Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
77. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1646 Juli 20
Fontainebleau 1646 Juli 20
Kopien: AE , CP All. 77 fol. 127–133’ = Druckvorlage; Ass. Nat. 275 fol. 540–542’, 545.
Konzept: AE , CP All. 61 fol. 174–177’. Druck: Nég. secr. III S. 306–308.
Lob der Verhandlungsführung; Hoffen auf einen Umschwung in den niederländischen Angele-
genheiten ; schwedische Friedensbereitschaft. Französische Wahrung der bayrischen Interessen we-
gen allgemeiner Feindschaft gegenüber Kurfürst Maximilian geboten. Haltung des Hofes gegen-
über Bagno und Nani. Begrüßung der Bemühungen um ein Besatzungsrecht in Philippsburg. Lob
Hessen-Kassels. Auslagenerstattung. Waffenstillstand für Portugal wünschenswert. Unzutreffende
spanische Gerüchte.
Sa Majesté a apris par leur dépesche du 9 e ce qui s’estoit passé en la dernière
conférence qu’ils avoient eue avec les députez de Messieurs les Estats, et ne
peut assez louer la conduite qu’ils y ont tenue, ny la vigueur et la prudence
avec laquelle ils leur ont parlé; elle aura tousjours produit un fort bon effet,
quand elle n’auroit servy qu’à rompre pour quelque temps le coup que les
Espagnols vouloient faire de porter lesdits députez à signer de part et d’autre
les articles dont ils sont d’accord; et c’est avec grande raison que lesdits Sieurs
Plénipotentiaires disent qu’un délay mesme de huit jours peut avoir esté fort
utile, parce que monsieur le prince d’Orange s’engageant cependant en quel-
que grand dessein, il est sans doute que la négotiation de ces affaires de
Holande changera entièrement.
Nach den Berichten von La Thuillerie und d’Estrades hat der Prinz von Oranien
den Feldzug begonnen und wird Antwerpen angreifen.
Lesdits Sieurs Plénipotentiaires ne pouvoient aussy mieux parler ny avec plus
d’adresse et de prudence qu’ils ont fait à monsieur Oxenstiern. Le sieur Cha-
nut continue à nous asseurer de plus en plus que les intentions de la reyne de
Suède sont véritablement de faire la paix, et que toute sa cour aussy la sou-
haite et y est disposée autant qu’il se peut désirer.
La conduite des Espagnols envers le duc de Bavière et l’animosité qu’ils font
paroistre contre luy nous doit obliger de plus en plus à insister pour ses inté-
rests aussy fermement que nous le pouvons faire pour les nostres. L’ obliga-
tion qu’il en aura à cette couronne sera d’autant plus grande qu’il n’a pas
seulement ses ennemis propres contre luy dans le cours de cette négociation,
mais la maison d’Austriche mesme qui ne s’aplique qu’à chercher les moyens
de luy nuire, fomentant la mauvaise disposition des Suédois en son endroit et
eschaufant les sentiments de tous les autres qui peuvent prendre part en ce qui
regarde la maison Palatine.
On se conduit icy avec le Nonce et l’ambassadeur de Venise en la manière
que lesdits Sieurs Plénipotentiaires tesmoignent désirer et on se plaint mesme
quelquefois, comme ils en font eux-mesme[s] instance très judicieusement,
que le désir qu’ils ont de remporter la gloire de faire la paix, ou peut-estre
celuy de revenir bientost, leur fait souvent faciliter plus qu’ils ne devroient
certains points importans au service de Sa Majesté et de grande conséquence
dans la conclusion du traitté.
Sa Majesté a fort aprouvé le pouvoir que lesdits Sieurs Plénipotentiaires ont
donné au sieur d’Antouille de promettre jusqu’à la somme de cinquante mil
richdales à monsieur l’électeur de Trèves, au cas que le consentement absolu
qu’il poura donner de nous laisser Philisbourg produise l’effet que nous pré-
tendons , et que ladite place demeure par le traitté dans la garde du Roy sans
aucune limitation de temps et comme ce point est de l’importance que chacun
voit pour l’avantage de cette couronne, Sa Majesté est asseurée que lesdits
Sieurs Plénipotentiaires continueront avec la mesme ferveur jusqu’au bout les
soins qu’ils ont pris jusqu’icy pour l’emporter, et tout ce qu’ils promettront
pour cela sera approuvé et ponctuellement exécuté par Sa Majesté.
On parlera icy au résident de Madame la Landgrave aux termes que lesdits
Sieurs Plénipotentiaires mandent qu’il seroit à propos de faire, et on escrit en
conformité au sieur de Beauregard, afin qu’il tesmoigne encore plus particu-
lièrement à ladite dame le sentiment que Sa Majesté conserve de sa conduite
et de celle de ses ministres dans l’assemblée, et à la vérité c’est bien tesmoi-
gner son affection que tous les dégasts que ses Estats ont souffert par le séjour
qu’y a fait l’armée suédoise, dont le retardement du passage de nostre armée
de delà le Rhin a pu estre cause, n’ayent pas fait sortir la moindre plainte de sa
bouche, mais qu’elle se soit plustost employée à faire connoistre aux Suédois
la sincérité de nos intentions et les justes causes que nous avions d’en user de
la sorte.
Es wurde Anweisung gegeben, die Auslagen zu erstatten.
Comme Sa Majesté juge du discours que les députez d’Holande ont tenu aus-
dits Sieurs Plénipotentiaires que la principale dificulté dans la conclusion de
la paix avec Espagne sera sur le point de Portugal, encore que Sadite Majesté
leur ayt fait sçavoir cy-devant ses intentions là-dessus, elle veut encore répli-
quer dans ce mémoire qu’elle leur donne tout pouvoir de conclure cette af-
faire en la manière qu’ils aviseront et qu’il se poura, ne désirans pas qu’elle
empesche l’establissement du repos de la chrestienté.
Il est vray que Sa Majesté et par bienséance pour sortir avec honneur de ce
point-cy, et par son propre intérest pour correspondre mesme à la bonne grâ-
ce , avec laquelle le roy de Portugal vient d’accorder sept vaisseaux pour venir
servir dans l’armée navale de Sa Majesté souhaiteroit passionnément que l’on
pût arrester une trêve pour le Portugal au moins de deux années; ce seroit
autant de temps gagné pour eux, et comme il faudroit bien après trois ou
quatre autres années au roy d’Espagne avant que s’estre arraché cette épine du
pied, il se rencontreroit insensiblement que nous aurions atteint la majorité,
avant que les Espagnols eussent eu le moyen de songer à se vanger de nous,
comme il est à croire qu’ils n’en perdront pas sitost la pensée, ne s’ accommo-
dans aujourd’huy que par une pure nécessité et de crainte d’empirer leur
condition.
Cependant nous aurions tort de nous plaindre des partages que font les mi-
nistres d’Espagne, des avantages qui se reçoivent diféremment de leur costé et
du nostre, puisqu’ils nous laissent la réalité des bons succez; ils se contentent
de se les attribuer et de se flatter ou d’amuser le monde de l’imagination du
bonheur qui ne leur est pas arrivé, et du malheur de nos affaires, qui ne se
rencontre que dans les bruits qu’ils en répandent.
Entgegen spanischen Gerüchten werden die Belagerungen von Lérida und Cour-
trai nicht aufgehoben. Lérida bedrohen wir weiterhin; Courtrai haben wir einge-
nommen
Am 29. Juni 1646 (s. [ nr. 64 Anm. 1 ] ).
vor . – Was Orbetello anbelangt, so ist Prinz Thomas nicht abgezogen; vielmehr
hat er zwei Entsatzcorps geschlagen, darunter eines von beträchtlicher Größe, wie
der beigefügten Relation zu entnehmen ist. Allerdings dürfte er Mühe haben, die
Belagerung von Orbetello aufrechtzuerhalten, wenn es zutrifft, daß der Papst und
der Herzog von Parma spanischen Truppen Durchmarsch gewährt haben.
Enfin les Espagnols n’ont pas seulement publié partout et flatté particulière-
ment les peuples de Flandre que leur ajustement avec Messieurs les Estats
estoit infaillible, mais ils se le sont persuadez tout de bon et l’ont si bien cru
dans leur âme qu’ils ont acheminé sur cela toutes choses de leur part, comme
sur un fondement qui ne pouvoit manquer, et cependant voilà monsieur le
prince d’Orange en campagne avec une armée plus forte que celle qu’il avoit
l’année passée, et à la veille de tenter un dessein plus grand qu’il n’a encore
fait.
Cela estant, ne serions-nous point injustes de vouloir tout prendre pour nous
et priver les Espagnols de la faveur des premiers bruits qu’ils font courir sur
les événemens de la guerre, et qu’ils embelissent mesme de rodomontades
pour en rendre croyable la fausseté, pendant que nous en recevons, avec mo-
dération , les avantages véritables. On laisse à juger à quel point monteroit
leur orgueil s’ils avoient la fortune pour eux, puisqu’ils s’enflent et se débor-
dent si fort dans les disgrâces qui leur arrivent.