Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
223. Servien an Lionne Münster 1645 September 23
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Münster 1645 September 23
Konzept: AE , CP All. 52 fol. 519–521 = Druckvorlage. Teil eines Reinkonzepts: ebenda fol.
518.
Schwedischer Verstoß gegen den Allianzvertrag durch das Abkommen mit Kursachsen über die
Waffenruhe, willkommene Begründung für ein eigenmächtiges Vorgehen in den Verhandlungen
mit Bayern gegen die zu erwartenden Einwände Schwedens. Nachteile durch die Auslassung des
Religionsartikels in der Proposition II. Informationen über die spanische Bereitschaft zur
Überlassung der Niederlande an Frankreich, eventueller Tausch gegen Katalonien und gegen
den französischen Verzicht auf die Unterstützung Portugals; spanische Versuche zu Separatver-
handlungen mit den Generalstaaten. Widerstand des Prinzen von Oranien gegen die Aufnahme
der Friedensverhandlungen, negative Reaktion Hollands auf die französischen Erfolge in
Flandern. Haltung des Personals d’Avaux’. Aussöhnung der Barberinis mit dem Papst.
Verrechnung der Mitgiftgelder für Maria Luisa Gonzaga. Gefahr der Verprellung der
Schweden bei einem Verzicht La Thuilleries auf die Reise nach Stockholm. Aussicht auf eine
Einigung Venedigs mit den Türken, Vorteile des Andauerns dieses Krieges während der
Verhandlungen.
Le traicté de suspension d’armes pour six mois que l’on asseure estre
conclud entre les Suédois et le duc de Saxe, est confirmé de toutes partz .
On adjouste qu’il doibt estre bientost suivy de celluy de la neutrallité. Ce
procédé des Suédois qui ne nous en ont encor rien dict est directement
contre le traicté d’alliance qui ne permet pas à l’un des alliez d’entendre à
aulcune sorte de traictez sans en advertir les autres pour en prendre leurs
advis ny de faire aulcune suspension plus longue que de trois sepmaines.
Nous aurions très grand subjet de nous en plaindre, s’il ne nous donnoit
lieu d’en faire aultant avec le duc de Bavière quand nous y treuverons
nostre compte, encor y aurons-nous mieux observé les formalitez parce que
nous n’avons rien faict jusqu’icy et ne résouldrons point la chose à l’avenir
sans la leur communicquer, mais ce traicté du duc de Saxe semble estre
venu tout à propos pour nous donner lieu d’estre les maistres de la
délibération, et de ne nous arrester pas aux sentimens des Suédois quand ilz
seroient contraires aux nostres sur le subjet de l’accommodement avec le
duc de Bavières, y ayant très grande aparence qu’ils tascheront de s’y
oposer tant pour ne voir point de prince catholique dans nostre parti que
d’apréhension qu’enfin cela ne rende et les Suédois et les protestants
d’Allemagne moins considérables à la France. Je ne croirois pas pour cela
qu’il fallust rompre avec eux, mais j’estime que sans en venir à cette
extrémité on peut leur résister fortement et les ramener par raison à
considérer les choses qu’ils ont eux-mesme faites.
Nous allons tous les jours plus esprouvant combien l’obmission de cet
article sur les intérestz de la religion dans nostre proposition nous a faict de
préjudice parmy les protestans
plusieurs fois qu’il s’en est fort bien aperceu et que ç’a esté une grande
faulte quoyqu’il tasche en tout et par tout de couvrir les deffautz de
monsieur d’Avaux.
Un Liégeois cy-devant domestique de Savedra qui nous donne des advis a
inséré dans les derniers qu’il nous a escritz le suivant: ‘Il importe beaucoup
de faire bonne guerre en Espagne, c’est le moyen (dit un Espagnol très
habile homme) de faire que la Flandres demeure aux François laquelle nous
leur quitterons plus volontiers que leur laisser une seule place en Espagne
ny leur rendre la Navarre’. Le mesme asseure que c’est aussy l’opinion de
Savedra et qu’il a plusieurs fois ouÿ dire qu’il seroit utile à la monarchie
d’Espagne d’estre débarquée des Pays-Bas et de les avoir abandonnez, ce
qui fait voir qu’il ne sera pas peut-estre malaisé de les avoir par le traité au
moins en eschange de la Cataloigne et principalement sy on veut promettre
de ne donner point à l’avenir assistance au roy de Portugal.
Le mesme donneur d’advis nous asseure que les Espagnolz font de grandes
menées en Hollande pour y faire un traicté particulier sans nous et qu’ilz
croyent d’en venir à bout offrant aux Hollandois d’aller traiter chez eux. Ce
mesme advis nous est confirmé de tant d’autres endroitz qu’il mérite qu’on
y prenne garde. Il est certain que l’archevesque de Cambray est parti d’icy
depuis deux jours sans qu’on sçache où il est allé et plusieurs officiers de
Pignaranda sont allé à Amsterdam soub prétexte d’y voir la foyre et la vente
des marchandises qui sont venues des Indes.
S’il est vray comme quelques-uns croyent que monsieur le prince d’Orenge
ne veut point de traité et que c’est à son instigation secrète que la province
de Zélande forme tant de difficultez, il faudra mesnager délicatement
l’affaire qu’on fait faire de la part du Roy pour le départ des députés. Au
moins seroit-il à propos d’en estre bien d’acord avec monsieur le prince
d’Orenge et de concerter avec luy confidemment ce qu’on devra faire icy si
tant est qu’il ayt apréhension qu’on n’y aille trop viste pour la paix. On
nous veut persuader que noz progrez dans la Flandre ne donnent pas moins
de jalousie aux Hollandois mesme qu’au parlement d’Angleterre et que
Salamanca qui est revenu fraischement d’Espagne travaille puissemment à
la fomenter.
Kritiker Mazarins in der Suite d’Avaux’. – Chigi drängt auf die Aussöhnung der
Barberinis mit dem Papst .
Je ne sçay s’il ne seroit point à propos en cas que la Reyne donne beaucoup
pour le mariage de la princesse Marie de prendre de son droit pour autant
qu’on luy donnera sur la maison de monsieur le duc de Mantoue affin
d’acquitter le Roy de pareille somme sur ce qu’on luy doit payer à la
décharge de monsieur le duc de Savoye en exéquution du traité de
Quérasque.
Ce seroit un grand malheur sy monsieur de La Thuillerie ne pouvoit pas
faire le voyage de Suède pour y aller establir monsieur Chanut après
l’espérance qu’on a donnée aux Suédois d’y envoyer un ambassadeur
extraordinaire et personne de condition pour faire compliment à la reyne
de Suède sur ce qu’elle a pris le gouvernement de son royaume. Il seroit à
craindre qu’ils ne crussent en ce pays-là d’estre mesprisez sy on changeoit
cette résolution et qu’on n’y envoyast d’abord qu’un résident.
Monsieur de La Haye ambassadeur à Constantinople nous marque par ses
lettres qu’il n’est pas hors d’espérance que l’affaire des Vénetiens ne
s’accommode avec le Grand Seigneur selon le succès qui arrivera à la Canée.
S’il ne s’agissoit que de tirer de peine la république de Venize, ce seroit une
bonne affaire, mais je ne sçay s’il seroit utile pour la France quand il seroit
en nostre pouvoir de faire cesser la guerre des Turcz jusqu’à ce que la paix
généralle soit faicte, aultrement il seroit à craindre que la ligue des princes
d’Italie n’ayant plus d’occupation contre les Turcz ne se traînast toute
formée contre nous, principalement soubz la conduicte d’un pape qui est
entièrement Espagnol. Car il est certain que toute l’Italie commence à
prendre jalousie de noz prospéritez et que ce n’est pas faulte de mauvaise
volonté sy elle ne se déclare pas contre nous. C’est pourquoy il n’est pas
hors de propos que l’orage qui les menace les tienne en crainte jusqu’à ce
que la paix soit faicte et que nous soyons en estat d’entrer dans la partie
pour faire la guerre aux infidelles conjoinctement avec eux.