Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
200. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 April 7
Paris 1646 April 7
Kopien: AE , CP All. 76 fol. 56–57’ = Druckvorlage; AE , CP All. 64 fol. 214–217; Ass. Nat.
272 fol. 194–196’. Druck: Mém. et Nég. II S. 149–157; Nég. secr. III S. 144–146; Gärtner
IX S. 58–67.
Sinneswandel der Schweden. Befürchtete negative Auswirkungen der Mission Saint-Romains.
Einsatz Bayerns für die französische Satisfaktion im Reich. Konkurrierende Friedensbestrebungen
Spaniens. Unterzeichnung des Feldzugsabkommens mit den Generalstaaten. Angebot von Son-
dersubsidien für Verstärkungen. Gesuch Markgraf Friedrichs von Baden-Durlach. Berücksichti-
gung der Beschwerden Straßburgs. Gewährung der erbetenen Pässe. Bitte um Stellungnahme zu
einem langfristigen Waffenstillstand zwischen dem Kaiser und Schweden. Erklärung des pfälzi-
schen Residenten. Wünsche Mantuas. Politik gegenüber Savoyen. Flotte und Heer. Barberini-
Affäre; Vermittlungsangebot des Großherzogs. Abreise Glasers. PS: Hinweis auf nr. 201.
Vostre lettre du 24 e du passé qui fuit rendue le 4 e du courant nous a appris
que les Suédois se comportent en vostre endroict avec plus de franchise et de
candeur que du passé, et que vous ne sçavez à quoy attribuer ce changement,
ou à un ordre de leur reyne, ou à l’impression qu’a faict envers eux les justes
remonstrances que vous leur avez faictes. Quel que soit le principe de cette
modération et de cette conduicte, il est à louer. Sy vous eussiez préveu qu’elle
devoit l’embrasser vous eussiez peu vous dispenser d’envoyer en Suède mon-
sieur de Saint-Romain lequel a treuvé le chancelier Oxenstiern très affermy à
deffendre l’oppinion de son filz en ce qui concerne l’exclusion de monsieur
de La Barde aux conférences qu’il prend avec les ministres de l’Empereur, et
leur reyne ayant acquiescé aux remonstrances qui luy avoient esté faictes sur
ce subjet et du depuis s’estant rendue aux advis dudict chancelier, nous som-
mes combatuz de deux craintes, sçavoir-est qu’elle revienne à son premier
sentiment, ou qu’elle se confirme au dernier, auquel cas il paroistra que nous
n’avons sceu emporter sur elle ce qui paroist juste aux yeux d’un chacun, et
mesme à elle, ou bien se laissant vaincre, que nous aurons offencé le chance-
lier lequel ployant en ce rencontre s’efforcera de s’en vanger en d’aultres qui
seront de plus de conséquence. Désormais la chose est faicte ou faillie et nous
espérons que la prudence dudict sieur de Saint-Romain et de monsieur Cha-
nut les aura empeschez de s’embarquer en cette poursuitte s’ilz ont pénétré
qu’elle peult desplaire au chancelier. Ce qui vous a esté dict par les ministres
de Bavières m’a confirmé l’oppinion en laquelle nous vivons que leur maistre
marche de bon pied, que s’il ne se déclare pas ouvertement pour nous faire
avoir l’Alsace il en peult estre retenu par des considérations qu’il celle, mais
l’ambassadeur de Venize qui réside en cette cour est mal averty ou ledict duc
en a fort pressé l’Empereur. Il asseure qu’il l’a réduict à condessendre à nous
donner satisfaction et il adjouste qu’elle seroit prise de l’Alsace, mais après
avoir essayé de nous en faire relascher, et quelques aultres advis que nous
avons nous font croire que ceux dudict ambassadeur ne sont pas sans fonde-
ment. Que l’Espagne cherche à faire son traicté en concurrence avec l’Empire,
plusieurs raisons les y peuvent obliger; mais comme ilz essayent d’en proffiter
pour diminuer nostre rescompence, c’est à Vostre Altesse et à vous Messieurs
de prévenir le coup, et sy bien prendre voz mesures que Sa Majesté soit consi-
dérée et satisfaite, soit que les traictez se concluent conjoinctement ou séparé-
ment. La parolle proférée par Noirmont faict bien cognoistre le desplorable
estat où sont réduictes les affaires de son maistre et que ce qui a esté publié de
nostre accommodement avec luy n’estoit que pour induire les Estatz à faire le
leur sans attendre que nos conditions fussent ajustées. Mais l’artiffice n’a pas
réussy, et descouvert a obligé Messieurs les Estatz de nous rechercher de les
assister pour mettre en campagne et de faire quelque chose de considérable, à
quoy nous avons acquiescé, et le traicté en fut hyer signé tant par leur ambas-
sadeur, que les commissaires que Sa Majesté avoit députez pour traicter avec
luy
ce traicté ayant esté transcript sur ceux des années passées. Il reste encor quel-
que chose à faire comme à dire à les obliger à faire une levée extraordinaire, à
quoy nous travaillons, et nous ne sommes pas hors d’espérance d’y réussir, et
pour les haster nous donnons pouvoir à monsieur de La Thuillerie ou en son
absence à monsieur Brasset de promettre cent mil escuz oultre le subside desjà
convenu pourveu qu’ilz entrent en cette obligation, avec ordre pourtant que
sy les Estatz avoient envoyé pouvoir à leur ambassadeur de nous en requérir,
de ne point passer l’office, crainte que la trop grande presse qu’on leur feroit,
ne retardast plustost qu’elle n’avanceast l’affaire. Telz sont les espritz des peu-
ples que souvent ce qu’on leur propose pour leur bien leur faict naistre des
soupçons, et au lieu de proffiter de l’occasion ilz en font perdre qu’on a bien
de la peine de recouvrer. Nous aurons du temps pour examiner la capitula-
tion qui a esté donnée par monsieur d’Erlac au marquis Guillaume de Baden-
Dourlac puisque le gentilhomme qui doibt venir poursuivre la réintégrande
du marquis Fridéric n’est pas encor arivé; treuvez bon que je vous die qu’il y a
quelque chose qui se contrarie en vostre proposition de favoriser la prétention
du dernier sans enfraindre la capitulation, puisqu’elle promet la maintenue à
celluy qui estoit en pocession dont l’aultre désire qu’il soit tiré, et luy mis en
la jouissance plénière du marquisat. On essayera pourtant de faire pour ledict
Fridérick, et hors que l’on se treuve lié par l’accord, et sy estroictement que
sans traicté on ne le puisse enfraindre, il aura satisfaction. Et pour celle de Sa
Majesté et le repos de sa conscience on n’oubliera pas de stipuler avec luy
pour les catholiques tout ce qu’il a aultresfois promis, et qu’il est juste qu’il
maintienne recevant son bien de la main d’un roy très chrestien et très catho-
lique. Quant aux intérestz de la ville de Strasbourg, ilz ont esté considérez à
un poinct qu’il a esté mandé à monsieur le mareschal de Turenne de desloger
ses troupes des villages qu’ilz réclament sans considérer que l’on en a tous-
jours usé de la sorte, et que leur droict sur iceux n’est pas estably en sorte qu’il
ne puisse estre débatu. Mais la raison que vous avancez qu’il fault donner
bonne impression de nostre modération aux voysins de l’Alsace et mesmes à
ceux qui y possèdent des terres en souveraineté a faict telle force sur nous
qu’elle a prévallu sur celles qu’on luy pouvoit opposer. Die von Ihnen erbete-
nen Pässe sind gewährt worden
longues années entre l’Empereur et la Suède seroit utile au bon party et sy les
Suédois seroient pour y acquiesser. Le résident du prince palatin m’a faict
sçavoir que son maistre vous estoit très obligé des asseurances que vous luy
aviez données de considérer ses intérestz. Il passa à me dire que la proposition
d’un huictiesme électeur estoit impossible, qu’il falloit demeurer à sept ou en
créer un neufiesme; qu’on vouloit qu’il acceptast la huictiesme place, et qu’il
racheptast le Hault-Palatinat; que pour le Bas qu’on offre de le luy rendre. Il
treuvoit toutes ces ouvertures injurieuses et injustes, et celle de soubzmettre
ses différens avec Bavières à la décision de l’Empereur très captieuse, qu’il se
garderoit bien d’y entendre, et qu’il croyoit que celle de faire tumber l’Alsace
en la main du Roy dont Bavières se laissoit entendre estoit aussy de cette
mesme nature, qu’il sçavoit qu’il n’en avoit ny la volonté ny le pouvoir. Je
n’eus qu’à l’escouter et à l’asseurer que Sa Majesté auroit tousjours en deue
considération sa personne, sa maison et ses intérestz. Les ministres de ma-
dame de Mantoue demandent des lettres de Sa Majesté pour vous recomman-
der celluy qu’elle a choisy pour son plénipotentiaire
Nerli (s. [nr. 122 Anm. 12] ). Empfehlungsschreiben Ludwigs XIV. an Longueville, d’Avaux und
Servien, Paris 1646 April 25, Ausfertigung: BN, Coll. Clairambault 405 fol. 339: […]
que vous aiez à vous emploier durant le cours de la négotiation du traitté de la paix géné-
rale à tout ce qui sera du bien et avantage de laditte maison et particulièrement touchant le
différent qu’elle a avec le duc de Guastalle entsprechend den Angaben der nach Münster
reisenden mantuanischen Ges. , ausquels je désire que vous faciez tous les traittemens favo-
rables et accoustumez en cette cour tout ainsi qu’à ceux de Savoie et de Florence, […]
Kopie: AE , CP All. 64 fol. 29; weitere Kopie, datiert: Paris [!] 1646 Mai 8 (zu diesem Zeit-
punkt befand sich der Hof in Compiègne): AE , CP All. 65 fol. 50. Druck beider Kopien:
Mém. et Nég. II S. 204f., ebenda S. 280f.; Nég. secr. III S. 160, ebenda S. 176; Gärt-
ner IX S. 210f., ebenda S. 664f.
logne pour s’en aller à Munster. Ilz se sont donnez à entendre qu’ilz préten-
doient les mesmes traictemens que ceux qui sont renduz à Savoye. Je leur
respondray que vous suivrez l’exemple du nonce et du comte de Nassau, et
quoy qu’ilz remonstrent on ne se relaschera pas à plus, qui est ce que j’ay à
vous dire, et que vous observerez s’il vous plaist. Quant à ce qu’ilz désirent
que les différens qu’ilz ont avec la maison de Savoye soient terminez, c’est
bien nostre intention; quand cela devra estre proposé, c’est ce qui est remis à
vostre jugement, qui sçavez ce à quoy nous sommes obligez, et ce que porte le
traicté de Quérasque contre lequel cette Altesse réclame. Vos instructions
sont précises sur cette matière qu’il vous plaira de relire, et s’il eschet quelque
chose à faire qui y soit contraire en avertir Sa Majesté. Sy elle avoit à justiffier
l’excès de sa bonté, elle n’auroit qu’à faire cognoistre au monde le zèle avec
lequel elle deffend les intérestz de monsieur le duc de Savoye, et combien peu
son affection est cultivée par madame de Savoye laquelle ny par le ressouvenir
des bienfaictz ny par la crainte de ce qui luy pouvoit arriver ne sçauroit se
modérer, suivant tousjours les conseilz d’un homme ennemy de la France. Sa
Majesté s’est treuvée en termes de faire proposer à cette Altesse d’esloigner de
sa confiance et de son service le marquis de Pianezze, de ne permettre qu’il
approchât le duc, et qu’on eust soin de mettre auprès de luy des personnes
sages, modérées et qui eussent defférence et respect pour cette couronne; mais
enfin elle s’en est abstenue, et pour l’heure Sa Majesté s’est contentée de me
commander de vous donner information de l’estat où sont les affaires affin
que vous ne vous engagiez à rien qui rende cette Altesse puis après moins
obligée à deppendre de ses bonnes grâces. Bien que l’on prévoye qu’il sera
d’obligation de restituer les places qu’on occupe dans ses Estatz, sy est-il bon
qu’elle cognoisse que c’est un effect de pure grâce et de bonté et que pour
tirer cet advantage elle fasse les avances qui luy conviennent. Les princes ses
beaux-frères sont dans un aultre sentiment, condemnent celluy de Son Al-
tesse, et ilz font paroistre qu’ilz ne se sont pas oubliez des grâces et des bien-
faictz qu’ilz ont receuz, et le prince Thomas est party sy plain de gratitude et
de zèle au service de Sa Majesté, qu’on a subjet d’espérer de luy de grandes
choses. De nostre armée navalle nous ne nous en promettons pas de petites,
elle est considérable et par le nombre de voilles et de gallères dont elle est
composée, et par le nombre de gens de pied et de cheval qui seront embar-
quez. Les recrues de celles de terre marchent et nous serons trompez sy elles
ne sont plus complettes que l’année passée; chaque officier s’efforce, aussy Sa
Majesté prend soin de faire payer ceux d’entre eux qui ont des pensions, et à
tous, les monstres et les quartiers d’hyver. Je n’ay rien eu de Rome par le
dernier ordinaire qui mérite de vous estre mandé sinon que les Barberins se
treuvent justiffiez par les comptes de la chambre de tout ce qu’on leur vouloit
mettre sus; mais cela ne modère pas les passions de ceux qui sont en authorité.
L’ambassadeur extraordinaire de Venize n’a sceu ramolir le cœur du pape. Le
Grand-Duc le condemne et déclare de vouloir passer les offices qu’il
convient; sy la raison, la crainte ou le respect luy impriment ce sentiment,
c’est ce qui nous est incognu comme aussy s’ilz sont passez avec la chaleur
qu’il s’efforce de le persuader. On n’a pas subjet d’estre satisfaict ny des uns
ny des aultres tant que les parolles ne seront pas suivies d’effectz solides et il y
a lieu de croire que l’on n’en doibt pas attendre du Grand-Duc, puisque les
parolles de ses ministres ne sont pas précises à le faire. Le nommé Glazer
duquel je vous ay aultresfois parlé
S. [nr. 152 Anm. 5] .
vous aller treuver. Il est de la cognoissance de monsieur Godeffroy
jugerez bientost de sa suffisance.
PS: Depuis ma lettre escripte on s’est assemblé et a esté résolu au conseil le
mémoire du Roy qui sera joinct à cette dépesche par lequel vous verrez
comme on prend grand soin d’avancer la négotiation de la paix.