Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
260. Servien an Lionne Münster 1645 November 11

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–/ 260/–

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Servien an Lionne


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Münster 1645 November 11

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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 53 fol. 216–221 = Druckvorlage.

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Entscheidende Entwicklung der Verhandlungen durch die Ankunft Trauttmansdorffs und der
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Gesandten der Generalstaaten. Eventuelle Verhandlungsführung mit dem Reich ohne Spanien:
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Nachteile der alleinigen Beendigung des Krieges im Reich wegen des Ausscheidens Schwedens
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aus dem Krieg bei weitergehender Unterstützung Spaniens durch den Kaiser; Sichtbarwerden
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des großen Umfanges der französischen Satisfaktionsforderung in gleichzeitigen Verhandlungen
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mit dem Kaiser und Spanien; Zuversicht für die Durchsetzung der französischen Satisfaktion,
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Bereitschaft der Reichsstände dazu, Berechtigung Frankreichs zu diesen Forderungen auch
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angesichts der Türkengefahr. Frage der Beistandsverpflichtung Frankreichs gegenüber den
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Generalstaaten nach dem Ablauf eines niederländisch-spanischen Waffenstillstandes: große
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Bedeutung eines definitiven Friedens für Frankreich, Befürwortung der schrittweisen Lösung
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der Verpflichtung Richelieus zum gleichzeitigen Abschluß mit den Generalstaaten, Abraten von
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Verhandlungen zur Ablösung dieser Verpflichtung. Befürwortung des unveränderten Festhal-
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tens am Friedensschluß mit Spanien als Verhandlungsziel. Longueville. Bedarf an Geldern für
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Zahlungen an reichsständische Gesandte zur Durchsetzung der Satisfaktionsforderung; Drän-
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gen der Residenten auf ihre Bezahlung aus demselben Fonds. Schwierigkeiten durch den
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Anspruch de La Bardes auf den Ambassadeur-Rang.

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Chacun juge que l’arrivée en ce lieu du comte de Trautsmendorf et des
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députez de Messieurs les Estatz vont mettre cette négotiation à sa crise.
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Cela fait croire qu’il est bien nécessaire que nous soyons informez des
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résolutions de la cour sur deux pointz affin que nous puissions profiter de
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conjunctures favorables qui se pourront présenter pour y faire pancher les
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affaires.

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Le premier est si en cas qu’il y ayt lieu de traiter avec l’Empyre sans
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l’Espagne nous y devons incliner présuposé que nous y treuverons nostre

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1
compte pour la satisfaction particulière du Roy. Il seroit peut-estre plus
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seur de traiter avec l’un et l’autre ensemble si l’on peut, parce 〈qu’ayant〉
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fait la paix dans l’Allemagne et perdu par ce moyen la puissante diversion
4
que la Suède y fait, il sera tousjours à craindre que l’Espagne n’en retire plus
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de secours que la France quelque précaution qu’on y aporte par le traité
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puisque l’Empereur et le roy catholique sont de mesme maison.

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D’autre costé si nous faisons les deux traités ensemble et que les ministres
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impériaux et espagnolz se joignent pour traiter avec nous, la prétention que
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nous avons contre la maison d’Autriche paroistra plus grande que si elle est
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séparée en deux. Car quand nous parlerons de retenir tout à la fois l’Alsace,
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la Lorraine et ce que nous tenons dans les Pays-Bas, nostre demande
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paroistra excessive puisqu’il y a de quoy composer un puissant royaume.
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Cependant je croy certainement que si nous tenons ferme et que nous
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essayons d’acquérir des amys dans cette assemblée nous viendrons à bout
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de nostre dessein et la nécessité d’avoir la paix joincte au peu d’aparence
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qu’il y auroit de nous oster par la force ce que nous tenons au-delà du Rhin
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obligera chacun de consentir à ce qu’on ne juge pas tout à fait raisonable.
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Desjà les estatz de l’Empyre ne témoignent pas s’y vouloir intéresser et
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veulent laisser démesler cette fusée à l’Empereur seul puisque c’est luy seul
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qui l’a comencée. Ils ne sont plus tant efarouchez de noz demandes qu’ils
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sçavent sans que nous nous en soyons encor expliquez et le député de
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Colmar

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Johann Balthasar Schneider (1612–1658), Syndikus der Stadt Colmar ( Wolff) .
me disoit hyer que luy estoit indifférend que son souverain
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s’appellast Louis ou Ferdinand. Il y a aparence que les autres députez
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tumberont enfin dans le mesme sentiment quand nous avons déclaré
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nettement que la paix ne se peut faire sans cela.

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La prudence n’oblige pas de craindre des pertes si éloignez et incertaines ny
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à se relascher pour des inconvénients qui n’arriveront peut-estre pas. A
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toutes extrémitez nous avons plus de droit de conserver les places que nous
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occupons delà le Rhin que nous n’en avons eu autrefois de retenir Metz,
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Toul et Verdun. Nous ne devons pas donc témoigner moins de résolution
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que noz pères qui n’estoient pas assistez d’une si favorable diversion que
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celle de Suède. Il s’en faut bien que l’Allemagne soit si riche ny si peuplée
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qu’en ce temps-là, et il seroit sans comparaison plus facile aujourd’huy de
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deffendre noz nouvelles conquestes qu’il n’estoit alors de résister à une
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armée de quatre-vintz mille hommes comendée par l’empereur Charles V
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qui estoit monarque absolu de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne et des
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Pays-Bas et qui n’avoit pas eu la guerre du Turc sur les bras. Si nous nous
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laissons toucher pour ceste guerre du Turc d’une faulte piété dont les
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ennemis ne sont pas susceptibles quand la fortune leur est favorable nous
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nous en repentirons un jour et si nous ne profitons [de] la favorable
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conjuncture qui se présente de faire noz affaires et de nous délivrer pour
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tousjours de ceste crainte que nous avons eu cy-devans pour l’Estat, nous

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1
n’y reviendrons peut-estre jamais. La véritable 〈charité〉 doit comencer
2
par le soin d’establir la grandeur de l’Estat et de l’affermir aujourd’huy
3
contre les entreprises de ses anciens ennemis. Si la guerre du Turc est un
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orage que le ciel a fait tumber sur noz ennemis et noz envieux pour nous
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favoriser nous n’aurions pas raison de n’en profiter point. Tout ce que la
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conscience exige de nous en cette rencontre est de ne demander pas pour
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cela de nouvelles conditions, de n’esloigner pas noz pensées de la paix et de
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tascher de la conclurre avant que noz ennemis et envieux soient délivrez de
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ce mal affin qu’ilz ayent besoin de nous pour s’en exempter tout à fait et
10
que nous leur puissions faire achepter nostre assistance dans le traité que
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nous fairons avec eux.

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Le second point est de sçavoir ce que nous aurons à faire sur l’article qui
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demeura indécis à nostre départ de La Haye

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Vgl. dazu die Ausführungen Serviens in nr. 244.
. Nous allons estre extrême-
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ment pressez là-dessus des députez de Messieurs les Estats à leur arrivée et
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nous aprenons que la division qui est née entre les provinces pour ce
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subject a retardé leur départ. Monsieur le prince d’Orenge qui selon toutes
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les aparences l’a fomenté craint si fort que toutes les provinces ne se laissent
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détourner par l’agréable nom de la paix si les Espagnolz la leur offrent, qu’il
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veut faire résoudre qu’on n’entendra qu’à une trêve et par conséquuant
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insister que l’on soit d’acord avec la France de ce qui devra estre fait quand
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cette trêve sera finie et que nous serons en paix. Il est très nécessaire que
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nous soyons en estat de les satisfaire quand ils nous en parleront puisque
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nous tendons à la paix et que selon mon foible sens nous ne fairons pas
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avantageusement les affaires de la France et ne sçaurons pas bien profiter
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du mauvais estat de noz ennemis si nous ne faisons présentement un traité
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définitif qui donne au Roy un tiltre légitime.

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Je persiste tousjours à croire que la proposition qu’ils nous firent n’est pas
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hors de raison et que nous rendrons très grand service à l’Estat si nous
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commençons à le retirer du grand engagement où feu monsieur le cardinal
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de Richelieu le fist entrer par le traité de 1635 de ne faire jamais la paix ny
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la trêve que conjoinctement avec les provinces qui se sont révoltées,
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puisque en quittant nostre parolle nous ne pouvons pas sortir de cet
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engagement tout d’un coup, c’est beaucoup ce me semble de s’en retirer par
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degrez. A présent en acceptant l’expédient nous gaignerons desjà qu’en un
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certain cas c’est à sçavoir si Messieurs les Estatz ne veulent pas la
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continuation de la trêve nous ne serons pas obligez de recomencer la
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guerre. Nous ne demeurerons donc obligez de la recomencer qu’en cas que
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les Espagnolz refusent de continuer la trêve. Or comme en ce temps-là nous
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jouirons de la paix en vertu du bon traité qui aura bien asseuré noz
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conquestes, nous serons dans un estat plus avantageux que nous ne sommes
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présentement pour traiter avec Messieurs les Estatz sur l’exéquution de la
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promesse que nous aurons faite. Car présuposé que les Espagnolz refusent

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1
la continuation de la trêve quand les Hollandois nous presseront de
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recomencer la guerre avec eux, nous pourrons nous excuser sans violer
3
nostre foy ou sur nostre impuissance ou sur quelque division du royaume
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ou sur quelque autre subjet ou bien à toute extrémité si l’on juge à propos
5
de s’en rachepter par de l’argent nous le fairons alors à meilleur marché que
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nous ne pourions faire maintenant que les Hollandois nous tiennent le pied
7
sur la gorge et sur les moindres difficultés que nous aportons à tout ce qu’ils
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désirent ils nous menacent de traiter sans nous sçachant bien qu’ils
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trouveront tousjours plus de facilité que nous avec les Espagnolz. Il y en a
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qui croyent qu’il vaudroit mieux dès aujourd’huy se rachepter par de
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l’argent de cette obligation que de confirmer par une nouvelle promesse
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celle qui est portée par le traité de 1635, mais outre que une seconde
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promesse ne nous obligera pas plus que la première dans l’estat où l’on est
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avec les Espagnolz qui inclinent plus à favoriser les Hollandois que nous, si
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nous mettons présentement cette difficulté sur le tapis il faudra nécessaire-
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ment ou que nous donnons aux Hollandois tout ce qu’ilz demanderont
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pour nous exempter de recomencer la guerre avec eux (quelques-uns
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d’entre eux s’estans laissez entendre qu’ilz ne nous quitterons pas pour
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quatre millions de livres par an tandis que leur guerre durera) ou que nous
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tumbons en quelque contestation avec eux qui seroit très périlleuse en un
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temps où noz ennemis leur offrent tout ce qu’ilz désirent et ne veullent rien
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faire avec nous. Je conclus donc qu’il vaut mieux présentement accepter
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l’expédient qu’ilz ont proposé que d’entrer en traité avec eux pour nous
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dégager entièrement parce que quand le cas arrivera nous aurons le mesme
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avantage sur les Hollandois qu’ilz ont aujourd’huy sur nous, la guerre ne se
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pourra recomencer que contre eux et nous serons en paix au lieu que
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maintenant ilz peuvent aisément faire leur acord pourveu qu’ilz nous
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laissent en guerre avec l’Espagne. D’ailleurs je ne serois jamais d’advis
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d’assubjettir la France à une espèce de tribut envers les Provinces-Unies
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pour leur donner moyen de soutenir une guerre où ilz auroient tout le
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proffit et nous une partie de la dépense. On le pourra faire quand la raison
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d’Estat y conviera mais on doit ce me semble éviter d’y estre contraint.

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De leur dire à l’oreille que nous pourrons enfin nous porter à la trêve aussy
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bien qu’eux et que l’instance que nous faisons pour la paix n’est qu’une
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démonstration aparente, n’y ayant aucun secret parmy eux c’est autant que
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si on le disoit aux ennemis mesmes et puis si c’estoit nostre intention ce
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seroit une raison pour ne refuser pas l’expédient puisqu’en ne faisant
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qu’une trêve aussy bien que Messieurs les Estats, le cas auquel nous nous
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serions obligez de recomencer la guerre n’arriveroit point, mais certes je
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croy tousjours et espère pour ma consolation qu’on ne voudra pas se priver
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de l’avantage de faire une bonne paix puisqu’il est certain que si les
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Espagnolz par leur patience et pleine fermeté nous auront fait franchir ce
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premier pas et qu’ilz nous eussent obligé de nous départir de la paix à cause
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qu’ilz ne la peuvent pas faire avantageuse, ils fairoient aprez les mesmes

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1
difficultez sur une longue trêve qu’ils fairont aujourd’huy sur la paix. Il
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semble qu’au moins il se faudroit tenir ferme pendant quelque temps à ne
3
vouloir que la paix pour voir si les ennemis aymeront mieux se porter à une
4
rupture du traité que de le faire en laissant toutes choses d’une part et
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d’autre en l’estat qu’elles sont. Quand on auroit pour ce subjet laissé aller
6
les choses jusqu’à une séparation de l’assemblée les médiateurs et les partis
7
ont tant d’intérest que la guerre ne continue pas qu’il ne faudroit pas douter
8
que le traité ne se rendast asseuré quand mesme les Espagnolz auroient eu
9
assez d’hardiesse pour le rompre, ce que je ne croy pas.

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Je vous suplie de représenter à Son Eminence qu’il s’agist icy aujourd’huy
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de combatre pour des royaumes entiers que voicy le temps qu’il y faut
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travailler sans perte de temps et qu’il est très nécessaire qu’on nous en
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donne les moyens. Monsieur de Longueville est très bien disposé et agit
14
avec autant d’industrie et de rigueur qu’on peut souhaiter et je vous diray
15
en confidence que les imprudentes chicaneries que messieurs les médi-
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ateurs luy ont faites sur son tiltre ne sont pas venues mal à propos pour
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redoubler sa fermeté contre eux. Ce n’est pas que je veuille croire quand ils
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eussent fait ce qu’ils devoient qu’il eust jamais manqué à ce qu’il doit ayant
19
un très grand désir d’aquérir de la gloire et de régler toutes ses actions par
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les véritables honneurs, mais il est plus aisé de demeurer sur la retenue avec
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des gens qui nous ont voulu maltraiter qu’avec ceux qui nous obligent.

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Monsieur le duc de Longueville n’a aporté que soixante-dix mille livres
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pour l’employer aux dépenses secrètes dont il y en a encor une partie de
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consumer. Nous aurions besoin de beaucoup davantage, plust à Dieu que
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nous pussions obliger tous les députez de l’assemblée à recevoir de l’argent
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du Roy, tout ce qu’on pourroit donner ne seroit mal employé pour gaigner
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des voix et acquérir des amys quand on traitera le point de la satisfaction
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particulière de Sa Majesté. C’est proprement corrompre des juges pour le
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gain d’un procez où il s’agist d’un royaume. On peut bien estre asseuré que
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l’argent sera mesnagé avec grande fidélité. Dieser Absicht stellen sich jedoch
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die Residenten in den Weg, die von uns bezahlt werden wollen. Ich bin der
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einzige, der bisher versucht hat, ihren Ansprüchen entgegenzutreten und die
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Gelder für ihren eigentlichen Zweck aufzubewahren. Il y a une autre rencontre
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qui nous fait peyne. Monsieur de La Barde ne se peut résoudre pour
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quelque temps à n’estre pas ambassadeur. Cependant cette prétention fait
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très grand préjudice au service du Roy. Je l’honore en particulier et l’ay
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servi en tout ce que j’ay peu pour luy faire avoir contentement, mais en
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vérité quand je considère que le public en eust souffert, je suis bien aise de
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n’avoir pas réussy et que monsieur Oxenstiern ne m’ayt pas accordé ma
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prière s’estant excusé sur ce qu’il en a escrit en Suède et qu’il ne peut sans
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ordre nouveau changer le traité préliminaire.

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Quand les Suédois y auront donné leur consentement outre qu’ilz croiront
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d’avoir beaucoup fait pour nous cela mettra monsieur de La Barde en estat
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qu’il faudra qu’il leur cède à Osnabruc en toutes ocasions ce qui réussira au

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1
préjudice de la dignité du Roy ou qu’il forme des contestations avec eux ce
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qui viendra hors de saison. Pour cette considération et plusieurs autres qui
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sont importantes on avoit premièrement résolu qu’il n’y avoit qu’un
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résident auprès d’eux. Certes il ne faudroit pas que l’intérest d’un particu-
5
lier fust considéré au préjudice de tant d’inconvénients publics dans une
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ocasion si importante que celle-cy. Je vous asseure que ce seroit faire un
7
grand service au Roy et obliger en effect monsieur de La Barde de luy faire
8
escrire confidemment qu’il faira chose agréable à Sa Majesté s’il se prive de
9
la qualité d’ambassadeur tandis qu’il sera dans Osnabruc quand mesme les
10
Suédois le luy voudroient donner. Je n’en parle pas pour mon intérest
11
puisque j’ay fait icy tout ce qu’il a voulu luy ayant donné la main et
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l’Excellence sans difficulté. On luy pourroit mesme permettre si l’on veut
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puisqu’il l’a si fort à coeur de prendre en particulier parmy nous laditte
14
qualité d’ambassadeur, mais non pas avec les autres ministres estrangers
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jusqu’à ce qu’il prenne le chemin de la Suisse ce qui est d’autant plus
16
raisonable qu’il doit repasser à la cour avant qu’y aller.

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