Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
178. Königin Anna an Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1646 September 29
Fontainebleau 1646 September 29
Kopie: AE , CP All. 77 fol. 421–421’ = Druckvorlage. Konzepte, von Lionne überarbeitet: AE ,
CP All. 61 fol. 417–417’, datiert auf den 28. September; Ass. Nat. 276 fol. 208–208’. Druck:
Nég. secr. III S. 325–326.
Eintreffen Herbignys mit nr. 159. Freude über die französisch-kaiserlichen Satisfaktionsartikel.
Feldzugsvorbereitungen als Mittel zur Beschleunigung des Friedensschlusses. Hoffen auf ein Ein-
lenken der Spanier. Zufriedenheit mit den Bevollmächtigten.
Le sieur d’Erbigny m’a rendu vostre despesche du 16 e du courant, par la-
quelle j’ay veu que vous avez achevé de convenir avec les Impériaux de tout ce
qui concerne la satisfaction de la France dans l’Empire; la passion que vous
sçavez que j’ay de l’advancement de la paix, vous pourra faire juger combien
cette bonne nouvelle m’a touchée, mais quoyqu’elle m’ayt causé une joye très
sensible, je puis dire avec vérité qu’elle ne m’a point surprise du tout, et que je
m’attendois d’heure à aultre d’en recevoir quelqu’une de vostre part de cette
nature, cognoissant bien qu’il estoit malaysé que les armes du Roy prospéras-
sent de tous costez, qu’en mesme temps nous n’en ressentissions un effect
favorable dans la négotiation et que noz parties, et notamment l’Empereur,
ayant le besoing qu’il a de la paix, et en estant de plus fort pressé par le duc de
Bavières, et par tous les estatz de l’Empire, ne se portassent sans délay à don-
ner au Roy monsieur mon filz toutte la satisfaction qu’il peut désirer. L’ expé-
rience donc faisant voir que les progrez de noz armes sont les raisons les plus
concluantes qu’on vous puisse suggérer, pour persuader les ennemis à consen-
tir à des conditions équitables pour la paix, j’ay résolu de ne rien obmettre
pour continuer à vous en fournir tous les jours de plus puissantes; et je com-
mence dès à présent à donner tous les ordres pour les appareilz de la campa-
gne prochaine, comme de préparer le fonds nécessaire et d’ordonner des nou-
velles levées avec la mesme application que si l’assemblée de Munster estoit
rompue, quoyque l’on m’asseure de bon lieu, ainsy que vous verrez dans le
mémoire du Roy , que les Espagnolz, se voyans dans une fin de campagne
plus vivement pressez qu’ilz n’avoient creu, ont résolu de sortir d’affaires à
quelque prix que ce soit, et de nous donner la carte blanche pour la Flandre et
pour la Catalogne, pourveu qu’ilz puissent obtenir qu’on ne parle point du
Portugal dans le traitté, et il est à croire pour les raisons qui ont souvent esté
mandées, que l’advancement du traitté de l’Empire servira beaucoup à les
confirmer dans cette résolution, s’ilz l’avoient prise, en quoy je ne puis assez
louer vostre fermeté et adresse qui a tant contribué a mettre la négotiation en
si bon estat.
Je n’entreray point dans le destail des pointz dont vous estes convenuz avec
les Impériaux, me contentant de vous tesmoigner une pleine satisfaction de la
très prudente et judicieuse conduitte que vous avez tenue. Je vous diray seul-
lement sur le subject de Philipsbourg, que vous me marquez d’avoir conservé,
quoyque vous eussiez pouvoir de le relascher, et sur les trois millions de des-
dommagement des Archiducs, que vous dittes aussy que vous aviez faculté
d’estendre jusques au double, que quand je vous donnay liberté avant le com-
mencement de la campagne de faire plus ou moins en beaucoup de choses, je
considéray fort bien entre les mains de qui je commettois ce pouvoir, et que
chacun de vous avoit le zèle et la prudence qu’il falloit pour sçavoir tenir bon
ou diminuer de noz prétentions, et mesme les accroistre, selon que les affaires
de la guerre qui doivent donner le bransle et la règle à celles de la négotiation,
iroient bien ou mal. J’ay esté bien ayse cependant de voir que je ne me suis pas
trompée dans ce jugement, et que vous ayez si bien proffité de la conjoncture
que vous a fourny la prospérité de noz armes en Allemagne dont j’ay tout le
ressentiment
touttes rencontres.