Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
238. Servien an Longueville und d’Avaux Osnabrück 1646 April 24

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Servien an Longueville und d’Avaux


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Osnabrück 1646 April 24

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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 76 fol. 212–214’ = Druckvorlage.

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Militaria. Abneigung der Schweden gegen einen Waffenstillstand. Schwedischer Waffenstillstand
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mit Sachsen. Unklarheit über den eigentlichen Stand der kaiserlich-schwedischen Verhandlungen.
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Annäherung der Standpunkte betr. Kirchengüter und Pfälzer Frage. Anstachelung des bayeri-
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schen Vertreters. Breisach. Weitere Verhandlungsschritte.

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Erst heute habe ich von Trauttmansdorff Befehl zur Freilassung der hessischen
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Reiter erwirkt.

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J’apris de monsieur de La Barde lorsque j’arrivay icy que messieurs les Sué-
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dois n’estoient pas disposés à la suspension d’armes dont j’avois charge de
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leur parler et qu’il avoit donné advis à Vostre Altesse et à Vostre Excellence
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de ce qu’il en sçavoit affin qu’on ne s’y attendist pas. En effect monsieur
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Oxestern m’a témoigné en l’absence de son collègue que je n’ay sceu encor
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voir à cause de son indisposition, que son pouvoir en cette occasion ne s’es-
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tend pas si avant que le nostre et qu’il n’y peut rien faire qu’après avoir sceu
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les intentions de monsieur Torstenson, ces sortes de traités estant plus de la
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charge des généraux d’armée que des négotiateurs de la paix. Toute la résolu-
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tion que je luy ay peu faire prendre a esté d’en escrire à monsieur Torstenson
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et de faire sçavoir dans douze jours la réponse qu’il en recevra. Monsieur de
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Trautmensdorf s’est contenté de cette promesse lorsque je la luy ay commu-
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niquée. Il me semble aussy qu’on la pourra faire valoir aux Bavarois. Mais
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pour dire mon opinion en confidence à Vostre Altesse et à Vostre Excellence,
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je croy que c’est une deffaite des Suédois et qu’à moins que monsieur Tors-
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tenson fust contraint pour quelque raison de guerre de souhaiter cette suspen-
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sion, ils sont très esloignés d’y consentir jusqu’à ce que toutes les difficultés
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qui se rencontrent à la paix soient entièrement cessées. Ils ont tant d’apréhen-
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sion d’estre trompés et croyent si nécessaire pour parvenir à leurs fins de n’in-
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terrompre point le cours de la guerre que lorsqu’elle finira tout à fait qu’ils
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fairoient scrupule d’accepter une suspension entre la résolution du traité et la
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signature. Je sçay que ce discours a esté fait entre eux et qu’ils s’imaginent ne
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pouvoir jamais obtenir une bonne et seure paix que l’espée à la main.

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La suspension avec le duc de Saxe a esté conclue

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Im Vertrag von Eilenburg vom 31. III./10. IV. 1646 wurde der zu Kötzschenbroda geschlos-
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sene Waffenstillstand zwischen Schweden und Kursachsen (s. nr. 23 Anm. 3) bis zum Kriegs-
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ende verlängert; vgl. [nr. 258 Beilage 1] (Druck: Helbig S. 283–288).
comme Vostre Altesse et
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Vostre Excellence verront par la lettre de monsieur d’Avaugour que je leur
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envoye. Monsieur Oxestern m’a dit que les conditions en doivent demeurer

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secrètes et que l’électeur l’a ainsi désiré, mais qu’il ne lairra pas de me donner
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un extrait des principaux points. Je luy ay fait paroistre un peu d’estonnement
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sur ce mot d’extrait, ne pouvant comprendre comment après avoir fait ce trai-
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té sans nous ces messieurs croyent encor de nous obliger en nous communi-
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quant une partie de ce qu’il contient. Il a bien cogneu que je n’estois pas
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satisfait de son offre lorsque j’ay répondu que ce traité seroit bientost public
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et qu’il ne nous seroit pas malaisé d’en avoir copie entière. Il a répliqué qu’il
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est en allemand et un peu long, que sans cela il seroit bien aise luy-mesme de
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nous la donner, sans toutefois le promettre. Cette réserve me fait craindre
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qu’il n’y ayt quelque condition que nous aurons peut-estre subjet de n’apreu-
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ver pas.

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Il est malaisé de faire un jugement certain de l’estat où sont icy les affaires
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publiques. Monsieur de Trautmensdorf les croid fort avancées, et monsieur
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Oxestern ne paroist pas dans ce sentiment. Je ne sçay si l’un des deux se
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trompe dans son opinion ou si l’un parle plus franchement que l’autre. On
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peut croire par les discours du premier que la satisfaction des Suédois est
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résolue. Le second asseure qu’il n’y a eu encor que des discours conditionnés
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entre eux et point de résolution. Il n’a pas esté malaisé de luy persuader que
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les conditions adjoustées à l’offre qui nous a esté faite sont très déraisonables,
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tant il a d’apréhension qu’on n’en adjouste de semblables à ce qui leur a esté
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promis.

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Nous avions bien tousjours creu qu’il y avoit quelque mystère dans la résolu-
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tion de ne vouloir point traiter qu’après que le duplique des Impériaux aura
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esté donnée. Il me semble cognoistre que c’est un concert entre eux et les
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Suédois pour avancer les affaires et les terminer tout d’un coup sans qu’il
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paroisse que ceux-cy ayent rien proposé qui diminue les demandes des pro-
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testants ny ceux-là rien offert qui apartienne à l’Eglise ou aux princes de
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l’Empyre. Ils cherchent seulement selon mon advis à sauver les apparences
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dans une affaire où ils sont desjà d’acord secrètement et où ils veullent que
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l’impossibilité d’obtenir la paix soubs de meilleures conditions serve d’excuse
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aux uns et aux autres de ce qu’ils sont desjà résolus de faire.

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Monsieur Oxestern a désiré que les députés des protestants me voyent affin
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que je leur oste l’espérance d’obtenir pour tousjours les biens ecclésiastiques.
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Il est aussy de nostre advis touchant l’affaire palatine, au moins il ne le
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contredit pas. Au lieu d’advertir le député de Bavière de la bonne disposition
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où je voy les affaires de son maistre, je luy ay fait plainte de ce que celles de sa
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Majesté demeurent en arrière et déclaré qu’il ne faut pas espérer que sans cela
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le reste se puisse avancer, affin qu’il en escrive à ses collègues de Munster et
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eux à monsieur l’électeur. Monsieur de Trautmensdorf me parla avec tant
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d’irrésolution et me fist des réponses si seiches sur le point de Brisac lorsqu’il
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me visita que j’ay creu nécessaire de donner un coup d’éperon aux Bavarois
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pour faire mettre hors de doute un point si important que celluy-là. Quand
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j’ay rendu la visite à monsieur de Trautmensdorf il a un peu diminué mon
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inquiétude. Car luy ayant témoigné que je ne pouvois pas agir ny parler icy

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comme si la satisfaction du Roy estoit acordée il m’a répondu qu’il n’y avoit
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pas beaucoup de difficultés et que Brisac est une pièce trop importante pour
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en disposer sans un ordre particulier de son maistre, lequel par conséquent on
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peut croire qu’il a envoyé demander.

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La duplique sera donnée dans deux ou trois jours, et si je ne me trompe les
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Impériaux praetendent en la donnant de proposer le traité en forme, ce que
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les Suédois croyoient seulement devoir estre fait par ce qu’ils apellent leur
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triplique. Ils demeurent d’acord avant que la dresser qu’on se doit voir à Len-
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gueric. Peut-estre qu’avant que partir d’icy je pourray voir plus clair dans
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leurs intentions sur lesquelles il est un peu fascheux que le plus souvent ils
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donnent à deviner.


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Beilage [fehlt]:


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D’Avaugour an [Servien].

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