , CP All. 87 fol. 26–29 ; AE , CP All. 87 fol. 33–37 (lückenhaft); AN K 1336 nº 36
unfol.; IF CG 22 fol. 266–267
Text); Aitzema, Historia Pacis, 456–459 (lat. ÜS); Aitzema, Vreede-Handeling (1653),
108–111 (ndl. ÜS); Siri IX, 61–65 (it. ÜS; ohne die am Ende des Schriftsatzes zit. Ver-
tragsart . von 1644).
Bitte um Unterrichtung über den Stand der spanisch-niederländischen Verhandlungen
und um deren Aussetzung bis zum Erreichen des gleichen Standes in den spanisch-fran-
zösischen Verhandlungen. Ablehnung dieser Bitte Zuwiderhandlung gegen den franzö-
sisch-niederländischen Bündnisvertrag von 1644. Rekapitulation der Gespräche über ei-
nen Aufschub der Unterzeichnung der Provisional-Artikel und die Aushändigung einer
französischen Beschwerde über das – unter Verbündeten nach französischer Ansicht un-
erhörte – Verhalten der niederländischen Gesandten gegenüber den Franzosen. Förmli-
che Erklärung der französischen Mißbilligung der Unterzeichnung der Provisional-Ar-
tikel als Bruch der von Frankreich mit den Generalstaaten geschlossenen und von jenen
ratifizierten Verträge; Zuweisung der Schuld an den Folgen dieses Schrittes an die nie-
derländischen Gesandten. Verzögerung des allgemeinen Friedens bei Unterzeichnung
der Provisional-Artikel; dagegen für den Fall bündniskonformen Verhaltens der Nie-
derländer rasche allgemeine Einigung zu erwarten; Bereitschaft der Franzosen zur Aus-
händigung ihres Gesamtentwurfes für den Vertrag mit Spanien. Kopie der Artikel III
und IV des französisch-niederländischen Allianzvertrages von 1644.
Les plénipotentiaires de France aians veu que messieurs les plénipotentiaires des Pro-
vinces-Unies, depuis le retour de messieurs leurs collègues
conférences avec ceux d’Espagne, dont ceux de France n’ont eu aucune connoissance, et
dont depuis tant de temps il ne leur a esté parlé qu’une seule fois, quoyque lesdictes
conférences ayent esté souvent redoublées en un mesme jour; lesdictz plénipotentiaires
de France apprenans d’ailleurs que tous les pointz du traitté entre l’Espagne et Mes-
sieurs les Estatz sont adjustez à un ou deux près, sont obligez pour satisfaire à leur
devoir, et pour leur descharge envers le roy leur maistre, de prier lesdictz sieurs pléni-
potentiaires de Messieurs les Estatz, suivant les termes exprès du traitté de 1644, de leur
communicquer l’estat où est leur négotiation avec l’Espagne, et cependant de la tenir en
surséance sans passer plus avant, jusqu’à ce que celle de France soit aussi avancée et
puisse aller pari passu, comme il est porté par ledict traitté. Lesdictz sieurs plénipoten-
tiaires de Messieurs les Estatz sçachans mieux que personne que la négotiation de la
France, qui a esté depuis longtemps et est encor entre leurs mains, n’est presque pas
commancée, et que le point essentiel et le fondement d’icelle a tousjours esté qu’il ne
doit estre rien rendu de tout ce qui aura esté occupé en cette guerre sur le roy catholic-
que, si ce n’est qu’il voulût faire raison à la France de ce que ses prédécesseurs ont pris
sur elle aux guerres précédentes; nonobstant quoy messieurs les plénipotentiaires d’Es-
pagne ont fait entendre ces jours-cy à plussieurs [!] personnes de qualité qu’ilz ne peu-
vent consentir que Piombino et Porto Longone demeurent à la France, ny que Charle-
mont, Philippeville et Mariambourg soient restituez à l’évesché et à l’Estat de Liège, ny
aussi que le comté d’Artois soit laissé au Roy à l〈a〉 réserve de Saint-Omer, Aire et La
Bassée
de Monzon et de Querasque, la dot de l’infante Catherine, l’affaire du duc d’Atrie, une
trêv〈e〉 en Portugal, l’exclusion du duc Charles, et autres semblables qui sont en si
grand nombre, et de telle importance, qu’il se peult dire avec raison que le traitté de
France n’est pas seulement retardé et laissé en arrière, y aians plus de quinze jours que
les Espagnolz l’ont déclaré par escrit aux plénipotentiaires de Messieurs les Estatz
Wahrscheinlich gemeint: Brun an Pauw, Münster 1646 Dezember 11 (s. Anm. 4 zu nr.
131); darin erklärte Brun, die Spanier seien vorläufig nicht bereit, weiter über den Frieden
mit Frk. zu verhandeln, sondern zunächst allein über den mit den Gst., um dann über die
Fortführung der Verhandlungen mit Frk. zu entscheiden.
n’ont pas pourtant jugé à propos d’en donner advis à ceux de France, mais qu’il est à la
veille d’estre rompu; d’ailleurs les mesmes plénipotentiaires d’Espagne font sçavoir icy
partout qu’ilz ont donné un escrit il y a près de huict jours à ceux de Messieurs les
Estatz touchant la négotiation de la France
de France n’ont encor eu aucune communication, sans qu’ilz puissent sçavoir le sujet
pour lequel on diffère sy longuement de leur faire voir une pièce qui les regarde, et qui
est pour les seuls intérestz de la France; ilz suplient donc lesdictz sieurs plénipotentiai-
res de Messieurs les Estatz de leur donner esclaircissement par escrit sur ce que dessus,
tel qu’ilz doivent attendre de vrays et fidèlles alliez, et cependant ilz font instance qu’en
vertu des traittez qui obligent formellement à surseoir la négotiation quand l’un des
alliez en sera requis par l’autre, ils aient agréable d’en demeurer où ils en sont avec les
ennemis communs et ne passer pas outre.
Et comme lesdictz plénipotentiaires de France, après avoir attendu dix-huict mois l’ar-
rivée de ceux de Messieurs les Estatz en cett’assemblée , sans avoir seulement voulu
entendre aucune des propositions que Messieurs les Médiateurs ont voulu leur faire
plussieurs [!] fois de la part de l’Espagne, ont tousjours offert depuis ce temps-là de
surseoir leur négotiation autant de fois que lesdictz sieurs plénipotentiaires des Provin-
ces-Unies le désireroient, ilz prétendent que le refus d’une pareille surscéance seroit une
contravention au traitté.
Tout ce que dessus aiant esté cy-devant représenté de vive voix par les plénipotentiaires
de France à ceux de Messieurs les Estatz, sans avoir produit autre effect sinon qu’ilz se
hastèrent de conclurre avec les Espagnolz et vinrent confidemment en donner avis le
lendemain
vré . Mais comme sur les plaintes desdictz plénipotentiaires et sur les instances qu’ilz
réitérèrent à ce qu’au moins messieurs les ambassadeurs des Provinces-Unies en demeu-
rassent là, après avoir esté si viste au préjudice de l’alliance, ils offrirent de surseoir
huict ou dix jours, et qu’aiant esté insisté de l’autre part que la surséance ne pouvoit
estre limitée qu’au temps que la négotiation de la France seroit au mesme estat que celle
desdictes Provinces, selon qu’il est dit clairement par les articles 3 et 4 me du traitté de
1644 , ou qu’à toutte extrémité elle devoit durer jusques à ce que monsieur le comte de
Servien eust proposé l’affaire à Messieurs les Estatz, et en eust receu response, leurs-
dictz plénipotentiaires y consentirent tous d’une voix, sans aucun contredit; il leur fust
demandé s’ils jugeoient à propos que l’escrit leur fût mis entre les mains, ce qu’aians
tesmoigné n’estre pas nécessaire, attendu, disoien〈t〉-ils, qu’on estoit d’accord, les plé-
nipotentiaires de France y acquiescèrent et ledit sieur comte de Servien partit à la
mesme heure sur cette asseura〈nce〉 .
Cependant, puisqu’il ne s’en voit aucun effet et que, au contraire, lesdictz sieurs pléni-
potentiaires des Provinces-Unies ont déclaré nettement à ceux de France qu’au bout des
dix jours ils avoient intention de signer leurs articles avec les Espagnolz, mais que cela
se feroit en divers papiers (comme si cette formalité empeschoit que ce fust réellement
un traitté de paix) et qu’estans pressés d’observer l’alliance et leur propre parole, l’on
n’a jamais sceu les résoudre d’attendre l’ordre de leurs supérieurs qui ne peust plus
tarder que de quatre ou cinq jours; jusques-là mesmes que les plénipotentiaires de
France aians consenti qu’ilz remissent cette délibération à une autre fois, ainsi qu’ilz
paroissoient le vouloir faire, ils ont refusé avec une dureté inouïe entre des ministres
de princes si estroittement alliés, d’asseurer ceux de France que cependant ils ne signe-
roient point lesdictz articles.
Les ambassadeurs et plénipotentiaires du Roy déclarent qu’ilz s’opposent formellement
de la part de Sa Majesté à ladicte signature, qu’ils la prennent pour une infraction des
traittés faitz avec Messieurs les Estatz et ratifiés par eux, et qu’ils protestent allencontre
des autheurs d’un acte si contraire à la foy publicque, et à toute sorte de raison et de
bienscéance, que les mauvaises suites qu’il pouroit avoir leur doivent estre imputées. Ce
qu’ilz sont obligez de faire pour empescher de tout leur pouvoir ce commancement de
désunion, et à faute de ce, pour se descharger envers Sa Majesté et toute la France qui
ne pourroit jamais se persuader, si la présente opposition et protestation n’en faisoit
foy, que dans une affaire en laquelle il ne s’agist que de tenir à l’ennemy quelques pro-
messes secrettes ou d’accomplir des traittez solennelles faitz avec un ancien allié, les
Espagnolz aient eu plus de pouvoir sur les plénipotentiaires desdictz Sieurs Estatz
pour les engager dans un manquement, que ceux de France n’en ont eu pour obtenir
l’exécution des traittés.
Il est encore à considérer que ce procédé apporte un notable retardement à la paix gé-
nérale, sous prétexte de l’avancer, en ce qu’il flatte le désir que les Espagnolz ne peuvent
quitter d’en faire une séparée, et nourrit dangereusement la vanité d’une espérance sans
laquelle il y a longtemps qu’on seroit sorti d’affaires de tous costés, ce qui se vérifie
clairement par la conduite des Espagnolz: ilz pressent sans cesse lesdictz sieurs pléni-
potentiaires des Provinces-Unies de signer les articles dont ils sont convenus, qui est à
dire tout le traitté, ils se plaignent hautement du délay qu’ilz ont accordé aux pléni-
potentiair〈es〉 de France, et ainsi ils consument en plaintes et sollicitation〈s〉 bien el-
loignées des sentimens de paix les dix jours dont est question, sans en avoir employé
une heure aux différans d’entre les deux couronnes, quoyque depuis trois semaines ils
doivent response aux dernières résolutions que les plénipotentiaires de France leur ont
fait communicqu〈er〉, et à sept ou huict des principaux articles du traitté qui leur ont
esté dellivrés en mesme temps
traitter à part, lesdictz sieurs plénipotentiaires des Provinces-Unies se contenten〈t〉
d’avoir différé inutilement quelques jours (puisque ce temps n’a servi ny à sçavoir l’in-
tention de leurs supérieurs, ny à toucher seulement à la négotiation de France), ce sera
rompre ouvertement la liaison et dépendance qui doit estre réciproque entre les deux
traittez, et empescher pour certain que les Espagnolz ne fassent la paix partout là où, au
contraire, s’il leur plaist déclarer ausdictz Espagnolz, comme ils y sont obligés par le
mesme traitté de 1644, qu’ils ne signeront point leurs articles que ceux de France ne
soient aussi en estat d’estre signés, touttes choses se termineront sans remise avec la
satisfaction commune, veu mesme qu’en ce cas, bien que les plénipotentiaires d’Espa-
gne soient en demeure depuis si longtemps, ceux de France offrent de faire encore met-
tre entre leurs mains dans 24 heures un projet de tout le traitté, affin qu’on puisse en
convenir plus promptement.
Copie des articles 3 et 4 me du traitté fait entre la France et Messieurs les Estatz Géné-
raux des Provinces-Unies des Pays-Bas en l’année 1644.
3
L’on ne pourra conclure aucun traitté que conjointement et d’un commun consente-
ment, et la France ny aussi l’Estat des Provinces-Unies ne pourront avancer leur négo-
tiation avec les Espagnolz l’un plus que l’autre.
4
Et affin que les ennemis perdent l’espérance de séparer les intérestz de la France d’avec
ceux des Provinces-Unies en facilitant le traitté des uns et réculant celuy des autres,
lesdictz plénipotentiaires seront respectivement obligés, touttes les fois qu’ils en seront
requis, de déclarer aux ministres d’Espagne qu’il y a obligation mutuelle de ne conclure
que conjointement et d’un commun consentement et mesme de n’avancer pas plus un
traitté que l’autre.
b Ass.Nat. 277 fol. 28–29: Zweiter den niederländischen Gesandten anläßlich der beab-
sichtigten Unterzeichnung ihrer Provisional-Artikel mit Spanien von d’Avaux über-
reichter Schriftsatz (frz.), Münster 1647 Januar 8, Kopie; Eingang laut Dorsal, fol. 29’:
1647 Januar 19 = Druckvorlage
All. 80 fol. 182–183. – Weitere Kopien: AE , CP All. 87 fol. 23–23’; AE , CP All. 87
fol. 31–32, 33 (fälschlich auf 1647 Januar 7 datiert); AE , CP All. 87 fol. 38–39 ; AN K
1336 nº 36 unfol.; IF CG 22 fol. 268–268’. Druck: Aitzema, Vreede-Handeling,
195–196 (frz. Text); Aitzema, Historia Pacis, 459–460 (lat. ÜS); Aitzema, Vreede-
Handeling (1653), 111–112 (ndl. ÜS); Siri IX, 68–69 (it. ÜS).
Zustimmung der französischen Gesandten zur Unterzeichnung der spanisch-niederlän-
dischen Provisional-Artikel unter bestimmten formalen Bedingungen (Aufteilung in
mehrere Schriftsätze, uneinheitliche Datierung) und vorbehaltlich der vorherigen Über-
einkunft Frankreichs und Spaniens über den Artikel zur Überlassung der Eroberungen.
Für den Fall der Nichterfüllbarkeit dieser Forderung unabdingbare Aufnahme eines
suspensiven Bündnisvorbehaltes zugunsten Frankreichs in jeden Schriftsatz der Pro-
visional -Artikel. Mißachtung dieser Minimalforderung einem Bruch des französisch-
niederländischen Bündnisses nahekommend.
Les plénipotentiaires de France ont un si grand désir de conserver bonne intelligence et
agir tousjours de concert avec messieurs les plénipotentiaires de l’Estat des Provinces-
Unies, et veulent faire de leur costé tant de choses à cette fin et au-delà de tout ce qu’on
peut désirer d’eux, que nonobstant la grande inégalité qu’il y aura entre deux négotia-
tions qui devoient estre conduites de mesme pas, ilz consentent que lesditz sieurs pléni-
potentiaires des Provinces-Unies signent avec ceux d’Espagne en divers papiers, et de
diverses dattes
ble, pourveu qu’il en soit au moins signé un, ou seulement arresté en la forme et aux
termes qu’il doit demeurer entre les deux couronnes, qui est celuy des conquestes .
Et pour passer encore plus avant de leur part et jusques à un excès de facilités et de
condescendences à tous les sentimens desditz sieurs plénipotentiaires de Messieurs les
Estatz, si l’offre cy-dessus, qui est si raisonnable et faite par eux avec un esprit de paix
sy accommodant, ne peut avoir lieu, ilz supporteront qu’à toute extrémité les soixante
et dix-huit articles soient signés à condition qu’ils ne seront de nul effect, et ne porte-
ront aucune obligation, si le traitté de la France n’est aussy conclud, et que cette con-
dition sera insérée en termes exprès dans tous les papiers contenans les articles qui
seront signés p〈ar〉 lesditz sieurs plénipotentiaires de Messieurs les Estatz.
Après cet expédient, au lieu duquel les plénipotentiaires de France n’en accepteront au-
cun autre, si ceux de Messieur〈s〉 les Estatz y trouvent encore de la difficulté, ou qu’ilz
se laissent persuader par les Espagnolz qu’il suffira de mettre ladite clause et condition
dans un papier séparé desditz articles de paix, et in loco peregrino, où elle ne pourroit
estre que très inutile et illusoire, et sera une dernière preuve de la mauvaise correspon-
dance desditz sieurs plénipotentiaires des Provinces-Unies avec ceux du Roy, et du des-
sein que les Espagnols descouvrent bien clairement de jetter de la division parmi les al-
liez, dans lequel ilz ne persisteront pas sans le secours et l’adhérance qu’ilz trouveront
parmi lesditz sieurs plénipotentiaires des Provinces-Unies. En cas qu’après avoir refusé
aux plénipotentiaires du Roy tout ce qu’ils ont si justement demandé en exécution de
l’alliance, ils refusent encore de déclarer dans le mesme acte par lequel ils transigent de
tous leurs intérestz avec l’ennemy commun, auparavant qu’il y ait un seul article de ter-
min〈é〉 avec la France, que les choses dont ils sont convenus n’aur〈ont〉 aucun effect
que lorsque les différens d’entre les deux couronn〈es〉 seront aussi composez.
Le refus d’une telle déclaration qui ne peut apporte〈r〉 aucun préjudice imaginable à
l’Estat des Provinces-Unies, seroit si proche d’une réelle et manifeste défection que
lesditz sieurs plénipotentiaires de Messieurs les Estatz sont priés d’y vouloir bien pen-
ser.
2 Ass.Nat. 277 fol. 36–39, 40–42’: Demandes de la France pour la paix, mit den dazuge-
hörigen Responses de l’Espagne sur les demandes de la France, Kopie (frz., s.l. s.d.); Ein-
gang laut Dorsal, fol. 39’: 1647 Januar 19. – Anlagekopie zum Duplikat [für Mazarin]:
AE , CP All. 80 fol. 228–230’, 231–233’ .
3 Ass.Nat. 277 fol. 34: Bündnisvorbehalt der niederländischen Gesandten gemäß dem fran-
zösisch-niederländischen Allianzvertrag vom 1. März 1644 mit suspensiver Wirkung für
ihre Provisional-Artikel mit Spanien bis zu einem gemeinsamen spanisch-niederländisch-
französischen Vertragsschluß
fol. 34’: 1647 Januar 19. – Anlagekopie zum Duplikat [für Mazarin] (frz.): AE , CP All.
80 fol. 187 .