Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
95. Longueville an Mazarin Münster 1646 Februar 1
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Münster 1646 Februar 1
Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 140–144’ = Druckvorlage . Kopie: AE , CP All. 75 fol.
165–169’.
Gespräche mit Volmar, Chigi und Contarini. Drängen Contarinis auf neue französische Vor-
schläge an Spanien. Andeutungen Contarinis über die Möglichkeit eines Tausches bzw. einer
Heirat. Argumente Longuevilles zur Rechtfertigung der französischen Zurückhaltung. Befürch-
tung, von den Verbündeten unter Druck gesetzt zu werden. Nützlichkeit der Mediatoren. PS:
Konferenz mit den Mediatoren s. nr. 94. Positiver Eindruck La Thuilleries von der Haltung der
Schweden. Konferenz mit den Bayern.
Depuis ma dernière lettre |:le docteur Volmar m’est venu visiter de la part de
Trautmansdorf et de la sienne:| et après les complimens faits et rendus je fis
ce que je pus pour |:le faire entrer en affaires:|. Mais je vis clairement que |:il
évitoit non seulement de venir en quelque ouverture, mais mesme de me
contredire et:| quand il avoit esté |:nécessité de le faire, il en faisoit des
excuses:|. Cela fait voir que |:ilz songent à autre chose, et qu’ilz ne veulent
pas:| cependant |:nous choquer, ou pour ne nous aigrir pas en cas que ce à
quoy ilz travaillent ne réussisse point, ou pour nous endormir:| affin que
|:nous n’y apportions pas d’obstacle:|.
J’ay |:veu le nonce:| qui n’a pu me |:desnier qu’il cognoist bien qu’on ne
travaille pas tout de bon avec nous, et qu’on se contente d’y entretenir un:|
simple |:commerce:|. J’ay sceu de |:luy que monsieur Contarini luy avoit
dict que le duc de Terranuova avoit parlé à Vienne contre eux, et que c’est
l’ambassadeur de Venise
véritable et Contarini luy en a donné l’impression pour essayer par luy de
nous la faire recevoir, mais c’est pour nous insinuer qu’il n’a nulle part ny
avec les Impériaux ny avec les Espagnolz:|, et il sçait prendre |:le nonce de
telle sorte qu’il luy persuade tout ce qu’il veut:|.
Au sortir de |:chez le nonce, je fus chez Contarini qui se plaignit à moy de ce
que nous mettions les choses hors des termes de pouvoir traicter:|, disant que
|:nous voulions tout retenir et que cela fermoit la bouche aux Espagnolz qui
avoient grand désir de faire quelque chose avec nous pourveu qu’ilz nous
trouvassent tant soit peu raisonnables:|, qu’ilz disoient tousjours qu’ilz |:es-
toient prestz de faire paix, trêve longue ou courte et de venir à tous les partys
que nous désirerions:|. Je luy dis que tout cela estoient |:termes généraux:|;
que nous nous estions |:bien plus advancez:| puisque nous avions |:offert de
ne nous arrester pas à ce que nous tenions:| pourveu qu’aussi ilz ne nous
voulussent pas obliger à |:tenir les précédens traictez:|, il me respondit qu’ilz
en estoient d’acord, mais que ce seroit |:rendre le traicté impossible:|, chacun
demeurant ferme à |:maintenir la justice de son costé:|. Je luy dis que je
croyois cela plus facile puisqu’on ne pourroit tenir pour bons les droits qu’ilz
voudroient alléguer dont ilz avoient voulu nos renonciations, ce qui establis-
soit nostre prétention et excluoit la leur.
Que si |:ce party-là ne leur plaisoit pas pour estre de trop grande longueur,
qu’il y en avoit un qui estoit si prompt et si court que la paix se pouvoit faire
tout à l’heure, chacun demeurant en l’estat qu’on se trouve:|. Qu’en cela nous
croyons |:donner beaucoup:| puisque apparemment la guerre continuant
nous avions à espérer des progrès fort considérables.
Que pour |:troisiesme moyen il y avoit celuy de nous faire telle:| raison de la
Navarre (qu’ilz avoient occupée de mauvaise foy) que nous eussions sujet de
|:venir à quelque accomodement de ce que nous leur avions pris dans une
guerre si déclarée, et juste, qu’ainsi nous venions dans les expédians les plus
raisonnables, |:et eux seulement dans des termes généraux:|.
|:Contarini a dict sur cela diverses raisons contraires:| inutiles à alléguer,
et qui n’estoient que pour |:n’acquiescer pas à ce que je disois, et insista
que nous devions faire des ouvertures puisque c’estoit à nous à donner la
loy:|.
En suitte de quoy il dit qu’au moins si nous |:nous laissions entendre qu’en
nous donnant les Pays-Bas nous quitterions la Cataloigne:|, prenant soing de
|:maintenir leurs privilèges, et qu’avec quelques termes honnestes nous sorti-
rions de l’affaire de Portugal:|, que les |:médiateurs auroient moyen d’entrer
en quelque négotiation:|, estant certain que quand |:il leur avoit parlé de
luy-mesme de mariages qu’il les y avoit trouvés fort disposez; mais que
c’est aux hommes de rechercher les dames qui n’ont point accoustumé de
s’offrir:|.
Je luy respondis qu’estant si connoissant des affaires qu’il est si nous luy de-
mandions advis de ce que nous devrions faire j’estois certain qu’il ne nous
conseilleroit pas de faire |:aucune proposition:|. Que nous voyons |:l’inten-
tion des ennemis de traicter plustost avec tout le reste qu’avec nous. Qu’avec
tous les autres ilz ne s’arrestoient pas à aucune de ces formalitez parce que
c’estoit tout de bon qu’ilz vouloient traicter, au lieu qu’avec nous ilz se
contentoient d’en vouloir donner quelques apparences:|. Que pour |:eux ilz
ne couroient aucune risque à s’ouvrir, mais que nous les voyons préparez
pour donner jalousie à nos alliez, soit qu’on parlast de mariages ou d’eschan-
ges et sur tout ce que nous pourrions proposer:|. Que |:leur procéder si plein
d’aversion pour nous:|, obligeoit encore à une plus grande |:retenue:|. Il m’a
dit: «Au moins |:ouvrez-vous aux médiateurs que vous pouvés desdire.»:| Je
luy ay respondu que |:les médiateurs pouvoient s’asseurer que quand les par-
tys qu’on nous proposeroit seroient raisonnables, et que nous cognoistrions
que l’Espagne auroit intention de nous oster la deffiance et de nous accomo-
der, qu’alors nous pourrions plus:| librement |:luy tesmoigner que nous ne
voulions pas sa ruine:|.
Je luy dis que nous voyons sans impatience tout ce que fesoient les Impériaux
et les Espagnolz, qu’il falloit les laisser détromper d’y pouvoir réussir |:qui ne
seroit qu’alors qu’ilz seroient obligez de donner par un traicté général ce
qu’ilz auroient offert dans l’espérance d’en faire un particulier:|, et contraints
de |:revenir à nous qui prétendions bien qu’à mesure que les advantages de
nos alliez augmenteroient le mesme se fist pour les nostres:|. Ce fut sur quoy
finit la conversation.
Je croy que |:nos alliez ne nous feront point un entier manquement:| pour
toutes les raisons que nous avons mandées, |:mais je ne laisse pas de voir un
grand désadvantage pour nous de ce qu’ilz seront asseurés de leurs intérestz
sans qu’on ayt seulement parlé à nous, et qu’ainsi ilz ne songeront plus qu’à
nous faire diminuer de nos prétentions pour pouvoir parvenir à la paix, et y
avoir leur compte, ou voudront de nous des conditions desraisonnables pour
continuer la guerre au cas que nous soyons obligez de le faire, nostre satisfac-
tion n’estant pas accordée:|.
Quoyque nous ayons |:les médiateurs assez contraires, l’intérest de religion et
leur honneur propre sera cause qu’ilz nous pourront ayder à faire parler nos
partyes:|. Nous |:nous servirons d’eux en cela le plus advantageusement qu’il
nous sera possible, et de la craincte qu’ont les Espagnolz de la campaigne
prochaine:| …
PS: Depuis ma lettre escritte, nous avons |:veu les médiateurs:| dont nous
rendons compte en nostre dépesche commune . J’espère que |:quelque mau-
vaise intention qu’ilz puissent avoir, la cognoissant:| comme nous fesons,
|:ilz ne nous pourront nuire et nous pourront estre utiles:|. Ce qui en sera
principallement cause, c’est qu’ilz |:perdent espérance de vous trouver:|
Monsieur |:dans d’autres sentimens que ceux que nous leur faisons paroistre
icy:|.
J’ay receu aussi lettres de |:monsieur de La Thuillerye qui est en Suède
Vom 6. I. 1646; Kopie: AE , CP Holl. 35 fol. 75’. Ein Schreiben gleichen Inhalts und Datums
erging an alle drei frz. Ges. (s. [nr. 102 Anm. 5] ).
pas eu encore le temps de rien pénétrer, mais il mande qu’il ne croid pas qu’il
y ayt autre intention que d’observer religieusement l’alliance:|. Il aura |:pré-
venu:| ce qu’on voudroit |:mesnager de traictez particuliers depuis l’arrivé 1
de Trautmansdorf:|; et le |:voyage de monsieur de Saint Romain
Näher erläutert in [nr. 102 Anm. 2] ; vgl. aber schon nr. 91.
ensuitte |:affermira les choses au cas qu’il y eust quelque nouvelle proposi-
tion, et nous pourra sans doute apporter grand esclaircissement:|.
Nous avons |:veu les ambassadeurs de Bavière:| dont |:les discours se rap-
portent entièrement à la lettre de leur maistre:| qu’il vous a pleu nous en-
voyer ; et ainsi que vous le jugez Monsieur très prudemment |:monsieur de
Bavière nous servira de remède à tout ce qu’on voudroit faire contre nous:|.
Näheres mit nächster Post.