Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
33. Mazarin an Servien Paris 1646 Dezember 21
Paris 1646 Dezember 21
Ausfertigung: AE , CP All. 78 fol. 586–589 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 80 fol.
107–110 . Regest, mit wörtlichem Abdruck des PS: Mazarin , Lettres II, 835.
Unaufrichtigkeit der durch Brun unterbreiteten spanischen Heiratsofferte; ihr Ziel: Gewin-
nung der Niederländer und des Kaisers für die spanischen Interessen; gebotenes Verhalten:
Informierung der Niederländer über das spanische Angebot oder zumindest Zurückweisung
gegenüber Brun; für den Fall eines künftigen, ernstgemeinten spanischen Heiratsvorschlages
Hinweis auf die französische Absicht, es allen Alliierten mitzuteilen. Versicherung folgender
Dinge gegenüber Brun: Wertschätzung seiner Person und Aufrichtigkeit durch Mazarin
trotz des Wissens um die seinen Vorschlägen entgegengesetzten, politischen Ziele Peñar-
andas ; künftige Zustimmung zu einer spanischen Heirat Mademoiselles; Heirat Ludwigs
XIV. mit der Infantin
scher Wunsch nach vollständiger Aussöhnung trotz der erheblichen Zweifel an der Dauer-
haftigkeit des spanischen Friedenswillens und der günstigen militärischen Aussichten für das
innenpolitisch gefestigte Frankreich bei Fortsetzung des Krieges; französische Mäßigung in
Sachen Portugal; Notwendigkeit der von ihm verlangten Friedenssicherheiten; Gründe für
das französische Mißtrauen. Billigung der Äußerungen Serviens zu Portugal und insbeson-
dere zur Waffenstillstandsfrage; jedoch grundsätzliche Ablehnung von Gesprächen über ei-
nen eventuellen zweiten Friedensvertrag mit Spanien; Vorteile eines entschiedenen Behar-
rens auf dem Erwerb Kataloniens. Vertrauen in die Verhandlungspraxis der Gesandten;
Friedensliebe Mazarins trotz der für Frankreich bei Fortsetzung des Krieges zu erwartenden
Vorteile. Lob der Äußerungen Serviens über Herzog Karl IV. von Lothringen und die toska-
nischen Plätzen; deren voraussichtlicher Erwerb für Frankreich bei weiterem Beharren. Tie-
fer Wunsch der Königin nach Heirat zwischen Ludwig XIV. und der Infantin; dennoch Ein-
stufung des spanischen Angebotes als Falle; Festigung des französisch-niederländischen Bünd-
nisses durch dessen Bekanntgabe möglich. Grundsätzliche Befürwortung häufiger direkter
Gespräche mit den gegnerischen Parteien unter Umgehung der Vermittler, jedoch angesichts
des spanischen Versuchs, das niederländische Mißtrauen gegen Frankreich zu wecken, nur
unter größter Vorsicht.
PS: Warnung Serviens vor Brun aufgrund der als sicher erachteten Absicht der Spanier, den
Krieg fortzusetzen oder die gegenüber Frankreich gemachten Zugeständnisse zurückzuneh-
men , falls die Generalstaaten sich von der Krone separieren.
|:Avant que la relation que vous m’avez addressée de la conférence que
vous avez eue avec monsieur Brun eust esté deschiffrée, j’avois mis:|
dans le mémoire du Roy |:un article que j’en ay faict oster depuis
portoit en substance qu’il falloit que:| vous autres Messieurs |:fussiez
bien à l’erte que les Espagnolz n’essayassent de donner jalousie de nous
aux Hollandois et aux Impériaux d’une mesme chose:| pour différentes
raisons, |:leur faisant appréhender qu’ilz songent à marier leur infante au
Roy:|, parce qu’il me sembloit comme impossible pour divers respectz
que |:les Espagnolz ne missent en jeu cet artifice:| dans la conjoncture
présente.
Le discours que vous a tenu |:ledict Brun de ce mariage est une tromperie
manifeste, tramée du sceu et par l’ordre de Peneranda pour deux effectz,
l’un d’accroistre les jalousies que Messieurs les Estatz ont desjà de la puis-
sance de cette couronne et les porter à conclurre avec précipitation leur
traicté particulier sans nous, et l’aultre, d’obliger l’Empereur qui désire
passionnément pour son filz l’héritière de tant de royaumes à une plus
estroitte union avec le roy d’Espagne et à embrasser aveuglement tous ses
intérestz:|.
De sorte que j’estimerois qu’il faudroit |:ou communiquer tout ce qui s’est
passé aux députez de Messieurs les Estatz, pour tirer profit par cette con-
fiance d’un artifice que les ennemis ont voulu employer contre nous, ou:|
au moins |:respondre authentiquement audict Brun que nous n’avons
point de pensée pour aulcun mariage, et que:| par les advis que nous
avons, |:il y en a si peu de disposition en Espagne que:| il est aisé à voir
que |:l’ouverture qu’il en a faicte ne tend qu’à mauvaise fin et à donner du
soupçon de nostre conduicte aux Hollandois, mais que quand on en par-
leroit tout de bon, la Reyne n’y résouldroit rie〈n〉 présentement, et n’ es-
couteroit pas mesmes une pareille proposition sans la communiquer d’ a-
bord à tous ses alliez:|.
Vous pourriés cependant |:asseurer ledict Brun que j’ay grande estime
pour sa personne et beaucoup de désir de le servir:| dans les rencontres,
|:que nous nous fions bien de sa sincérité, mais que nous doubtons avec
raison qu’il ne soit trompé le premier par Peneranda:|, ayant cent advis de
Bruxelles et d’Espagne que |:aucun ne seroit sy contraire que luy aux pro-
positions que ledict Brun tesmoigne tant de passion de veoir réussir:|.
Que |:pour le mariage de Mademoiselle , Leurs Majestez y entendront
fort volontiers, prenant:|, comme vous luy avés fort bien marqué, |:le〈s〉
voyes convenables pour cela, et que quand le roy d’Espagne aura aultant
d’enfans, on pourra penser à l’aultre mariage :|.
Que l’on songe icy avec grande sincérité à une entière réunion des espritz la
paix estant conclue, la Reyne ne désirant rien au monde avec tant d’ardeur,
et ayant résolu d’en faire toutes les advances, mais que l’on doute extrême-
ment de la correspondance que l’on trouvera, ne se publiant autre chose par
tout le monde si ce n’est que la seule nécessité oblige le roy d’Espagne à
faire présente〈ment〉 la paix à quelque prix que ce soit, pour arrester les
progrès de nos armes et de celles de nos alliez, mais que cet accommode-
ment estant une fois conclud, il se prévaudra de la première conjoncture
favorable de rentrer en guerre, espérant que ce sera avec plus d’advantage
pour luy, et de meilleurs succez qu’il n’en a remportés dans celle-cy.
Et là-dessus vous pourrés vous estendre et luy faire une desduction par-
ticulière des raisons que la France auroit de continuer la guerre, notam-
ment estant advertye des intentions de ses ennemys qui ne veulent la paix
que pour sortir du mauvais pas où ilz se trouvent, et songent à se servir de
la réconciliation qui devroit estre une chose sacrée, comme d’un moyen
pour reprendre haleine et retourner après à faire la guerre avec plus de
vigueur.
Que nonobstant tous ces advis-là qui sont publicz et assez authentiques,
Pigneranda n’ayant pu s’empescher d’en faire cognoistre quelque chose à
Contarini en divers discours qu’ilz ont eus ensemble, et nonobstant la
facilité qu’a ce royaume de continuer puissamment la guerre, sans crain-
dre la moindre altération au-dedans, les Espagnolz pouvans bien estre à
présent désabusés de toutes les révolutions qu’on leur avoit faict espérer
qui arriveroient après la mort du feu roy
Ludwig XIII. (s. Anm. 13 zu nr. 3) war am 14. Mai 1643 verstorben und hinterließ in
Ludwig XIV. einen Thronfolger, der erst 1651 volljährig werden sollte (s. Anm. 4 zu nr.
1); zur Auswirkung der (vermeintlichen) span. Hoffnungen, die instabilen Regierungsver-
hältnisse könnten zu innerfrz. Unruhen führen, auf die frz.-span. Verhandlungen bis März
1646 vgl. Tischer , 321f.
plus que morale de faire en une ou deux campagnes de plus grandz et de
plus solides progrès que l’on n’en a faict depuis le commencement de la
guerre, puisque l’on tireroit dans une seule le fruict de tout le travail qu’on
a faict pendant les autres, on continue icy à désirer sincèrement la paix,
pour ne retarder pas davantage à la chrestienté par un intérest privé un
bien qui luy est si nécessaire dans cette conjoncture, |:et on se porte à de
telz tempéramens touchant le Portugal que c’est aultant que de rendre ce
royaume-là à la Castille:|. Cependant |:ledict Brun sçait de quelle impor-
tance est ce poinct à l’une et à l’aultre couronne en diférentes manières:|.
Que les seuretés que nous cherchons pour la paix ne le doivent point sur-
prendre , puisque certainement toutes les diligences que nous faisons pour
cela ne sont pas proportionnées au besoing qu’il y en a dans les pensées
que les ennemis ont de la rompre.
Qu’il ne doit pas aussi s’estonner si |:vous doubtez que les discours qu’il
vous a tenuz soient artificieux et concertez avec Pineranda, sçachant qu’il
est son grand confident, et, pour l’obliger, a faict retirer Saavedra
Don Diego de Saavedra y Fajardo (1584–1648), 1643 Oktober – 1646 April (Abberufung)
span. Ges. auf dem WFK in Münster; zuvor seit 1612 mit verschiedenen diplomatischen
Aufgaben in Rom, Kurbayern, Mantua und der Schweiz betraut ( Fraga Iribarne ; ders. ,
Saavedra Fajardo y las negociaciones; Dowling ; Druck seiner politischen Korrespondenz:
Aldea Vaquero ; zur Abreise aus Münster: Ogier , 151f).
semblée , et après que:| on a pu voir clairement |:quelles sont les intentions
de Castel-Rodrigue et dudict Peneranda, qui ont voulu se servir d’une
simple lettre de civilité qu’on avoit escript pour donner jalousie de nous
aux Hollandois:|.
Vouz ne pouviés mieux luy parler que vous avés faict sur |:le poinct de
Portugal, et particulièrement sur la trêve:|.
Mais il faut surtout |:prendre garde de ne point prester l’oreille, ny mes-
mes approuver seulement avec un simple geste, à l’ouverture d’un second
traicté, tesmoignant que nous prétendons achever celuy-cy en manière
qu’il n’escherra plus songer à aultre chose qu’à l’exécuter religieusement,
puisque sy on parloit aultrement, nous nous ferions un notable préjudice,
donnant à cognoistre aux ennemis que nous souhaittons une chose qu’ilz
doivent désirer plus que nous, et que sans doubte ilz nous en recherche-
ront avec d’aultant plus de passion qu’ilz croiront que nous sommes plus
esloignez d’y entendre:|.
En outre, |:quand nous continuerons à déclarer haultement, précisément
et ave〈c〉 résolution que nous voulons retenir aultant la Catalogne que
nous parlerons en toutes rencontres de l’acquisition de cette principaulté
comme du plus grand avantage que la France ayt remporté en cette guer-
re , soit:| pour l’utilité qu’elle peut tirer en tant de manières de |:posséder
un sy beau pays et sy important dans le cœur de l’Espagne, soit pour le
préjudice et l’incommodité que nos ennemis en reçoivent, nous les obli-
gerons bien mieux à nous presser et à nous offrir de plus grandes récom-
penses que sy en parlant froidement de la rétention de la Catalogne, nous
leur donnions subjet de croire que nous ne nous en soucions pas tant que
des conquestes des Pays-Bas:|. Cependant |:nostre fermeté produira encor
un aultre bon effect dans l’esprit des Catalans:|.
Ce sont des poinctz fort délicatz, sur lesquelz on ne peut escrire tout ce
que l’on pratiqueroit ayant à les traicter sur les lieux, puisque un geste à
temps et un clin d’œil faict quelquesfois plus d’impression que les raisons
les plus concluantes. Il est vray aussi que vous autres Messieurs sçaurés
beaucoup mieux le faire que je ne sçaurois vous l’expliquer.
Vous pourriés couler en passant que je ne suis point surpris que les minis-
tres d’Espagne les plus suffisans, et qui cognoissent mieux l’estat de nos
affaires et des leurs, soustiennent tousjours que je ne veux point la paix, et
que je la desconseille à Sa Majesté, puisque me faisans la grâce d’avoir
quelque bonne opinion de moy, me croyans plus habile que je ne suis, et
sçachans que toutes mes pensées ne visent qu’à la grandeur du royaume,
ilz ne peuvent se persuader que je doive conseiller la paix, recognoissant
qu’il est infaillible que cette couronne remporteroit toute sorte d’ advan-
tages en la continuation de la guerre, et qu’elle trouveroit en peu de temps
dans la dépression entière de ses ennemis la seureté qu’elle cherche tant
pour la durée de la paix.
Il ne se peut rien adjouster à la façon dont vous avés parlé a|:udict sieur
Brun touchant le duc Charles, comme aussy sur la rétention des postes de
Toscane, et j’espère que tenant bien encore quelque temps pour ceux-cy,
on nou〈s〉en cédera la possession par la paix:|.
Pour conclusion, |:la Reyne
mariag〈e〉 du Roy avec l’infante, sa niepce, mais:| Sa Majesté est la pre-
mière à dire que |:il seroit ridicule de s’y attendre:|; et quand j’ay eu
l’honneur de luy rendre compte de vostre conférence, elle a jugé d’abord
que |:c’ettoit une pure meschanceté des ennemis et un piège qu’ilz nous
veulent tendre pour nous faire du mal:|, de sorte que |:comme on le
croid icy absolument une tromperie:|, il sera bon que vous autres Mes-
sieurs concertiés ensemble les meilleurs moyens qu’il y aura pour |:s’en
garentir, tirant:|, s’il est possible, |:l’antidote du venin mesme:|, comme il
arriveroit si |:la confiance que nous en ferions aux Hollandois nous don-
noit moyen de nous unir plus estroictement avec eux, et leur oster une
bonne fois toutes les jalousies semblables que les Espagnolz leur voul-
droient donner de nous:|.
J’ay tousjours cru, à ce que vous aurés pu cognoistre par mes dépesches,
et persiste encore dans la mesme opinion, qu’il nous seroit extrêmement
advantageux que vous autres Messieurs pussiés |:vous veoir souvent face à
face avec nos parties pour ne dépendre pas sy absolument des caprices et:|
quelquesfois |:de la tirannie des médiateurs, qui reculent souvent nos af-
faires au lieu de les avancer, et tousjours font marcher leurs intérestz
avant les nostres
Dieser Satz diente der nachträglichen Legitimation des Gespräches Serviens mit Brun, ge-
gen das d’Avaux Einwände erhoben hatte. Er wurde auf Serviens eigenen Wunsch hin
eingefügt und folgte seinem Formulierungsvorschlag teilweise wörtlich; vgl. nr. 23. Maza-
rin selbst hatte jedoch in der Tat, v.a. im Frühjahr, bis Mai 1646, seinen Unmut über die
Mediatoren bekundet und die Möglichkeit erwogen, sie von den Verhandlungen aus-
zuschließen . Diese Erwägungen waren schon damals auf Bedenken d’Avaux’ gestoßen,
und Mazarin hatte seither in seiner Korrespondenz mit den Ges. darüber nicht mehr ge-
sprochen ; vgl. Mazarin an d’Avaux, Compiègne 1646 Mai 28 (Druck: APW II B 3 nr.
286); d’Avaux an Mazarin, Münster 1646 Juni 13 (Druck: APW II B 4 nr. 8).
a tirée de cette visite que Brun vous a rendue:|, je souhaitterois que vous
autres Messieurs eussiés |:tousjours quelque prétexte en main pour faire à
point nommé d〈e〉 semblables entreveues. Mais:|, en cette conjoncture
|:que l’on recognoist le mauvais dessein des ennemis de donner à noz al-
liez le soupçon de quelque négotiation secrette à leur insceu et à leur dés-
advantage , je vouldrois y aller avec grande réserve et circonspection:|.
C’est assez en dire à des personnes si prudentes pour avoir l’esprit entiè-
rement en repos de ce costé-là.
[PS] J’adjouste encore ce mot pour vous faire remarquer que |:le discours
de Brun est d’aultant plus dangereux que:| je sçay certainement que |:sy les
Espagnolz pouvoient venir à bout de séparer d’avec nous Messieurs les
Estatz, ilz font leur compte ou de continuer la guerre contre la France,
ou au moins de luy faire aultant rabattre des advantages qu’ilz luy ont
desjà accordez pour faire la paix:|.