Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
135. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1646 August 31
Fontainebleau 1646 August 31
Kopien: Ass. Nat. 276 fol. 113–115’ = Druckvorlage; AE , CP All. 77 fol. 321–323. Konzept
Lionnes: AE , CP All. 61 fol. 320–323’. Druck: Nég. secr. III S. 287–289.
Zufriedenheit mit den französischen Bevollmächtigten. Einfluß der französischen militärischen
Erfolge auf die Verhandlungen. Folgen einer Heirat der Kaisertochter mit dem Infanten. Positive
Auswirkungen der Veröffentlichung einer abgefangenen Depesche Mazarins. Gesandte der Bi-
schöfe von Bamberg und Würzburg Frankreich zugetan. Türkenhilfe. Rückkehr des spanischen
Kuriers. Spekulationen über niederländisch-spanische Vereinbarung Indien betreffend. Bestreben
Peñarandas, ein französisch-kaiserliches Separatabkommen zu verhindern. Spanische Bemühun-
gen um Vertrag mit den Generalstaaten. Militärische Nachrichten. Schutzbrief für Bischöfe von
Bamberg und Würzburg. Prozeß gegen Prinz Eduard.
Comme la dernière despesche desdits Sieurs Plénipotentiaires du 20 e du cou-
rant ne contient qu’une relation de ce qui s’estoit passé en la conférence qu’ilz
avoient eue quelques jours auparavant avec les médiateurs, il n’y eschoit point
d’autre response que celle qu’ilz donnent tousjours occasion de leur faire qui
est d’approuver leur conduitte et de louer leur zèle et l’addresse avec laquelle
ilz agissent pour avancer le service de Sa Majesté et la grande œuvre à laquelle
ilz travaillent depuis sy longtempz sans y avoir peu mettre la dernière main,
mais on se promet que le bon estat des affaires d’Allemagne à nostre esgard
portera un grand coup à sa perfection, et que la marche de nos armées avec
des forces de beaucoup supérieures à celles des ennemies fera bientost parler
les ministres de l’Empereur et ceux de Bavières en la forme que nous pouvons
désirer.
Il sera bien à propos dans cette conjoncture de raffraischir un peu la mémoire
des ministres impériaux par l’entremise des médiateurs de ce qu’on a souvent
fait entendre à nos parties que comme sy le dessein que les armées impérialles
et bavarroises avoient de deffaire la suédoise dans le retardement de nostre
jonction eust réussy, et que les affaires d’Allemagne eussent changé de face,
nous nous fussions tenus pour dit qu’ilz n’eussent persisté en rien de tout ce
qu’ilz ont desjà offert aux couronnes pour leur satisfaction, aussy il sera bien
juste que sy les armes alliées font des progrez considérables, la France et la
Suède prétendent de nouveaux advantages dans la paix à proportion de ceux
que l’on remportera dans la guerre et que l’on seroit encores en estat d’ aug-
menter sy elle continue. Cette protestation appuyée avec vigueur sera capable,
ce semble, de faire entrer les ennemis en grande considération et de les faire
résoudre de trancher sans délay touttes les difficultez qui ont jusqu’icy arresté
la paix dans l’Empire.
Car pour le mariage de la fille de l’Empereur avec le prince d’Espagne qu’il
semble que la maison d’Austriche de la façon que ses partisans en ont parlé
voudroit faire considérer comme la ressource et le restablissement de leurs
affaires, il pourra bien obliger l’Empereur à se tenir plus uny qu’il n’eust peut-
estre fait avec l’Espagne et à defferer davantage à ses conseilz et à ses prières,
mais il est aussy aysé à veoir que ne luy apportant ny argent ny assistance
aucune, cette union s’il y persévère opiniastrement pourroit bien estre cause
de sa ruine dans la continuation de la guerre qui vraysemblablement nous
donneroit de beaucoup plus grands avantages que ceux que nous demandons
par la paix.
Et desjà nous pouvons nous vanter que sy le party catholique dans l’ Allema-
gne avoit quelque affection pour cette couronne, elle est redoublée et aug-
mentée notablement depuis peu par un moyen innocent dont les ennemis
sans y penser ont esté eux-mesmes les seulz instrumenz.
L’archiduc Léopold ayant envoyé à Munster la despesche intercepté de mon-
sieur le cardinal Mazarin que Saint-Aignan
réchal de Thurenne, par laquelle ledit sieur cardinal le prioit de différer soubz
quelque prétexte sa jonction avec l’armée de Suède pour les raisons qu’il luy
alléguoit qui estoient l’advantage de la relligion et l’avancement de la paix, il
s’est rencontré heureusement qu’elle a produit un effect tout contraire à cel-
luy que s’estoit proposé ledit archiduc qui estoit de nous mettre mal avec les
Suédois, leur donnant des soubçons de nostre fidélité, car les Suédois sont
demeurez très satisfaitz du debvoir où ledit sieur maréchal de Turenne s’est
mis pour aller joindre leur armée avec tant de peines et d’obstacles et par
conséquent avec eux tout le party protestant qui a veu que nos actions par-
loient et cependant tous les catholiques qui ont sceu aussy la chose ont esté
extrêmement édiffiez de nostre procédé pour les intérestz de la paix et de la
relligion et entièrement destrompez des fausses impressions que nos parties
leur avoient enracinées dans l’esprit que la France n’avoit pour principalle fin
que sa grandeur et son accroissement par quelques mauvais moyens qu’elle y
peust parvenir.
Il y a icy des députtez
Peter Jacob, bis 1644 im Dienst des Ehg.s Leopold Wilhelm, danach Oberst, Hofmarschall und
Rat des Bf.s von Bamberg, seit März 1645 Oberschultheiß der Stadt Bamberg, vermutlich
Parteigänger Frk.s ( Dietz , Politik S. 70 Anm. 310). – Dr. Sebastian Wilhelm Meel, würz-
burgischer Kanzler, seit Dezember 1647 kurmainzischer Ges. auf dem WFK ( APW III D 1
S. 348; Dietz , Politik S. 70; Wolff S. 209). Zu ihrer von August bis Mitte Oktober 1646
dauernden Mission s. Dietz , Politik S. 70–73; Wild , Schönborn S. 80.
Melchior Otto Voit von Sal(t)zburg (1603–1653), Domkanoniker in Würzburg, Mainz und
Bamberg, war als Bf. von Bamberg seit 1642 Direktor des Fränkischen Reichskreises ( NDB
XVII S. 6f. ; Dietz , Politik S. 11–22).
Johann Philipp von Schönborn (s. [ nr. 36 Anm. 3 ] ).
les dernières protestations de la part de leurs maistres du désir qu’ilz ont de
servir et de s’attacher à cette couronne, et c’est par eux que l’on a sceu que
cette lettre dont on a tiré un nombre infini de coppies a produit des effectz
merveilleux dans l’Empire pour nostre advantage. Un de ces députtez pour
tesmoignage de son zèle a donné un mémoire touchant les affaires de la paix
dont on envoye coppie auxdits Sieurs Plénipotentiaires.
Messieurs les Plénipotentiaires se souviendront au suject des assistances
d’hommes ou d’argent que l’on pourra promettre à l’Empereur contre le Turc,
qu’elles soient stipullées et couchées en sorte et avec telle précaution que jamais
les ennemis ne puissent s’en prévalloir ny tirer advantage à la Porte à nostre
préjudice ou nous y brouiller, comme la mauvaise volonté que sans doutte ilz
conserveront tousjours contre nous, doibt nous le faire appréhender.
Nous avons icy de retour le courrier d’Espagne qui y avoit esté despesché
pour y avoir la dernière résolution sur le traitté de Hollande. On a pris pré-
texte de luy faire une querelle de ce qu’il est venu droit à la cour demander
luy-mesme son passeport au lieu d’aller descendre au bureau de la poste de
Paris comme c’est l’ordre et la coustume et cela affin de gaigner tousjours le
plus de tempz que nous pourrons.
On ne sçayt pas sy ce courrier porteroit ordre aux plénipotentiaires d’Espagne
de passer outre à accorder à Messieurs les Estatz le point de la navigation des
Indes, mais on nous a confirmé de divers endroitz que jusqu’à présent Castel
Roderigo et Pigneranda ont eu ordre précis de ne se point relascher là-dessus et
de n’y rien faire au delà de ce qui fust practiqué en la dernière trefve
asseure que lesdits Sieurs Estatz ne consentiront en aucune façon.
Quelqu’un a escrit icy que Pigneranda dont l’addresse consiste toutte en de
petits artifices, après avoir sceu des médiateurs ce que Messieurs les Plénipo-
tentiaires leur avoient laissé couller touchant le Portugal a fait dire au comte de
Trantmandorff que les François taschoient de faire la paix avec l’Espagne sans
l’Empereur, mais qu’il n’avoit rien voullu escoutter; sy l’avis est véritable, ce
que Messieurs les Plénipotentiaires pourront aysément recognoistre sur les
lieux, la visée de Pigneranda a esté d’obliger tousjours de plus en plus le comte
de Trantmansdorff à n’entendre aussy à aucun accommodement sans que l’ Es-
pagne y soit comprise, mais il ne sera pas malaisé de luy faire cognoistre la
différence qu’il y a de cette obligation mutuelle en ce que l’Empire a absolu-
ment besoing de repos et d’avoir la paix et l’Espagne, quoyque dans les mesmes
nécessitez, ne la veut point, et ainsy le roy d’Espagne recevroit tout l’advantage
et l’Empereur tout le préjudice jusqu’à courre fortune de sa ruyne.
On nous a aussy mandé que sy les ministres d’Espagne trouvoient que Mes-
sieurs les Estatz ne voullussent pas conclurre leur traicté sans la France, que
pour les y pousser ilz tenteroient soubz main et adroictement de leur insinuer
que leur dureté continuant ilz seront forcez de consentir au mariage de l’Infante
avec le Roy dont nous leur faisons faire de continuelles instances et mesme de le
conclurre sans les Provinces-Unies, n’ayant pas pour elles les scrupulles qu’elles
ont à nostre esgard, et qu’ilz laisseront en dot au Roy tous les Pays-Bas pour
avoir moyen de rentrer dans la Catalongne. Messieurs les Plénipotentiaires
proffitteront de cet avis suivant les occasions qui se présenteront.
Wir haben gute Nachrichten aus Deutschland erhalten. – Bei der Einnahme Mar-
dijks haben wir viele Kriegsgefangene gemacht. Der Herzog von Orléans hat die
Armee verlassen, um an den Hof zurückzukehren
Flandern. – Vermutlich wird die gegnerische Flotte die Kaisertochter nach Spa-
nien bringen.
Les députtez de Wirtzbourg et de Bamberg dont il est parlé cy-dessus ont
désiré une sauvegarde et déclaration du Roy en faveur de leurs maistres, on
l’envoye auxdits Sieurs Plénipotentiaires pour la remettre à leurs députtez
dans l’assemblée ou en user ainsy qu’ilz estimeront plus à propos. Ilz ont
aussy donné un autre mémoire de la part de l’évesque de Wirtzbourg que Sa
Majesté recommande auxdits Sieurs Plénipotentiaires.
Le sieur de Grémonville mande de Venize que les Espagnolz continuent à
Milan le procez qu’ilz avoient commancé au prince Edouard de Portugal, et
que mesme on appréhende qu’ilz ne le fassent mourir. Il est bien à propos que
les couronnes interviennent en cela avec tous les offices les plus pressans et les
plus efficaces qu’il se pourra pour guarentir ce pauvre prince du péril où il est,
Sa Majesté se remettant sur la prudence desdits Sieurs Plénipotentiaires de le
faire aux termes qu’ilz adviseront ensemble.
2 Schutzbrief für die Hochstifte Würzburg und Bamberg.
3 Memorandum Johann Philipps von Schönborn.