Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
203. Mazarin an d’Avaux Paris 1646 April 7
Paris 1646 April 7
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 34–35 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 76 fol. 53–55.
Konzept Silhons: AE , CP All. 60 fol. 66–67’. Regest: Mazarin, Lettres II S. 737.
Unnachgiebigkeit gegenüber Spanien. Anpassung der Forderungen an die Kriegslage. Waffenstill-
stand für Portugal und Katalonien. Angriffspläne von Schweden und Kaiserlichen gegen Bayern.
Dank für Komplimente.
Je vous diray pour response à la vostre du 24 e du passé, que j’y ay trouvé mes
sentimens sur les matières dont vous m’escrivez; c’est pourquoy je ne puis que
je ne les approuve et ne m’y confirme estant fortifiez des vostres. Je suis donc
absolument d’avis |:qu’il ne faut rien relascher de la fermeté:| avec laquelle
vous tesmoignez |:aux ministres d’Espagne que la France veut persister dans
ses prétentions:| et que c’est le seul moyen |:de les réduire à ce que nous
désirons d’eux:|. J’estime que la mine qu’ils avoient fait jouer |:pour donner
de la jalousie de nous à Messieurs les Estatz et les porter à quelque traicté
particulier:| ayant failly son coup, et ne leur restant rien à metre en œuvre du
costé de l’artifice, |:ils songeront tout de bon à éviter les maux dont ilz sont
menacez par des avances plus solides et plus avantageuses pour nous:|. En
quoy agissans bien nantis et à main armée, comme l’on dit, nous sommes en
estat de les voir venir avec patience.
Vous avez grande raison de ne vous metre point en peine de leur oster la
jalousie où ils sont qu’on ne se soucie pas icy beaucoup |:de rien conclurre
auparavant qu’on ait veu ce que produira cette campagne:| dont toutes les
apparences nous promètent des succez considérables |:à proportion desquelz
nous enflerons noz propositions et demandes comme aussy il les faudroit mo-
dérer s’ilz prenoient une face qui nous fust désavantageuse:|, et de ce premier
point vous devez continuer à vous en laisser bien entendre. Car enfin il faut
supposer cette maxime, comme un article de foy humaine, |:que les Espa-
gnolz nous haïssantz naturellement et d’ailleurs cette haine venant à estre
augmentée par les pertes et les affrons que nous leur avons fait souffrir, nous
les devons réduire à la plus grande impuissance de nous nuire:| qu’il nous
sera possible, puisqu’ils n’en perdront jamais la volonté, ny l’ocasion de le
faire |:s’ilz en recouvrent le pouvoir:|. Vous avez bien fait d’avoir donné cette
impression aux médiateurs, et vous fairez bien de la leur rafraischir tousjours,
|:que la France réglera tousjours ses prétentions selon l’estat de ses affaires et
qu’elle parlera différament selon cela:| comme elle a fait |:lorsqu’elle a sem-
blé tesmoigner qu’elle ne prétendoit rien en Allemagne et que maintenant elle
prétend quelque satisfaction raisonnable pour tant d’argent consommé et tant
de sang respandu:| pour la délivrer |:de la servitude où elle alloit se préci-
piter:|.
En tout cas |:pourveu que nous gardions ce que nous avons conquis sur l’Es-
pagne, on pourroit réduire les choses du Portugal et de Catalongne à une
trêve qui durast autant que celle qu’ont les Espagnolz avec les Holandois,
mais c’est un point sur lequel il ne faut pas se descouvrir qu’en dernière main
et jusqu’à ce qu’il y eust certitude de la conclusion et de l’exécution du trait-
té:|; attendant quoy j’estime que nous aurons plus d’une fois de vos nou-
velles.
Pour ce qui est du dessein |:des Impériaux et des Suédois contre le duc de
Bavières:|, nous tascherons quoy qu’il arrive |:de tourner le tout à nostre
avantage:|, et je croy qu’il ne sera pas impossible. C’est ce que j’ay mainte-
nant à vous escrire, après m’estre remis de plusieurs autres choses à la letre
commune , et à ce que j’en ay dit de vive voix au sieur de Préfontaine pour
vous le faire sçavoir. Dank für d’Avaux’ gute Meinung anläßlich der Betrauung
Mazarins mit der Leitung der Erziehung des Königs.