Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
8. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 Juni 13
Münster 1646 Juni 13
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 437–439’, 441–441’, 440–440’, 443–443’, 442–442’,
444–445’ = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 66 fol. 38–47’. Kopie: AE , CP
All. 76 fol. 556–569.
Empfangsbestätigung. Generalstaaten gegen einen langen Waffenstillstand für Portugal. Gemein-
sames antiportugiesisches Interesse Spaniens und der Generalstaaten. Unterredung d’Avaux’ mit
Knuyt über Portugal und Katalonien. Spanienfreundliche Haltung Knuyts. Plan einer Defensiv-
liga für die Spanischen Niederlande; Bedenken d’Avaux’. Aussicht auf Zahlung von Pensions-
rückständen an Knuyt eventuell von Nutzen. Artikel 9. Verweis auf die Verpflichtung der Gene-
ralstaaten auf die französischen Interessen und eine Koordinierung der Verhandlungsfortschritte.
Satisfaktion des Prinzen von Oranien. Kanzleiangelegenheiten. Persönliches Anliegen Lisolas. Zu
Mazarins Meinung in bezug auf Katalonien und die Mediatoren. Freude über Anweisungen zur
Erhaltung der katholischen Konfession. Distanz gegenüber Schweden. Risiken der französisch-
schwedischen Truppenvereinigung. Einvernehmen mit den Kollegen.
Ce courrier m’a rendu un pacquet de la part de Vostre Eminence dans lequel
j’ay trouvé les despêches dont il luy a pleu m’honorer les 19. et 28. de may, ce
qui me servira d’excuse si ma dernière n’a poinct accusé le receu de celle du
19. Je vous remercie très humblement, Monseigneur, de l’une et de l’autre et
de cet excès de bonté qui vous donne la peine de respondre si ponctuellement
à toutes mes lettres.
L’ordre que Vostre Eminence me donne de travailler à ce qu’on |:establisse
une longue trêve pour le Portugal:| est très conforme à l’opinion que j’ay du
bien et de la gloire qui en reviendroit à Leurs Majestez, |:mais Messieurs les
Estats, spécialement les provinces plus puissantes, y résistent:| tout à fait, et
je ne sçais s’ilz n’en sont point d’accord |:avec les Espagnolz; celuy que Vos-
tre Eminence sçait nous a déclaré en grand secret qu’ils ne veulent point cette
trêve, affin qu’après la paix toutes les forces du Portugal estans occupées par
celles du roy d’Espagne:| ils se servent de cette occasion pour |:se rendre
maistres des places que les Portugais ont aux Indes:|. Voillà comme les inté-
restz |:d’Espagne et de Hollande se rencontrent à despouiller ledit roy:|.
Messieurs les Estatz non seulement veulent |:nécessiter la France à l’abandon-
ner, mais profiteront seuls de cet abandonnement, et il ne nous restera que la
consolation:| d’avoir fait tous les effortz possibles pour |:le comprendre dans
le traité de paix.
Néantmoins monsieur Knut qui n’est que trop informé des sentimens de nos
ennemis:| me disoit hier (après plusieurs contestations) que ce seroit beau-
coup si l’on pouvoit obtenir une trêve de deux ans pour le Portugal, et puis il
vint jusques à quatre, tesmoignant clairement par tout son discours qu’il se-
roit beaucoup plus avantageux à la France et à Messieurs les Estatz |:de trans-
férer dès à présent la guerre en ce pays-là:|; et qu’il seroit d’ailleurs comme
impossible de |:réduire les Espagnols à y faire une trêve quelque courte qu’el-
le peut estre:|. „Il faut donc“, luy dis-je, „que les Espagnolz soient devenus
bien malhabiles gens de ne pas cognestre le grand désavantage qu’ilz rece-
vront |:si la guerre ne continue qu’en Portugal seulement:| et que la France
aussy entende mal ses affaires, |:puisqu’elle y désire une longue trêve“. Mon-
sieur Knut:| se trouva empesché à respondre et s’engagea assez avant pour
soustenir son avis: Il dit qu’il me vouloit bien dire en confiance que leur des-
sein n’est pas de |:faire paix aux Indes et partant qu’il leur importe extrême-
ment que les forces d’Espagne soient ocupées en Pourtugal [!], affin que pen-
dant:| cette diversion qui sera fomentée par les secours que la France et Mes-
sieurs les Estatz donneront au roy de Portugal |:ils puissent couper la bourse
au roy d’Espagne:|. Il me fut aisé de comprendre qu’ilz ne traitteront pas
|:mieux le roy de Portugal dans ce qu’il y possède et que s’ils l’assistent d’un
costé ce sera pour le ruiner de l’autre:|, mais je ne touchay point une matière
si délicate, et me contentay d’insister |:à la trêve, en sorte qu’enfin il fit:|
l’ouverture cy-dessus pour deux et un peu après pour quatre années, dont je
ne tins pas compte. |:Non qu’en effet ce ne soit quelque chose, principale-
ment si:| l’on pouvoit l’estendre jusques à dix ou douze ans, mais |:je crus à
propos de ne luy pas laisser voir que nous fussions capables d’aquiescer à sa
proposition:|.
Pour la trêve de Catalongne il dit qu’il estime que les Espagnolz y consenti-
ront, mais qu’il doute si ce sera pour autant de temps que celle du Pays-Bas.
Je luy tesmoignay si net qu’il n’y avoit pas lieu de douter, qu’il donna les
mains sans beaucoup de résistance et respondit que toute la difficulté seroit
pour le Portugal, ce qu’il répéta plusieurs fois |:avec un manifeste dessein de
l’exclurre comme un intérest esloigné qui ne doit point arrester la conclusion
de la paix:|, et que par leur instruction ilz |:n’ont ordre que de le recomman-
der sans en faire une condition nécessaire du traité:|.
Sur cella, Monseigneur, il m’est venu une pensée que je sousmetz à la censure
de Vostre Eminence, c’est que si les ambassadeurs desditz Sieurs Estatz persis-
tent en cette résolution, s’il n’y a pas moyen de |:la faire changer à La Haye
ny dans les provinces, s’il y a pacte exprès ou tacite avec les Espagnolz de
partager la despouille du roy de Portugal:|, et enfin si Messieurs les Estatz
veulent prétendre |:en faveur des Espagnolz que l’Estat des Provinces-Unies
n’est point obligé envers le Roy pour le fait du Portugal ny le Roy mesme
envers les Portugais:|, l’on pourroit dire avec raison de la part de Sa Majesté
qu’aians demandé |:une trêve pour le Portugal et pour la Catalogne, si nos
alliez se dispensent d’appuyer l’une et l’autre:|, nous ne prétendons plus faire
une trêve pour la Catalongne seule, mais la retenir par un traitté de paix aussy
bien que les autres conquestes, puisque par le traitté de La Haye en 1644
Messieurs les Estatz sont obligez à coopérer avec nous pour les conserver
toutes; et à l’esgard des Espagnolz nous dirions que ne voulans pas accepter la
proposition que nous avons faitte nous sommes en liberté d’en faire une autre,
et que s’ilz d’obstinent à refuser la trêve pour le Portugal, il est bien raison-
nable au moins que nous possédions la Catalongne en paix, puisque nous
n’avions pris ce tempéramment d’une trêve en l’un et l’autre lieu que pour
faciliter un accommodement général; mais si en retenant tout ce que les armes
du Roy occupent dans les Païs-Bas, dans la Bourgoigne et dans le Roussillon
y compris Roses
pule, c’est une conqueste de très grande importance et qui vous est toute
deue:|), l’on pouvoit conclurre une trêve en Catalongne de la durée de celle
que feront les Hollandois, |:et une autre en Portugal pour dix ou douze ans:|,
le traitté seroit plus honorable et plus utile à la France que |:s’il faut laisser
réunir le Portugal à la Castille
Das Kg.reich Portugal war von 1580 bis 1640 mit der kastilischen Krone in Personalunion
verbunden gewesen (s. [nr. 1 Anm. 14] ).
Monsieur Knut:| adjousta que les Espagnolz voudroient sortir de cette affaire
dès à présent, mais quand je luy demanday par quelle voye, il proposa des
absurdités; que le roy de Portugal quittast la couronne moyennant une pro-
messe des Espagnolz de le laisser paisible en sa première condition de duc de
Bragance et de conserver les privilèges des Portugais. Il me semble |:qu’il
sçait quelque chose de mieux ou de moins mauvais:|, mais il ne s’en voulut
point ouvrir et |:insista fort qu’il faudroit terminer icy ce différend:|.
Pour conclusion, Monseigneur, |:je le trouve tout espagnol sur cet article:|
qui est un des plus sensibles à l’Espagne; et par là je supplie Vostre Eminence
de considérer |:combien la fermeté nous y est salutaire.
Il n’est pas meilleur françois dans un autre dessein qu’il concerte tous les
jours avec les plénipotentiaires d’Espagne et duquel il m’a entretenu comme
d’une belle chose me voulant faire croire qu’il n’en parle qu’avec l’archeves-
que de Cambray et avec monsieur Brun d’autant que Pennaranda y seroit
entièrement contraire, mais son artifice est trop grossier:|. L’on sçait que Pe-
ñaranda a seul tout le pouvoir et le secret dont il ne communique aux autres
qu’autant qu’il luy plaist, et qu’ilz n’ont ny force ny crédit pour |:oser entre-
prendre une telle négotiation à son desceu. Il projette une ligue entre les deux
roys:|, Messieurs les Estatz des Provinces-Unies et les autres provinces, qui
sont soubz l’obéissance du roy d’Espagne, pour la deffense du Pays-Bas seu-
lement et pour le conserver tousjours en l’estat auquel il demeurera par le
présent traitté: Ce seroit, dit-il, en laissant au Roy et ausditz Sieurs Estatz
toutes les villes et places qu’ilz y ont aujourd’huy et qu’ilz pourroient encores
occuper pendant cette campagne. Il adjouste qu’en ce faisant le roy d’Espagne
retireroit toutes ses garnisons du Pays-Bas, et que les provinces seroient gou-
vernées par les seigneurs et autres gens du païs, qui recognoistroient tousjours
ledit Roy comme ses sujetz et luy paieroient les contributions accoustu-
mées.
Je cognois bien, Monseigneur, qu’il |:y peut avoir quelque utilité pour la
France, mais:| dans le peu de temps qui me reste avant le partement de Sala-
din le premier aspect de cette affaire ne me plaist pas. |:Celuy qui la traite
nous est suspect et favorable à nos parties; il craint l’agrandissement et le
voysinage de la France; il y veut pourvoir à nos despens; il se veut couvrir
de:| l’authorité du traitté de 1635, qui porte qu’on fera la guerre jusques à
l’expulsion des Espagnolz de tout le Païs-Bas
leur retraitte volontaire et possédant tousjours le païs en souverainneté: Ce
n’est que changer la forme du gouvernement, qui n’a pas esté le but de l’al-
liance, mais de les en chasser par armes et de partager les provinces entre le
Roy et Messieurs les Estatz, si ce n’est qu’elles se déclarent indépendantes et
fassent un corps d’Estat libre.
|:La France ne pourroit plus s’acroistre de ce costé-là qui est le plus impor-
tant et:| l’unique aujourd’huy par les travaux de Vostre Eminence où il nous
reste quelque chose à désirer; car si Brisach
fisent pas pour noz frontières, je ne doute point qu’il ne nous en arrive autant
qu’aux Espagnolz pour avoir voulu estendre si avant leur domination.
Le roy d’Espagne estant deschargé par ce moyen des infinies despenses qu’il
fait tous les ans en Flandres, et au contraire recevant des sommes immenses
de ce pays-là qui demeureroit soubz son obéissance, il tourneroit toutes ses
forces contre les autres Estatz du Roy, et Sa Majesté |:ne seroit plus secondée
des Provinces-Unies, car en ce cas elles renfermeroient toute leur obligation
dans le Pays-Bas:|.
Que si cette ligue ne se fait point, Messieurs les Estatz seront obligez de ren-
trer en guerre autant de fois que les Espagnolz contreviendront au traitté de
paix et qu’ilz attaqueront les Estatz ou possessions du Roy par quelque en-
droit que ce soit. Cette garentie fera durer la paix longtemps, |:et sans cela il
se faut attendre bientost à une nouvelle guerre mesmement si le Portugal est
abandonné comme veullent les sieurs Pau et Knut:|.
D’ailleurs Messieurs les Estatz ont quasi |:occupé tout ce qui est de leur par-
tage, et il s’en faut quatre provinces que le Roy n’ait le sien:|. Ainsy ilz pro-
posent bien |:à leur aise qu’on ne puisse jamais plus renouveller la guerre
dans un pays où ils ont beaucoup à perdre et fort peu à gaigner, et qui pis est
ils tendent à se démesler par ce moyen de tous les intérestz de la France fors
celuy qu’elle aura au Pays-Bas:|.
Il ne se peut rien adjouster aux promesses et protestations que |:le sieur
Knut:| me fit de servir la France, et que ny luy ny ses collègues n’auront
jamais la moindre pensée de manquer à ce qu’ilz nous doivent. Il me pria
mesmes d’en asseurer Vostre Eminence, et parce qu’il m’avoit dit, il y a quel-
que temps, qu’il |:a eu du feu roy un brevet de pension de deux mille escus
dont il n’a rien receu, j’essayay hier de l’intéresser et luy fis espérer le paye-
ment de tous les arrérages qui montent à plus de vingt mille escus. Il refusa:|
avec remerciemens et civilitez, mais je crois que c’est parce qu’il |:ne voyoit
rien de réel:|, et qu’il ne seroit pas inutile de l’asseurer positivement de vostre
part qu’il |:en sera payé après la paix et de luy en faire toucher dès à présent
une partie:|.
Monsieur de Matenesse et luy m’ont tesmoigné séparément qu’ilz pourront
bien nous dispenser du neuvième article et faire aussy la paix avec le roy d’Es-
pagne. Je n’ay pu encores pénétrer le motif d’un tel changement dans leurs
conseilz, |:et je crains que ce soit le projet de la ligue dont j’ay fait men-
tion:|.
Quand j’envoyay demander heure à |:monsieur Knut:|, il s’excusa sur les am-
bassadeurs d’Espagne qui devoient venir et me remit au sortir de cette confé-
rence à cinq heures du soir. J’en pris sujet de luy demander d’abord quelle
bonne nouvelle avoit amené les Espagnolz puisqu’il y a desjà quelques jours
qu’ilz ont arresté toutes leurs affaires. Il respondit que c’estoit pour revoir
leur négotiation |:et puis me donna une autre deffaite:|, mais s’appercevant
que je ne les recevois pas pour bonnes, il stipula le silence, |:comme s’il m’al-
loit descouvrir un mistère:|, et me dit que les Espagnolz estoient venus leur
déclarer qu’ilz sont prestz de traitter conjointement avec la France, mais en ce
qui touche seulement le Pays-Bas d’autant qu’ilz prétendent que l’alliance et
l’obligation des Provinces-Unies ne va pas plus loin. Je pris aussytost la pa-
rolle et exageray si fort l’absurdité de cette pensée que |:monsieur Knut:| la
désavoua dix fois et recogneut pleinement sans aucune contradiction que les
Espagnolz ont tort et que Messieurs les Estatz ne feront ny paix ny trêve que
nous ne soyons satisfaitz dans tous les intérestz de la France, |:mais il reve-
noit toutsjours à la difficulté du Portugal et disoit que c’estoit la seule qui
nous pouvoit porter à quelque diversité d’avis:|. Nonobstant cela je ne laissay
pas de combattre encores cette prétention par les termes du traitté de 1634 ,
qui oblige lesditz Sieurs Estatz aux affaires de Lorraine et à la conversation de
Pignerol, et par le 4. article de celuy de La Haye
le Roy et Messieurs les Estatz tiendront la main à ce que toutes les conquestes
nous demeurent de part et d’autre.
Il voulut me persuader qu’ilz devroient se trouver encores avec les plénipo-
tentiaires d’Espagne pour mettre leurs articles au net et en retrancher ce qui
pourra donner lieu à de nouvelles contestations, si la chose est différée, mais
je le sommay de leur promesse et de l’obligation de l’alliance qui ne permet
pas d’avancer un traitté plus que l’autre. Aujourd’huy il est venu pour le
mesme dessein chez monsieur le duc de Longueville, et il y a trouvé la mesme
opposition.
Son dernier entretien fut qu’il ne vouloit plus se mesler des affaires d’entre les
deux couronnes, d’autant que les médiateurs
Als Mediatoren für den WFK in Münster fungierten bis 1649 der päpstliche Nuntius Chigi und
der Venezianer Contarini: Fabio Chigi (1599–1667), 1635 Bf. von Nardò, war 1639–1651
Nuntius in Köln. 1652 wurde er Kardinal, 1655 Papst (Alexander VII.) (DBI II S. 205–215;
Repgen, Finanzen; Reumont; Bücker; Gauchat S. 32, 209, 257); seine Tagebuchauf-
zeichnungen und Korrespondenz von 1644/1645 in Kybal/ Incisa, sein Diarium in APW
III C 1,1. – Alvise Contarini (1597–1651) war zwischen 1624 und 1641 ordentlicher und
ao. Botschafter Venedigs in Den Haag, London, Paris, Rom und Konstantinopel (DBI
XXVIII S. 82–91; Bettanini; Andretta; Zanon del Bo; Haller; Kybal/ Incisa ); er
ist nicht identisch mit dem gleichnamigen Ges. in Rom (vgl. [nr. 1 Anm. 9] ).
lousie. Je respondis que pour si peu de chose il ne devoit pas négliger les
occasions de |:tesmoigner son affection envers la France, et ce fust là que je
luy parlay de la pension qui luy a esté cy-devant accordée:|.
Il m’a dit que |:monsieur le prince d’Orange n’a pas voulu accepter Venlo et
Ruremonde:| pour ce qui luy est deu par les Espagnolz, d’autant que ces places
pourroyent estre enviées |:spécialement par la province de Gueldres:|, mais
qu’il estoit après à faire donner audit prince satisfaction en autres choses.
Le sieur de Préfontaine
Préfontaine (nähere Angaben nicht zu ermitteln) war der Sekretär d’Avaux’ sowie vorüber-
gehend Gesandtschaftssekretär und zeitweilig Rechnungsführer in Münster. Nach dem WFK
wurde er Sekretär Mademoiselles ( Bosbach, Kosten S. 34, 42; Ogier S. 153 Anm. 1). Er
befand sich derzeit als Kurier in Paris.
monsieur Roussereau
laisser une copie des mémoires qu’il avoit pleu à Vostre Eminence luy dicter.
Il fit aussytost cette copie et l’envoya cachettée audit sieur Roussereau et sceut
avant partir que le pacquet luy avoit esté mis entre les mains.
J’ay fait entendre au sieur Isola
Dr. Franz Paul Fhr. von Lisola (1613–1674) befand sich seit 1638 im diplomatischen Dienst
Ks. Ferdinands III., den er als Ges. mehrmals in London und 1646 auf dem WFK vertrat.
Lisola war zudem Bevollmächtigter der Reichsstadt Besançon ( NDB XIV S. 686–688 ; Pri-
bram ; Longin ; APW III D 1 S. 353). Er hatte sich für die Freilassung eines Verwandten
eingesetzt, der in der Bastille in Haft gehalten wurde (vgl. APW II B 3 nr. 252).
de faire quelque chose en faveur de ce Bourguignon. Il vous en remercie très
humblement, Monseigneur, et demande cette grâce avec beaucoup de désir et
est capable de la mériter s’il veut. Je n’ay rien appris de luy pour cette fois qui
soit digne de réflexion.
Vostre Eminence a grande raison de dire qu’une trêve en Catalongne et la
paix partout ailleurs vaudroient mieux qu’une trêve généralle, |:puisque celle
de Cataloigne estant expirée, la France pourroit demeurer en paix en cédant
ce pays-là si nous n’estions pas alors en estat de rentrer en guerre:|.
Les sentimens de Vostre Eminence sont aussy fort justes et fort véritables
|:touchant les médiateurs:|, mais quand nous |:les pourrions exclurre sans
faire un grand esclat:| sur la fin d’une négotiation de trois ans, je crois que
nous la trouverions tousjours bien espineuse. Noz parties ne lairroient pas de
solliciter la fidélité de noz alliez, et de leur estre beaucoup plus faciles qu’à
nous, tant par la haine et le ressentiment qu’ilz ont contre la France, que par
la raison d’Estat qui leur persuade que la cession d’une province à la fortune
des Suédois ou des Hollandois importe moins à la maison d’Austriche qu’une
seule place entre noz mains. Il seroit à craindre qu’un |:tel affront à la veue de
toute la chrestienté n’engageast davantage le Pape et la république de Venise à
se déclarer contre nous. Les Vénitiens:| sont dangereux ennemis et trouver-
roient grande disposition en la pluspart des princes et Estatz de l’Europpe qui
voyent desjà mal volontiers le progrès des armes du Roy. Il vaut mieux, Mon-
seigneur, souffrir l’envie qui est excitée par la vigueur de voz conseilz et par la
félicité de vostre gouvernement que |:de mettre plus de bois au feu:|. Joint
qu’on peut douter du succèz qu’auroit cette affaire, et si elle ne |:donneroit
point prétexte aux Impériaux et Espagnolz de rompre l’assemblée:|. Et pour
fin, puisque |:la mauvaise volonté des médiateurs nous est connue:|, il ne
nous sera pas malaisé de nous en deffendre, voire mesmes d’en tirer quelque
avantage. Cecy est conforme à ce que nous en escrivons tous trois à Vostre
Eminence par avis commun, à quoy je n’aurois rien adjousté en particulier, si
elle ne me l’avoit commandé.
Je suis ravy des ordres que Vostre Eminence nous a fait envoyer pour la
conservation de la religion catholique et du soin qu’il luy a pleu prendre d’en
parler comme il faut à l’envoyé de Madame la Landgrave
très bons effetz.
Vous dittes vray, Monseigneur, que vous avez eu beaucoup de scrupule d’em-
ployer pour six semaines seulement une partie de l’armée d’Allemagne. Je
voudrois de bon cœur avoir donné dix mil escus du mien et que Vostre Emi-
nence l’eust fait sans en rechercher le consentement des Suédois. Ilz ne nous
ont pas consulté pour porter la guerre en Dannemarch
Der schwed. Angriff auf Dänemark 1643 war für die frz. Regierung überraschend erfolgt
(Memorandum Mazarins für d’Avaux und Servien, Paris 1644 Januar 15, Ausf.: AE , CP
Holl. 29 fol. 86–91’; Schreiben Briennes an d’Avaux, Servien und La Thuillerie, Paris 1644
Februar 13, Ausf.: AE , CP Holl. 29 fol. 131–135; vgl. APW II B 1 S. XXVII); Frk. vermit-
telte im folgenden zwischen Schweden und Dänemark und erreichte 1645 den Frieden von
Brömsebro (s. [nr. 153 Anm. 7] ; Chéruel, Dictionnaire I 24–28).
d’en escrire une belle lettre
dire que la communication de nostre dessein auroit esté capable de le faire
faillir. Nous ne sçaurions avoir trop de fidélité envers noz alliez, mais si nous
n’y prenons garde |:ils nous assujetissent beaucoup et sentent bien que nous
craignons de leur desplaire:|. Au reste, Monseigneur, les Suédois ne nous au-
roient point quitté, quand l’on se seroit servy de l’armée de monsieur de Tu-
renne sur les frontières d’Allemagne pour un mois ou deux, ilz ne cherchent
pas un prétexte pour se perdre et tiennent à la France par d’autres intérestz
que ceux d’une diversion de si peu de temps. Je les ay veu souvent murmurer,
faire des plaintes et mesmes estre en mauvais mesnage avec nous, mais ilz ne
sont jamais venus jusques à méditer une séparation et à se vouloir vanger
contre eux-mesmes.
|:La jonction est très périlleuse, elle aboutira:| (si l’on n’y prend garde) |:à
ruiner l’armée du duc de Bavière et celle du Roy:|, affin qu’estans destruittes
l’une par l’autre, |:la Bavière demeure:| exposée à l’animosité |:des protes-
tans:| et monsieur de Turenne obligé de passer le Rhin avec des trouppes bien
diminuées. |:Alors les Suédois seront maistres de toute l’Allemagne et dirige-
ront absolument les traitez de paix selon leurs intérestz particuliers et selon la
haine qu’ils ont contre le duc de Bavière et les catholiques:|, car quoyque
l’armée de Wrangel patisse et se diminue aussy, ilz ont deux corps à part dont
l’un est commandé par Königsmarch
Hans Christoffer Gf. von Königsmarck (1600–1663), Militär in zunächst ksl., seit 1631 in
schwed. Dienst, war seit 1645 Gouverneur von Bremen und Verden (vgl. [nr. 168 Anm. 3] ) und
seit dem 28. April 1646 General der Kavallerie ( SMK IV S. 392f.; SBL XXI S. 778–781;
NDB XII S. 360f. ).
les six mil hommes qui viennent de Suède. Ces trois trouppes de réserve fe-
ront ensemble une puissante armée à la fin de la campagne, |:et ainsi les Sué-
dois nous engageront à la continuation de la guerre ou à une paix telle qu’il
leur plaira:|, mais monsieur de Tracy s’en va bien instruit là-dessus, et nous
espérons que monsieur le maréschal de Turennes |:se contentera de soustenir
les affaires sans hazarder beaucoup ny beaucoup s’esloigner:|.
Je loue Dieu, Monseigneur, de ce que vous estes content de la bonne intelli-
gence avec laquelle nous travaillons icy, mais certes j’ay bien aussy à me louer
des civilitez et de l’affection que je reçois de messieurs mes collègues à tel
point que je ne songe qu’à les respecter et servir. Pour eux ilz servent admira-
blement le Roy et sont dans une action continuelle.