Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
38. Mazarin an d’Avaux Paris 1646 Juni 29
Paris 1646 Juni 29
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 58–60 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 61 fol.
82–83. Kopie: AE , CP All. 76 fol. 679–682’.
Empfangsbestätigung. Trauer über den Tod Brézés. Militärisches. Verweis auf nr. 41. Hoffnung
auf den Erwerb Philippsburgs bei weiterem Beharren; Rolle der Kurfürsten von Bayern und
Trier. Bemühen um Mäßigung der schwedischen Forderungen. Unterrichtung La Thuilleries
vom Verhalten der niederländischen Gesandten. Besondere Feindlichkeit von Pauw und Knuyt
gegenüber Frankreich. Zur Aussicht auf Waffenstillstandsvereinbarungen für Katalonien und
Portugal. Anweisung, für die Erhaltung eventueller italienischer Eroberungen zu sorgen.
J’ay receu la vostre du 18 e de ce mois outre celle qui me fust rendue par
l’ordinaire de la sepmaine passée. Vous pouvez croire que ce n’est pas sans
beaucoup de satisfaction que je lis les particularitez que vous me mandez tou-
chant les affaires, et que les lumières que j’y trouve ne me sont pas inutiles.
Mais avant que venir à vous respondre, je ne puis m’empescher de vous parler
de l’affliction où je me trouve pour la mort du pauvre feu monsieur le duc de
Brézé, que j’avois raison d’estimer et que j’aymois avec tendresse. Er wurde
durch einen Kanonenschuß getötet. Der Kampf der Flotte ist noch nicht beendet.
Hoffnung auf einen französischen Sieg. Nachricht über Bedrängnis Orbetellos.
Vous trouverez dans le mémoire qu’on vous envoye, la response de plusieurs
points contenus dans vostre letre, ce qui me dispense de les répéter icy
comme une chose superflue. Je me contenteray seulement de vous dire que
vous ne me donnez point une petite joye de me faire espérer |:quelque chose
de bon de la prétention de Philisbourg. Si pour l’obtenir il ne reste qu’à tes-
moigner devant le monde et particulièrement devant le Nunce du Pape, affin
qu’il l’escrive au duc de Bavières, de la fermeté à le vouloir avoir, tenez pour
certain que cette place est à nous:|. Et véritablement |:le susdit duc auroit
mauvaise grâce de trouver estrange en cecy nostre procédé, puisque luy qui a
tant besoin de la paix et qui laisseroit sa maison bien embarassée si la mort le
surprenoit durant la guerre, au lieu de relascher de ses prétentions les aug-
mente plustost tous les jours:|.
J’estime qu’avec un peu de soin et d’adresse |:on pourra avoir en cecy favora-
ble monsieur l’électeur de Trèves, surtout si l’on pratique les moyens que j’ay
desjà escrit pour l’y engager et particulièrement de luy donner sous-main
quelque chose dont il puisse disposer à l’avantage de sa maison et de ses pa-
rens:|.
Je suis bien estonné de voir par ce que vous me mandez |:que la prétention
des Suédois s’estende encores jusques à demander Munster, et l’on peut de là
juger que comme les Espagnolz ont tousjours tasché de s’aggrandir soubz le
prétexte de la religion, ceux-là au contraire visent à exterminer la religion
soubz le prétexte de s’aggrandir. Vous aurez veu par les mémoires envoyez
que j’avois fait le mesme raisonnement que vous faittes sur la manière avec
laquelle nous nous devons comporter en leur endroit selon qu’ilz sont puis-
sans ou foibles:|. Il faut néantmoins |:sortir de ce pas le moins mal qu’il nous
sera possible et tascher de persuader les Suédois de se contenter des choses
raisonnables et leur faire voir qu’il n’y a rien dont ilz tombent maintenant
d’accord qui ne soit au-delà de ce qu’ilz ont prétendu par le passé:|, ce qui me
fait juger |:qu’après avoir fait toute sorte d’effortz pour obtenir toutes les
conditions avantageuses qu’ilz pourront prétendre, ilz donneront les mains à
celles qui seront raisonnables et possibles:|.
Quant |:aux affaires des Hollandois, vous autres Messieurs ne manquerez pas
s’il vous plaist d’avertir ponctuellement et à point nommé monsieur de La
Thuillerie de tous les sujetz de soubçon et de plaintes que vous aurez de leurs
députez, affin qu’il puisse donner à entendre à tout le corps de Messieurs les
Estatz que leursditz députez pervertissent l’ordre soubs lequel ilz doivent agir
et qu’ilz taschent de s’attribuer à eux et aux provinces particulières ce qui
n’appartient qu’à tout le susdit corps, ce qui fera et qu’il nous sera plus favo-
rable, et que voulant maintenir son droit, il restraindra le pouvoir des autres
dans les limites où il doit estre et où il nous sera moins nuisible:|.
Pour ce qui est |:de la pluspart desditz députez, je n’ay rien à dire sinon qu’ilz
sont telz que vous me les dépeignez, mais que Pau et Knut particulièrement
ressentent avec plus de desplaisir les avantages que nous pouvons obtenir sur
les Espagnolz soit à la guerre soit dans la conclusion de la paix que les Espa-
gnolz mesmes. J’approuve fort la conduitte que vous observez de leur parler
librement et avec fermeté. Il faudra s’en tirer comme j’ay dit des Suédois le
moins mal qu’il nous sera possible:|. Nous ne laisserons pas |:néantmoins
tomber le souvenir du traittement qu’ilz nous font auprès tout ce que nous
avons contribué pour l’establissement et pour l’élévation de leur république.
Quelque douleur que Knut ayt fait paroistre sur ce qu’on nous fait espérer
dans ce que nous occupons en Flandres, j’ozeray respondre que nous aurons
quelque satisfaction de ce costé-là et que mesme la trêve que nous avons pro-
jettée pour la Catalongne se concluera. Pour celle de Portugal contre lequel
les Hollandois semblent estre plus animez que le roy d’Espagne mesme, j’en
désespère fort et j’estime que nous ne ferons pas peu si nous en pouvons sortir
avec une petite trêve.
S’il plaist à Dieu de bénir le dessein que nous avons sur les costes de Sienne:|,
vous aurez là de la matière pour travailler |:à nous conserver cette
conqueste:|, et je m’asseure qu’il ne sera rien oublié de vostre costé, pour en
venir à bout.