Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
38. Servien an Brienne Münster 1646 Dezember 24
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Münster 1646 Dezember 24
Ausfertigung: Ass.Nat. 276 fol. 190–191; Eingang laut Dorsal, fol. 191’: 1646 Dezember 30
= Druckvorlage. Konzept, größtenteils eigenhändig: AE , CP All. 78 fol. 635, 636.
Servien für die Reise nach Den Haag ausgewählt. Ihre außerordentliche Bedeutung; Bitte
um entsprechende finanzielle Ausstattung.
Le sort est tumbé sur moy pour la corvée du voyage de La Haye. Il
estoit bien juste que comme le dernier dans cet employ je soulageasse
ceux qui ont droict de me commander et de choisir ce qu’il leur plaist
de faire ou de ne faire pas. L’incommodité des chemins ny de la saison
ne me donne pas tant de crainte, quoyque depuis longtemps il ne se
soit point veu de temps sy fascheux, comme la mauvaise assiète des
espritz avec lesquelz je m’en vas traicter. Ce seroit une double morti-
fication pour moy sy je n’en raportois rien de bon pour le service de
Leurs Majestez; au moins je n’y espargneray pas mes soins qui auroient
bien besoin, en cette importante rencontre, d’estre esclairez des grandes
lumières de ceux de qui je suis contrainct de m’esloigner. Vous ne
treuverez pas mauvais, Monsieur, si me défiant de mes forces, je vous
demande l’assistance des vostres et sy ayant à traicter un poinct très
dificile qui doibt servir de fondement à la seureté de la paix, je vous
suplie très humblement de m’envoyer les commandemens de la Reyne
et voz prudens advis, qui pourront ariver à La Haye aussytost que
moy, puisque l’estat où est la campagne ne me permettroit pas de faire
beaucoup de diligence quand mesme j’aurois assez de disposition pour
cela.
C’est un poinct où il s’agit de tout pour nous. Car sy nous tenons Mes-
sieurs les Estatz bien uniz jamais les Espagnolz ne rompront la paix
quand ilz seront asseurez de ne le pouvoir faire sans avoir les forces de
la France et des Provinces-Unies à combattre en mesme temps. Si au con-
traire ilz descouvrent qu’il reste quelque froideur ou désunion entre la
France et Messieurs les Estatz, l’espérance que l’Espagne aura non seule-
ment de nous séparer, mais d’attirer de son costé les Provinces-Unies dans
une nouvelle guerre, luy servira d’un puissant esguillon pour la pousser à
l’entreprendre. C’est pourquoy il importe qu’on me donne les moyens
d’agir utilement; vous sçavez mieux que moy quelz ilz peuvent estre. Je
ne manqueray pas d’exécuter fidellement tout ce qui me sera ordonné, et
principallement s’il vous plaisoit de m’honorer de quelque particulier
commandement qui me donnast lieu de vous faire cognoistre avec quelle
passion je suis […].