Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
29. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 Juni 25
Münster 1646 Juni 25
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 470–477 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 477’: 1646
Juli 3. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61 fol. 63–66’. Reinkonzept: AE , CP All. 66 fol.
112–116’. Kopie: AE , CP All. 76 fol. 641–643’. Druck: Mém. et Nég. III S. 32–38;
Nég. secr. III S. 234–235, datiert auf 26. Juni.
Argumentation gegenüber den Gesandten der Generalstaaten bezüglich ihrer Distanzierung von
den außerhalb der Niederlande gelegenen französischen Interessen; Abgabe einer dementspre-
chenden Erklärung gegenüber den Spaniern von den niederländischen Bevollmächtigten demen-
tiert . Entsendung Lumbres’ zu La Thuillerie, um diesen zu einem Einwirken auf den Prinzen von
Oranien und die Generalstaaten zu veranlassen. Französisches Beharren auf Vertragserfüllung.
Interessen der katalanischen Bischöfe. Satisfaktion für den Prinzen von Oranien.
Le mémoire du Roy du 9 de ce mois |:touche le poinct qui nous donne au-
jourd ’huy
qui nous y est très judicieusement ordonné, en cas que contre |:toute sorte de
justice et de raison Messieurs les Estatz vinssent à déclarer de n’estre obligez
avec la France qu’en ce qui regarde les Païs-Bas:|. Et c’est avec beaucoup de
prudence qu’en nous suggérant les |:moyens d’éviter ce mal que nous pour-
roit causer leur manquement:|, on y adjouste ceste condition, sy |:tous noz
effortz pour leur faire comprendre raison estoient d’ailleurs inutilles:|.
Cela nous faict connoistre que l’intention de la Royne est qu’on |:ne se serve
de ces moyens que dans l’extrémité:| et après que l’on aura en vain essayé de
|:remettre lesdicts Sieurs des Estatz dans de meilleurs sentimens:|. Aussy
n’estimons-nous pas qu’une sy |:fausse opinion:| puisse estre receue |: géné-
rallement dans les Provinces-Unies:|. C’est une |:invention des Espagnolz
qui ont gaigné les plus corrompuz d’entre eux:| et qui n’aura point d’effect
envers les gens d’honneur et ceux qui ont du jugement. On aura veu par la
dernière dépesche que nous avions desjà travaillé en ceste affaire et que |:les
ambassadeurs de Messieurs les Estatz avoient remis:| à nous respondre après
qu’ils |:auroient veu leurs traictez:|. C’estoit pour se |:deffaire de nous:|,
comme il nous fut assuré depuis. On nous advertit en mesme temps qu’ils
nous devoient venir trouver |:pour presser sur le neufiesme article:| afin de
faire par là |:cesser noz justes plainctes ou de pouvoir reffuser avec plus de
coulleur et de prétexte ce que nous désirions d’eulx quand ilz n’auroient pas
esté satisfaictz en ce qu’ilz prétendent:|. Sur quoy il arriva bien à propos que
dans une visite que nous fismes aux médiateurs ils nous dirent avoir sceu de
|:la bouche de Penaranda que les ambassadeurs de Messieurs les Estatz luy
avoient déclaré de n’avoir obligation avec la France que pour les affaires du
Païs-Bas:|. Nous résolusmes aussytost de |:les aller voir tant pour les préve-
nir :| en ce qu’ils avoient à nous dire que pour ne |:laisser affermir dans leur
esprit une maxime non moins injuste que préjudiciable.
La plainte:| leur fut portée avec beaucoup de |:ressentiment:|. On leur dit ce
qui |:avoit esté descouvert par les médiateurs:|, et on n’oublia rien à leur faire
connoistre |:leur mauvais procédé:|. On leur représenta que |:les ministres
d’Espagne se monstroient bien plus difficilles depuis que cette parolle leur
avoit esté donnée:|; qu’ils ne vouloient plus |:ouïr parler de la trêve pour le
Portugal:| à quoy ilz estoient |:auparavant disposez:|. „Aussy à la vérité“,
leur disions-nous, „est-il bien estrange que quand nous vous avons parlé de
ceste affaire, vous |:ne nous ayez jamais respondu qu’avec doutte:| disans que
ce n’estoit pas à |:vous d’interpréter le sens des traictez et que contre les mes-
mes traictez:| vous ayez faict une |:déclaration si ouverte et si expresse à noz
ennemis communs:|.“ Sur cela nous leur cottasmes les articles des traictez
faicts ès années 1634 , [16]35 et [16]44 qui establissent nostre prétention. Et
enfin nous leur dismes que nous |:leur venions faire une déclaration contraire
soubs-tenans qu’ilz estoient obligez à tous les intérestz que la France peut
avoir contre l’Espagne:|.
Comme il estoit malaisé de résister à noz raisons, ils furent longtemps en
conférence et nous firent ensuite une response fort embarrassée que nous
avions peine à comprendre, sinon qu’en substance ils disoient que |:nous de-
vions estre contans de ce qu’ilz avoient souvent déclaré et à nous et aux Espa-
gnolz qu’ilz ne feroient rien sans la France:|. Mais ayans répliqué que ce n’ es-
toit pas respondre à propos, et que nous désirions de |:n’estre plus entretenus
de parolles ambigues, mais de savoir nettement leur pensée afin de prendre
noz résolutions, ilz nièrent d’avoir tenu ce discours aux ministres d’ Espa-
gne :|; qu’il pourroit estre à la vérité que |:Penaranda:| auroit conceu ceste
opinion sur ce qu’il avoit connu que |:Messieurs les Estatz pourroient faire
difficulté de s’intéresser pour le Portugal:|; et en effect, adjoustèrent-ils, ce
seroit |:une grande question à faire entre nous si toutes choses estans accor-
dées d’ailleurs, il faudroit manquer à conclurre la paix pour les seulz intérestz
du Portugal:|, et quant à ce que nous avions soustenu que |:Messieurs les
Estatz estoient obligez à toutes les affaires de la France contre l’Espagne, il
falut se contenter de leur silence:|, ne les ayans jamais pu |:induire à nous
parler positivement sur ce faict:|. Ils se tindrent seulement sur la |:négative
asseurans de n’avoir point dict aux Espagnolz ce qui avoit esté rapporté par
les médiateurs:|.
Nous les pressasmes d’en faire donc une déclaration |:expresse et par escrit:|.
Mais ce que nous pusmes obtenir après beaucoup de contestations fut qu’ils
|:iroient trouver monsieur Contarini:| ne pouvans voir monsieur le Nonce, et
qu’ils assureroient |:en présence dudit sieur ambassadeur qu’ilz n’avoient
point tenu un tel discours aux plénipotentiaires d’Espagne:|.
Après tout nous croyons que l’intention de |:ceux d’entre eux qui se sont
laissez corrompre par les Espagnolz est de desgager s’ilz peuvent les provin-
ces de l’obligation qu’elles ont envers la France pour les affaires d’Espagne et
d’Italie:|. On nous advertit qu’ils y veulent |:disposer les esprits et travailler à
donner cette croyance aux peuples:|. Ceste nouveauté nous ayant semblé
|:importante et dangereuse:| nous avons renvoié le sieur de Lumbres vers
monsieur |:de La Tuillerie:| pour l’informer et luy donner moyen de |: rom-
pre s’il se peut ces menées et ces pratiques en agissant auprès de monsieur le
prince d’Orange et de Messieurs les Estatz. Ceux des plénipotentiaires qui
sont les mieux intentionnez et qui tesmoignent bonne volonté:| ne jugent pas
que l’on doive |:facilement céder ce poinct. Ilz disent que l’humeur des pro-
vinces est telle:| que sy on avoit |:accordé d’abord une chose si peu raisonna-
ble , elles en prétendroient bientost d’autres et se rendroient insuportables:|.
Et quant à nous, nous jugerions périlleux de donner la moindre connoissance
qu’on fust |:pour se relascher et se laisser vaincre en une si injuste préten-
tion :|. Nous avons faict paroistre que l’on seroit |:grandement offensé à la
cour:| qu’une chose sy claire et sy évidente ayt esté révoquée en doute. Il est
bien nécessaire que nous |:soyons appuyez et qu’il leur soit parlé partout avec
la mesme fermeté:|, tout ce que nous ferions autrement |:seroit bien inutille
et il seroit impossible après de conduire les affaires au poinct désiré par le
susdict mémoire:|.
Mais sy contre le devoir et contre toutte espérance |:Messieurs les Estatz ve-
noient à franchir le sault et à déclarer qu’ilz n’entendent estre obligez que
pour les affaires du Païs-Bas:|, il semble que l’on peut leur demander |:l’ exé-
cution entière du traicté qui nous lie ensemble jusques à l’expulsion des Espa-
gnolz :| et qu’à toutte extrémité l’on peut justement prétendre non seulement
|:la rétention des conquestes, mais encor la cession de ce qui nous manque de
la comté d’Artois:|
préhender que s’ilz manquent à ce qui a esté arresté entre nous, la France
n’entend point estre obligée à garentir leur trefve ny tout ce qui leur sera
promis par les Espagnolz:|. La crainte de se voir privez de |:l’appuy d’un si
grand royaume:| les rendra plus traictables et nous donnera lieu d’en tirer de
meilleures conditions. Il est à remarquer que comme nous avons souvent par-
lé avec lesdictz ambassadeurs des moyens de faire la paix, ilz n’ont jamais jugé
que la |:France deut restituer les places qu’elle a occupé dans le Païs-Bas:|,
mais seulement ilz ont |:proposé d’en raser quelques-unes et desmolir les for-
tiffications :|, d’où nous inférons que l’on pourroit en tout cas non |: seule-
ment conserver ce que nous y avons acquis, mais augmenter noz demandes ou
du moins obtenir par degrez et de leur consentement:| ce que nous aurions
grande |:peine d’avoir si on leur accordoit tropt facillement la séparation
qu’ilz désirent des intérestz des Païs-Bas de tous les autres que nous avons
contre le roy d’Espagne:|.
Touchant les évesques de Catalogne on fera tout ce qui sera possible pour
satisfaire à l’advis du docteur Marty. Il nous semble surtout important de ne
souffrir pas qu’aucun de ceux qui se sont retirez dans les terres de l’obéissance
du roy d’Espagne retourne en Catalogne pendant la trefve quelque longue
qu’on la puisse faire.
Il est vray que |:Chnut a traicté icy les intérestz de monsieur le prince
d’Orange:|, luy-mesme nous l’a advoué sans nous avoir pourtant voulu dire
le détail. Nous avons appris qu’on ne |:luy donne ni Venlo ni Ruremonde:|
d’autant que ces lieux estans |:dans la duché de Gueldres la province ne l’eust
pas trouvé bon:|. On nous a dict qu’on luy |:donnoit la seigneurie de Mont-
fort qui a appartenu au comte Henry de Berg, Sevenberg qui est à monsieur le
duc d’Arschot:|, et que le comte de Trautmansdorff a promis de faire |:ériger
la comté de
ceste |:négotiation plus suspecte est que Pau y a esté associé:| lequel jusques
icy s’est tousjours monstré |:contraire aux intérestz dudit sieur prince:|.