Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
221. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Oktober 26
Paris 1646 Oktober 26
Kopien: AE , CP All. 78 fol. 244–246’ = Druckvorlage; Ass. Nat. 272 fol. 512–516. Druck:
Nég. secr. III S. 352–354.
Empfangsbestätigung. Zufriedenheit mit der französischen Triplik auf die spanische Duplik
(= Beilage 2 zu nr. 202). Geheimhaltung des Inhalts der französisch-spanischen Verhandlungen.
Unterredung Briennes mit Nani. Verwunderung über rechtliche Gleichstellung von Herzogtum
Burgund und Königreich Navarra durch Spanien. Eintreten für Prinz Eduard. Verbindlichkeit
einzelner Vereinbarungen für den Gesamtvertrag. Drängen Carvalhos auf französisches Eintre-
ten zugunsten portugiesischer Interessen. Bei Ausstellung von Geleitbriefen für portugiesische Ge-
sandte Bereitschaft, gleiches für Lothringen zuzugestehen. Bemühen um Waffenruhe. Haß Schwe-
dens auf Bayern. Weisungen an Turenne, Croissy und d’Avaugour. Militaria. Bedeutung Casales.
Gefährlichkeit einer mantuanisch-spanischen Heiratsverbindung. Forderung nach Exekution des
Friedens von Cherasco. Nachrichten aus England.
Vostre despesche du 15 e de ce mois me fust rendue le 23 e et Sa Majesté en
ayant eu la lecture le 25 e , est demeurée fort satisfaitte de l’estat où sont les
affaires, parce qu’elle espère qu’un si beau commencement sera suivy de la fin
qu’on se propose et qui est attendue avec impatience de tous les gens de
bien.
Le mémoire que vous avez baillé aux députez de Messieurs les Estatz a esté
approuvé, sans néantmoins se despartir de la résolution cy-devant prise sur le
suject de la ligue d’Italie que l’on treuve accompagnée de diverses difficultez,
et qui ne produiroit pas les advantages qu’on s’en estoit promis lorsqu’on l’a
désirée, et ce changement est une suitte de ceux que l’estat florissant des
affaires de Sa Majesté nous a obligez de suivre. Elle croid que le secret qu’on a
gardé a beaucoup contribué à les luy acquérir, et par cette considération elle
voudroit bien que les députez de Messieurs les Estatz se contentassent de faire
sçavoir à leur principaux qu’ilz font la médiation entre les couronnes sans
s’estendre à leur donner information au destail des choses qui passent par leurs
mains, mais quand ilz suivront un aultre conseil, il faudra prendre patience et
se préparer à l’advance de ce qu’on aura à dire à ceux qui se plaindront de leur
en avoir fait finesse ou mesme de leur avoir levé la médiation du traitté, mais la
faulte en pourra estre rejettée sur les Espagnolz, lesquelz sans qu’on ayt bien
pénétré leur dessein, ont confié leurs affaires à leurs ennemys.
Il seroit malaysé que les médiateurs, soit de Hollande ou de Munster mesme,
ne sceussent ce qui s’y traitte, et néantmoins soit par discrétion, ou que contre
toutte apparence la chose ne fust pas venue jusques à eux, il se peut dire qu’ilz
l’ignorent, ou que s’ilz ont quelque cognoissance, elle est si vague et si peu
appuyée qu’ilz n’ozent y faire de fondement.
Il ne sera pas hors de propos que sur celuy-là je vous die que l’ambassadeur
de Venize qui m’est venu parler de la lettre pour l’Empereur que je vous en-
voye et toutte telle que vous l’avez désirée, m’a dit que la paix estant le salut
de la chrestienté, il l’espéroit de foy, sans voir qu’on y travaillast, au moins à
celle des couronnes, mais qu’il importoit tant qu’elle fust, et si peu du lieu où
elle fust traittée qu’il ne s’enqueroit pas si en quelque aultre qu’à Munster on
essayoit de la conclure ny mesme la curiosité de s’en enquérir qu’il pouvoit
justement avoir sur le grand bruit espandu en cette ville que la paix sera au
premier jour publiée.
Je luy ay respondu que je l’asseurois que Sa Majesté ne la traitteroit ny
concluroit qu’à Mun〈ster〉 et qu’il failloit donner le bruit dont il parloit au
désir général de la France, et que ce qui avoit esté publié avoit esté advancé
avec les ministres de l’Empereur, avoit persuadé plusieurs que l’Espagne es-
toit en disposition de vuider d’affaires, et que sans cela elle eust empesché
l’Empereur d’entrer en des propositions formelles, desquelles on cognoist
leur foiblesse et la puissance de cette couronne.
On est demeuré estonné de l’esgalité de droitz que les Espagnolz veullent
faire de la Bourgogne à la Navarre. Celle-cy a esté usurpée et l’aultre unie par
un droit receu, lequel a donné suject aux Espagnolz de renoncer à leur pré-
tention , et les roys de Navarre bien esloignez d’un tel procéder ont tousjours
réclamé contre l’injuste détention qui leur estoit faitte d’un royausme. Je dis
„les roys de Navarre“ de crainte que si je disois „les roys de France“ on m’ ob-
jectast ce qui a esté promis
Kg. Franz I. von Frk. hatte in Art. 20 des Friedens von Madrid vom 14. Januar 1526 ver-
sprochen , sich um einen Verzicht des (Titulatur-) Kg.s von Navarra Henri d’Albret
(1503–1555), Sohn des enteigneten Jean d’Albret (vgl. [ nr. 64 Anm. 11 ] ), auf den Kg.stitel und
das gesamte Kg.reich von Navarra zu bemühen ( DuMont IV,1 S. 404).
l’heritier, ny le propriétaire de cette couronne, laquelle se treuvant possédée
par le roy Henry le Grand, fist ainsy que vous l’avez très bien remarqué une
réserve de ses droitz au traitté 〈de〉 Vervins .
A proportion que cette proposition a surpris, on est demeuré estonné que les
Espagnolz ayent laissé entendre qu’une renonciation n’acquiert point de
〈droit〉. Aultrefois ilz réclamoient contre la loy de ce royausme qui lie les
mains aux 〈roys〉, quoyque monarques, de ne pouvoir rien aliéner de la cou-
ronne , mais à présent ilz posent une maxime bien plus estrange, puisque
l’aultre recevoit interprétation et qu’à celle-cy on n’en peut donner. S’il eust
pleu aux mesmes Espagnolz de se souvenir de ce qui a esté convenu lorsque
l’assemblée a esté ouverte, ilz se seroient bien gardez de respondre en la ma-
nière qu’ilz ont fait à l’instance que vous leur faictes de la délivrance du
prince Edouard, puisque d’une proposition vraye ilz en forment une conclu-
sion faulce. Il est certain que touttes les conditions dont on convient n’ obli-
gent à rien que le traitté ne soit signé, mais chaque article arresté en doibt
faire une partie, et il n’est pas permis de révoquer en doubte ce dont on est
demeuré d’accord, sur le présupposé allégué, aultrement il n’y auroit pas
moyen d’adjuster un traitté qui doibt contenir divers chefs et articles. Si celuy
auquel vous vous employez n’avoit pas la fin qu’on s’en propose, il seroit
ridiculle à demander la liberté de ce prince, pour dire qu’elle a esté promise,
et la response qu’on advance seroit juste, mais de s’en servir pour dire qu’elle
ne fait pas partie du traitté, parce qu’il n’a pas esté conclud au moment
que cette demande fust faitte, c’est ce qui ne sçauroit tomber dans l’esprit
d’aulcun homme de bon entendement. Aussy Sa Majesté désire que vous con-
tinuyez voz offices en sa faveur et que vous preniez tous les tempéramentz
qui luy pouront acquérir la liberté, qu’il s’oblige à ce qu’ilz voudront, il ne
sera pas tenu de l’exécutter, le droit l’en desgage, et la force est notoirement
préjugée par le bien et l’estat auquel il se treuve.
Le résident
Carvalho (s. [ nr. 22 Anm. 11 ] ).
vie en tant de hazard qu’il tiendroit à grâce s’il estoit changé de prison et qu’il
fust remis à l’Empereur. Si cette ouverture doibt estre faitte, c’est à Votre
Altesse et à vous, Messieurs, à en juger. Sur l’instance dudit résident il a esté
résolu de vous escrire que si les médiateurs vous offrent des sauf-conduitz pour
les ministres de ce roy, soulz condition qu’il en soit donné au duc Charles, d’y
consentir; jusques à présent on avoit eu de la peyne d’entrer dans ce party, mais
ce que l’on a déclarré qu’on feroit pour ce duc, si les Espagnolz voulloient
laisser en paix ce roy, fait qu’on se porte à ce qui vous est mandé.
Et bien qu’il ayt esté escript au maréchal de Turenne d’appuyer l’ouverture
qui luy sera faicte d’une suspension généralle ou d’une particulière avec Ba-
vières , on luy en renouvelle les ordres, mais il est remis à sa prudence la sorte
dont il doibt se conduirre, et sur le traitté et avec les Suédois. Il est trop
advéré qu’ilz hayssent Bavière comme ennemy, comme possédant le Hault-
Palatinat, mais davantage parce qu’il est catholique, et la raison de leur hayne
à l’encontre de luy est celle de nostre affection en son endroit, et pour luy en
faire ressentir les effectz, on deffend à Turenne de saccager son pays, et il luy
est commandé de le souslager tout aultant que le service du Roy le poura
comporter, et d’esviter de ruyner et de profanner les lieux saintz; de sa modé-
ration et du désir dont il est remply de plairre, on se promet qu’il se portera à
tout ce qui est désiré de luy, et monsieur de Croissy avec son adresse, et selon
le contenu en ses instructions l’y disposera absolument, et affin que Wrangel
ne luy serve point d’excuse, j’escris à d’Avaugourt de faire en son endroit tous
les offices qui seront concertez entre Turenne, Croissy et luy, mais je doubte
qu’il leur réusisse, d’aultant que les lettres que j’ay eues de Suède, me font
cognoistre que par bien des raisons on y a destruit la principalle sur laquelle
nous pouvions nous fonder pour faire une suspension avec Bavières, quand
les Suédois n’y voudroient pas consentir. Nous alléguions l’exemple de ce
qu’ilz avoient ozé avec Saxe
Gemeint sind der Waffenstillstand von Kötzschenbroda und der Vertrag von Eilenburg
(s. [ nr. 10 Anm. 7 ] ).
pouvoient nuirre à la cause commune, par l’utilité qu’en pouvoit recevoir
l’Empereur, mais jamais à la France, considérée séparée de la cause; qu’à leur
esgard il n’en va pas ainsy avec Bavières qui peut les attaquer et les mettre en
péril.
Je m’estendrois davantage sur ce subject, n’estoit que je suis persuadé que
monsieur Chanut vous en aura escript comme à moy et d’aultant plus proba-
blement que noz raisons estoient les mesmes, et pour excuser le retardement
de nostre jonction, et reprocher aux Suédois le traitté de Saxe pour en inférer
que nous estions en droit d’en conclurre un avec Bavières.
Einnahme von Piombino
Die befestigte Hafenstadt Piombino, an der it. Küste gegenüber der Insel Elba gelegen, ergab
sich nach viertägiger Belagerung am 8., die Zitadelle am 11. Oktober 1646. Mit der Erobe-
rung der Stadt war die Isolierung Porto Longones (s. [ nr. 193 Anm. 7 ] ) erreicht ( Chéruel :
Minorité II S. 298f.).
J’esvite de parler de madame de Mantoue, et de ce qui est à faire pour la
seureté de Casal, d’aultant que c’est l’un des pointz qui a donné lieu au mé-
moire , et que la conséquence de la place vous est si connu, qu’il est asseuré
que voz prudences ne seront jamais surprises en un point de cette conséquen-
ce . Il est certain qu’il y a des accidens à prevoir, mais tous ceux qui sont à
craindre ne s’esviteront pas facillement; si ce que l’on asseure est fondé et que
la duchesse soit en pensée et en espérance de marier sa fille avec le roy d’ Es-
pagne , il sera difficille d’empescher que Cazal ne tombe en la maison d’ Espa-
gne , et Dieu seul le peut, en conservant la vie au duc, et luy donnant une
longue lignée, et néantmoins Casal est de telle considération pour la liberté de
l’Italie qu’elle l’oblige à songer aux moyens qu’elle ne tombe en une si puis-
sante main.
Il y a du temps que l’un des confidens de cette duchesse me disoit qu’elle
estoit en intention de marier
Zur mantuanischen Heiratspolitik s. [ nr. 207 Anm. 2 ] .
pérance de mieux l’auroit fait changer et que l’affection qu’elle a tousjours eue
pour la maison d’Austriche l’engage dans cette aultre pensée, sans considérer
que la puissance d’Espagne en Italie fait perdre la liberté à tous ses potentatz.
Elle y fait sans doubte peu de réflexion parce qu’elle n’est pas touchée du
publiq, et que le cas qui rendroit sa fille duchesse de Montferrat ne sçauroit
arriver que son fils et sa lignée ne soit estincte. Je ne doubte point que quand
cette altesse sera informée de ses ministres qui sont à Munster, que vous avez
demandé l’exécution du traitté de Querasque, et que vous voulez obliger les
Espagnolz ou à le faire consentir aux parties intéressées, ou à prendre les armes
contre celle qui n’y voudra acquiescer, qu’elle n’en sente beaucoup de douleur,
car bien qu’il n’y ayt pas lieu d’espérer ny de demander que la France donnast
son consentement pour l’altérer, elle n’a pas laissé d’en faire diverses instances,
et y treuvant de la résistance soubz divers expédiens, elle a essayé de venir à ses
fins. L’un de ses ministres qui est de par delà sçait bien les offres qu’il a faittes et
avec quelle fermeté il luy a esté parlé sur ce subject.
Den hoffnungsvollen Nachrichten aus London stehe ich mit Mißtrauen gegen-
über , zumal es Gerüchte gibt, Ormonde
eust esté à désirer que les confœedérez se fussent modérez, et que le roy d’ An-
gleterre de son costé les eust un peu plus considérez qu’il n’a fait. De leur
union dépendoit et la conservation du royausme au roy, et en iceluy celle de
la religion catholique.
Les lettres sur la foy desquelles j’escris sont de monsieur le président de Gri-
gnon
Pierre de Bellièvre, gen. président de Grignon (1611–1683), Parlamentsrat und président aux
enquêtes, hatte seinen Bruder Pomponne de Bellièvre (s. [ nr. 22 Anm. 18 ] ) nach London beglei-
tet ( Bigby S. 144), übernahm stellvertretend während dessen Abwesenheit von August
1646-Januar 1647 (s. [ nr. 94 Anm. 8 ] ) die Korrespondenz und blieb nach dessen Abreise aus
England von November 1647 bis Mai 1649 dort als frz. Resident ( DBF V Sp. 1363; Jusse-
rand S. 65–80; Firth / Lomas S. 38).
Bellièvre ny du résident Montereuil, et cela me donne de l’inquiétude. Sy
avant que fermer ma lettre j’en reçoys de monsieur de Bellièvre, je vous feray
part de ce qu’il m’aura mandé.