Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
41. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Juni 30
Paris 1646 Juni 30
Kopien: AE , CP All. 76 fol. 685–688 = Druckvorlage; AE , CP All. 66 fol. 132–136. Konzept
Lionnes: AE , CP All. 61 fol. 91–94’. Reinkonzept: Ass. Nat. 272 fol. 333–337’. Druck: Mém.
et Nég. III S. 96–106; Nég. secr. III S. 238–240.
Zweckmäßigkeit eines Schreibens an die Generalstaaten. Rückkehr des spanischen Kuriers. Wah-
rung der portugiesischen Interessen. Forderungen Frankreichs: Portugal: ein- bis zweijähriger
Waffenstillstand; Katalonien: Abtretung des Roussillon und Rosas’ durch Spanien, acht- bis
zwölfjähriger Waffenstillstand und eventuell solange Verbleib Léridas bei Frankreich; Italien:
Besitz Pinerolos, gegenseitige Restitution, Verbleiben künftiger Eroberungen bei Frankreich. Für
die Spanischen Niederlande Bedingungen variabel; bei Abtretung des Artois, Cambrais und des
Cambrésis Rückgabe der übrigen Eroberungen. Militärisches.
La dernière dépesche desdits Sieurs Plénipotentiaires qui est du 18 ne conte-
nant qu’une simple relation de ce qui s’estoit passé dans une conférence qu’ilz
avoient eue avec les ministres de Hollande, il n’eschoit pas d’y faire grande
response, puisque Sa Majesté leur a escript à diverses fois si amplement sur
cette matière et qu’il est certain qu’il ne se peult rien adjouster aux soins et à
l’addresse qu’ilz ont jusqu’icy employée pour remettre lesdits députez dans le
train de leur honneur.
Sa Majesté désire seulement que lesdits Sieurs Plénipotentiaires examinent s’il
ne seroit point à propos qu’ilz escrivissent une lettre bien estudiée à Messieurs
les Estatz dans cette conjoncture qui servist à confirmer ceux d’entre eux qui
sont en de bons sentimens et à ramener les aultres qui se laissent entraisner
aux artiffices de nos ennemis, car quoyque le sieur de La Thuillerie leur repré-
sente continuellement tout ce qui se peult là-dessus, il seroit bon qu’il y eust
quelque pièce qui demeurast à tousjours, et qui fist veoir les soins que l’on a
pris de nostre costé pour les maintentir en leur debvoir et esclater davantage
la lascheté de leur défection sy elle arivoit contre ce que nous croyons. En
tout cas il semble qu’il sera bon de faire ressouvenir souvent ledit sieur de La
Thuillerie comme on luy a mandé d’icy qu’il ne manque pas de faire cognois-
tre ausdits Sieurs Estatz l’authorité que se veulent attribuer les députez qui
sont à l’assemblée qui ne les considèrent que par bienscéance et par civilité
comme s’ilz en estoient tout à faict indépendans, parce que leur pouvoir est
émané des provinces, et qu’en effect ilz entretiennent des négotiations parti-
culières avec elles et y font de fois à autres des voyages soubz prétexte de leurs
intérestz domesticques, mais à dessein seulement d’y faire des cabales pour les
disposer à la conclusion du traicté tel qu’ilz l’ont arresté avec les Espagnolz.
Maintenant que le courrier qui devoit apporter le pouvoir aux ministres d’ Es-
pagne et tous les ordres pour traicter avec Messieurs les Estatz est repassé il
semble que la négotiation de la paix est dans une crise qui doibt bientost faire
cognoistre ce que l’on en peult espérer de bien ou de mal.
Sa Majesté juge par les advis qu’elle a de divers endroictz et par ce aussy que
lesdits Sieurs Plénipotentiaires luy ont mandé de la mauvaise disposition de
Messieurs les Estatz envers les Portuguais que les affaires de Portugal seront
celles où les Espagnolz se rendront les plus difficiles par la connivence et
mesme à l’instigation des Hollandois qui se sont proposez de partager avec le
roy d’Espagne la despouille dudit roy.
Sa Majesté donc estime que la meilleure conduicte que nous puissions tenir en
cela, est de monstrer présentement grande fermeté dans ce point de Portugal
pour trois raisons.
L’une pour obtenir en effect s’il est possible à ce roy-là les avantages qu’il est
de l’intérest et de l’honneur de cette couronne de luy procurer ce qu’elle sou-
haitte à tel point qu’elle sacrifieroit bien volontiers comme il a esté mandé de
ses avantages propres dans le traicté de la paix, pourveu qu’il y eust moyen de
l’affirmer dans la possession de tous les Estatz qu’il possède.
La deuxième affin que sy pour le bien de la chrestienté et du repos public
nous sommes forcez de nous relascher en ses intérestz, nous en soyons d’ aul-
tant plus justiffiez devant le monde qui verra que ce n’est qu’après avoir faict
tous les effortz possibles pour les soustenir vigoureusement.
Et la troisième affin que cette fermeté nous serve pour obliger nos parties à se
relascher elles-mesmes en nostre faveur en quelque autre poinct important
que nous prétendons, ce qui est remis pourtant à la prudente direction desdits
Sieurs Plénipotentiaires qui sçauront bien sur les lieux se prévaloir de tout à
l’avantage de cet Estat. Ilz n’oublieront pas en ce rencontre de faire adroicte-
ment valloir que céder de nostre part le point de Portugal c’est asseurer au roy
d’Espagne le recouvrement d’un grand et important royaume.
Sa Majesté cependant treuve bon que ne pouvant faire mieux ilz essayent de
sortir de cette affaire par le moyen d’une trêve de deux ans ou dix-huict mois
ou tout au moins d’une année, sy ce n’est que les ministres de Portugal qui
sont avec eux jugeassent plus advantageux au service de leur maistre de traic-
ter présentement de quelque autre forme d’accord qui le délivrast de tout
embarras pour l’avenir. En tout cas on pourra convenir que durant la trêve on
taschera par quelque expédient de faire cet accommodement.
Quant à la Catalogne Sa Majesté retenant le comté de Roussillon et Roses
avec ses dépendances en vertu de la paix treuve bon que lesdits Sieurs Pléni-
potentiaires , au cas que l’on ne puisse pour le reste faire condescendre les
Espagnolz à une trêve de la durée de celle de Messieurs les Estatz ou à ajuster
l’affaire par quelque autre moyen de ceux qui ont esté mandez, consentent de
sa part à une trêve de douze années ou de dix, mais qui ne puisse estre moin-
dre de huict.
Il fauldra seulement qu’ilz apportent deux précautions en cette affair[e]-cy de
Catalogne oultre plusieurs autres qui leur ont esté marquées en des dépesches
précédentes.
L’une que sy les Espagnolz prétendoient de ravoir Flix ou quelque aultre lieu
petit ou grand de ceux que nous tenons, soubz prétexte qu’ilz fussent au-delà
de la Sègre et de l’Ebro, lesdits Sieurs Plénipotentiaires ne doivent point y
consentir mais remonstrer qu’il seroit extraordinaire en ne faisant qu’une trê-
ve qu’on nous contestast la possession de tout ce que nous occupons présen-
tement .
L’aultre qu’ilz prennent garde de tenir bon aultant qu’il se pourra avoir par la
paix toutes les dépendances de Roses, parce que les Espagnolz pourroient
proposer de restraindre ledit comté de Roussillon à ce qui nous devra demeu-
rer au pays qui est au-deçà du col de Pertus
dépendances, mais comme Sa Majesté ne prétend pas que des poincts de cette
considération-là empeschent la conclusion de la paix, sy d’ailleurs les plus
importans sont ajustez, elle donne pouvoir ausdits Sieurs Plénipotentiaires de
s’en relascher aultant qu’ilz le jugeront à propos.
Comme Lérida ne peut plus manquer, la guerre continuant, de tumber au
pouvoir du Roy, Messieurs les Plénipotentiaires feront instance que cette
place nous demeure durant la trêve, mais sy la conclusion de l’ accommode-
ment ne dépendoit que de cette prétention Sa Majesté leur permet de s’en
relascher, pourveu néantmoins que ladite place ne fust desjà en nos mains
lorsque les autres conditions seront ajustées.
Lesdits Sieurs Plénipotentiaires auront en cela beaucoup de champ de faire
valloir les sincères intentions de Leurs Majestez pour la paix faisant esclatter
la retraicte de leurs armes de devant Lérida, lorsque la place dont chacun sçait
l’importance, ne pouvant plus estre secourue, la conqueste en est infaillible. Il
se pourra mesme faire que les Espagnolz manquans de tous les autres moyens
de la sauver auront recours à celuy de nous donner promptement satisfaction
sur tous les autres poinctz, affin que la conclusion de l’accommodement nous
oblige à en abandonner l’entreprise.
On adressa de Compiègne ausdits Sieurs Plénipotentiaires un mémoire que
les ministres de Catalogne
Ao. Ges. Kataloniens in Paris waren de Ardena ( Sanabre S. 249, 358) und Dr. Marti (s. nr. 2
Anm. 4). Don Joseph (José) de Ardena y Çabastida (1611–1677) war seit 1641 General der
katalan. Kavallerie. Neben seiner militärischen Tätigkeit auf frz.-katalan. Seite wurde er
1650 in diplomatischer Mission an den frz. Hof entsandt. 1661 ernannte Ludwig XIV. ihn
zum comte de las Illas ( Lazerme I S. 80f.).
Majestez touchant la trêve, mais comme il n’a pas esté approuvé par les
consistoires qui ont la direction du principat et qu’ilz ont depuis peu dé-
pesché icy un courrier exprès avec d’autres mémoires, se remettant pourtant
comme ilz devoient à tout ce que Sa Majesté treuvera bon de résouldre sur ce
qu’ilz ont cru luy devoir représenter; on envoye ausdits Sieurs Plénipotentiai-
res les dépesches mesmes qu’a apportées ledit courrier, et oultre cela un mé-
moire succinct que le sieur Le Tellier a esté chargé de dresser de tout ce qui
s’est passé en cette affaire tant à la cour qu’à Barcelonne affin que lesdits
Sieurs Plénipotentiaires y fassent les refflections convenables, et que dans la
suite de la négotiation ilz procurent aultant qu’il dépendra de leur industrie et
de leur prudence l’accomplissement de toutes les choses qui vont à l’avantage
et à la satisfaction de ces peuples-là, on leur addresse aussy le mémoire qu’a
donné depuis icy le docteur Marti sur ce désaveu du principat.
Quant aux affaires d’Italie Sa Majesté se remet à ce qui en a desjà esté mandé
et croid qu’en retenant Pignerol on pourroit convenir que tout le reste sera
rendu de part et d’aultre, à condition néantmoins que la restitution de Cazal,
Verrue et Chivas
costé des Espagnolz sera surscise pour un an, pendant lequel il sera convenu
des moyens de pourveoir à la seureté de Casal et à l’exécution de ce qui aura
esté ajusté sur les différends qui sont entre les maisons de Savoye et de Man-
toue , comme aussy de quelques petitz intérestz que la France peult avoir avec
lesdites maisons et qu’il n’eust pas esté possible de discuter présentement dans
l’assemblée sans retarder de beaucoup la paix, convenant néantmoins que l’on
ne puisse retourner aux hostilitez en cas qu’il se rencontre des difficultez à
conclure toutes choses à la satisfaction commune.
Pendant ladite année, Sa Majesté remettant néantmoins entièrement ausdits
Sieurs Plénipotentiaires de prendre sur tout ce que dessus qui concerne les
affaires d’Italie, les résolutions qu’ilz estimeront les plus convenables pour le
bien de son service. On ne parle point des postes de Toscane, parce que nous
n’avons pas nouvelles encores de la prise d’Orbitello, mais sy la place tumbe
comme on l’espère assez à temps pour pouvoir chasser aussy les Espagnolz de
Portohercole , avant que l’armée soit obligée par les excessives chaleur à quit-
ter ces quartiers-là où l’air est très malsain, il ne fauldra rien oublier pour
conserver lesdits postes dont lesdits Sieurs Plénipotentiaires cognoissent l’ im-
portance pour toutes les affaires d’Italie.
Pour la Flandre il fauldra faire la guerre à l’œil, c’est-à-dire que lesdits Sieurs
Plénipotentiaires se conduiront selon les advis qu’ilz recevront des succès que
les armes de Sa Majesté auront en ce pays-là et de la façon dont y agiront
celles de Messieurs les Estatz, accroissant ou diminuant nos prétentions sui-
vant ce que les conjunctures requerront.
Dans la constitution présente des affaires, présuposé la prise de Courtray que
les dernières nouvelles que nous avons du camp faisoient espérer à cinq ou six
jours de là, il est à croire que les Espagnolz soit pour arrester promptement le
cours de nos progrès et de monsieur le prince d’Orange, soit pour empescher
ceux que vraysemblablement nous pouvons faire ailleurs en tant d’endroits,
soit pour la crainte qu’ilz ont de demeurer seulz en guerre voyant l’Empereur
résolu à conclurre la paix à quelque prix que ce soit, soit enfin pour cognois-
tre qu’il leur est impossible de séparer Messieurs les Estatz de cette couronne
principallement en ce qui concerne les intérestz des Pays-Bas, ausquelz ils
avouent d’estre fort estroictement engagez, ilz consentiront sans doubte bien-
tost à la plus grande partie des avantages que Sa Majesté peult désirer de ce
costé-là.
Il sera bon dès qu’ilz feront une proposition équitable et dont nous puissions
raisonnablement nous contenter que Messieurs les Plénipotentiaires ne per-
dent point de temps à despescher icy pour en informer Sa Majesté et luy en
mander leurs sentimens sur lesquelz elle leur fera sçavoir avec la mesme dili-
gence ses intentions.
On a des advis qu’ilz doibvent absolument proposer tout le comté d’Artois
avec Danvilliers
mais quelques-uns adjoustent qu’ilz consentiront mesmes à laisser Bour-
bourg , Gravelines et Thionville, ou que tout au plus ilz insisteront à préten-
dre que Thionville soit rasé, à condition qu’il ne pourra plus estre fortiffié, et
qu’ilz demanderont aussy la démolition de Gravelines nous laissant le fort
Philipes
s’asseure qu’ilz ne désavoueront pas eux-mesmes, et c’ettoit aussy pour cette
raison que quand ledit fort fut pris, monsieur le comte de Charrost
neur de Calais fist tant d’instance pour y estre recognu comme estant une
dépendance de son gouvernement, mais comme il en estoit un peu esloigné et
sy proche de Graveline on jugea plus à propos pour le service de Sa Majesté
qu’il fust annexé au gouvernement dudit Graveline.
Sa Majesté sy on ne peult faire mieux ne s’esloignera pas desdites démolitions
aux conditions susdites de tout le comté d’Artois dans lequel La Bassée est
compris [!] et de Danvilliers et Landrecy, et sy les choses en viennent là, on
donnera des cognoissances plus particulières ausdits Sieurs Plénipotentiaires
de certains chasteaux ou petitz fortz que nous tenons et qu’il fauldra conser-
ver parce qu’ilz sont nécessaires pour la garde du pays.
Sa Majesté recommande ausdits Sieurs Plénipotentiaires de mettre en pratic-
que tous les moyens dont ilz s’aviseront pour faire demeurer s’il est possible
Cambray et le Cambrésis à cette couronne, moyennant quoy Sa Majesté ren-
droit volontiers tout ce que ses armes ont pris sur la Lys et Courtray mesme
et quelques autres advantages que nous pourrions avoir pour lors emportez
pourveu qu’ilz ne fussent pas d’une dernière conséquence.
Enfin lesdits Sieurs Plénipotentiaires sçauront que moyennant quelques ajus-
temens dont on pourroit convenir pour de petitz fortz selon la commodité
des uns et des autres, Sa Majesté rendra à l’Espagne tout ce qu’elle a occuppé
pendant la présente guerre dans les Pays-Bas, pourveu qu’elle retienne tout
l’Artois, Cambray et le Cambrésis.
Militärisches.