Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
212. Servien an Lionne Münster 1645 September 9

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–/ 212 /–

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Servien an Lionne


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Münster 1645 September 9

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Reinkonzept: AE , CP All. 52 fol. 462–467 = Druckvorlage.

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Gefährlichkeit der Verhandlungen über die Heirat des Königs mit der spanischen Infantin zu
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diesem Zeitpunkt: 1. Vorschlag Contarinis ohne Auftrag durch Spanien, 2. Beschränkung des
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vorgeschlagenen Ländertausches auf Flandern, 3. eventuelle spanische Forderung einer spani-
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schen Heirat von Mademoiselle, 4. eventuelle Furcht der Verbündeten vor einer spanisch-
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französischen Front gegen die Protestanten, 5. Widerstand Venedigs und Contarinis gegen die
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Bereinigung des französisch-spanischen Gegensatzes in Flandern. Gründe für den Aufschub
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solcher Beratungen auf die Zeit nach einem Friedensschluß: 1. Möglichkeit der Einbehaltung
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der zur Mitgift vorgesehenen Länder auch auf andere Weise, 2. Verwirklichung der Friedens-
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bedingungen als Voraussetzung für eine engere Allianz, 3. eventueller Widerstand oder
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Separatverhandlungen der Verbündeten. Bedingungen für das Heiratsprojekt: unwiderrufliche
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Überlassung der spanischen Niederlande an Frankreich, Erwartung der Bereitschaft Spaniens
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dazu wegen der gegenwärtigen militärischen Lage, wegen der drohenden Türkengefahr und der
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Notwendigkeit französischer Hilfe, wegen der Aussicht auf die Wiedergewinnung Portugals
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und wegen der Belastung durch den Krieg in Flandern. Erledigung der Verpflichtungen
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gegenüber Portugal durch Vermittlung eines Waffenstillstandes nach dem Vorbild der General-
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staaten und eines Beistandspaktes zwischen diesen beiden Staaten; Katalonien: gute Eignung als
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Tauschobjekt wegen seiner hohen Bedeutung für Spanien. Vorteile des Erwerbs der Niederlan-
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de : Unterbrechung wichtiger spanischer Kontaktstellen zum Reich, Stärkung der Eigenmacht
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Frankreichs; Voraussetzungen für den Erwerb: Fortsetzung der Rüstungsanstrengungen, Durch-
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setzung des Friedensschlusses für das Reich, Flandern und Italien unter Einbehaltung aller
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eroberten spanischen Territorien, zehnjähriger Waffenstillstand für die Generalstaaten und
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Portugal, mehrjährige Waffenruhe für Katalonien und Navarra als Gelegenheit zur Erarbei-
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tung einer dauerhaften Lösung. Navarra: Festlegung Frankreichs im Vertrag von Vervins auf
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die friedliche Vertretung seiner Ansprüche, Einbehaltung der Eroberungen im jetzigen Frieden
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als Kompensation. Räumung Kataloniens von allen Truppen im Fall eines Waffenstillstandes;
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große Vorteile für Spanien aus einem Waffenstillstand.
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Gerüchte um die Restitution Lothringens. Empfehlung der Sondierung der politischen Ziele des
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Kurfürsten von Trier vor einer persönlichen Teilnahme am Kongreß, eventuelles Angebot der
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Neutralisierung Speyers.

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La proposition du mariage de l’infante avec le Roy en cette saison semble
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estre très dangereuse. Premièrement monsieur Contarini n’a pas tesmoigné
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avoir charge des Espagnolz de la faire, et il se peult faire qu’il n’a eu en la
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faisant intention que de nous sonder. En second lieu, il y a quelque temps
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qu’il nous en parla avec des conditions plus advantageuses qu’il ne faict
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maintenant, qui estoient de donner tout le Pays-Bas, et dans le discours
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qu’il a faict à monsieur d’Avaux il ne parle que du seul comté de Flandres. Il
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fault remarquer qu’après la première fois qu’il nous en eut faict l’ouverture
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qui estoit en termes un peu plus recevables que celle d’aujourd’huy, lorsque
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nous voulusmes descouvrir s’il la faisoit avec charge, il déclara nettement
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que non et qu’il n’en avoit parlé que de son mouvement, ce qui faict croire

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qu’à présent, sy on le sondoit il pourroit faire la mesme responce. En
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troisième lieu, il y a subjet de croire que sy la proposition vient des
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Espagnolz, ilz ont intention sans doubte sy on y entend, de mettre sur le
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tappis en mesme temps celluy de Mademoiselle ce qui feroit paroistre une
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très mauvaise intention de leur part, et qu’ilz visent plustost à jetter des
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divisions dans le royaume qu’à se réunir sincèrement avec nous. En
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quatrième lieu, sy cette proposition se faict pendant le négotiation de la
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paix il est à craindre que tous noz alliez n’en prennent de très grandes
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jalousies, et n’entrent en appréhention que la France changeant ses ancien-
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nes maximes, veult s’unir avec l’Espagne contre les protestans, ce qui ne
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sera pas malaisé de persuader à ceux-cy pour peu que les ennemis y
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employent de leurs artiffices ordinaires, sçachant qu’il y a beaucoup de
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ministres dedans et dehors le royaume qui donnent ce conseil. En cinqui-
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ème lieu, quand on aura cette pensée je n’estime pas que l’ambassadeur de
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Venize soit un instrument propre pour la mesnager. Il est d’un pays où l’on
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tient pour maxime que la durée de la guerre des Pays-Bas est la seureté de la
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paix d’Italie, difficilement pour cette considération se vouldroit-il rendre
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l’entremetteur pour faire unir ces provinces à la France, et il y a apparence
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que ses supérieurs l’obligeroient d’y apporter plustost de l’obstacle que de
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la facilité, de crainte que voyant la puissance du royaume sy fort accrue par
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cette acquisition et les jalousies que nous avons tousjours eues de ce costé-là
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cessées pour jamais, nous ne fussions plus libres à entreprendre un jour du
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costé d’Italie. Et puis, dans les pourparlers de mariage on mesle souvent des
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liaisons et des engagemens secretz qui ne doibvent pas estre cognuz aux
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ministres estrangers moins encor à ceux d’une République qui prend
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aisément jalousie de ses amis et qui change ses alliances selon le temps.

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Cela faict croire que quand on auroit pris résolution d’entendre au mariage,
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comme peult-estre enfin ne sçauroit-on mieux faire sy l’on veoid que la
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chose soit proposée et traictée de bonne foy, il fauldroit nécessairement
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attendre d’en parler jusqu’après la conclusion de la paix pour plusieurs
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raisons. La première, parce qu’aussy bien ce ne seroit pas un bon conseil
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d’accepter en dot les conquestes que nous avons faictes comme seroit le
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dessein des Espagnolz, puisque nous avons de plus solides et plus durables
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moyens de les réunir à la couronne. La seconde, parce qu’il est à propos de
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cognoistre sur quel fondement et avec quelle seurreté nous pouvons
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restablir l’amitié avant que de songer à nous unir plus estroictement par
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cette alliance. La troisième, parce que si on en parle pendant le traicté il
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arrivera de trois choses l’une ou que nos alliez et surtout les Hollandois qui
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en prendront jalousie s’y opposeront formellement et vouldront peult-estre
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exiger de nous que l’on n’y entende point, ou que s’ilz voyent que leurs
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oppositions de cette sorte ne soient pas suffisantes, l’appréhention qu’ilz
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auront de l’effect et des suites de cette alliance les obligera de rompre le
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traicté de la paix que nous ne pouvons conclurre sans eux, ou bien s’ilz
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recognoissent que rien ne nous puisse empescher de passer oultre, ilz

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tascheront de nous prévenir et de traicter avec les Espagnolz sans nous, sy
2
bien que quand on auroit présentement formé la résolution de faire un jour
3
ce mariage, il sembleroit nécessaire pour y rencontrer moins d’obstacle de
4
faire auparavant la paix qui ne peult estre qu’advantageuse selon l’estat
5
présent des affaires, et après la paix conclue et exécutée commencer de
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traicter ce mariage soubz de nouvelles conditions, supposé que la proposi-
7
tion dont il a esté parlé cy-devant puisse réussir de faire la paix partout et la
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trêve ou une suspension pour la Cathalongne et le Portugal.

9
Les principalles conditions du mariage pourront estre l’eschange de la
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Cathalogne contre les Pays-Bas en faveur du mariage, à la charge néant-
11
moins qu’en venant à se dissouldre par mort ou aultrement l’eschange ne
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lairroit pas de tenir pour le bien de la paix et conservation de l’amitié entre
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les deux couronnes. Je ne sçay sy la bonne oppinion que j’ay de noz affaires
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et l’espérance de les veoir tousjours prospérer soubz la glorieuse conduicte
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de la Reyne et de ceux qui servent Sa Majesté me donne trop de confiance,
16
mais je croy fermement qu’on peult venir à bout de tout cela en y apportant
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de la dextérité et de la fermeté. Et pourveu qu’il ne nous arive point de
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notable accident qui change en un instant la face des affaires, principalle-
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ment sy la guerre du Turc continue qui non seulement forcera les
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Espagnolz comme les plus proches du péril de faire ce que nous vouldrons,
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mais leur fournira un honneste prétexte pour tous les désadvantages qu’ilz
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souffriront dans le traicté, car je ne fais point de doubte que pour estre
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assistez des forces de la France contre le Turc et garentir par ce moyen leurs
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Estatz d’Italie, pour réunir à la couronne d’Espagne une province sy
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importante à son repos que celle de Cathalogne et pour estre asseurez que
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nous ne les empescherons point de recouvrer un jour le Portugal, ilz ne
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s’estiment trop heureux de nous donner tous les Pays-Bas qui leur coustent
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beaucoup plus qu’ilz ne leur vallent, et qui estans chargez d’une périante
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guerre ont précipité les affaires d’Espagne dans le mauvais estat où elles
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sont. Encor ne désespérai-je pas s’il n’arive point de division dans le
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royaume, qu’on n’y manque pas d’argent pour la guerre, et pourveu que
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nous soyons constans et patiens dans la négotiation que nous ne venions à
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bout de tout ce que dessus sans estre obligez d’abandonner formellement le
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Portugal. Mais en tout cas quand il le fauldroit faire sy nous luy avons
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procuré la trêve pour aultant d’années qu’aux Provinces-Unies et que nous
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puissions mesnager une estroitte union entre ces deux estatz qui les oblige à
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reprendre les armes en mesme temps pour la deffence l’un de l’autre, nous
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l’aurions mis en estat de ne se perdre pas facilement et serons sortiz avec
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honneur de l’engagement où nous sommes avec ce royaume puisque nous
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aurons faict plus que les obligations portées par les traictez n’exigent de
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nous.

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Il n’y a rien sur quoy par mon foible advis on doibve tant incister ny sur
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quoy on doibve faire paroistre moins de facilité que sur les affaires de
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Cathalongne pour ce que ce sont celles que les Espagnolz ont plus à coeur

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et qui les pressent le plus, ce qui faict croire que pour nous convier de nous
2
y relascher enfin, non seulement ilz abandonneront tout le reste, mais nous
3
pourrons mesnager avec le temps l’eschange dont il a esté parlé. Sy
4
monsieur Contarini est bien instruict de leurs sentimens quand il nous a
5
voulu quelquesfois persuader de rendre cette province, il en a tellement
6
exagéré la puissance, la grandeur et importance pour nous faire cognoistre
7
que les Espagnolz ne peuvent l’abandonner qu’il est aisé à conclurre que
8
quand ilz seront hors d’espérance de la reconquérir par les armes, ilz
9
abandonneront de bon coeur tout le reste pour la ravoir par le traicté.

10
Pour moy je croy certainement qu’il importe sy fort aux Espagnolz de ne
11
veoir pas les armes de France au milieu d’Espagne que sy nous avions repris
12
Lerida ou Tarragone ilz offriroient eux-mesmes cet eschange, principale-
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ment s’ilz ont envie [d’] une sincère paix entre les deux royaumes. Car
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aultrement il ariveroit que s’ilz gardoient les Pays-Bas et qu’ilz nous eussent
15
obligez de rendre la Cathalongne, nous aurions nous-mesmes contribué à
16
réunir leurs forces et à leur donner le repos dans leur pays et nous leur
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lairrions en mesme temps dans les mains les moyens de nous tenir tousjours
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en inquiétude du costé des Pays-Bas. Sy l’on pouvoit parvenir à l’ acquisi-
19
tion des Pay-Bas par un eschange ou aultrement il n’y a rien de sy
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advantageux à la France tant pour rompre les communications que les
21
Espagnolz ont avec l’Empire de ce costé-là qui leur donne la facilité de nous
22
jetter sur les bras quand il leur plaist toutes les forces de l’Allemagne que
23
pour faire cesser les despences exessives et les justes appréhentions que
24
nous avons voyans tousjours nos ennemis puissamment armez dans le
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voisinage de Paris. S’il plaist à Dieu de conserver les affaires en l’estat
26
qu’elles sont et d’empescher qu’il ne nous arive point de grand accident
27
au-dedans ny au-dehors, on peult espérer avec très grande raison de faire
28
cette acquisition qui combleroit d’une gloire immortelle la régence de la
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Reyne et les ministres de ceux qui y auroient contribué parce qu’elle
30
mettroit la France en estat de jouir d’une profonde et asseurée paix
31
au-dedans et de pouvoir soustenir des guerres estrangères quand il luy en
32
ariveroit par ses propres forces sans deppendre sy fort qu’elle faict à présent
33
du concours et de l’assistance de ses alliez.

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Il semble que pour y parvenir il fauldroit pour la guerre continuer les
35
généreux effortz qu’on faict du costé de la Cathalongne pour reprendre
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Lerida et Tarragonne. Pour la négotiation il semble qu’il fauldroit présente-
37
ment tenir ferme à ne voulloir que la paix et tascher de la conclurre en
38
Italie, en Flandre et en Allemagne aux conditions les plus advantageuses
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qu’on pourra et en retenant au moins à l’esgard de l’Espagne tout ce que
40
nous avons conquis sur elle, obtenir en mesme temps une trêve de dix ans
41
pour les Hollandois et Portuguais et faire une suspension d’armes de peu
42
d’années pour la Catalogne et la Navarre affin d’examiner pendant ce
43
temps-là les raisons de part et d’aultre sur ces deux Estatz ou plustost pour
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avoir le loysir de faire les traictez de mariage et d’eschange qui seroient

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jugez utiles et advantageux aux deux couronnes et y mesnager adroicte-
2
ment le consentement des peuples qui se sont mis soubz la protection de la
3
France affin de sortir avec réputation de l’engagement où nous serions
4
entrez avec eux.

5
Il ne fault pas oublier de bien considérer que sy par le traicté de Vervins
6
nous nous sommes contentez de réserver noz droictz sur la Navarre pour
7
les poursuivre seulement par voyes amiables, estant certain qu’une réserva-
8
tion de cette nature n’est pas grande chose puisqu’elle ne produict jamais le
9
recouvrement d’un royaume dont les souverains ne se despouillent pas
10
volontairement, ç’a esté la nécessité du temps et de noz affaires qui nous a
11
forcez d’accepter cette condition désadvantageuse à cause que l’Espagne
12
avoit le dessus et se treuvoit en estat de nous faire des restitutions. Mais sy à
13
présent qu’il a plu à Dieu de changer sy notablement la face des affaires
14
nous nous portions dans un traicté de paix à faire quelque restitution aux
15
Espagnolz et que par le mesme traicté nous voulussions réserver les droictz
16
sur la Navarre, il sembleroit que nous aurions voulu nous tromper
17
nous-mesmes et renoncer tacitement pour jamais à l’effect de cette réserva-
18
tion puisqu’ au temps de nostre plus grande prospérité nous n’aurions pas
19
faict scrupule de faire des restitutions à un prince qui est nostre redevable
20
lesquelles demeurans entre noz mains eussent peu servir de gage ou d’une
21
espèce de rescompence de noz droictz sur la Navarre. Au lieu que rendant
22
une partie de ce que nous avons conquis sur nostre débiteur nous
23
recognoissons en quelque sorte que nous ne faisons pas grand compte de sa
24
debte et que la réserve que nous faisons de noz actions contre luy n’est que
25
par forme et pour sauver seulement les espérances sans qu’elle puisse jamais
26
estre suivie d’aulcun effect puisqu’il ne se sçauroit jamais présenter une
27
occasion plus favorable d’exercer nostre action et de faire valloir noz
28
droictz que maintenant, le procédé seroit d’aultant plus nuisible pour nous
29
qu’il donneroit à nostre ennemy une pertinente exception contre nous
30
toutes les fois que nous voudrions remuer la question de la Navarre où il
31
semble qu’il auroit lieu de nous dire que nous n’avons pas jugé nostre droict
32
sur tout ce royaume digne de nous en faire nous-mesme raison lorsque nous
33
l’avons peu.

34
Il fault encor remarquer que si nous estions réduictz à ne faire qu’une trêve,
35
nous aurions droict de demander que le roy d’Espagne retirast ses troupes
36
de Tarragone, de Tortose et de Lerida, aultrement il auroit un perpétuel
37
moyen de faire desbaucher les espritz de toute cette province par les
38
officiers de la garnison qu’il tiendroit en ces trois places, et de cette sorte la
39
trêve luy faciliteroit indirectement le recouvrement de toute la Catalogne.
40
En tout cas, nous pourrions nous obliger d’en faire de mesme et de ne tenir
41
point de gens de guerre en ce pays-là pendant la guerre, ce qui nous seroit
42
advantageux en ce que tous les peuples et les magistratz sont pour la France
43
et seroient soubzmis à l’authorité du viceroy. Il sera si advantageux au roy
44
d’Espagne de sortir présentement d’affaires par un simple trefve et il le

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1
désire sy fort pour n’estre pas forcé à faire une paix désadvantageuse que
2
nous pouvons raisonnablement luy faire achepter les conditions de la trêve.
3
Ce n’est pas pourtant que je croye que nous n’aurons pas traicté advanta-
4
geusement sy nous ne faisons une paix durable comme ilz ont faict avec
5
nous quand leurs affaires ont esté en bon estat.

6
Je vous suplie d’advertir Son Eminence que le razement de La Mothe

40
La Mothe-en-Argonne war nach der Kapitulation dem Erdboden gleichgemacht worden
41
( Derichsweiler S. 256–258).
faict
7
faire divers jugemens et que la pluspart des ministres de cette assemblée le
8
prennent pour un présage certain de la restitution de la Lorraine. Sy on
9
n’avoit en France ce dessein disent-ilz on n’auroit pas razé une place qui
10
pouvoit estre gardée par quatre cens hommes et qui tient en bride le comté
11
de Bourgogne. Mandez-moy s’il vous plaist ce que nous aurons à respondre
12
des mouvemens du conseil sur ce subjet affin que nous le puissions
13
adjouster aux responces généralles que nous avons déjà faictes pour effacer
14
cette impression.

15
Avant que prendre résolution sur la venue de monsieur l’eslecteur de
16
Trèves en ce lieu qui pourroit beaucoup servir s’il estoit bien disposé, mais
17
dont l’esprit inquiet, changeant et plain de boutades est à craindre, il seroit
18
à propos de le faire visiter de la part de la Reyne et sonder ses intentions
19
pour veoir sy elles sont bonnes et sy on y peult prendre confiance. En cas
20
qu’on n’y veuille pas envoyer exprès, monsieur de Vautorte qui est sur les
21
lieux pourroit faire cet office, aussy bien paroist-il nécessaire de luy faire
22
faire un compliment qui ayt un peu d’esclat de la part de Leurs Majestez.
23
Aprés luy avoir tesmoigné la joye qu’on a eue en France de sa liberté on
24
pourra s’explicquer de l’estonnement qu’on a eu de l’acte qu’il a faict avant
25
son départ de Vienne où il nous traicte comme ennemis, et de l’ appréhen-
26
tion que cette déclaration a faict naistre dans l’esprit d’un chacun qu’il n’ayt
27
changé ses bonnes inclinations pour la France et pour le bien public. On
28
pourra prendre prétexte là-dessus de le faire parler et descouvrir ses
29
sentimens tant sur les affaires généralles que sur les particuliers intérestz de
30
la France. Il me semble mesme qu’on pourroit luy offrir de mettre dès à
31
présent en sa considération la ville de Spire en neutralité et l’exempter de
32
logemens et de contributions pourveu que les ennemis y consentent qu’ilz
33
promettent de n’y contrevenir pas de leur costé et qu’on s’oblige de part et
34
d’aultre de n’y mettre jamais garnison pendant la guerre ny après, quelque
35
changement qui puisse ariver. Cette proposition seroit extrêmement bien
36
receue dans toute l’Allemagne à cause de la chambre impérialle qui est dans
37
ladicte ville et nous la pourrions faire valloir tant audict sieur l’électeur qu’à
38
tous les députez de l’Empire qui sont par deçà. Néantmoins ce n’est que ma
39
pensée que je soubzmetz à la censure.

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