Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
43. Mazarin an Longueville Paris 1645 Dezember 30
Paris 1645 Dezember 30
Kopie: AE , CP All. 53 fol. 528–532’ = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 45 fol.
358–359’. Druck (Regest): Mazarin , Lettres II S. 704.
Dank für nr. 26. Rat, die französische Bereitschaft zum Friedensschluß im Reich hervorzuheben.
Bevorzugung des spanischen vor dem kaiserlichen Heiratsprojekt. Bedingungen für eine Verbin-
dung mit der Kaisertochter; Verhandlungsmodus. Spanienfreundliche Einstellung Chigis. Infor-
mation über die Korrespondenz mit d’Avaux. Ablehnung von Verhandlungen in Paris. Spanische
Hoffnungen auf Unruhen in Frankreich unbegründet. Reaktion in Paris auf Friedens- bzw. Waf-
fenstillstandsgerüchte .
Comme nous attendions avec l’impatience que vous pouvez vous imaginer
l’arrivée du courier La Buissonnière, j’ay esté ravy d’apprendre succinctement
par avance par la lettre dont vous m’avez favorisé du 16 e du courant la plus-
part des choses que vous nous devez mander par luy.
Cependant je vous fais ce mot à part pour vous dire que si vous le jugez à
propos, il ne peut estre que très avantageux de faire valoir à tous ceux qui ont
intérest dans l’Empire la disposition où nous sommes de conclure
promptement conjointement avec nos alliez une bonne paix dans l’ Allema-
gne , puisque l’on ne voit jusqu’icy d’ouverture raisonable de pouvoir faire le
semblable avec les Espagnols, que Leurs Majestez, autant qu’il dépendra d’ el-
les , ne veulent pas permettre que les caprices, et l’aveugle opiniastreté desdits
Espagnols fassent plus longuement souffrir l’Empire, témoignant adroitement
en ce rencontre qu’encore que le plus grand intérest de la France seroit de
sortir d’affaires avec les Espagnols, Sa Majesté est preste de le laisser à part
pour donner des preuves effectives à l’Allemagne des sincères intentions
qu’elle a pour sa tranquilité.
De semblables discours et protestations estans faites avec la participation et
de concert de nos alliez ne peuvent produire que de très bons effets auprès des
ministres de l’Empereur, des électeurs et des princes et estats de l’Empire, et il
y a grande apparence qu’elles seront receues avec applaudissement universel,
n’y ayant personne dans toutte l’Allemagne si zélé pour les Espagnols qui ne
préfère tousjours son repos, et ses avantages particuliers, à toute autre consi-
dération qui regardera le bien de cette couronne-là; outre que ces discours
feront encore en un autre sens un très bon effet près des ministres d’Espagne
pour les porter au point que nous désirons.
Je vous diray confidemment, que pour le mariage du Roy, la Reyne préfére-
roit celuy de l’infante d’Espagne à tout autre; mais comme on ne croit pas que
par les raisons qui ont desjà esté mandées le roy d’Espagne le puisse désirer,
Sa Majesté consentira à celuy de la fille aisnée de l’Empereur, supposé qu’elle
n’ayt des deffauts en sa personne, et au cas que cette couronne puisse recevoir
de notables avantages par la conclusion de cette alliance présentement.
Je veux entendre que si on reconnoist de pouvoir avoir la satisfaction que
nous prétendons en Allemagne sans ce mariage, il ne faut pas prester l’oreille
à cette négociation; d’autant plus que le bas âge du Roy nous donne loisir d’y
songer, et qu’en d’autres temps il pourra arriver des conjonctures d’en tirer
d’autres avantages, outre cette satisfaction que nous aurions desjà asseurée.
Mais si on est obligé à traitter desdits mariages, je croirois que la négociation
doit en estre mise entre les mains d’un des ministres le plus confident du duc
de Bavière pour la ménager avec Trautmansdorff, et en ce cas l’affaire estant
avantageuse à l’Empereur, et glorieuse à ceux qui l’auroient fait réussir, nous
pourrions nous promettre beaucoup dudit Empereur, et obligeant ledit duc de
Bavière de cette confiance, le gagner entièrement à nous avec Trautmans-
dorff .
Et comme les avis que nous avons receus de divers endroits portent que
Trautmansdorff en devoit faire la proposition, il se peut faire que maintenant
qu’il sera détrompé de pouvoir rien conclure séparément avec les Suédois et
avec les protestans, il en fasse jetter quelques propos, et mon avis en ce cas
seroit d’en donner part aussytost confidemment aux ministres de Suède, puis-
qu ’aussy bien nostre intention ne seroit pas de rien arrester sans eux avec
l’Empereur.
Enfin, Monsieur, je vous dis toutes mes pensées là-dessus, me remettant pour-
tant à vostre prudence sur la conduite de cette affaire, et d’y retrancher, ou
ajouster, ainsy que vous l’estimerez à propos, n’en ayant conféré avec qui que
ce soit qu’avec la Reyne.
Je vous donne le nonce Ghisi pour plus espagnol que le comte de Pennarenda
mesme; faites estat de cet avis; car j’en suis si bien averti qu’il n’y a pas lieu
d’en douter.
Je présuppose que monsieur d’Avaux vous ayt donné part de quelques lettres
qu’il m’a escrit en particulier, et en cas qu’il ne l’ayt pas fait, je remets à ce que
vous trouverez bon de luy témoigner ou non, d’en avoir connoissance.
Dans la dernière il me mande que toute la négociation secrète avec les minis-
tres de Suède estoit rompue. Il me parle en les excusant en quelque façon, et
particulièrement Rosenhan; mais je luy fais réponse que ledit Rosenhan n’a
pas eu en effet l’affection pour luy qu’il luy témoigne, puisque ayant traitté
depuis le mois de septembre avec les ministres d’Espagne il ne luy en a jamais
rien dit. Tout cela, Monsieur, vous servira s’il vous plaist d’avis.
Je vous puis asseurer que monsieur Contarini a eu grand tort de vous dire que
l’on ne feroit pas la paix à Munster, et qu’il faudroit que ce fût à Paris; on en a
si peu eu la pensée, que nonobstant tout ce que vous m’en mandez, je persiste
dans ma première opinion qu’il ne faut jamais rien escouter icy. C’est pour-
quoy je vous conjure de nouveau de bien méditer là-dessus, parce que je ne
vois pas comme quoy nous pourrions nous asseurer que nos ennemis ne don-
nassent connoissance à nos alliez de la négociation dès qu’ils l’auroient intro-
duite , et avant que nous eussions pu renvoyer le tout à Munster, et qu’ainsy
nous n’eussions à courre le risque que nosdits alliez ne s’accommodassent
eux-mesmes en un instant, de crainte d’estre prévenus.
Pour ce qui est des divisions que les Espagnols publient qu’il y aura bientost
dans ce royaume, ce sont les bruits de Paris accoustumez sur lesquels je vous
ay desjà escrit . Quant à ce qu’ils croyent que quelque raison secrète comme
la crainte de semblables accidens nous obligent de désirer la paix, ils s’en
désabuseront bientost voyant nostre fermeté, et en effet je puis vous asseurer
que tous les préparatifs pour la campagne prochaine sont faits, et en aussy
bon estat que s’il n’y avoit point d’assemblée convoquée pour traitter la paix,
et que jamais tous les esprits de la cour n’ont esté en meilleure assiette et en
plus de repos qu’à présent.
Tenez bon, parlez haut, faites en faire de mesme à vos collègues, relevez tous-
jours l’estat florissant de ce royaume, faites connoistre l’impossibilité que les
Espagnols auront de nous empescher tous les progrez que nous voudrons
faire en Espagne et en Flandre dans cette campagne, servez-vous de l’union
indissoluble qui est entre nous et nous alliez, songez à faire esclater la facilité
qu’il y a de conclure la paix dans l’Empire sans les Espagnols, et j’oseray vous
répondre, Monsieur, que vous conclurez avec ceux-cy à telles conditions que
vous voudrez.
Reaktion in Paris auf Friedens- bzw. Waffenstillstandsgerüchte .