Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
305. Servien an Lionne Münster 1644 November [29?]

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Servien an Lionne


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Münster 1644 November [29?]

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Konzept: AE , CP All. 31 fol. 219–224 = Druckvorlage.

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Intrigen d’Avaux’. Vorschlag, Rorté nach Schweden zu entsenden. Titulatur des Königs. Gerüchte
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über eine spanisch-französische Heirat. D’Avaux. Residenz in Danzig. Aufteilung des Fonds für
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die Sekretäre. Bitte, gemeinsam mit d’Avaux auszuführende Weisungen nicht in Privatbriefen mit-
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zuteilen . Privata.

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J’ay descouvert que l’establissement de Mariny en Suède est une menée de
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Monsieur d’Avaux, lequel vouldroit bien avec la direction des finances
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quand il sera de retour, conserver celle des affaires estrangères par le moyen
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de ses créatures qu’il va establissant en tous lieux industrieusement et avec
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grand soing, affin qu’ilz s’addressent à luy et luy rendent compte particu-
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lièrement des affaires pour luy donner moyen de se rendre nécessaire. Cette
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visée chocque directement Monsieur de Brienne, parce que de cette sorte il
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vouldroit s’establir au dessus de luy dans les affaires mesmes de sa charge,
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estant communicquée à mondict Sieur de Brienne le pourra joindre à vous
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pour empescher cet establissement et faire que quand il fauldra envoyer
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quelqu’un dans les résidences, on y envoye des personnes indifférentes et
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qui déppendent plustost de luy que d’auclun autre et qui soient de voz amis.
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21 Sy – 35 asseurer] Einschub am Rand, dessen Einordnung unsicher ist.
Sy l’on ne peult empescher cet establissement par aucune voye sans qu’il y
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paroisse vostre 〈…〉 très franchement [on] pourroit dire que c’est un
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homme que j’ay faict sortir de ma maison pour s’estre battu en duel et avec
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lequel je faisois mille querelles, et par conséquent avec lequel je pourrois
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malaisément avoir correspondance. J’estime qu’on peult prendre cette occa-
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sion d’envoyer en Suède quelque personne qualiffiée, soit en qualité d’ Am-
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bassadeur ou de résident, estant très important pour le service du Roy qu’il
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y ayt quelqu’un de cette sorte pendant la négotiation. Sy l’on y vouloit
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envoyer Monsieur de Rorté avec la qualité d’Ambassadeur pour le contenter,
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parce que c’est une personne de condition, peult estre qu’il y serviroit plus
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utilement qu’à Oznabrug, où l’on pourroit envoyer Monsieur de Saint
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Romain en sa place, parce qu’à vous dire le vray, le premier est un bon
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homme affectionné. Mais aux affaires où il y a un peu de subtilité, je voy
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bien qu’il ne pourroit pas sy bien s’en démesler que l’autre, je vous puis
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asseurer…

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Monsieur d’Avaux est un esprit irréconciliable et qui ne change jamais.
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Je vois certainement, et mes plus particuliers amis de Paris me le confirment,
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que luy et tous ceux de sa maison sont ennemis juréz de la nostre et parti-
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culièrement de vous et de moy. Monsieur d’Avaux pour les y engager et

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parce peult estre qu’ilz luy conseilloient de bien vivre avec moy s’est servy
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d’une supposition peu avantageuse pour luy, mais que je vous jure est très
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faulce. Il a escript à son frère le Président que j’avois raillé sa maladie et que
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j’avois voulu faire croire qu’elle procédoit d’une autre plus dangereuse dont
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luy ny les siens ne se pourroient pas déffaire aisément. Je vous proteste sur
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mon honneur que cela est très faux, et que tant s’en fault que j’aye jamais
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faict aucun discours semblable qu’à l’endroit de sa lettre où il avoit voulu
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tirer avantage de ma maladie, j’ay évité dans ma response soigneusement
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tout ce qui pourroit donner cette pensée. Vous jugez bien néantmoins à
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quelz ressentimens semblables oppinions ont accoustumé de porter les
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hommes et ce que nous devons espérer de cette famille, puisque cela,
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quoyque très faux, s’est respandu parmy eux comme véritable. Je vous
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conjure qu’âme vivant ne sçache ce que je vous en escriptz, parce qu’il m’a
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esté confié dans un extrême secret.

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La résidence de Dantzic a esté cy devant exercée par le Baron d’Avaugour
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qui est à présent Résident dans l’armée suédoise, avec 9000 livres d’ appointe-
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mentz par an. De Dantzic il a souvent eu ordre d’aller traicter avec le Roy
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de Pologne et mesme de se treuver quelques fois dans les diètes de ce
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Royaume. Néantmoins, il semble qu’ilz ont pris résolution depuis quelque
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temps de ne recevoir plus à l’avenir dans les diètes que ceux qui auroient
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qualité d’Ambassadeur.

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Je vous puis assdeurer que ce que je vous ay marqué cy devant est très
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nécessaire pour le service du Roy et qu’il n’est pas inutile de laisser sy
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lontemps des mesmes Ambassadeurs ny des mesmes Résidens en un mesme
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lieu, parce qu’ilz y prennent souvent des engagemens qu’ilz préfèrent à ceux
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de leur maistre. J’en vis une preuve bien estrange estant en Italie. Claudio
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Marini génevois estoit Ambassadeur pour le Roy en Piedmont, s’il n’y fust
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mort on ne l’eust jamais osté de cette ambassade où l’on croyoit qu’il estoit
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plus propre qu’un autre. Cependant, on m’asseura après sa mort dans le
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pays – et personnes qui sçavoient le secret de leur maistre – qu’il y avoit
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plus de six ans que toutes les dépesches du Roy pour le reste de l’Italie qui
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passoient par ses mains, il les ouvroit, les deschiffroit, les faisoit veoir à
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Monsieur de Savoye et puis les refermoit avec un cachet qu’il avoit faict
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faire semblable à celuy du Roy.

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Je vous prie de demander à ce courrier le passeport que l’Ambassadeur
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d’Espagne ne luy a donné, dans lequel vous verrez que parlant de son
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maistre il ne met point ‘Sa Majesté Catholique’ comme soustenoit dernière-
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ment Monsieur d’Avaux, et que par conséquent je n’avois pas tort de dire
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que nous ne devions pas mettre ‘Sa Majesté Trescrestienne’ dans les nostres.
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Voylà le cas arivé que j’avois préveu et allégué, puisqu’un mesme courrier,
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et dépesché de nostre part, se treuvoit porteur de deux passeportz en l’un
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desquelz le Roy d’Espagne seroit qualiffié Roy sans queue comme par
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Excellence, et que dans le nostre nous aurions mis la marque de différence
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comme par soubmission sy l’on n’y avoit remédié à ma poursuite. Il ne sera

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peult estre pas hors de propos de faire remarquer cela et veoir ledict passe-
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port sy l’occasion s’en présente.

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Je suis obligé de vous faire sçavoir que l’on a escript de divers endroictz
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de Paris sur la mort de la Reyne d’Espagne que l’on y parloit desjà de donner
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au Roy Catholique Mademoiselle en sa place

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Vgl. S. 191 Anm. 6.
. Ce bruict selon mon foible
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advis n’est point respandu à bonne intention. Je le tiens d’aultant plus
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dangereux qu’il est certain que les Espagnolz contribuent à le publier.
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Saavedra en a parlé hors de propos deux différentes fois à un gentilhomme
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que j’ay envoyé chez luy, et aujourd’huy comme j’y ay renvoyé sur l’office
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de condoléance sur la mort de la Reyne d’Espagne, il a encor repris le mesme
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discours en parolles couvertes, ayant respondu que cette perte estoit fort
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grande pour la Chrestienté, mais qu’elle estoit peult estre arivée pour un
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plus grand bien. Plus je considère cette proposition, plus selon mon foible
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jugement elle me paroist pernicieuse et tendante ou à unir Monsieur qui est
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Gouverneur de Languedoc avec l’Espagne par cette alliance, ou à le mes-
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contenter sy pour la seureté de la personne du Roy et l’Estat la Reyne ne
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veult pas consentir que Mademoiselle reçoive cet honneur. Je vous conjure
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de brusler ce billet après l’avoir faict veoir à Son Eminence pour les consi-
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dérations que vous pouvez vous imaginer.

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Il me semble que Monsieur d’Avaux me harselle en toutes occasions depuis
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quelque temps, et pour des choses qui selon mon foible advis ne le méritent
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pas. Je ne sçay s’il se promet d’avoir maintenant plus d’appuy à la Cour que
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par le passé. Sy cela estoit et que pour le contenter on fist quelque chose
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contre moy hors de raison, je vous asseure que je ne serois pas icy une heure
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et que je m’en retourneroy chez moy d’aussy bon cœur que j’en suis venu.
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Le changement qu’on a faict du secrétaire faict desjà assez d’esclat à mon
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préjudice, et ce n’est pas une petite exaltation en toute la famille de Monsieur
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d’Avaux.

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Depuis que nous sommes icy toutes ses grandes intelligences d’Allemagne
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ont abouty à recevoir un meschant escript qui a esté faict contre nous et
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qui peult estre à l’heure que nous parlons est desjà public. Il m’en a voulu
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faire un secret soubz prétexte qu’il a donné sa parolle de ne dire pas le lieu
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d’où il l’a receu . Cette façon de procéder est injurieuse au dernier point,
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puisque par raison nous ne devons point donner de parolles ny recevoir de
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secret au préjudice l’un de l’autre, car sy cela estoit permy, je ne manqueray
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pas de mon costé de faire le mesme et nous aurions chacun nos intelligences
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à part, ce qui feroit paroistre une grand division et il seroit malaisé que cela
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peust estre exécuté sans que celuy qui recevroit un secret de cette sorte
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contribuast à fomenter les soupçons qu’on auroit contre son collègue et
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peult estre mesme à les donner. J’attendz vostre responce aprèz que vous
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aurez proposé la difficulté et que vous aurez adroictement sondé l’oppinion
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des puissances sur ce subjet.

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J’avois tousjours oublié de vous dire que Monsieur d’Avaux a esté sy
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raisonnable que ne s’estant pas contenté que par déference j’ay consenty
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que Préfontaine ayt porté la qualité de secrétaire de l’Ambassade, il m’a
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faict proposer que des deux mil escuz qui sont destinéz pour noz secrétaires,
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il y en ayt la moytié pour ledict Préfontaine et que l’autre moytié soit
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partagée à ses secrétaires particuliers et aux miens, qui seroit quinze cens
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escuz qui demeureront dans sa maison et cinq cens seulement pour la mienne.
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Jugez s’il y a de l’apparence à cela puisque pour le moins le travail a esté
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aussy grand d’un costé que d’autre. Je ne sçay s’il n’en aura point escript
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de delà, mais je vous prie de faire considérer mes raisons affin que du moins
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la chose soit esgalle.

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Je suis obligé de vous dire que lorsqu’en suite des propositions que je vous
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faictz quelques fois on estime qu’il fault faire icy quelque chose, il seroit
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bien à propos que cela nous fust escript ou par les lettres de Son Eminence
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ou par celle de Monsieur de Brienne, car encor que je voye dans les vostres
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comme il fauldroit agir, néantmoins je n’ay garde d’en rien tesmoigner de
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peur qu’on ne s’apperçoive de nostre commerce duquel on n’a desjà que
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trop de soupçon, de sorte que je n’ay encor rien faict pour cette considération
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sur l’affaire de Saint André et n’ay point parlé de ce qui a esté résolu pour
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Rome jusqu’à ce que Monsieur de Brienne nous en a escript, quoyque j’eusse
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receu la coppie que vous m’avez envoyée de la lettre que vous avez dressée
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pour cela plus de quinze jours auparavant celle qui accompagnoit la despesche
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du Sieur de Brienne, affin de ne point violer le secret que j’ay soigneusement
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gardé jusques icy pour toutes les choses qui sont venues de vostre part.
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Ladicte lettre a esté treuvée très bien faicte, très judicieuse et délicate.

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Empfehlung für einen Verwandten Arnaulds und einen Staatsrat.

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