Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
137. Mazarin an Longueville [Fontainebleau] 1646 August 31
[Fontainebleau] 1646 August 31
Kopie: AE , CP All. 77 fol. 324–325 = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 61 fol.
319–319’.
Zu nr. 121. Mazarin im Gegensatz zu Longueville von einem baldigen Friedensschluß überzeugt.
Bei Fortdauer des Krieges weitere militärische Fortschritte zu erwarten. Unterredung mit La
Croisette.
Vostre lettre du 20. e de ce mois ne m’oblige à vous dire autre chose, si ce n’est
que je ne suis pas entièrement de vostre avis pour ce qui est de la conclusion
de la paix que vous croyez bien reculée, car je crois que jamais les Impériaux
et les Espagnols n’ont esté plus prests de l’achever et de nous accorder toutes
les conditions que nous pouvons désirer. Ma raison est que les affaires des uns
et des autres n’ont jamais esté en pire estat, comme vous reconnoistrez, je
m’asseure, si vous faites réflexion sur celuy d’Allemagne, d’Espagne et de
Flandre, ne pouvant me persuader que les Estats Généraux se portent à
consentir à une infidélité qui seroit capable de causer leur entière ruine, et
quand mesme ils la feroient, je ne vois pas qu’en l’estat où les ennemis sont
réduits de ce costé-là, nous deussions beaucoup les apréhender.
En tout cas si nos parties s’esloignent de la paix, nous aurons cette consola-
tion d’avoir fait pour achever cette bonne œuvre tout ce qui pouvoit dépendre
de nous, avec cela nous aurons tout sujet d’espérer que la continuation de la
guerre produira celle de nos progrez. Pour mon particulier, si comme vous
me fistes l’honneur de m’escrire dernièrement, on voit dans le mois prochain
que nous devions perdre absolument toute espérance de paix, j’auray au
moins la joye de vous voir icy bientost qui me sera très sensible.
Au reste, Monsieur, je ne crois pas de pouvoir vous donner une plus véritable
marque de mon amitié que de m’estre empesché de mettre par escrit le peu de
sujet que vous avez eu de vous plaindre de moy aux termes que vous avez fait
dans un temps où d’autres personnes qui ont cru en avoir eu plus de raison en
ont usé autrement. Je me suis contenté d’ouvrir mon cœur sur toutes choses
avec liberté au sieur de La Croisette, et il aura lieu, je m’asseure, de vous faire
connoistre à quel point je souffre de mes amis et d’une personne que j’honore
commes vous, ne doutant point aussy que de vostre costé vous ne voyez fort
bien que les moyens que vous avez pris ne sont pas ceux qu’il faut pour me
porter à procurer vos avantages.