Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
200. Mazarin an d’Avaux Paris 1646 Oktober 14
Paris 1646 Oktober 14
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 97–99 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 62
fol. 106–107, datiert auf den 15. Oktober. Kopie: AE , CP All. 78 fol. 147–150, datiert auf den
15. Oktober.
Hoffnung auf Einlenken Königin Christinas in der Satisfaktionsfrage. Sorge um Gesundheit
d’Avaux’. Pflege der guten Beziehungen zu Salvius und La Gardie. Waffenstillstand in Katalo-
nien ; Verweis auf nr.n 197 und 199. Erwähnung Portugals im französischen Vertragsentwurf.
Zur Art der Inbesitznahme des Elsaß. Verhandlung der lothringischen Angelegenheiten in
Münster. Dank für Komplimente.
Pour response à vos dépesches du 23 e du passé et du premier du courant je
vous diray que je me suis extrêmement resjouy |:des conférences que vous
avez eues avec monsieur Salvius:| recevant par-là une nouvelle |:asseurance
que la paix générale ne peut manquer d’estre bientost conclue, puisque celle
de l’Empire ne peut plus estre révoquée en doute:|. Je voy que |:la conclusion
de celle-cy dépend:| maintenant |:de Stetin et j’estime que nous n’avons au-
cune raison de douter que la reyne de Suède ne s’en relasche. Les diligences
que l’on a faittes pour cela sont trop efficaces et la lettre que vous luy avez
escritte
Vgl. hierzu [ nr. 180 Anm. 2 ] . Mazarin revidierte sein positives Urteil über das von d’Avaux
entworfene Schreiben aufgrund der Kritik Serviens (Lionne an Servien, [Paris] 1646 Oktober
19; Ausf.: AE , CP All. 78 fol. 196–197).
telle que l’on peut désirer:|. Je vous avoue cependant qu’on ne pouvoit escrire
en termes plus pressans. Je vous dis rien de la latinité, parce qu’il y a long-
temps que j’ay admiré en vous la facilité et l’élégence[!] avec laquelle vous
parlez cette langue.
Vous me faites des excuses de ce que vostre mal de bras qui vous avoit causé
une fièvre, vous a empesché de vous trouver à la conférence, et moy je vous
fais sérieusement des réprimandes de ce que vous avez si peu de soin de vostre
santé; je vous prie au nom de Dieu d’en prendre davantage à l’avenir.
Il sera très à propos de |:cultiver l’amitié de monsieur Salvius et d’employer
toute sorte de moyens pour bien affermir son affection envers cette couronne.
Il y a tousjours esté très disposé:|, à quoy je sçay fort bien que vous avez
beaucoup contribué, comme j’ay reconnu par ce que vous me mandez, par ce
que |:j’ay sceu de Suède et par les conférences que j’ay eues avec le comte de
La Garde, il est tout à fait attaché à sa maison. Il y a lieu de croire que cette
famille voulant estre dans une entière partialité pour la France, ledit Salvius:|
n’aura point d’autres sentimens que les siens.
Je vous manderay la sepmaine qui vient quelque chose touchant ce que le
sieur d’Elbiny m’a dit de vostre part |:du dessein que la reyne de Suède auroit
que l’on donnast un tiltre à monsieur le comte de la Garde. On m’en avoit
desjà tenu quelque propos en passant, et je songe aux moyens de l’y ser-
vir :|.
Vous aurez veu par le dernier mémoire comme |:j’avois eu pensée que pour
asseurer la prise de Lérida l’on convînt d’un temps dans lequel la trêve de
Catalongne commenceroit, mais celle que vous avez eue là-dessus:| que le
sieur d’Elbini m’a communiquée de vostre part |:est encor plus précise:| et
vous verrez que l’on n’a pas oublié de |:la mettre:| dans les mémoires du
Roy , lesquels sont si amples, que vous trouverez bon que je me remette à ce
qu’ils contiennent, qui respond à la plus grande partie de vos dépesches.
Il a esté très à propos |:d’insérer parmi les articles qu’on a donnez aux dépu-
tez de Holande celuy qui concerne le Portugal, et il eust esté très préjudicia-
ble de n’en pas faire mention. Vous aurez bien pu cognestre mon sens sur ce
sujet:| par ce que vous aurez veu dans le dernier mémoire , |:vous avouant
qu’au mesme temps que je recognois fort bien qu’on ne pouvoit prendre
d’autre résolution que celle qu’on a prise touchant ce royaume, j’ay grande
peine de voir que nous y ayons esté contrains:|. Je croy par ce que vous m’en
avez escrit autrefois que vos sentimens ne sont pas différens des miens.
|:Il y a de fortes raisons pour conseiller au Roy de retenir l’Alsace en la
manière que les ambassadeurs de Suède et tous les estatz de l’Empire tes-
moignent désirer, et si vous prenez la peine d’en faire mander quelque chose
dans la despêche commune, je m’asseure que la response sera de suivre cette
voye:| plustost |:que l’autre:|.
Vous verrez par le papier que l’on vous envoye par ce courrier |:touchant les
affaires du duc Charles:| comme Leurs Majestez |:ont résolu de renvoyer son
affaire au lieu où vous estes, en quoy je suis de vostre avis qu’il y aura de
l’avantage, puisque ledit duc consentira malaisément à ce que les ministres de
la maison d’Austriche luy persuaderont et en ce cas nous aurons plus de droit
de les presser à nous promettre de ne l’assister point, ce que pouvant alors
faire sans honte, ilz y condescendront plus facilement, et comme ilz sont
pressez de conclurre promptement la paix je m’asseure que si ledit duc ne
consent à leur donner pouvoir de traitter pour luy, ilz passeront outre sans
avoir esgard à ses intérestz; autrement le point de la Lorraine seroit capable de
faire traisner longtemps la négotiation, ce qu’on voit bien que noz parties
appréhendent:| outre que |:l’accommodement de l’Empire qui doit estre
bientost achevé ne peut permettre aux Espagnolz de différer le leur:|.
La pensée que vous avez |:pour arrester l’esprit remuant dudit duc est fort
bonne et digne de vostre prudence, mais je n’oze pas espérer qu’elle réussisse,
quelque diligence que monsieur de Trautmansdorff y puisse employer:|.
J’achèveray cette letre vous remerciant de nouveau de la bonne opinion que
vous avez de mon assiduité au travail. Je suis très persuadé de cela, mais non
pas qu’elle soit si utile à la France, comme l’affection que vous avez pour moy
vous le fait croire. Comme il ne dépend pas de moy d’estre plus habile que je
ne suis, je suis très aise de voir que chacun soit content de la fidélité et de
l’affection avec laquelle je sers, et si j’ay quelque présomption de moy c’est en
ces deux qualitez, sçachant fort bien que je les possède au point que je dois et
qui se peut. Je m’asseure qu’à vostre retour vous aurez sujet de vous confirmer
encor davantage dans la créance que vous avez de mon travail, parce que vous
sçaurez plus particulièrement toutes les causes qui m’ont obligé à n’estre pas
oisif et à me tourmenter nuit et jour.