Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
90. Mazarin an Servien Paris 1644 Mai 7
Paris 1644 Mai 7
Ausfertigung: AE , CP All. 29 fol. 44–44’ = Druckvorlage. Konzept [ Chavignys ]: AE , CP
All. 37 fol. 116–116’. Kopien: AE , CP All. 32 fol. 200–200’; AE , CP Holl. 25 fol. 158–
158’. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 193f.; Gärtner III S. 4f.; Mazarin , Letters I S. 683f.
Voraussehbarkeit der mißliebigen Folgen der mit Ihnen abgesprochenen, in der augenblicklichen
Situation unangebrachten Rede d’Avaux’ vor den Generalstaaten.
Je ne vous entretiendray point par cette letre de beaucoup de choses qui
concernent le service du Roy et vostre employ. Vous en serez assez informé
par les dépesches de Monsieur de Briene . Mais je ne puis m’empescher de
vous dire mon sentiment sur un sujet qui s’est passé en Hollande, puisque
j’ay appris qu’il avoit esté concerté entre vous et Monsieur d’Avaux par un
zèle certes fort louable en luy mesme, mais qui n’ayant pas esté conduit
avec toute la prévoyance qu’il eust esté à désirer, a produit un effet contraire
au dessein que vous aviez eu.
Vous entendez bien que cela regarde la proposition qui fust faite à Messieurs
les Estats pour la liberté de conscience des Catholiques leurs sujets . J’eusse
souhaité de tout mon cœur qu’il vous fust tombé dans l’esprit combien elle
devoit estre mal receue et que sans profiter à la Religion, elle ne pouvoit
que faire préjudice aux affaires de Sa Majesté, qu’elle ne pouvoit qu’aigrir
ces gens là contre ceux que vous aviez intention de servir et que Monsieur
le Prince d’Orange seroit obligé d’agir contre eux pour faire voir qu’en cela
il n’estoit point d’intelligence aveque nous et qu’il n’y avoit rien eu de
concerté aveque luy.
Vous pourrez avoir sceu quelles ont esté les suites de cette action, et comme
Messieurs les Estats ne se sont pas seulement portéz à vous faire une response
moins respectueuse qu’ils ne devoient pour la Reyne, mais à nous faire
encore des plaintes semblables à la response qu’ils vous ont faite et à faire
imprimer le tout comme par forme de manifeste
Vgl. [ S. 9 Anm. 1. ]
J’avoue que sans cela et si la conjoncture se fust trouvée favorable à vostre
dessein, vous ne pouviez flater davantage la Reyne dans son inclination ny
m’obliger plus sensiblement en mon particulier que de tascher de rendre
meilleure la condition des Catholiques en ce pays là, puisque ce n’est pas
seulement par zèle, mais par un devoir particulier que je dois procurer
l’avancement de la Religion aux despens mesme de mon sang partout où
j’auray lieu de le faire et où la prudence me le conseillera.
Je croy que vous ne trouverez pas mauvais que je vous escrive avec cette
franchise, puisque ce vous doit estre une marque de l’estime que j’ay pour
vostre personne et combien je m’intéresse en tout ce qui vous regarde.
Croyez le s’il vous plaist…