Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
41. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Münster 1646 Dezember 31
Münster 1646 Dezember 31
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 80 fol. 152–159 = Druckvorlage. Ausfertigung
Ass.Nat. 276 fol. 447–449. Duplikat [für Servien]: AE , CP All. 78 fol. 658–665’. Kopien:
AE , CP All. 68 fol. 162–165’; AE , CP All. 78 fol. 666–670. Druck: MN IV, 40–49; NS III,
391–393.
Konferenzen mit den niederländischen Gesandten – Erste Konferenz: Beschwerde der Fran-
zosen wegen der mangelnden Information über die Verhandlungen mit Spanien; Bestehen
auf Verhandlungen pari passu; Meinungsverschiedenheit über den Stand der niederlän-
dischen und der französischen Verhandlungen mit Spanien. Zweite Konferenz: Mitteilung
der niederländischen Gesandten über die Fortschritte bei ihren Verhandlungen; desgleichen
über ihre jüngsten Instruktionen aus den Niederlanden; erneute Vorhaltungen der Franzo-
sen wegen ihres Verstoßes gegen den Grundsatz, pari passu zu verhandeln; Zitierung einer
Aussage Peñarandas über die angebliche Bereitschaft der Niederländer zum Vertrags-
abschluß ohne Frankreich; daraufhin Rückzug der niederländischen Gesandten. Dritte Kon-
ferenz: ihr Zugeständnis, die Unterzeichnung der spanisch-niederländischen Provisional-Ar-
tikel um 8–10 Tage aufzuschieben; französisches Einverständnis mit einer Frist bei Warten
der Niederländer auf das Ergebnis der Gespräche Serviens in den Generalstaaten; ihre un-
klare Reaktion hierauf bei offenbar grundsätzlichem Zugeständnis; Verzicht auf Übergabe
von Beilage 1; positive Aufnahme des französischen Ersuchens um nachdrückliche Beför-
derung der französisch-spanischen Verhandlungen durch die niederländischen Gesandten;
weiterhin Bestehen auf der Abtretung der Eroberungen. Verhandlungstaktische Erhöhung
der französischen Forderungen an Spanien, namentlich um die Rückgabe Charlemonts, Phil-
ippevilles und Mariembourgs an Lüttich; angeblich fehlende Vollmacht der Spanier zur Zes-
sion der toskanischen Plätze. Zu befürchtendes geheimes spanisch-niederländisches Einver-
nehmen gegen Frankreich und Portugal; durch die spanischen Konzessionen zu West- und
Ostindien betriebener Ruin Portugals. Rückkehr Saint-Romains: seine Relation in Beilage
2; weiteres Vorgehen in der Pommernfrage. Auf nr. 32.
Les ambassadeurs de Messieurs les Estatz aians esté longtemps sans nous
rien dire de |:la part des Espagnolz, quoyqu’ilz fussent en de continuelles
conférences avec eux, et ayans sceu qu’ilz estoient sur le poinct de conve-
nir ensemble de toutes choses:|, nous résolûmes de les aller trouver |:et de
nous plaindre du peu de communication qu’ilz nous donnoient:|. Il leur
fut représenté que les Espagnolz n’aians pas respondu à la proposition par
nous faitte touchant la rétention des conquestes , et y aians encor tant de
pointz principaux à vuider entre nous, on |:les prioit conformément aux
alliances de ne passer pas outre jusqu’à ce que nos affaires fussent au
mesme estat que les leurs:|, et que l’un et l’autre traitté pust aller d’un
pas esgal, qui sont les propres termes de celuy qui a esté fait en 1644
Frz.-ndl. Allianzvertrag von Den Haag vom 1. März 1644 (Druck, frz.: DuMont VI.1,
294ff.); nach Art. III, der im Memorandum nicht wörtlich zit. wird, durfte ein Vertrag nur
gemeinsam und mit beiderseitigem Einverständnis geschlossen werden, und es wurde fest-
gehalten , daß Frk. und die Vereinigten Ndl. ne pourront avancer leur Negociation avec les
Espagnols l’un plus que l’autre; dies sollten die Parteien nach Art. IV auch den Spaniern
erklären, wobei die Formulierung hier lautet, Frk. und die Vereinigten Ndl. seien ver-
pflichtet de n’avancer pas plus un Traité que l’autre ( ebd., 295).
Ces messieurs, |:au lieu de déférer à une demande si raisonnable:|, respon-
dirent qu’il n’y avoit pas lieu de surseoir leur négotiation puisque celle de
la France estoit plus avancée et plus proche de la conclusion. Il nous fut
aisé de leur faire voir le contraire par la déduction de tout ce qui s’est
passé jusques icy, mais jamais pourtant nous ne pusmes leur faire avouer,
et sembloit à les ouïr dire qu’il n’y avoit aucun article des leurs qui ne fust
en contestation, et qu’ilz ne pouvoient achever de trois mois, tant ilz fai-
soient les choses esloignées.
Nous sortismes de cette conférence |:peu satisfaictz, et ne leur celant pas
nostre mescontentement:|. Ilz nous vinrent trouver le lendemain matin
pour nous faire sçavoir que les ministres d’Espagne qu’ils avoient veu im-
médiatement après nous avoient consenti que tout ce qui avoit esté cy-
devant arresté pour la trêve, eust lieu pour la paix, et que l’on mettroit
seulement dans les articles le mot de «paix» aux endroitz où il y avoit
«trêve», le reste demeurant comme il avoit esté projetté
des trois pointz dont on n’estoit pas convenu par laditte trêve, ilz nous
dirent que les Espagnolz leur avoient accordé celuy des Indes en la sorte
qu’ilz l’avoient demandé; que pour certaines places qui sont outre-Meuse,
que Messieurs les Estatz avoient prétendues, ilz remettroient aux com-
missaires qui seroient nommez de part et d’autre pour régler les confins
d’en décider; et pour la mair[i]e de Bois-le-Duc, qui regarde le gouver-
nement spirituel de ce lieu, qu’ilz les avoient prié d’escrire à Messieurs
les Estatz pour y prendre quelque tempérament raisonnable, cette affaire
n’estant pas capable d’empescher que la paix ne se fist.
Nous leur demandasmes si toutes ces choses estoient mises par escrit, et si
elles estoient rédigées en articles et signées. |:C’estoit pour sçavoir mieux
comme le tout s’estoit passé avant que de leur dire nos sentimens:|.
La response fut qu’il n’y avoit rien de rédigé en article ny signé, mais
seulement qu’on avoit mis par escrit ce dont on estoit demeuré d’accord,
et [ils] nous monstrèrent sur cella un papier que celuy d’entre eux qui
porte la parole tenoit à la main.
Nous leur fismes alors |:une nouvelle instance qu’ilz n’eussent point à
passer outre, c’est-à-dire ny à rédiger ces poinctz en articles, ny à les si-
gner que nostre négotiation ne fust au mesme estat:|.
Ilz se retirèrent et, après avoir consulté ensemble, nous dirent qu’ilz
avoient tousjours traitté par escrit, suivant qu’il leur avoit esté enjoint
par leurs premières instructions; que par le retour de leurs collègues
avoient encores eu charge expresse de mettre au net et par articles les
choses dont ilz conviendroient avec les Espagnolz, et de les signer de
part et d’autre, à condition néantmoins de |:déclarer aux plénipotentiaires
d’Espagne que cela n’auroit point la force d’un
affaires de la France fussent arrestées:|.
On leur répliqua que l’ordre de leurs supérieurs se doit entendre dans la
présupposition que le traitté de la France s’avançast esgalement avec le
leur. Mais que s’ilz |:avoient ordre de passer outre quand ilz seroient re-
quis de surseoir, ce seroit une contravention manifeste à l’alliance dont le
Roy feroit faire plainte à Messieurs les Estatz, et s’ilz ne l’avoient pas, ilz
estoient obligez de déférer à nostre instance:|. Nous leur fîmes sentir
aussy le mauvais procédé qu’ilz avoient tenu avec nous le jour précédent,
en ce qu’ilz soustenoient que leur traitté n’estoit pas plus avancé que le
nostre, pour avoir prétexte de nous refuser la surséance qu’on leur de-
mandoit; à quoy tant s’en faut |:qu’ilz eussent acquiescé comme ilz y
estoient obligez:|, qu’il sembloit au contraire qu’ilz |:s’estoient hastés da-
vantage et pressé:| la résolution de leurs affaires.
Ilz eurent |:quelque honte de se voir ainsi convaincus:|, et nous vinsmes
ensuite à leur dire que c’estoit bien assez d’avoir si maltraitté leurs amis et
d’estre convenus de toutes choses avec noz parties lorsque l’on nous dis-
pute encores le premier article et le plus essentiel de nostre traitté tou-
chant les conquestes, outre plusieurs autres pointz d’importance qui sont
aussy indécis; qu’au moins ilz se devoient contenter d’en estre venus si
avant sans y vouloir encores adjouster la signature des articles rédigez en
forme de traitté; et que s’ilz |:ne nous donnoient autre response:|, comme
monsieur Servien alloit partir pour La Haie, nous despêcherions |:en
mesme temps un courrier à la cour pour y donner advis que toutes nos
diligences et nos oppositions avoient esté inutiles:|.
A tout cella, ilz tesmoignèrent beaucoup |:de froideur:|, ce qui nous obli-
gea d’adjouster que Peneranda avoit dit à des principaux ministres de
cette assemblée que tout |:nouvellement et depuis trois jours, quelques-
uns des ambassadeurs des Provinces-Unyes luy avoient promis qu’ilz fe-
roient la paix sans nous:|.
Sur quoy un d’entre eux repartit que ceux qui avoient parlé de la sorte en
respondroient de
qu’après s’estre séparez et avoir parlé ensemble plus de demie-heure pen-
dant que nous estions dans un autre cabinet, le sieur de Meinderzwic nous
y vint prier de trouver bon qu’ilz allassent en leur logis pour consulter
avec un de leurs collègues absent [Mathenesse?] à cause de son indisposi-
tion, et qu’ilz reviendroient incontinent.
En effet, ilz retournèrent au bout d’une heure et demie, et nous dirent
qu’encores que leur manière de traitter eust tousjours esté de réduire les
choses par escrit et de signer, néantmoins pour nous donner satisfaction,
ilz esto[i]ent contens de |:différer la signature de huict ou dix jours:|, pen-
dant lesquelz ilz feroient sçavoir à leurs supérieurs les instances que nous
leur avions faittes, et ensuitte exécutteroient les ordres qu’on leur enver-
roit sur ce sujet, comme si Messieurs les Estatz devoient estre les seuls
juges de tout ce qui doit estre fait en exécution de l’alliance.
Nostre response fut que nous ne pouvions pas |:recevoir un simple délay
comme ilz nous l’offroient:|, puisqu’ils estoient obligez par les traittez
Sehr wahrscheinlich sind die frz.-ndl. Bündnisverträge von 1635 (Druck, frz.: DuMont
VI.1, 80–85) und 1644 (Druck, frz.: ebd., 294ff.) gemeint ( APW II B 1, XXXII-LVI);
vgl. des weiteren den auf sieben Jahre befristeten frz.-ndl. Subsidienvertrag von Den
Haag vom 15. April 1634 (Druck: DuMont VI.1, 68–72). Zum Vertrag von 1644 s. Anm.
3; der Grundsatz eines gemeinsamen Vertragsschlusses war schon in Art. IX des frz.-ndl.
Allianzvertrages vom 8. Februar 1635 ( ebd., 83) festgehalten worden; Art. IX des Vertrags
von 1635 wurde in Art. VI desjenigen von 1644 bestätigt ( ebd., 295).
surseoir jusques à ce que noz affaires fussent au mesme estat que les leurs.
Que néantmoins pour leur monstrer nostre facilité, nous nous contente-
rions pourveu que monsieur Servien eust le temps d’aller à La Haie, d’y
conférer avec les Provinces, et qu’ilz ne fissent rien qu’ensuitte des ordres
qu’ilz recevroient après que mondit sieur Servien en auroit traitté avec
Messieurs les Estatz et qu’ilz leur auroient fait entendre leur résolution.
Ilz tesmoignèrent y consentir, mais ilz ne respondirent pas tous bien net-
tement, disans que ce terme estoit suffisant pour avoir des nouvelles de
monsieur Servien après son arrivée à La Haie et avoir conféré avec Mes-
sieurs les Estatz. Sur quoy leur aians encores répété la mesme chose et
demandé s’ilz ne le promettoient pas, beaucoup d’entre eux disans que
ouy et les autres n’y contredisans pas, on se leva.
Et nous leur dismes que nous avions mis nostre instance par escrit en
intention de la leur bailler. Ilz tesmoignèrent qu’estans tombez d’accord,
ilz seroient bien aises qu’il n’en fust plus parlé. A quoy nous consentîmes
tant plus aisément que l’un de nous alloit sur les lieux, qui sçaura bien
agir plus à propos et plus efficacement qu’on ne peut jamais faire par des
escritures quelques concertées qu’elles puissent estre, joint qu’il en porte
une copie par delà pour s’en servir, |:ainsi que nous ferons icy s’il est né-
cessaire après que le terme qu’ilz ont accordé sera expiré:|. Pour rendre un
compte plus exact à la Reine de ce qui s’est passé, et du sujet de noz
plaintes qui n’est pas entièrement exprimée cy-dessus, la copie dudit escrit
sera mise avec ce mémoire.
En cette dernière conférence, nous fîmes fort bien comprendre à ces mes-
sieurs que nous n’avons aucun dessein d’apporter du retardement ny à la
paix ny à leur traitté, mais seulement d’avancer aussy le nostre, dont l’évé-
nement est encores très incertain comme ilz sçavoient, et que s’ilz veullent
à bon escient presser les Espagnolz de satisfaire à noz demandes, toutes
choses seront conclues et arrestées de part et d’autre en moins de trois
jours.
Cella fut bien receu de la plus grande part d’entre eux. Ilz tesmoignèrent
qu’ils alloient travailler de bonne sorte à terminer noz affaires avec Espa-
gne. Monsieur Pau dit en sortant que l’on connestroit mieux leurs soins et
leur affection par les effetz que par les paroles, en |:quoy nous serons fort
aises qu’ilz nous trompent, mais tousjours les avons-nous laissé bien per-
suadez:| qu’il ne faut pas espérer que nous nous relaschions d’aucune par-
tie de ce qui a esté occupé sur le roy d’Espagne par une si juste guerre
pendant qu’il ne veut rien rendre de tant d’usurpations qu’il a faittes sur
la France.
Et affin que dans la |:mauvaise disposition de ces gens-cy, qui paroist tout
clairement, ilz ne veuillent séparer les affaires d’Italie d’avec les autres
intérestz du Roy, et ne puissent prétendre que l’engagement des Provin-
ces-Unyes ne va pas jusques-là:|, nous leur avons |:préparé un obstacle qui
est capable de les arrester tout court par leur propre adveu:|, puisqu’il se
rencontre dans |:l’estendue des Pays-Bas:|. Nous avons demandé aux Es-
pagnolz la restitution de Charlemont , Philippeville et Marienbourg
faveur de l’évesché et Estat de Liège, sur qui l’on détient injustement ces
trois places
Die Städte Charlemont, Mariembourg und Philippeville (s. Anm. 8 und 9 sowie Anm. 6 zu
nr. 16) waren als brabantische Exklaven auf dem Territorium des Hst.s Lüttich errichtet
worden. Nach Zedler hatte Kg. Philipp II. von Spanien Lüttich für Philippeville eine
Entschädigung versprochen, die aber trotz wiederholter Klagen nicht gezahlt worden sei;
Lumbres (s. Anm. 25 zu nr. 65) hingegen schreibt das Versprechen Ks. Karl V. zu und
nennt als Grund statt der Erbauung Philippevilles diejenige Mariembourgs ( Zedler
XXVII, 1938; Lhomel I, 17f.; Daris, XVII e siècle, 11; Altmann, 160). Die von Stadt
und Diözese Lüttich vertretene Forderung nach einer Kompensation oder Restitution
war auf dem WFK im Herbst 1646, nach dem Sieg der profrz. Partei der Grignoux über
die prospan. der Chiroux Ende Juli, virulent geworden, jedoch hatte man ihretwegen zu-
nächst, im Herbst 1646, nicht selbst den Kongreß beschickt: Nach der Relation Lumbres’
hatten der Kanzler und Jaymaert, einer der neuen Bürgermeister, ihn gebeten, die frz.
Ges. auf dem WFK um Unterstützung ihres Strebens nach einer Rückgabe der drei Städte
zu ersuchen ( Lhomel I, XXI und 17f.; zu Jaymaert ebd., 6 Anm. 1); daraufhin hatte
Brienne den Ges. am 23. November 1646 die auch von Fbf. Ferdinand von Lüttich (s.
Anm. 11 zu nr. 99) unterstützte Forderung mit einer positiven Stellungnahme übermittelt
und berichtet, Ferdinand versuche, die Stände zu einer Deputation nach Münster zu be-
wegen (vgl. APW II B 4 nr. 266). – Stadt und Stände von Lüttich (zur ständischen Ver-
fassung Lüttichs sowie zum Verhältnis zwischen geistlicher und weltlicher Herrschaft vgl.
Lhomel I, 5 Anm. 1; Daris, XVIII e siècle, 1–51; ders., XVIIe siècle, XIV; Demoulin,
X-XVI) hatten nach Lumbres’ Bericht im Mai 1646 den WFK beschickt ( Lhomel I, 5);
tatsächlich waren, vor der politischen Umwälzung des Sommers, am 25. Februar 1646
zwei Ges. auf dem WFK erschienen, diese hatten ihn jedoch, nach mehreren ergebnislosen
Konferenzen mit den frz. Ges. über deren Forderung nach Rückkehr der verurteilten
profrz. Lütticher Exulanten, zwischen dem 3. und 26. März 1646 wieder verlassen ( Daris,
XVII e siècle, 233, 236–239; APW III C 1.1, 297 z. 20; APW III C 3.1, 419 z. 23ff.). Ges.
Lüttichs waren gewesen: der Archidiakon Ferdinand baron de Bocholtz (gest. 1669), sei-
gneur de Bocholtz, Orey, Grand-Rechain, Wagnée et Lambermont, der seit 1633 Kanoni-
ker von Saint-Lambert in Lüttich, ebenso Kanoniker zu Münster und Hildesheim, seit
1634 Archidiakon des Brabant und seit 1646 Propst zu Saint-Pierre war ( APW III D 1,
354f.; Lhomel I, 5 Anm. 5; Theux III, 267f.), sowie der grand greffier Ferdinand de
Beeckman (gest. 1690) ( APW III D 1, 354f.; Lhomel I, 5 Anm. 6). Nach nr. 48 (s. ebd.,
bei Anm. 10) ist zu vermuten, daß Anfang 1647 erneut ein Ges. Lüttichs auf dem WFK
war. Am 28. Februar 1647 wurde nach Lumbres wiederum Bocholtz mit einer Reise zum
WFK beauftragt ( AE , CP Liège 1 fol. 489); dieser Mission hatte am 19. Januar der Etat
Noble zugestimmt ( Archives de l ’ Etat à Liège, Etat Noble, reg. 359 fol. 52), es ist
jedoch aufgrund des Widerstandes des dritten Standes unklar, ob Bocholtz sie tatsächlich
antrat. Eine Relation konnte bislang nicht ermittelt werden (wir danken für die freundli-
chen Mitteilungen vom 7. Januar und 31. Mai 1999 Herrn Bruno Demoulin, Bibliothécai-
re-Directeur principal, Bibliothèque Chiroux-Croisiers, Lüttich, der uns auch auf die in
dieser Anm. zit. Archivalien hinwies); zum rechtlichen Status des Hst.s Lüttich und seinen
Beziehungen zu Frk. bis 1648 vgl. auch Demoulin, XVII-XXIV; Harsin.
que nous avons donnée aux plénipotentiaires d’Espagne
Beilage 4 zu nr. 28; die frz. Ges. forderten darin que Charlemont, Philippeville et Ma-
riembourg seront en mesme temps rendus à l’évesché et Estat de Liège sauf à y apporter
les mesmes seuretés pour les intérestz du roy catholique que l’on désire en l’affaire de
Casal pour l’intérest du roy très-chrestien ( Ass.Nat. 276 fol. 392).
avons |:pris occasion d’y couler cet article non pour y persister jusques
au bout, n’y ayant pas d’apparence de tenir ferme sur une nouvelle de-
mande et dont les partyes mesmes qui sont les Liégeois ne font point de
poursuite, mais pour nous en servir à l’effect que dessus:|. C’est encores
pour la mesme raison que dans l’escrit qu’on leur devoit donner
avions |:marqué particulièrement outre Porto Longone et Piombino,
beaucoup d’autres poinctz sur lesquelz nous sommes en contestation
avec les Espagnolz:|.
Nous venons d’apprendre que les plénipotentiaires d’Espagne se laissent
entendre partout qu’ils |:n’ont pas pouvoir de céder les places de Toscane,
qu’ilz en ont escrit à Castel-Rodrigue, et luy au roy leur maistre, en sorte
qu’ilz n’en peuvent avoir nouvelle, disent-ilz, de douze ou quinze jours;
ce qui estant à peu près le terme que nous avons obtenu des Holandois,
on peut juger combien cela nous donne de peine et de soupçon, y ayant
apparence, si ce raport se trouve véritable, que c’est un concert et une
collusion entre nos alliez et nos ennemys:|.
Une autre chose |:qui nous donne à penser est le grand relaschement des
Espagnolz:| sur le fait des Indes, qui est sans doute l’un des plus considé-
rables articles de tout le traitté, auquel les Holandois trouvent un avantage
qu’ilz n’avoient pas espéré et qui ne leur seroit |:pas accordé sans quelque
motif extraordinaire:|. Le roy d’Espagne consent de ne pouvoir estendre
ses limites dans les Indes Orientales, et de les borner à ce qu’il y occuppe
présentement; que les conquestes qui pourront y estre faittes par les Pro-
vinces-Unies leur demeurent, soit sur les naturels du païs ou sur les Por-
tugais, quelque événement que puisse avoir la guerre dudit roy d’Espagne
contre celuy de Portugal. Ce qui paroist visiblement |:un complot faict
entre eux pour despouiller ce dernier affin que pendant que les Castillans
le chasseront de la terre ferme, il perde aussi ce qu’il tient dans les Indes
par le moyen des Holandois, qui comme marchandz sur qui l’intérest
peut tout:|, ne pouvoient estre plus flattez par l’Espagne qu’en leur lais-
sant la faculté et l’espérance de faire un si grand proffit. Et comme les
ministres espagnolz ont tesmoigné en cella beaucoup de bassesse et de
soumission, il y a lieu |:d’appréhender que le prix de cet abandonnement
ne soit pas seulement la ruine du Portugal, mais qu’il n’y ayt de plus une
promesse secrette de s’accommoder sans la France:|, estant certain que
trois jours auparavant, Peneranda avoit déclaré qu’il hazarderoit plustost
toutes choses que de céder ce point.
Quant au traitté de l’Empire, il est tousjours en mesme estat, sinon que le
baron de Plettenberg est de retour, et le sieur de Saint-Romain aussy,
d’hier seulement. On sera informé par sa relation cy-jointe de ce qui s’est
passé en son voiage. Si la résolution de l’électeur de Brandebourg peut
aucunement |:contenter les Suédois, nous chercherons les moyens de met-
tre une fin à cette affaire:| en leur procurant quelque autre satisfaction,
comme de l’argent dont
seconde partie de l’alternative qu’ils ont proposé, qui est de retenir toute
la Poméranie sans le consentement dudit électeur, pourveu qu’ils |:ne s’en
rétractent pas, comme il en est quelque bruict:|, et qu’ils ont tourné toutes
leurs pensées vers les éveschez dont il a esté escrit cy-devant .
Nous receûmes hier seulement bien tard la despêche de la cour du 21 e, à
laquelle nous nous conformerons entièrement.
1 Ass.Nat. 276 fol. 446–446’: Französischer Schriftsatz für die niederländischen Gesandten
zu ihren Verhandlungen mit Spanien, nicht ausgehändigt (frz.), [Münster 1646 Dezember
28]
[für Mazarin]: AE , CP All. 80 fol. 148–148’. – Weitere Kopie
191–192’ .
2 Relation Saint-Romains über seine Reise nach Den Haag zum Kurfürsten von Branden-
burg , Münster 1646 Dezember 31, Ausfertigung: AE , CP All. 80 fol. 140–143 = Druck-
vorlage . – Weitere Ausfertigung: AE , CP Prusse 1 fol. 381–384 (datiert auf 1647 Januar
1). Kopien: AE , CP Prusse 1 fol. 385–390’ (datiert auf 1646 Dezember 31); AE , CP
Prusse 1 fol. 400–403 (datiert auf 1647 Januar 1; mit Dorsal von der Hand Alards, fol.
403’ – daher vermutlich Servien überschickt). Druck: UA II, 11–13 (gekürzte Fassung,
jedoch teilweise wörtlicher Abdruck; datiert auf 1647 Januar 1).
Definition des Auftrages Saint-Romains; seine Instruktion in Beilage A. Argumentation
gegenüber dem Kurfürsten von Brandenburg, um diesen zum Nachgeben in der Pom-
mernfrage zu bewegen. Geringer Erfolg der Versuche Saint-Romains, den Kurfürsten um-
zustimmen : dessen Beharren auf Gartz, Stettin und Wollin trotz mangelnder Unterstüt-
zung durch die Generalstaaten; französischer Beistand für Schweden Hauptsorge des Kur-
fürsten . Sein Vorschlag, sich bei schwedischem Entgegenkommen in der Pommernfrage
auf die Seite Frankreichs und Schwedens zu stellen. Wahrscheinlich neue Proposition Kur-
brandenburgs . Offensichtlich schätzt der Kurfürst, seine Zustimmung sei für den Friedens-
schluß unverzichtbar. Seine abweisende Haltung gegenüber Plettenberg; dessen Beschul-
digungen gegen Frankreich; deren erfolgreiche Zurückweisung durch Saint-Romain. Fran-
zösische Proposition an den Kurfürsten in Beilage B. Besuche beim Prinzen und bei der
Prinzessin von Oranien: Kritik am mangelnden Einsatz der Franzosen für Kurbranden-
burg und ihrer fehlenden Bereitschaft, Frieden zu schließen; weitere Beschwerden über
Frankreich.
J’avois ordre de disposer monsieur l’électeur de Brandenbourg de s’accommoder aux der-
nières prétentions des Suédois sur la Poméranie, dont la cour a esté informée , et de
recevoir pour desdommagement l’espérance certaine de l’archevesché de Magdebourg
avec droit de succession lorsqu’il viendra à vacquer, aux conditions de laisser au duc de
Saxe les 4 bailliages qui lui ont esté donnez à perpétuité par la paix de Praghe
Der PF vom 30. Mai 1635, der zwischen Ks. Ferdinand II. und Kf. Johann Georg I. von
Sachsen geschlossen worden und dem die überwiegende Mehrheit der Reichsstände bei-
getreten war (Druck des Hauptvertrages: BA NF II.10/4 nr. 564 A). – Die vier Ämter,
die dem Kf.en von Sachsen und seinen männlichen Erben überlassen wurden, waren Burg,
Dahme, Jüterbog und Querfurt; vgl. auch die Pirnaer Noteln vom 24. November 1634
(Druck des Hauptvertrages: ebd. nr. 561 B, hier Absatz [33], 1557).
aux Suédois, s’il est besoin, 1200 mille rixdales qu’ils demandent, et 5 ou 600 mille à Ma-
dame la Landtgrave, et autres couchées dans l’escrit ci-joint qui me fut donné pour mon
instruction.
Je n’ai rien obmis pour faire réussir cette affaire et porter les choses au point que la Suède
désire, suivant l’ordre que j’en avois. J’ai fait considérer à monsieur l’électeur et à ses
ministres la nécessité du temps, et le hazard où il se mettroit de perdre pour jamais toute
la Poméranie sans en recevoir aucune satisfaction, s’il permettoit qu’elle vînt à estre don-
née aux Suédois par le traitté de paix (comme les choses y sont fort disposées) avec la
garantie de l’Empereur, des estats de l’Empire et de tous les autres contractans. Je remon-
strai que les Impériaux poussoient et pressoient l’affaire, estans bien aises d’en sortir par là
et de se rachetter à ses despens.
Je représentai encore de quelle importance estoit l’amitié de la Suède pour la maison de
Brandenbourg, je dis qu’ils la devoient regarder comme son principal appui et sa princi-
pale seureté, et remonstrai que si monsieur l’électeur s’opiniastroit et persévéroit dans ses
premiers sentimens, il couroit fortune de perdre toute la Poméranie et d’estre mal avec les
Impériaux qui la donneroient contre son gré, et avec les Suédois qui la recevroient sans
son consentement, et sans lui procurer aucun desdommagement.
Je mis aussi en considération que monsieur l’électeur n’avoit jamais joui de la Poméranie,
et que ce n’estoit point une pièce de la succession de ses pères; que les Suédois prétendent
qu’elle leur appartient justement par le droit des armes, l’aians prise sur l’Empereur leur
ennemi, et estiment en user modérément et traitter monsieur l’électeur fort civilement et
en parent , de lui en rendre une partie et lui procurer un desdommagement raisonnable
pour l’autre qu’ils estoient obligez de retenir pour la seureté de leur Estat.
Il seroit long et ennuieux de rendre compte par le menu de tous les entretiens que j’ai eus
sur ce sujet avec monsieur l’électeur et ses ministres; il suffit [de dire] que je n’ai rien
oublié de ce qui pouvoit faire impression sur l’esprit de ce prince, sans le fascher ni lui
desplaire; mais avec tout cela, j’y ai peu gagné.
Monsieur l’électeur veut bien s’accommoder avec les Suédois. Il souhaitte leur amitié et
demeure d’accord qu’elle lui est fort utile et presque nécessaire, mais il ne peut ouïr parler
de leur bailler Gartz, Stettin et Wollin, et les rendre par ce moien entièrement maistres de
la rivière d’Oder; et il proteste qu’il n’y consentira jamais, disant qu’il aime beaucoup
mieux abandonner tout, et commettre l’affaire à Dieu, que de consentir à une composition
si désavantageuse, et qui le rendroit esclave de la couronne de Suède.
Il se plaint et s’estonne de la rigueur que lui tiennent les Suédois. Il dit que Wolgast les
rend maistres de la principale emboucheure de l’Oder, et qu’ils auront plusieurs autres
bons ports sur la mer Baltique en la Poméranie Antérieure et en Mekelbourg, et que lui
n’en aura aucun considérable en la Poméranie Ultérieure qu’on lui veut rendre; que d’ail-
leurs tous les Estats de la Marche ne peuvent avoir communication à la mer que par
l’Oder, et que si la petite emboucheure de Wollin et la ville de Stettin qui sont de la
Poméranie Ultérieure, demeuroient encore aux Suédois, il seroit entièrement, lui et tous
ses Estats, à leur discrétion; qu’on pouvoit faire présentement par force et par violence ce
qu’on voudroit, mais que de son consentement, on ne le mettra point aux fers; qu’il ne
fera jamais cette lascheté, et parle avec beaucoup de fermeté et grand ressentiment de
l’iniquité de sa condition présente.
Ce n’est pas pourtant qu’on l’eschauffe au lieu où il est, ni qu’on lui hausse le courage; au
contraire, comme je lui disois que personne aux assemblées ne parloit en sa faveur que les
ambassadeurs de France, et que je lui demandois, pour le faire parler, si Messieurs les
Estats ne feroient rien pour lui, il me repartit avec esmotion et colère: «La Suède a trop
de pensionnaires ici», et il me parut peu satisfait de Messieurs les Estats. Ses ministres
m’ont aussi fait connoistre, en plusieurs rencontres, qu’ils n’avoient pas trouvé à La
Haie tout ce qu’ils avoient espéré; et l’un d’eux me demanda ce qu’on disoit à Munster
de ce voiage et de cette résolution de monsieur l’électeur, et si l’on l’en louoit; et Mon-
sieur le Rhingrave
remonstré à madame la princesse d’Oranges qu’il estoit à craindre que monsieur l’électeur
ne se tirast pas bien de cette meschante affaire de la Poméranie, qu’il estoit jeune et n’avoit
pas grand conseil, et qu’elle s’en devroit mesler, elle lui respondit: «Monsieur l’électeur ne
fait que d’entrer dans nostre alliance, on ne le connoît pas encore, et puis il est fascheux de
s’exposer à donner conseil en une affaire si difficile, et dont le sujet est incertain et de si
grande conséquence».
Nonobstant cela, monsieur l’électeur paroît fort résolu. Il tesmoigne que son plus grand
soin est de voir que la France est meslée en cet affaire, et a dit au mesme Rhingrave que
s’il n’avoit affaire qu’à la Suède, il s’en tireroit bien, et il m’a demandé par deux fois s’il
estoit vrai ce que l’on disoit, que la France vouloit maintenir les Suédois dans la posses-
sion de la Poméranie, et si au cas qu’il les attaquast, nous les deffendrions.
Je respondis que je ne savois pas l’avenir, et que l’obligation de la France envers les Sué-
dois n’estoit point de les maintenir dans la Poméranie, mais de garantir le traitté dont ils
conviendroient avec l’Empereur, comme à retour ils doivent aussi garantir le nostre.
Avec tout cela, j’oserois asseurer que ce prince n’a aucun dessein de se brouiller avec la
Suède; au contraire, il est plein de bonnes intentions, et si la Suède le traitte favorablement
et le mesnage tant soit peu, il est très disposé d’entrer dans une alliance et amitié très
estroitte avec elle. Il m’a dit ouvertement que si on lui vouloit donner contentement tou-
chant la Poméranie, il se joindroit aux couronnes et prendroit parti, et a receu très favo-
rablement tout ce que je lui ai remonstré de la part de messeigneurs les ambassadeurs. Il a
fait de très grands remerciemens du soin qu’ils prenoient de ses intérests, et m’a chargé de
les supplier très instamment de lui vouloir continuer leurs bons offices, protestant et as-
seurant de son respect et de sa reconnoissance vers la France.
Il a despesché en mesme temps que moi un gentilhomme à ses ambassadeurs pour leur
porter ses ordres. Il consent, comme j’estime, que les Suédois retiennent toute la Poméra-
nie Antérieure à quelque chose près, et fait une nouvelle proposition, qui est que la Suède
lui laisse la jouissance de toute la Poméranie , et se contente d’en avoir l’investiture con-
jointement avec lui et ses héritiers, et du droit de succéder lorsque la maison de Branden-
bourg viendra à faillir; si, avec cela, il donnoit présentement aux Suédois quelques places
de seureté en Poméranie , ils pourroient bien s’y accommoder; et je pense bien qu’il
viendra là, et à relascher de l’autre costé toute la Poméranie Antérieure. Et si ses ambas-
sadeurs n’en ont desjà l’ordre et le pouvoir, c’est qu’il s’est retenu et n’a pas voulu prendre
sa dernière résolution qu’il n’eust veu monsieur de Servien, m’aiant dit qu’il différeroit
son partement de La Haie de 5 ou 6 jours pour cela; sur quoi je lui représentai que les
Impériaux pourroient bien cependant passer outre avec les Suédois et conclurre leur trait-
té, et que si les Impériaux donnoient la Poméranie, si les estats de l’Empire y consen-
toient, et si les ambassadeurs de Suède l’acceptoient, je demandois à Son Altesse ce que,
en ce cas, nous pourrions faire pour son service.
Il dist en haussant les espaules qu’il espéroit qu’on n’en viendroit pas là. Il semble que
monsieur l’électeur et son conseil soient persuadez que la paix ne sauroit se faire sans le
consentement de Son Altesse, car on m’a dit plusieurs fois en cette cour: «Si la Suède
retient par force et contre nostre gré toute la Poméranie, comment pourra-elle désarmer
et si elle ne désarme, l’Empereur ni les autres ne désarmeront pas aussi, et partant il n’y
aura pas de paix».
Monsieur l’électeur ne s’est ouvert en aucune façon au baron de Plettenberg. Il lui a donné
une response assez froide en termes généraux, et lui a fait de grandes plaintes du procédé
des Impériaux en son endroit, jusques à dire qu’il pourroit bien s’accommoder avec la
Suède et prendre telle résolution qu’ils s’en repentiroient.
Plettenberg fist ce qu’il put pour excuser ses supérieurs et rejetter sur nous toute l’envie
de ce qu’on faisoit contre monsieur l’électeur, disant qu’il n’y avoit personne dans les
assemblées qui lui fust plus contraire que les François, et que c’estoient eux qui contrai-
gnoient l’Empereur à consentir à tout ce qui se faisoit à son préjudice.
Monsieur l’électeur me le dist lui-mesme. Et bien qu’il tesmoignast n’y ajouster pas créan-
ce, pour ne lui laisser aucun soupçon ni scrupule pour ce regard, je l’informai au long de
la conduitte que les Impériaux avoient tenue en l’affaire de la Poméranie, et comme
monsieur de Trautmansdorff, incontinent après son arrivée, estoit allé à Osnabruck,
sans entrer en négociation avec nous, pour desbaucher les Suédois de nostre amitié
leur avoit offert toute cette province pour les induire à un traitté particulier, ce que nous
n’avions sceu que longtemps après, dont nous avions mesme fait plainte aux ambassa-
deurs de Suède qui nous l’avoient celé. Après cela, pour lui faire voir plus clairement les
bons offices que messeigneurs les ambassadeurs lui avoient tousjours rendus, et que tout le
mal venoit des Impériaux, je le fis souvenir là comme ils avoient encore offert en leur
dernière proposition toute la Poméranie, au cas que monsieur l’électeur ne s’en accommo-
dast point, et je donnai un extrait de l’escrit que monsieur de Trautmansdorff avoit donné
pour me servir comme d’instruction , dont il demeura bien esclairci et fort content, en
sorte qu’il me fist faire encore de grands remerciemens des amitiez et bons offices que
l’ambassade de France lui faisoit, disant qu’il voioit bien que les Impériaux n’avoient pas
envie que l’affaire de Poméranie se conclust avec son consentement, et que si d’une main
ils lui offroient l’archevesché de Magdebourg, ils le retiroient de l’autre.
Il y aura ci-joint copie de ce que je proposai à monsieur l’électeur, qu’il voulut avoir par
escrit. Cela est couché en sorte qu’il paroît clairement que nous n’avons aucune part à ces
conditions auxquelles les Impériaux lui offrent l’archevesché de Magdebourg; à la vérité,
elles sont telles qu’il semble que les Impériaux aient cherché le refus de l’électeur plustost
que son consentement, et je le représentai à messeigneurs les ambassadeurs et à monsieur
Contareni avant que partir, mais on n’avoit pas pu obtenir davantage.
J’ai veu monsieur le prince d’Oranges et madame sa femme en arrivant et en partant de La
Haie. Pour lui, il est en povre estat et ne m’a rien dit du tout, mais elle me parla toutes les
deux fois de l’affaire de son gendre , et me dist que Messieurs les Estats y avoient inté-
rest.
Je l’informai de tout ce qui s’est passé en cet affaire, et lui fis remarquer tous les bons
offices que nous avions rendus à monsieur l’électeur de Brandenbourg. Je dis que mes-
seigneurs les ambassadeurs continueroient encores à le servir, et seroient bien faschez si
leurs soins n’avoient pas tout le succès qu’ils désiroient.
«Ah!, dist-elle en riant, tout cède aujourd’hui à l’autorité de France, et si elle veut s’em-
ploier sérieusement pour monsieur l’électeur, il ne faut pas douter du succès».
«En effet Madame, lui dis-je, vous voiez ici par expérience le grand crédit que nous avons
près nos alliez, nous n’avons qu’à parler, qu’à souhaitter, et incontient tout est fait».
Elle fait semblant de croire qu’il n’y aura pas de paix, et que la France n’en veut point, et
quoi qu’on lui puisse dire sur ce sujet, elle veut demeurer dans son opinion; et lorsqu’on
lui fait voir clairement le contraire, elle dit: «Je ne suis qu’une femme qui peut se tromper
aisément».
Elle se plaignit qu’on avoit eu d’estranges opinions d’elle à Munster, qu’on avoit dit
qu’elle estoit Espagnolle, et que néantmoins elle estoit tousjours la mesme. Comme je
repartis que je n’avois rien ouï de semblable, elle reprit avec un peu d’esmotion: «Vous ne
pouvez pas nier que monsieur de La Thuillerie n’ait fait ici de grandes plaintes par l’ordre
de Munster».
Je dis qu’il estoit vrai qu’au commencement de la négociation, on n’avoit pas esté content
de la conduitte de quelques-uns des ambassadeurs de Messieurs les Estats, et qu’on s’en
estoit plaint, mais qu’on n’avoit pas cru que cela la regardast en aucune façon.
Je ne m’estendrai pas davantage sur les affaires de cette cour-là, n’estans pas de ma com-
mission, et d’ailleurs je sçai qu’on est parfaittement bien informé par monsieur Brasset, à
la vigilance duquel il n’eschappe rien; je dirai seulement qu’elle a affecté de tesmoigner
quelque intention de se vouloir raprocher, m’aiant dit à propos du voiage de monsieur de
Servien, qu’elle seroit bien aise qu’il lui fist des reproches, parce qu’elle auroit occasion de
se justifier.
Son principal grief est, ce me semble, que les affaires importantes ne se décident plus par
Messieurs les Estats Généraux, et sont renvoiées aux provinces, car cela rend inutile tout
le crédit qu’elle s’estoit acquis parmi lesdits Estats. Et elle impute ce changement à la
France, peut-estre pour engager le Roi à offrir de s’interposer pour restablir l’ancienne
forme d’agir, et rendre à Messieurs les Estats Généraux leur premier pouvoir.
Beilagen
A Instruktion für Saint-Romain zu seiner Mission in Den Haag (fehlt).
B Proposition Saint-Romains an den Kurfürsten von Brandenburg (lat.), [Den Haag 1646
Dezember 21]
CG 22 fol. 225–226; jeweils mit Vermerk exhibitum et lectum 20 decembris 1646.
Druck: Meiern III, 774–775; UA IV, 476–477. – Vgl. auch Scritto dato da S. Romano
a’ Ministri dell’Elettore di Brandenburg, [Den Haag] 1646 Dezember 20; Druck (it. ÜS):
Siri VIII, 1283.