Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
282. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 November 5
Paris 1644 November 5
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 160–167 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 34
fol. 114–116’; AE , CP All. 31 fol. 114–117. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 164–166;
Gärtner III S. 594–602.
Nr. 274. Erneuerte französische Vollmacht. Weisung, auf der Zuziehung der Verbündeten zu
bestehen. Erneuerte Vollmacht der Gegner. Verhältnis zu Innozenz X. Verbleib Chigis in
Münster. Reihenfolge der Verhandlungsgegenstände. Invitationsschreiben. Verstärkung der Armee.
Reise Melos und Salamancas durch Frankreich. Garantie des schwedisch-dänischen Friedens.
Dänisches Bündnisangebot. Lage in Ostfriesland. Pfälzische Restitutionsforderung.
Nr. 274 am 3. November erhalten. Wegen der Ankunft der Königin von England
wird nach Eingang der nächsten Post darüber beraten werden. A l’advance je ne
lairray de vous dire que vous estes louez et des termes soubz lesquelz vous
avez consceu vostre pouvoir et des raisons dont vous l’avez déffendu, et
certes qui considèreroit le premier que vous avez emporté et celuy cy que
vous proposez sans passion ou sans préoccupation d’esprit, seroit forcé de
louer la modération de la France. Il n’en seroit pas ainsy de noz parties qui
cherchent des advantages pour proffiter dans le commencement du traitté
affin d’en esloigner la fin et essayer de diviser la France d’avec ses alliéz,
mais cela leur sera bien difficile. Sa Majesté en embrasse les intérestz avec
autant de chaleur que les siens, et l’expérience luy fait cognoistre que la
grandeur des Couronnes consiste aux vrayes et sincères alliances. Ainsy que
ceux de la Maison d’Austriche se destrompent, ilz feront raison à tous les
intéressez s’ilz veullent conclure la paix, et Leurs Majestéz n’abandonneront
jamais la cause commune dont la déffense les a fait entrer en guerre. Vous
avez retranché quelque chose dans la préface du traitté et du dispositif, la
nécessité de traitter conjoinctement avec les alliéz a mesme estably vostre
auctorité pour conclure le traitté par les termes qu’ilz ont désiré. Si touttes
ces choses ne les peuvent contenter, il faut qu’ilz ayent un dessein qu’ilz
cèllent, mais il leur sera malaisé de vous surprendre. Vous avez mis èz mains
des Médiateurs des armes pour les combattre et des raisons pour les sur-
monter , eux mesmes ont préjugé que l’intervention des alliéz estoit nécessaire
ou du moins recevable, et les passeportz accordez en leur faveur font foy
qu’ilz ont eu intention de traitter avec eux, que je suis satisfait quand je voy
avec quelle force vous déffendez nostre cause et qu’il faudra ou que les
Impériaux rompent l’assemblée ou consentent d’y admettre les Princes de
l’Empire, qui à la vérité en sont feudataires et vassaux, mais non subjectz
de l’Empereur, que s’il veut s’establir sur tous les Princes de l’Empire cette
souveraine auctorité et que nous les en guarentissions, il les perdra tous et
nous les gaignerions, et ceux qui ont persisté en son alliance et en sa soub-
mission recognoistront qu’il les veut faire entrer en sa subjection et devenir
maistre de leurs fortunes. Et comme on vous a donné pouvoir d’en convenir
d’un avec les Plénipotentiaires de l’Empereur et du Roy Catholique, on vous
en laisse le soing et l’entière auctorité sans y apposer de restriction que celle
qui suit, de prendre les précautions nécessaires pour guérir l’imagination
des alliéz qu’on les voulust abandonner et qu’ilz demeurent conservéz en
leur droict d’envoyer et d’intervenir au traitté. Que si les mesmes pour en
haster la conclusion s’en veullent remettre sur voz soingz, volontiers Sa
Majesté vous chargera de leurs affaires comme des siennes. En m’escrivant
que vous m’envoyerez les coppies des pouvoirs que voz parties vous auront
fait présenter, je m’attendz qu’en marge vous y aurez marqué les déffautz,
et si de fortune vous vous en estiez oubliéz, je vous en fais souvenir. Il
importe de beaucoup que nous sachions ce que vous y approuvez ou
improuvez affin de mieux fonder noz délibérations. Puisque les Espagnolz
désirent
Vgl. dagegen [ nr. 274 S. 570f. ] und [ nr. 292. ]
faisoit entre et soubz la médiation du Pape et de la République de Venize,
il n’importe de rien que vous l’ayez rayé, vous avez de quoy animer les
Médiateurs contre eux qui ont veu avec quel respect nous parlions d’eux,
et voz parties vous donnent à gaigner sans que vous hazardiez rien, qui n’est
pas un léger advantage.
Mes précédentes vous auront informéz de la résolution qui a esté prise |:de
s’accommoder avec le Pape et de maltraitter le Cardinal Anthoine :|, et de
plus en plus on y est confirmé et touttes les lettres qui viennent de Rome
nous font comprendre que l’on attend l’un de nostre prudence comme l’autre
de nostre justice qu’un chacun nous convie d’exercer.
|:Ce que vous ferez qui y authorisera Monsieur Chiggi sera approuvé de
deçà, et ce que vous escrivez à son avantage nous faict voir que nous avons
un juste sujet d’espérer beaucoup de sa légalité, que nous essayerons de le
conserver à Munster ainsy que je vous ay escrit.
La lettre qui luy a esté adressée par le Duc de Bavières a faict remarquer
deux choses, que l’effroy des armes de Sa Majesté le rend un peu plus modéré
et qu’à son accoustumée il désire de présentir voz intentions et pénétrer
quelles affaires seront les premières décidées:|. Sur quoy vous auriez dèz à
présent la liberté de luy accorder ce qu’il souhaitte, si vous mesmes n’av[i]ez
marqué qu’il fault prendre du tempz pour en délibérer et fait espérer d’en
déclarer au plustost voz sentiments. |:Ceux de Sa Majesté ne seroient pas
esloignéz pour complaire aux Princes allemandz et mesmes aux Suédois de
commencer par discuter et adjuster leurs intérestz, si il n’y a pas de moyen
de faire marcher les nostres du mesme pas ainsy que ce doit estre nostre
intention, et nous y avons faict consentir les Suédois et les Hollandois:|.
Quand bien on perdroit quelque chose en cette manière d’agir, cela paroist
de beaucoup récompensé de voir et d’avoir |:des députéz des Princes de
l’Empire à Munster, lesquelz y ont esté conviez par les lettres de Sa Majesté
en des termes très obligeans à leur esgard:| et qui ne peuvent donner nul
subject de plaincte à l’Empereur. Cela a fait d’autant plus blasmer la con-
duicte de ses commissaires quand ilz ont voulu advancer quelque sorte de
plaincte contre la susditte lettre que si elle leur sert de prétexte pour différer
d’adjuster les pouvoirs, nous aurons le public pour tesmoing qu’ilz n’ont
pas de disposition au traitté et que nous en hastons l’ouverture avec toutte
la presse qu’on sçauroit désirer.
On n’oubliera pas de se servir du premier moyen pour les y disposer de leur
costé, continuant fortement à faire la guerre, et Sa Majesté n’oubliera ny
soing ny peine ny n’espargnera aucune despense pour fortiffier son armée
que commande le Maréschal de Thurenne, sachant que la seule crainte peut
faire prendre de bons mouvements |:audit Empereur et que le Roy Catho-
lique a besoin de pareilles admonitions:|.
Depuis peu Don Francisco de Melos a passé par ce Royaume retournant en
Espagne, |:lequel s’est confidemment laissé entendre au Plessis Besançon
Vgl. [ S. 334 Anm. 2. ]
qui l’a conduit depuis la frontière jusques au delà de Poictiers, qu’il destrom-
peroit son maistre de mille chimères dont on l’avoit entretenu et luy feroit
comprendre que le moyen de ruiner son authorité, c’est de prétendre abattre
cette monarchie dont la grandeur et la bonté du pays l’a extrêmement surpris,
adjoustant qu’il a bien remarqué qu’il y a union des membres au chef et du
chef aux membres et que tous conspirent à la grandeur de cet Estat, qu’il
faut travailler tout de bon à la paix si nécessaire et si désiré des Chrestiens:|.
Dans ce mesme tempz Don Miquel Salamanca a aussy traversé le Royaume,
lequel s’est efforcé de voir Sa Majesté, Monsieur le Duc d’Orléans et Mon-
sieur le Cardinal Mazarini, mais vainement, à quoy Sa Majesté a résisté pour
ne donner nul lieu aux alliéz de soubçonner sa conduicte et pour faire voir
aux Espagnolz qu’elle ne se desmentoit point de celle qu’elle avoit embrassée
dèz la mort du Roy son Seigneur, |:ce que vous ferez valloir aux Suédois
et aux autres alliéz:|.
Il ne seroit pas hors de tempz ny de propos de pressentir de ceux là |:s’ilz
agréeroyent que Sa Majesté qui s’interpose pour leur moyenner une bonne
paix avec le Dannemarck en guarentisse l’effet, et Monsieur de La Thuillerie
en a esté tasté, lequel sans doute vous en aura escrit. Ayant faict voir ses
lettres qui sont en datte du neufiesme octobre, je n’ay pas trouvé Sa Majesté
esloignée de le faire pourveu qu’elle en fust recherchée de la Reyne de Suède:|.
Et comme ce Roy se laisse entendre sur ce suject, il est probable qu’il marche
de bon pied au traitté, ne pouvant ignorer |:que la Suède nous est en bien
plus grande considération que luy et en une confiance toute extrordinaire
et telle que diverses bonnes actions ont faict naistre:| et affermir entre des
Couronnes qu’une mesme cause a armées et qui n’ont de but ny de fin de
leurs armes que le bien commun et le repos de la Chrestienté.
|:Ce mesme Roy s’est laissé entendre ou au moins le Grand Maistre de sa
Cour
Anton Korfitz Ulfeldt, 1606–1664, dänischer Reichshofmeister; zur Person vgl. ADB XXXIX
S. 184 und DBL XXIV S. 462–474.
par ledict Sieur Ambassadeur qu’en des termes de pur compliment affin
d’avoir du tempz pour estre informé des intentions de Sa Majesté, qui sera
bien aise de sçavoir voz sentimens |:et qui ne s’y pourroit pas porter si cette
nouvelle alliance portoit préjudice ou ombre à celle de Suède. Soubz ces
conditions, nous pourrions entendre aux deux propositions, et si vous n’avez
rien à proposer au contraire, vous en pouvez escrire audit Sieur Ambassa-
deur comme à Sa Majesté qui luy mande vous en avoir escrit et des:| senti-
ments qu’elle seroit pour suivre, dont elle ne se sçauroit déterminer |:que
vous n’ayez sceu l’intention des Suédois sur l’une et que vous ne luy ayez
représenté ce qui est à craindre ou à espérer de la seconde:|.
Die Lage in Ostfriesland verschlechtert sich ständig. Wir drängen den Prinzen von
Oranien, den Grafen von Ostfriesland zum Einlenken zu bewegen.
Il n’a pas encores esté pris de résolution |:sur l’affaire du Prince Palatin
Vgl. [ nr. 260. ]
dont je suis tous les jours sollicité. Son Résident m’a averty qu’il a esté
mandé à son maistre que le Duc de Bavières despeschoit de deçà pour
obtenir une neutralité et la liberté de demeurer armé, et qu’en Allemagne
on auguroit mal des affaires de ce Duc depuis que son député estoit mort sans
aucune raison apparente estant en l’assemblée de Francfort
ces advis pour telz qu’ilz sont.