Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
175. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1646 März 17
Münster 1646 März 17
Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 411–412’ = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 64 fol.
104–105; AE , CP All. 75 fol. 414. Druck: Mém. et Nég. II S. 51–54; Nég. secr. III
S. 121–122; Gärtner VIII S. 554–556.
Positive Voten der Stände in Münster in der Frage der französischen Satisfaktion. Beschwerden
der Spanier über die Antwort der Königin. Angebliche Initiative Bagnis.
Nous n’avons pas eu du temps pour respondre au mémoire de Son Eminence
depuis que nous l’avons receu ayans esté fort occupez non seulement aux
choses contenues dans nostre dépesche dont le duplicata sera cy-joinct, mais
encor à nous garantir de la surprise que les Impériaux nous avoient faicte de
faire délibérer de la satisfaction de la France dans le conseil des estatz de
l’Empire qui sont en ceste ville, lorsqu’on y pensoit le moins. Mais nous
avons esté sy heureux qu’encor que l’assemblée de ce lieu ne nous soit pas
favorable et que le comte de Trautmansdorff creût avoir gaigné touttes les
voix, il se trouve néantmoins que hors le député d’Austriche, ceux de Bour-
gongne
Johann von Giffen, s. [ nr. 90 Anm. 2 ] .
que ledict député d’Austriche en qualité de directeur vouloit faire passer
contre nous, qu’il n’estoit point deu de satisfaction à la France. Nous en es-
crirons plus particulièrement le détail par le premier ordinaire . Et cependant
nous croyons que Son Eminence sera bien aise de voir |:le poinct le plus
important de nostre négotiation en si bon estat:| puisque d’ailleurs l’ assem-
blée d’Osnabrug en a parlé encor plus avantageusement comme il est porté
par nostre dépesche commune. Nous ne sçavons pas sy le comte de Traut-
mansdorff qui ne manquera pas en ceste occasion de remuer ciel et terre au-
roit assez de crédit pour y faire apporter du changement. De nostre costé
nous ne nous endormirons pas pour nous en défendre.
Les médiateurs viennent présentement de nous voir pour nous dire qu’ayans
faict entendre la response de la Royne à Pennaranda et à ses collègues, il a
faict plusieurs plaintes que nous n’avons pas trouvé bien fondez et a dit pour
conclusion qu’ilz verroient ce qu’ils ont à faire. La plainte sur laquelle ils ont
plus appuie est qu’ils prétendent de pouvoir justiffier par une lettre de mon-
sieur le nonce Bagny, que c’est du costé de la France qu’on a désiré que le roy
leur maistre fît l’offre qu’il a faicte, ledict nonce ayant mandé à celuy qui est à
Madrit que les principaux ministres de l’Estat luy avoient faict cognoistre,
que sy le roy d’Espagne faisoit une pareille avance il y seroit respondu avec
grande générosité. Nous avons cru |:en devoir advertir particulièrement Son
Eminence:|, d’autant que les Espagnolz ont tesmoigné comme par menace
que |:le roy d’Espagne envoyera au pape ladicte lettre de monsieur Bagni:| et
qu’il faudra sçavoir s’il l’a escrite avec charge ou de son propre mouvement,
puisque ledict roy ayant suivi la voye qu’on luy avoit monstrée, cela n’a pas
eu l’effect qu’on luy en avoit faict attendre. Nous avons reparty que nous ne
sçavions rien de ceste lettre, mais quand elle auroit esté escrite nous ne pen-
sions pas que monsieur Bagny eût entendu parler d’un simple compliment
comme a esté celuy du roy d’Espagne, mais de quelque proposition réelle et
importante, joinct que de quelque façon qu’ils le voulussent interpréter nous
ne voyons pas qu’ils eussent suject de plainte, sy la France a faict la première
recherche, puisqu’encor outre cela la Royne a rendu la mesme civilité qu’on a
déférée à Sa Majesté.