Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
106. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1646 August 10
Fontainebleau 1646 August 10
Kopien: AE , CP All. 77 fol. 232–235’ = Druckvorlage; Ass. Nat. 272 fol. 363–368’. Konzept
Lionnes: AE , CP All. 61 fol. 244–249, datiert auf den 9. August.
Lob für die Bevollmächtigten. Hoffen auf die Nachgiebigkeit Trauttmansdorffs angesichts der
veränderten militärischen Lage. Rheinübergang Turennes. Frankreich zum Frieden mit dem
Reich bereit. Philippsburg; Ratifikation des Vertrags mit Trier. Entsendung Mondevergues mit
Anweisungen der Bevollmächtigten. Wahl in Lüttich. Rolle des Prinzen von Oranien im gegen-
wärtigen Feldzug. Befremden über die Unterzeichnung der spanisch-niederländischen Artikel;
Weisung an La Thuillerie, auf Generalstaaten einzuwirken. Übernahme abgedankter Truppen
von Spanien geplant; Gegenmaßnahmen nötig. Verpflichtung der Generalstaaten auf die franzö-
sischen Interessen; Rolle der niederländischen Vermittlung zwischen Frankreich und Spanien;
Handlungsfreiheit der Bevollmächtigten in bezug auf Portugal. Negatives Verhalten der nieder-
ländischen Gesandten. Antifranzösische Verleumdungen durch Spanien. Krankheit La Thuille-
ries ; eventuelle Reise d’Avaux’ oder Serviens nach Den Haag. Kritik der Prinzessin von Ora-
nien . Französische Forderungen: Abtretung der Eroberungen in Flandern; Waffenstillstand für
Katalonien; kurze Waffenruhe in Italien. Schwedische Forderung nach Pässen für die portugiesi-
schen Gesandten und Freilassung Prinz Eduards. Mißtrauen der Spanier gegenüber Contarini
wegen Portugal. Betroffenheit Spaniens wegen des Einlenkens Schwedens zugunsten Bayerns.
La despesche desdits Sieurs Plénipotentiaires du 24 e du passé n’oblige à autre
response qu’à approbation entière de leur conduicte et de la manière avec
laquelle ilz ont receu ce qui leur a esté dict en dernier lieu par les médiateurs,
et comme la scène a changé de face par la jonction de monsieur le maréchal
de Turenne avec l’armée suédois [!] et par le décampement de l’impérialle et
de la bavaroise qui seront forcées à se retirer encores plus loing quand les
deux autres marcheront vers elles, nous devons espérer que le comte de
Trautmansdorff changera aussy de discours adjoustant plustost quelque nou-
velle satisfaction que se rétractant de celles qu’il avoit accordées à cette cou-
ronne et à celle de Suède, et asseurément l’indifférence avec laquelle lesdits
Sieurs Plénipotentiaires ont respondu à ce qui leur a esté réprésenté par les
médiateurs ne contribuera pas peu à le faire avancer.
On a esté bien aise icy d’apprendre que le passage de monsieur le maréchal de
Turenne à Wezel ayt esté asseuré par la présence et par les soings de Mes-
sieurs les Plénipotentiaires. C’est un coup de partie qui vraysemblablement
aura des suites bien advantageuses pour le bien de la cause commune.
Comme les soupçons que Trautmandorff a faict cognoistre qu’il avoit que
Messieurs les Plénipotentiaires n’eussent pas pouvoir de conclurre, mais plus-
tost ordre de suspendre la négotiation probablement viennent des Espagnolz
qui mettent toutes pièces en œuvre pour empescher l’ajustement des affaires
de l’Empire, et que d’ailleurs ledit Trautmansdorff ne désire rien avec tant de
passion que de conclurre promptement la paix, il sera bon que lesdits Sieurs
Plénipotentiaires n’oublient rien comme ilz ont desjà faict pour le détromper
et pour luy faire toucher au doigt qu’ilz sont prestz de démentir tous ceux qui
luy ont malicieusement insinué ces menteries en signant le traicté dans un
jour, pourveu que nostre satisfaction soit suivie de celle de noz alliez.
On a eu icy beaucoup de satisfaction du consentement que monsieur l’électeur
de Trèves a donné que Philisbourg demeure en la garde du Roy, ce qui pourra
nous faciliter extrêmement ce poinct dans l’assemblée. Le sieur d’Anctouville
s’y est fort bien conduict et avec addresse. On luy envoyera la ratiffication du
traicté qu’il a faict avec ledit électeur, lequel on prendra soin de tenir bien
secret comme lesdits Sieur Plénipotentiaires mandent qu’il importe.
Quant à l’envoy du sieur de Montdevergue à Vienne, Sa Majesté s’en remet
entièrement ausdits Sieurs Plénipotentiaires et approuve dès à présent tout ce
qu’ilz résouldront, se conformant bien à leur sentiment qu’il est bon de ne
point se relascher de ce que nous avons prétendu, sy ce n’est dans le tempéra-
ment dont lesdits Sieurs Plénipotentiaires sont d’advis de ‚Majesté Impérialle
et Royalle‘ elle entend pourtant qu’ilz puissent se porter à tel autre expédient
qu’ils jugeront à propos, et d’aultant plus s’ilz voyoient que cela pust servir à
en tirer des choses plus solides.
Freude über den Wahlgewinn der profranzösischen Partei in Lüttich; anläßlich
der Wahl soll es in der Stadt zu Tumulten gekommen sein.
Sa Majesté a grand desplaisir du mauvais estat où se treuve aujourd’huy ré-
duicte la santé de monsieur le prince d’Orange. Ce qui la console dans ce
malheur est qu’encore que pour le bien de la cause commune, et pour ranger
plus tost les Espagnolz à la raison il soit mal que Messieurs les Estatz ne
fassent point de progrès de leur costé, néantmoins à nostre esgard il vault
aultant et peult-estre mieux que monsieur le prince d’Orange ne s’atache à
rien que s’il attacquoit quelque place, parce qu’alors dès que sa circonvalla-
tion seroit parfaicte, et que les ennemis désespèreroient de la pouvoir forcer,
ilz pourroient joindre leurs divers corps et nous tomber sur les bras avec gé-
nérallement toutes leurs troupes, où au contraire ledit sieur prince ne s’ atta-
chant à rien menace tout, et comme c’est dans les endroictz les plus sensibles,
il s’y tient la meilleure partie des forces ennemies en eschec et donne lieu à
l’armée de Sa Majesté de faire des progrès avec plus de facilité et plus de
seureté qu’elle n’en auroit aultrement.
On ne peult assez s’estonner de l’estrange procédé des ambassadeurs de Mes-
sieurs les Estatz qui ont signé le traicté avec les Espagnolz sans avoir esgard à
ce qui est porté par tous ceux que la France a avec eux. On en a escript bien
fortement à monsieur de La Thuillerie, affin qu’il fomente le desplaisir qu’en
ont tesmoigné Messieurs les Estatz à dessein, ou de les faire chastier ou que
cela serve pour les rendre plus retenuz à l’avenir.
Nous avons advis de bon lieu que les Espagnolz se préparent à la continuation
de la guerre, quand mesme la paix se feroit avec l’Empire, et que pour cet effect
ilz ont commencé desjà à traicter avec divers chefs et officiers de l’armée im-
périalle et de la bavaroise pour les faire passer au service de leur maistre au cas
que cet accommodement se fasse, et avec cela ilz pressent de sorte leur traicté
avec Messieurs les Estatz qu’il puisse se conclurre dans le mesme temps que
celuy de l’Empire sera arresté. Il importe donc extrêmement de prendre par
avance toutes les précautions possibles et nécessaires, affin qu’ilz n’obtiennent
pas ce qu’ilz se proposent qui seroit infiniement dommageable au bien de la
chrestienté et de grand préjudice aux intérestz de cette couronne.
On a mandé plusieurs fois ce qu’on estimoit qui se pourroit faire à l’esgard de
l’Empire pour empescher que les Espagnolz profitassent des troupes qui y
seront licenciées. C’est à quoy il faut viser principalement, et y user de grande
prévoyance et circonspection, au cas que les Impériaux prennent enfin la ré-
solution de conclurre, et que lesdits Espagnolz s’oppiniastrent à ne vouloir
pas nous accorder ce que nous prétendons d’eulx à sy juste tiltre.
Il fauldra donc faire tous effortz possibles pour brider tellement les Espa-
gnolz qu’ilz ne puissent se prévalloir des troupes de leur party, et en tout cas
praticquer aussy de nostre costé les principaux chefs et officiers de l’armée de
Suède et de Madame la Lantgrave pour passer avec leurs trouppes au service
de cette couronne, ce qui est pourtant remis à ce que lesdits Sieurs Plénipo-
tentiaires jugeront à propos.
Quant à ce qui est des Hollandois, il importe au dernier point de les engager
de plus en plus à ne rien conclurre que nous ne soyons satisfaictz pour le
moins en tous les autres poinctz que celuy de Portugal.
Et quand nous nous relascherons en ce dernier, ainsy qu’on en a donné pou-
voir à Messieurs les Plénipotentiaires, il ne fauldra pas seulement faire valloir
la chose aux Espagnolz, ce qu’elle mérite pour en proffiter ailleurs, mais aux
députez mesmes de Hollande, leur donnant à entendre que la France s’y porte
pour leur considération, ne se contentant seulement pas d’avoir contribué aux
advantages qu’ilz ont remporté dans la guerre, et à les affermir et en avoir
d’autres par leur accommodement, mais voulant aussy en se relaschant dudit
poinct leur procurer la gloire d’avoir faict la paix entre les deux couronnes.
Et cela arivant les instances que nous aurons faictes lesdits députez de Hol-
lande , et les souhaitz et les offices des aultres ministres des princes qui sont à
l’assemblée sur le mesme subjet serviront à Sa Majesté d’une légitime excuse
dans le monde et auprès des Portuguais mesmes de ce qu’elle aura esté obligée
de faire dans leurs intérestz.
Nous ferions un grand coup et de la dernière importance, sy dans le temps
que le courrier que Peneranda a dépesché en Espagne pour rapporter le
consentement de la dernière ratiffication de son maistre sur le traicté avec
Messieurs les Estatz, tardera à revenir, nous ajoustions et demeurions d’ ac-
cord avec lesdits Sieurs Estatz quelle doibt estre la satisfaction que la France
tirera des Espagnolz, et qu’ensuite nous puissions convenir de nouveau avec
eux, les y engageant de bonne sorte, qu’ilz ne pourroient rien conclurre avec
l’Espagne que cette couronne n’eust en mesme temps satisfaction conformé-
ment à ce qui auroit esté auparavant arresté avec nous.
Et on pourroit faire semblant de les obliger à un secret extraordinaire, y em-
ployant tous les soins et l’addresse possible, et tirer mesme parolle d’eulx,
qu’ilz feroient leur possible pour nous faire obtenir davantage, mais tout au
moins ce qui auroit esté accordé sans quoy ilz ne passeroient point oultre à la
conclusion de leur accommodement.
Il est pourtant remis à la prudence desdits Sieurs Plénipotentiaires d’user de
cet expédient en la forme qu’ilz jugeront plus à propos. Le seul scrupule que
l’on y a c’est que sy les députez de Hollande sçavent que nous voulions nous
relascher dans les affaires de Portugal, les Espagnolz en seront aussytost aver-
tiz , et qu’estans asseurez de ce point ilz pourroient songer à en gagner d’ aul-
tres .
Il ne doibt pas sembler estrange sy on appréhende tant la mauvaise disposi-
tion où sont ces députez de Hollande à l’esgard de la France, puisque nous
sçavons certainement qu’ilz ne se contentent pas de faire toutes sortes de di-
ligences dans leurs provinces et près des Estatz Généraux pour leur imprimer
dans l’esprit des jalousies et des soupçons contre nous et en mesme temps
insinuer des mouvemens d’affection et de confiance pour nos ennemis,
comme aussy pour persuader l’absolue nécessité qu’a leur Estat de ne perdre
pas un moment de temps à conclurre un traicté qui arreste les progrès des
François qu’ilz taschent de faire craindre plus que ceux de nos ennemis com-
muns , mais encore dans l’assemblée ilz usent de continuelles flatteries envers
les plénipotentiaires d’Espagne, tesmoignent participer à la joye ou au mes-
contentement qu’ilz reçoivent des bons ou mauvais succès qui arrivent, et les
asseurent à chaque moment qu’ilz ne désirent pas avec moins de passion
qu’eux la conclusion du traicté.
Et cela est arivé à tel poinct que Pigneranda qui en est le chef ne doubte
aulcunement qu’au retour de son courrier cet accommodement ne s’achève en
un jour. Les députez de Hollande travaillent à présent de leur costé près de
Messieurs les Estatz pour avoir tous les consentemens et toutes les expédi-
tions nécessaires, affin qu’il ne leur manque rien au retour dudit courrier qui
arreste la conclusion et l’exécution dudit traicté. Nous avons pourtant subjet
d’espérer sur la mauvaise satisfaction que Messieurs les Estatz ont tesmoignée
de leur procéder que leurs instances sur le reste seront inutiles et qu’ilz n’ ob-
tiendront pas ce qu’ilz recherchent.
L’on a receu advis de La Haye et d’un autre endroict de très bon lieu de tout
ce que dessus, mesmes que Brun premièrement et puis Pigneranda luy-mesme
se sont applicquez extraordinairement à faire concevoir aux députez de Hol-
lande tous les soupçons imaginables contre nous jusques à leur dire d’avoir
pénétré que nous avons sur le tapis une grande négotiation avec les Suédois,
dont on ne sçait pas le détail, mais qui ne peult tendre qu’au préjudice des
Provinces-Unies, se voyant que nous travaillons incessamment à rendre les-
dits Suédois maistres de la mer Baltique et à les faire approcher de leurs Es-
tatz , ainsy qu’il paroist par la longue marche que l’armée suédoise a faicte
pour se rendre où elle est.
Lesdits députez ensuite en ont escript positivement dans leurs provinces à
Messieurs les Estatz et l’ont faict réprésenter de vive voix par ceux qui y sont
allez avec toutes les couleurs et les artifices imaginables. Ilz ont mesme mandé
que Pineranda et Brun leur avoient dict qu’il n’est pas seulement question
aujourd’huy de conclurre promptement un bon traicté, mais mesme de s’allier
ensemble pour empescher, disent-ilz, les effectz de la mauvaise volonté de
Leurs Majestez et de la haine que les François ont contre les uns et les autres,
et que le roy de Dannemarck qui est outré contre les Suédois entrera volon-
tiers dans cette union, et l’électeur de Brandebourg aussy qui ne pourra jamais
se résouldre d’avaller un morceau sy amer que celuy de la Poméranie, de quel-
que douceur qu’on l’assaisonne. On peult cognoistre comme quoy la matière
est préparée dans l’esprit de ces députez, en ce que toutes ces inventions et ces
mensonges sont escoutez d’eulx comme des véritez évangéliques. C’est en ces
termes-là qu’ilz en ont escript à La Haye à ce que porte l’advis que nous
en avons, et ilz ont mesmes faict de grands remerciemens aux ministres
d’Espagne de la confiance et sincère amitié qu’ilz leur font paroistre.
On est bien marry que le mauvais estat de la santé de monsieur de La Tuille-
rie l’oblige à revenir par deçà en des conjunctures sy délicates et sy importan-
tes ; en cas qu’il soit pas en estat de repasser en Hollande, quand le retour du
courrier d’Espagne nous obligera à y agir avec plus de vigueur que jamais, il
sera peult-estre nécessaire que monsieur d’Avaux ou monsieur de Servien
aillent, sy ce n’est qu’ils croyent pouvoir remédier à tout, dépeschant conti-
nuellement au sieur Brasset, et luy envoyant les mémoires et instructions de
ce qu’il devra faire.
Mais on réplicque qu’une nouvelle convention avec les députez d’Hollande
de ce qu’ilz jugent raisonnable que nous prétendions, et qu’ilz s’engagent de
nous faire obtenir seroit le salut de toute cette affaire.
Car asseurément pour la Flandre ilz ne pourront pas désaprouver que nous
retenions tout à leur exemple, convenant seulement de quelques eschanges de
places et de postes s’il escheoit à en faire pour la commodité réciproque d’un
chacun. Madame la princesse d’Orange dist dernièrement à monsieur de La
Thuillerie que l’on faisoit la guerre pour avoir la paix, et qu’il estoit bien
estrange que la France ne voulust pas se contenter des grands avantages qu’on
luy offroit qui sont de garder ses conquestes, ce qui faict veoir et la malice
des députez à persuader cela dans les Provinces-Unies, puisque la princesse
d’Orange mesme est imbu[!] de cette oppinion, et que nous ne treuverons
aulcune difficulté près de Messieurs les Estatz à nous asseurer ce poinct puis-
qu ’ilz supposent desjá que c’est une chose qu’on nous offre.
Quant au principat de Catalogne, nous consentirons à une trêve d’un temps
limité, en quoy il y aura mesme lieu de leur faire beaucoup valloir que pour
leur considération et pour faciliter la paix on n’insiste pas à l’avoir de la
mesme durée que celle qu’ils feront.
Quant à l’Italie, sy on ne peult sy promptement demeurer d’accord de toutes
choses, on pourroit ajuster une trêve courte pour en convenir et pour l’ exécu-
tion de ce qui sera arresté, à condition que quelques difficultez qui s’y ren-
contrent , on ne pourra reprendre les armes pour les terminer, ainsy qu’on l’a
escript d’aultres fois.
Messieurs les Plénipotentiaires sçauront que les ministres d’Espagne sont en
grande alarme des pressantes instances que les Suédois firent dernièrement
pour le saufconduict de Portugal et pour la liberté de Dom Edouart, ou qu’il
soit remis entre les mains de l’Empereur, parce qu’ilz croyent que le comte de
Trautmansdorff pourra se laisser aller à accorder le premier poinct de crainte
que l’assemblée ne se rompe sy on continue à le refuser, et pour l’autre de
Dom Edouart qu’il pourra estre tenté de l’offre d’une grande somme d’argent
que l’ambassadeur de Venize luy aura faicte en suite de la prière qu’on fit icy
à son collègue, monsieur le cardinal Mazarin jugeant bien qu’une raison de
quatre-vingtz ou cent mil pistolles en des conjonctures où l’Empereur n’a pas
un sol persuaderoit beaucoup en faveur de Dom Edouart.
Il fault prendre garde seulement qu’au temps que Pineranda fut envoyé à
Munster on fut asseuré d’Espagne et d’autres endroictz qu’il auroit ordre ex-
près de sortir de l’assemblée avec tous ses collègues en cas que l’Empereur
donnast les sauf-conduictz de Portugal. Lesdits Sieurs Plénipotentiaires seront
aussy avertiz que les ministres d’Espagne ont grande meffiance de l’ ambassa-
deur Contarini sur le point de Portugal, parce qu’il a tousjours dict qu’il estoit
malaisé de songer
ouverte.
Les ministres d’Espagne sont au désespoir de ce que par le soin et les offices
de ceux du Roy les Suédois se sont relaschez en ce qu’on a désiré d’eulx à
l’avantage de monsieur de Bavières, et on sçait qu’ilz se sont serviz encor de
cecy pour augmenter contre nous la méfiance de Messieurs les Estatz qui sont
portez à favoriser les princes Palatins.