Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
33. Brienne an Servien Paris 1644 April 9
Paris 1644 April 9
Ausfertigung: AE , CP All. suppl. 2 fol. 190–191 = Druckvorlage.
Ankunft Serviens in Münster. Invitationsschreiben. Mission La Thuilleries. Rückkehr Torstensons
nach Deutschland.
Vostre arrivée à Munster aura produit divers effectz, les ministres de tant
de Princes qui y attendoient ceux de cette Couronne auront esté ravis de
vous y voir, puisqu’ilz ne devront plus doutter qu’on ne veuille entamer la
besogne pour laquelle ilz ont esté envoyéz, que si la magnificence de Mon-
sieur d’Avaux les a surpris, ilz seront entièrement estonnéz de la voir
secondée de la vostre et jugeront que l’Estat est puissant qui a des subjectz
qui peuvent si hautement faire cognoistre la grandeur du maistre qu’ilz
servent. Présupposant que vous estes de delà il y a quelques jours, la lettre
de la Reyne vous sera commune, bien qu’elle responde à une seullement de
son [1] collègue. Mais j’ay jugé en devoir user de la sorte, et j’ay raison dont
luy ny vous ne disconviendrez pas. La pensée dans laquelle est entré mondict
Sieur d’Avaux d’escrire et de convier les Princes de l’Empire de comparoistre
en personne ou par dépputéz à l’assemblée est très advantageuse. Il leur
inporte de leur liberté, et nous combattons pour cela mesme depuis tant
d’années, qui avons jugé le devoir à noz voisins et à nostre propre grandeur,
en empeschant l’Empereur de s’en establir une qui ne luy appartient pas
puisqu’il prétendoit de chef qu’il est se rendre maistre absolu de l’Empire.
Les lettres que j’ay receues de Monsieur de La Thuillerie me font croire qu’il
est parti pour le nort, et celles qui m’ont esté addressées de divers endroictz
qu’il y sera bien receu; car si bien Dannemarck ne demande pas qu’on
s’entremette de son accomodement avec la Suède, ses affaires le requièrent
et celles de la Chrestienté que les autres y entendent. L’on nous promet que
le Maréschal Tortenson reviendra de bonne heure en Allemagne. L’on nous
veut faire peur des forces de l’ennemy, mais si ledit Maréschal effectue sa
parolle, ilz la devroient prendre des nostres et noz armées seront si lestes
qu’elles donneront de l’admiration à un chacun.