Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
222. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Oktober 26
Paris 1646 Oktober 26
Kopien: AE , CP All. 78 fol. 226–239 = Druckvorlage; ebd. fol. 165–169’, irrtümlich datiert
auf den 16. Oktober; Ass. Nat. 272 fol. 504–510’. Konzept Lionnes: AE , CP All. 62 fol.
157–162.
Beharren auf Freilassung Prinz Eduards. Geheimhaltung der französisch-spanischen Verhandlun-
gen von Spaniern durchkreuzt. Frankreich schuldlos an bedrängter Lage Kurfürst Maximilians.
Weisungen an Turenne, Verwüstung Bayerns möglichst zu verhindern. Verzögerung der franzö-
sisch-schwedischen Truppenvereinigung aus Rücksichtnahme auf Bayern erfolgt. Regelung von
Titulierungsfragen. Militaria. Verweis auf Beilage. Forderung nach Abtretung von Plätzen in
den Spanischen Niederlanden einschließlich der von ihnen abhängigen Gebiete. Generalstaaten
von ihren Gesandten über französisches Drängen auf baldigen Friedensschluß informiert. Siche-
rung Casales vor spanischem Zugriff. Unterredungen La Gardies mit Königin Anna und Maza-
rin über schwedische Satisfaktion, Benfeld, Joux und französische Subsidien. Eventuelle Rückreise
La Gardies über Münster und Osnabrück. Einvernehmen zwischen Turenne und Wrangel. Bal-
dige Auslagenerstattung. Dauerhafter Besitz Piombinos und Porto Longones von Frankreich an-
gestrebt. Bedeutung der Flotte. Weisungen an die Bevollmächtigten zur Unterredung mit den
portugiesischen Gesandten. Kritik an der Politik König Johanns.
Postangelegenheiten.
Il faut insister jusqu’à bout pour la liberté de Dom Edouart, et quand à l’ex-
pédient que pouroient proposer les Espagnolz d’y condescendre, à condition
qu’il ne porteroit de quelques années les armes contre l’Espagne, Sa Majesté
estime qu’il vaudroit bien mieux s’en contenter que de n’avoir rien, mais elle
ne juge pas qu’ils puissent se deffendre de l’eslargir sans condition, puisque
c’est une chose déjà promise de leur part par les médiateurs.
Le conseil que lesdits Sieurs Plénipotentiaires ont donné aux députés de Ho-
lande de ne rien mander à leurs supérieurs du détail de ce qui passe par leurs
mains pour l’accomodement entre France et Espagne est fort bon, mais ils
doivent sçavoir que toutes les particularités en sont publiques à La Haye et à
Bruxelles, où les Espagnols mêmes sont les premiers à le dire affin de faire
conêtre au peuple les facilités que leur roy aporte à la paix, et leur en faire
espérer une promte conclusion.
Leurs Majestés ont eu à plaisir d’aprendre l’envoy que chacun a fait de son
côté d’une personne expresse pour travailler à conclurre une suspension dans
l’Empire. Elles voyent avec grande peine les maux que souffre monsieur de
Bavière, mais elles croyent ce prince assés sage et assés clairvoyant pour avoir
reconu que nous en sommes bien innocens, et qu’il n’a pas esté possible de
faire plus pour l’en garentir que ce que la France a fait jusqu’à courir risque de
causer une révolution générale des affaires à notre désavantage pour le vouloir
trop favoriser. On a escrit si souvent sur cette matière qu’il seroit superflu d’y
rien ajouter. On n’oublie rien pour luy faire conêtre notre sincérité et notre
affection par la voye du Nonce, et Messieurs les Plénipotentiaires doivent
continuer à s’apliquer comme ils font pour en bien persuader ses ministres
qui sont à l’assemblée.
Cependant on a escrit à monsieur le maréchal de Turenne, et on luy mande
encor de nouveau que s’il voyoit les Suédois dans un dessein formé de mettre
les États de Bavière à feu et à sang comme quelques-uns des ministres de cette
couronne l’avoient opiné, il s’empêche d’y adhérer, et n’oublie rien pour en
destourner le général Wrangel, usant pourtant de toute l’adresse imaginable
en un point si délicat affin que voulant délivrer le duc de Bavière de l’opres-
sion qu’il souffre, nous ne nous exposions nous-mêmes à quelque fâcheux
accident, car Messieurs les Plénipotentiaires doivent considérer qu’il seroit
très périlleux de menacer les Suédois de les laisser agir seuls, qui à bien parler
seroit les abandonner, parce que comme nous ne devons pas croire que les
Impériaux et les Espagnols ayent meilleure intention à notre égard qu’ils en
ont eu jusqu’icy et le duc de Bavière estant outré contre nous à tel point qu’il
a recherché Wrangel d’une trêve sans nous en faire dire un seul mot, les uns et
les autres pouroient profiter du temps que notre menace auroit dégoûté les
Suédois, et tâcher de conclure avec eux un acomodement particulier, auquel
cas la récompense de notre affection envers Bavière seroit de faire entièrement
changer la scène avec un extrême préjudice pour cette couronne.
Nous avons évité autant qu’il nous a esté possible de faire la jonction
Zur frz.-schwed. Truppenvereinigung s. [nr. 112 Anm. 1] .
Suédois pour empêcher que ce dont monsieur de Bavière se plaint aujour-
d’huy n’arrivât, mais quant on a reconu que nos délays dégoûtoient les Sué-
dois, qu’ils leur pouvoient faire courir fortune de se perdre, et qu’il estoit à
craindre qu’ils ne s’accomodassent pour l’éviter, personne alors n’hésita de
conseiller à faire ladite jonction sans remise. Ainsy nous devons bien aujour-
d’huy faire tous efforts possibles pour garentir monsieur de Bavière et ses
Estats des tempestes qui le menacent, mais quand cela ne se pourra absolu-
ment sans courir risque de perdre nos alliés, il n’y a pas lieu de douter que
cette dernière considération ne doive estre la plus puissante sur nous.
Sa Majesté a apris avec plaisir le concert qui a esté fait par lesdits Sieurs Plé-
nipotentiaires avec les ministres impériaux pour la forme que le Roy et l’Em-
pereur tiendront en s’escrivant et qu’ils ayent sçu si bien conserver les préro-
gatives et la dignité de cette couronne, faisant oster toutes les différences de
traitement que notre facilité avoit laissé introduire. Lesdits Sieurs Plénipoten-
tiaires ont fort bien fait aussy de rejetter l’instance du comte de Trautmans-
dorff que l’Empereur pust escrire en mesme temps une autre lettre du stile de
sa chancellerie.
Militärische Angelegenheiten. Messieurs les Plénipotentiaires trouveront cy-
joint un estat de toutes les places et châteaux que les armes du Roy ont occu-
pé pendant cette guerre dans les Pays-Bas et dans la Bourgogne .
On y a inséré plusieurs lieux, quoyque’on en ayt razé les fortifications, parce
qu’estant enclavés en ce que nous tenons, ou dépendans d’autres lieux que
nous ocupons, on prétend avec raison qu’ils doivent estre compris en ce que
les Espagnols nous laissent.
Il sera bon néanmoins de faire expliquer ceux-cy là-dessus, car s’ils disoient
simplement qu’ils céderont à la France tout ce que les armes du Roy ont
ocupé, il seroit à craindre que comme les armes de Sa Majesté ne sont que
dans les lieux forts, il y eust après contestation pour les bourgs et vilages qui
en dépendent, où l’on ne tient point de garnison, et que néanmoins il faut
absolument retenir parce que nous serions entièrement obsédés de toutes
parts et assiégés dans nos places fortes.
Il n’est pas possible, s’ils ont l’intention bonne, qu’ils l’entendent autrement,
ny qu’ils prétendent nous traiter différemment des Holandois, à qui sans au-
cune contestation ils laissent les places et toutes les apartenances et dépendan-
ces. On mande tout cecy à Messieurs les Plénipotentiaires plutost par précau-
tion que pour croire que la pensée des Espagnols soit différente.
On tâchera d’envoyer auxdits Sieurs Plénipotentiaires un estat plus exact que
n’est celuy qu’on leur adresse présentement; cependant ils pouront de leur
costé y travailler, se servant du livre intitulé „Flandria illustrata“
ront sans doute par delà, lequel les instruira de toutes les mouvances et dé-
pendances de chaque place ou châtellenie.
Sa Majesté leur recommande de prendre toutes les précautions possibles en ce
qui concerne ce point, parce que maintenant que les Espagnolz sont pressés,
ils aportent grande facilité à tout pour sortir d’embarras, mais s’ils s’en-
voyoient une fois dehors, et l’accomodement avec Messieurs les Estatz arres-
té, ils nous disputeroient jusqu’au moindre village.
Il se pouroit faire qu’il y eust des places fortes entre leurs mains qui dépen-
dissent des lieux que nous tenons, et il ne seroit pas juste en ce cas que la
France les prétendît, mais il faut seulement prendre garde que ce soient places
où ils ayent toujours tenu garnison, parce qu’autrement ils pouroient dans
cette conjoncture y envoyer quelques soldats s’en emparer, à dessein de nous
frustrer par ce moyen de ces postes qui sans cela nous seroient acquis.
Le sieur Brasset aura fait sans doute sçavoir auxdits Sieurs Plénipotentiaires
que les députés de Messieurs les Estats ont mandé à leurs supérieurs que c’es-
toit à présent la France qui les pressoit de conclurre.
En quoy il eschet principalement à considérer que comme les Espagnols qui
sont ponctuellement advertis de tout ce qui se passe à La Haye auront pu
sçavoir aussy bien que le sieur Brasset cette particularité qu’ont escrite lesdits
députés, il est à craindre qu’ils n’y ajoutent foy, et qu’ils ne s’imaginent aus-
sytost que quelque raison secrette ou quelque necessité bien pressante nous
oblige à désirer de sortir promtement d’affaires, ce qui pouroit à l’ordinaire
reculer la paix au lieu de l’avancer.
Pour ce qui regarde Casal et sa sûreté, on se remet à ce qui en est contenu
dans l’instruction de Messieurs les Plénipotentiaires et aux autres moyens
qu’eux-mesmes pouront penser pour bien assurer que cette place-là ne puisse
jamais tomber entre les mains des Espagnols ny par mariages ny autrement.
Monsieur le comte de La Garde ambassadeur extraordinaire de Suède que
quelques affaires particulières ont arresté icy jusqu’à cette heure, vit hier au
soir la Reyne en particulier. Sa Majesté luy parla de la paix et de la gloire que
ce seroit aux deux reynes de donner le repos à la chrétienté avec tant de bé-
nédictions de leurs sujets et d’avantages pour leurs royaumes, et ensuite luy
tesmoigna avoir dessein de lier une estroite union et amitié de personne à
personne avec la reyne de Suède, qui fût encor s’il se pouvoit plus indissoluble
que celle des deux roiaumes. Il reçut cela avec tous les sentimens de respect et
d’obligation possible, assura Sa Majesté qu’il pouvoit répondre que la reyne sa
maîtresse aporteroit toute facilité à la conclusion de la paix, et pour l’amitié
particulière entre Leurs Majestés que c’estoit la meilleure et plus agréable
nouvelle qu’il luy pust porter. Il ajouta après à monsieur le cardinal Mazarini
que la reyne sa maîtresse y correspondroit de telle sorte que si avant qu’il fust
arrivé près d’elle, tous les points qui peuvent retarder la paix n’estoient desjà
surmontés, il espéroit que Sa Majesté pour commencer à donner à la Reyne
des marques effectives de son amitié et de la passion qu’elle a de luy plaire et
de nouer cette bonne intelligence entr’elles, relâcheroit en sa faveur avec joye
les points où elle auroit tenu ferme jusqu’alors.
Il a parlé audit sieur cardinal de Benfeld, et que la reyne sa maîtresse seroit
bien aise de faire tomber cette place entre nos mains et de s’en accomoder
avec nous, puisqu’elle seroit si fort à notre bienséance. Ledit sieur cardinal
s’est contenté de luy repartir que l’Empereur et les états de l’Empire préten-
doient qu’elle fust rasée, et que comme jusqu’icy on n’a point contredit à cela,
peut-estre que si on mettoit cette nouvelle prétension en jeu, elle pouroit re-
tarder la conclusion de la paix, ou au moins estre imputée à un dessein de
l’esloigner et d’y former de nouveaux obstacles, mais Sa Majesté juge pourtant
qu’il ne faudroit pas laisser eschaper cette ocasion, et recommande à Mes-
sieurs les Plénipotentiaires d’y travailler avec ceux de Suède, se servant des
moyens qu’ils estimeront plus propres pour y parvenir; peut-estre même que
comme il a déjà esté mandé, l’argent que nous fournirions pour avoir cette
place servira pour surmonter le point de Stetin qui est capable d’empêcher
seul l’accomodement, parce qu’on en dédommageroit celuy des deux qui relâ-
chera de la prétention qu’il a sur cette place-là, et il y a aparance que l’Empe-
reur et les estats de l’Empire donneront volontiers les mains à cet expédient
pour sortir bientost de tout embarras, sans qu’il leur en coûte rien pour cette
contestation de Stetin. Messieurs les Plénipotentiaires agiront pourtant là-
dessus comme ils jugeront plus à propos.
Cet ambassadeur a tesmoigné ne savoir quoy que ce soit du poste de Joug
qu’ils ocupent en Franche-Comté, quand ledit sieur cardinal luy en a parlé,
mais il a tesmoigné qu’à plus forte raison on feroit de Joug ce que la reyne sa
maîtresse vouloit faire de Benfelt.
Il a demandé de la part de la reyne sa maîtresse qu’on luy avançât cinquante
mille escus à bon compte du subside qui ne doit estre fourny que dans deux
mois, ce que Sa Majesté luy a volontiers acordé, et fait aussitost fournir cette
somme.
Il a dit en confidence audit sieur cardinal qu’il n’estoit pas encor bien résolu
s’il prendroit la voye de la mer pour son retour à cause des tempestes qui y
règnent en cette saison, et qu’il pouroit bien aler par l’Allemagne afin d’avoir
à faire un moindre trajet, et qu’en ce cas il passeroit par Munster et Osnabruk.
Mais ce qui mérite plus de réflection est un discours qu’il a tenu audit sieur
cardinal à qui en protestant toujours le désir que la Suède a de faire la paix, il
a insinué en passant qu’elle considéroit pourtant qu’en la faisant il faloit né-
cessairement qu’elle se résolût à entretenir un petit corps de troupes, et que
comme les subsides de la France et les quartiers qu’ils ont en Allemagne, et
qui les font subsister, manqueroient, alors il leur seroit bien malaisé de four-
nir à cette dépense ce qui les mettoit un peu en peine. Il a essayé ensuite de
sonder adroitement si la Suède ne pouvoit point espérer que la France conti-
nuât à luy donner quelque assistance d’argent pour quelques années, et a
mesme coulé un mot pour donner à entendre qu’ils se porteroient à faire en
eschange quelqu’autre chose en notre faveur, et comme à quelque temps de là
il parla de vaisseaux et du tort que les Holandois font aux deux couronnes, se
rendant maîtres de tout le trafic des deux roiaumes, que l’on pouroit faire,
sans passer par leurs mains, et avec grande utilité, ledit sieur cardinal a eu
sujet de croire qu’il vouloit nous donner la visée qu’en eschange de l’argent
que nous leur baillerions, ils nous fourniroient des vaisseaux dans le besoin, et
que nous pourions tenir nos forces de mer pour le commerce, et peut-être ils
se porteroient à nous donner aussy en cas de rupture contre les Espagnols
quelques assistances d’hommes et de vaisseaux.
Puisqu’il n’a parlé de cecy que d’hier, il faut qu’il n’en ayt reçu les ordres que
depuis peu et longtem[p]s après son départ de Stokolm, et comme pour notre
intérest particulier et pour la sûreté mesme de la paix il nous est extrêmement
avantageux que les Suédois puissent entretenir en tout temps un corps de trou-
pes, et que même cela serviroit à tenir les enemis en considération de nous
manquer, voyant la grande liaison qui seroit entre la France et la Suède, et qu’en
tout cas il seroit toujours honorable que le monde vît que cette couronne donne
de l’argent à celle de Suède. Sa Majesté ne s’esloigneroit pas de leur acorder une
somme médiocre pour quelques années, particulièrement si on peut retirer
d’eux quelque autre avantage, comme cet ambassadeur nous a voulu faire es-
pérer. Il a donné à conêtre que messieurs Oxenstiern et Salvius pouront bien en
parler à Messieurs les Plénipotentiaires. C’est pourquoy il aura esté bon qu’ils
en ayent eu par avance cette légère information. Il faudra cependant laisser
venir les autres, et voir ce qu’ils auront à dire, sur quoy lesdits Sieurs Plénipo-
tentiaires prendront leurs mesures pour leur conduite, et sur les lumières que Sa
Majesté leur a donné de ses sentimens et de ses intentions par cet article.
Il se peut faire que parmy les choses que cet ambassadeur a fait espérer, il a
voulu entendre la cession de Benfelt et de Youg, lorsqu’ils auront fait en sorte
envers nos parties de les pouvoir retenir. Tout cecy sont propositions encor
indigestes que Messieurs les Plénipotentiaires examineront, et s’ils recones-
sent qu’il y ayt quelque chose à faire davantage en cela ils en donneront avis
icy, et estant pressés par les plénipotentiaires de Suède, ils leur promettront
d’en escrire, et de rendre tous les bons offices qui dépendoient d’eux pour la
bonne issue de ce qu’ils désirent, tâchant pourtant de les engager à nous offrir
ce qu’ils veulent faire en eschange de notre assistance afin que suivant les
propositions qu’ils feront, on puisse aussy régler la qualité du subside, lequel
par les discours de l’ambassadeur on ne voit pas qu’ils prétendent à beaucoup
près de celuy qu’on leur fournit présentement, et il faudra mesme essayer de
faire qu’il soit payé à Paris, et non pas à Hambourg ny ailleurs.
Cependant la réponse qu’on a faite à l’ambassadeur a esté en termes généraux,
que l’on songeroit à cette ouverture, et que tout ce qui se pouroit faire pour
l’avantage de la couronne de Suède Sa Majesté s’y porteroit avec grand plaisir.
Gutes Einvernehmen zwischen Turenne und Wrangel.
Sa Majesté s’est fâchée qu’on n’eust point encor remplacé les cinquante mille
richedales que Messieurs les Plénipotentiaires ont fait fournir pour les levées
du fonds qu’ils avoient par delà et qui est destiné à d’autres sortes de dépen-
ses; messieurs des finances ont promis d’y pourvoir sans plus de délay.
Einnahme Piombinos. Belagerung Porto-Longones. La place de Piombino est un
fief impérial que l’Empereur a inféodé au roy d’Espagne, et celuy-cy au prince
Ludovisio
Niccolò Ludovisi (gest. 1664) war nach der Heirat mit seiner zweiten Gemahlin Polissena di
Mendoza, principessa di Piombino, 1634 mit dem unter span. Oberhoheit stehenden Ft. Piom-
bino belehnt worden. Im Dezember 1644 vermählte er sich in dritter Ehe mit Costanza Pam-
fili, einer Nichte Innozenz’ X., und erhielt 1645 das Kommando über die päpstliche Flotte im
Kandia-Krieg ( EI XXI S. 604f.; Pastor XIV,1 S. 28, 46, 260).
L’intention de Sa Majesté est de conserver ce poste avec la même recones-
sance à l’Empereur que faisoit le roy d’Espagne, et en considération du Pape
qui vit bien maintenant à notre esgart, ou conserver au prince Ludovisio les
mesmes avantages qu’il y avoit, ou s’il ne les vouloit pas de crainte de perdre
ses autres biens au roiaume de Naples, le rembourser de l’argent que luy a
coûté cette principauté, ou l’en dédommager, faisant que quelque autre prince
de l’affection duquel nous fussions assurés luy donnât quelque place en es-
change en un autre endroit, mais en cas que les Espagnols fissent telle diffi-
culté à nous laisser ces postes de Portolongone et de Piombino par la paix,
qu’il y eust à craindre que la rupture du traité ne s’en ensuivît, quoyque dans
l’état présent des affaires il semble qu’il n’y a pas grand sujet de l’apréhender,
Sa Majesté condescendra, comme il a esté mandé, qu’ils ne luy demeurent que
comme la principauté de Catalogne par une trêve de mesme durée, mais les-
dits Sieurs Plénipotentiaires ne s’ouvriront de cet expédient qu’à l’extrémité et
après avoir fait tous les efforts possibles pour avoir les postes à perpétuité, en
cas que Dieu favorise les armes de Sa Majesté par un bon succès du siège de
Portolongone.
Nous commençons desjà à recevoir beaucoup d’avantages du retour de notre
armée navale vers ces quartiers-là, non seulement parce que la plupart des
princes d’Italie se sont déclarés d’une façon ou d’autre en notre faveur, et
pour les conquestes que nous y pourons faire sur les enemis, mais parce qu’un
si prompt retour avec plus de forces et de résolution qu’à l’autre fois servira
beaucoup pour destruire une vieille maxime establie particulièrement en ce
païs-là touchant la façon d’agir de notre nation et montrer que secundi Gal-
lorum impetus sont encores plus à craindre que les premiers.
On met en considération à Messieurs les Plénipotentiaires s’il seroit à propos
de commencer tout doucement à insinuer aux ministres de Portugal à Muns-
ter, après leur avoir exagéré la constance et la chaleur avec laquelle cette cou-
ronne a porté durant trois ans les intérests de Portugal, que voyant les Espa-
gnols ne s’estre jamais relâchés de la moindre chose en ce point et les Holan-
dois en outre y estant contraires à cause des différends particuliers qu’ils ont
avec les Portugais dans le Brésil, il seroit malaisé que quand la conclusion de
la paix ne dépendroit plus que de l’ajustement de cette affaire, la France ne
fust forcée de céder malgré elle, parce qu’elle auroit tout le monde sur les
bras, et auroit sujet de craindre des suites très dangereuses si elle vouloit
s’opiniâtrer toute seule à continuer la guerre pour cet intérest. Monsieur le
cardinal Mazarini a représenté vivement toutes ces considérations, et à l’am-
bassadeur de Portugal
tre, et depuis peu au résident qui est en cette cour, leur faisant ressouvenir de
ce qu’il avoit tâché en toutes ocasions depuis quatre ans de leur bien imprimer
dans l’esprit dont il avoit mesme écrit diverses lettres au roy de Portugal, qu’il
n’y avoit quasi qu’un moyen assuré de se faire comprendre dans le traité et
d’obliger les Espagnols à luy laisser la possession de son roiaume, qui estoit
de bien fortifier ses frontières et au mesme temps se prévaloir de la conjonc-
ture et faire tous efforts pour remporter des avantages considérables sur les
enemis, afin que le désir de ravoir ce qu’ils auroient perdu dans la Castille, la
Galice et l’Andalousie leur fît abandonner la prétention du reste.
Et depuis les brouilleries du Portugal avec les Holandois, qu’il faloit en toutes
façons acomoder ce différend sans délay, et que quoyque cet acord pust cous-
ter aux Portugais, ils en auroient toujours bon marché.
Cependant il est vray à dire que cette affaire de Holande empire plutost qu’el-
le n’amande, qu’ils n’ont point fortifié leurs frontières, que ledit roy n’a songé
qu’à faire amas d’argent, et quoyque la France ayt ataqué vigoureusement
l’Espagne de tous costés particulièrement en Catalogne au point que le
monde a vu, et que ces diversions ayent donné toute facilité audit roy de faire
des progrès considérables, n’ayant jamais eu contre luy qu’une poignée de
mauvaises troupes, il est néanmoins encor au mesme estat qu’il estoit un mois
après qu’il fust estably dans la possession de son roiaume, se confiant peut-
estre aux difficultés qui se rencontreroient à accomoder les couronnes sur les
autres points, et qu’elles éterniseroient la guerre entr’elles.
1 Ass. Nat. 272 fol. 511: Liste der französisch besetzten Plätze in den Spanischen Niederlanden,
Kopie .
Im Artois: Arras, Bapaume, Arleux, Lécluse, Le Sars (Sassy), Pont-Garsant, Pont-à-Vendin,
das Schloß von Bruay (Broÿ), Béthune, Lillers, Saint-Venant, Lens, Hesdin, Renty, Liperleck,
fort Chomberg, fort Rouge, Saint-Pol, Limes, Lillers[!], das Schloß von Haubourdin
(Hornomin), fort Rebus, Saint-Nicolas, Capellenick, Sainte-Marie-Kerque, die Festung von
Lécluse, Fort Philippe.
In Flandern: Gravelines, Bourbourg, Linck, Waten, fort du Rat, château Drinkoim, Bergues,
Hondschoote (Onscot), das Schloß von Esquelbecq, fort de Bintismuller, Furnes, Pollink-
hove , Mardijk, Dünkirchen, le fort de Leon, le fort Les Vaches, Cassel, Schloß von Olhain
(Olinforde), château Flitenen, La Motte-au-Bois, das Schloß von Staple, Estaires (Esterri),
Armentières, das Schloß von Le Quesnoy, das Schloß von Comines, das Schloß von Lannoy,
Courtrai, das Schloß von Ingelmunster.
Im Hennegau und in Luxemburg: Schinarrj, Landrecies, Maubeuge, Bérelles, Damvillers,
Jouy[-aux-Arches], Thionville, Sierck, Longwy, Rodemack (Raudemar), Vaux (Lavau), La-
morteau .
In der Franche-Comté: Bletterans, Saint-Amour mit abhängigen Gebieten, Joux sy on le peut
avoir des Suédois.