Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
57. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Januar 12

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Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien


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Paris 1646 Januar 12

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Kopien: AE , CP All. 63 fol. 132–134’ = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 61–62’. Konzept
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Lionnes: AE , CP All. 59 fol. 49–51, Dorsal fol. 51’: par l’exprès de madame de Longueville

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Vermutlich La Chèze, ein Edelmann im Dienst Longuevilles, entsandt anläßlich der Geburt
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des Sohnes Longuevilles, Jean-Louis-Charles (12. I. 1646–1694; GE XXII S. 535), comte de
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Dunois. Vgl. auch Mazarins Glückwunschschreiben an Longueville, Kopie: AE , CP All. 75
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fol. 63–63’; Konzept Lionnes: AE , CP All. 59 fol. 48. Ankunft am 20. I. 1646 morgens. Rest
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des Tages Festlichkeiten; s. Saint-Romain an Chavigny, Münster 1646 Januar 20, eigenhän-
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dige Ausfertigung: AE , CP All. 63 fol. 201–202.
.
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Druck: Mém. et Nég. I S. 50–55; Nég. secr. III S. 11–12; Gärtner VII S. 517–522. Regest:
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Mazarin , Lettres II S. 707.

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Nachrichten aus Wien: Entschlossenheit des Kaisers zum Frieden; Erklärung Terranovas; Aufhet-
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zungsversuche der Spanier gegen Bayern; ihr Bestreben, die Satisfaktion Schwedens zu erleichtern
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und die Satisfaktion Frankreichs zu verhindern; ihre Nachgiebigkeit gegenüber den Holländern.
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Notwendigkeit festen Beharrens auf den französischen Forderungen. Anwerbung dänischer Trup-
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pen . Lisola. Volmar. Zurückweisung aller Gerüchte französischer Restitutionsbereitschaft durch
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Servien: günstige Wirkung in Brüssel. Erkundigung über das Ausmaß der spanischen Vollmach-
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ten . Empfehlung engen Einvernehmens mit den Gesandten der Generalstaaten. Beilage: Memo-
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randum zu ihrer Charakterisierung.

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Nous avons Messieurs de divers endroitz la confirmation de l’avis que je vous
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ay donné que l’Empereur veut en toutes fassons conclurre la paix dans l’ Alle-
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magne . Le correspondant de Vienne le mande pour certain et que le comte de
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Trautmansdorff n’oubliera rien pour faire relascher les deux couronnes et
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particulièrement la France des prétentions qu’elles ont pour leurs satisfac-
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tions , mais qu’enfin il consentira à celles où l’on aura tenu bon.

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Que l’Empereur y est d’autant plus résolu en suitte du conseil que tous ses
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ministres luy en ont donné, que le duc de Terranova

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Diego de Aragón, Tagliavia y Pignatelli (gest. 1663 oder 1674), duque de Terranova,
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1645–1648 span. Botschafter in Wien ( DHE I S. 308; Schwarz S. 364f.).
, ambassadeur d’Espagne
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prez de luy,

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24 après avoir] aus AE , CP All. 75 statt: auroit in der Druckvorlage.
après avoir exaggéré au dernier point les sentimens qu’avoit le
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roy d’Espagne de voir ses affaires en si mauvais estat, a conclu que sa plus
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grande affliction estoit de se trouver luy-mesme hors de moien de le pouvoir
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assister ny par argent ny par aucune autre voye.

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Il adjouste que cet ambassadeur et l’Impératrice mesme avoient parlé forte-
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ment à l’Empereur et à tous ses ministres pour l’aliéner du duc de Bavières et
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pour l’obliger à considérer désormais ce prince comme son plus grand en-
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nemi puisqu’il conseilloit de donner en toutes fassons à la France la satisfac-
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tion qu’elle prétend quand mesmes il faudroit luy laisser deux fois l’Alsace; à

[p. 216] [scan. 298]


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quoy l’Empereur ne devoit jamais condescendre pour divers respectz, mais
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notamment parce que cella donneroit plus de commodité audit duc de s’ atta-
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cher et de s’unir estroitement avec la France par la proximité des Estatz, parce
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que ledit duc acquéroit du mérite prez de cette couronne à qui il ne falloit pas
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douter qu’il ne fist valoir extrêmement les soins qu’il prend de sa satisfaction,
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et enfin parce que cet agrandissement de la France luy seroit doublement
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avantageux en ce qu’il se feroit aux despens de la maison d’Austriche dont
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l’archiduc d’Inspruch est un membre.

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Que sur tout ce que dessus l’Empereur et quelqu’un de ses ministres avoient
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respondu audit ambassadeur qu’il avoit peine à comprendre comme quoy le
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roy d’Espagne estant bien informé du mauvais estat de ses affaires en Alle-
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magne et de la facilité que les François et les Suédois trouveroient la cam-
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pagne qui vient à y faire de plus grans progrez, le conseilloit et le pressoit de
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ne pas accorder à la France les satisfactions qui pouvoient luy faire obtenir la
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paix dans le mesme temps qu’il luy faisoit déclarer qu’il estoit hors de sa
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puissance de luy donner aucun secours.

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J’apprens par une autre voye que ce mesme ambassadeur a dit à l’Empereur
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que la France se cont[ent]eroit de Brisac avec une estendue suffisante de païs
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aux environs pour garder la place et un chemin seur pour y aller.

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La conduitte généralement de tous les ministres d’Espagne soit à Munster, à
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Bruxelles, à Madrid, à Vienne et en Italie c’est de travailler tous unanimement
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à faire donner toute satisfaction aux Suédois et nulle à cette couronne, tant est
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grande la haine qu’ilz luy portent et la jalousie qu’ils ont de ses prospéritez.
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C’est une chose assez estrange à concevoir que non seulement ilz n’ozent pas
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demander à Messieurs les Estatz la restitution de la moindre des places qu’ils
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ont occuppées sur eux, mais que mesme pour pouvoir conclurre ensemble un
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accommodement ilz leur offrent et à monsieur le prince d’Orange des provin-
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ces entières, et à nostre esgard ilz imputent à violence et à tirannie si nous
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sommes fermes à ne vouloir pas leur lascher noz conquestes.

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Ma conclusion est que tous les avis cy-dessus m’estans donnez de bon lieu, et
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estans de plus fondez dans la raison que nous connoissons aussi bien qu’eux,
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il faut tenir bon pour en tirer le plus de proffit qu’il se pourra sans s’estonner
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des refus que Trautmansdorff et les autres ministres des ennemis auront faitz
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dans ce commencement, me confirmant tous les jours de plus en plus dans ce
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que j’ay escrit sur cette matière.

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J’ay avis de Bruxelles que les Espagnolz songent à faire des levées de la solda-
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tesque que le roy de Dannemarck a licentié. Mais je veux croire qu’ilz y au-
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ront pensé trop tard, et espère que désormais tous ceux qui n’auront point
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pris d’autre parti se seront engagez dans le nostre. Il est bon pourtant d’en
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presser sans cesse l’exécution.

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Un nommé Isola en qui Trautmansdorff a confiance est valet à gages des
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Espagnolz qui s’en servent très utilement près de luy, et Volmar qui est animé
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extrordinairement contre le duc de Bavières ne fait qu’eschauffer continuelle-
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ment les ministres de l’Empereur et d’Espagne contre ce prince.

[p. 217] [scan. 299]


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Un discours que monsieur Servien a fait à Brun dans la visite qu’il rendit à
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madame sa femme pour se resjouir de son accouchement a produit un très
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bon effet. On m’escrit de Bruxelles que quelqu’un de leurs ministres avoit
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peine à ajuster que l’on dist publiquement à Paris que Sa Majesté estoit en-
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tièrement résolue à la paix en restituant mesmes plusieurs choses, et qu’à
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Munster les plénipotentiaires de France y parloient un langage tout différent
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et particulièrement monsieur Servien qui avoit asseuré ledit Brun que nous ne
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rendrions quoy que ce soit, que cette résolution avoit passé dans les parle-
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mens et que nous n’abandonnerions pas non plus le roy de Portugal.

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Il a passé icy deux courriers pour l’Espagne à grande haste, dont l’un d’eux a
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dit estre despêché par Peneranda et devoir bientost repasser.

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Je tiens que cet envoy a esté après les conférences qu’il a eu avec Trautmans-
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dorff et pour avoir ensuitte les dernières intentions de son maistre, d’autant
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plus que je suis adverti que Bavières a dit que ledit Trautmansdorff avoit pres-
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sé de fort prez Peneranda, luy déclarant que l’Empereur estoit résolu à la paix
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et que le roy d’Espagne devoit aussy

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16 se] aus den übrigen Fassungen statt: s’y in der Druckvorlage.
se porter à satisfaire la France pour y
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estre compris, se plaignant entre autres choses de ne le trouver pas garni de
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pouvoirs suffisans pour cella quoyque le roy d’Espagne eust fait asseurer
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l’Empereur que ses plénipotentiaires à Munster avoient entièrement authorité
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pour conclurre.

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Quelqu’un de vous autres Messieurs aiant occasion de discourir avec Traut-
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mansdorff pourra luy parler en ce sens, et reconnestre la vérité de cet avis,
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tesmoignant que quoy que publient les ministres d’Espagne avec tant d’ osten-
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tation , ilz n’ont pas pouvoir suffisant pour conclurre si ce n’est que la France
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condescende aux conditions qu’ils désirent.

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Quoyque je croye assez superflu de vous prier de bien mesnager l’esprit des
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députez de Messieurs les Estatz, je ne laisse pas de le faire et de ne rien oublier
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pour les tenir en bonne assiette et les obliger de marcher de concert avec nous
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aussy bien dans les petites choses que dans les grandes, rien ne devant davan-
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tage persuader les ennemis à nous donner contentement que s’ilz voyent bien
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establie une union indissoluble entre nous et noz alliez et qu’ils recognoissent
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qu’il est impossible d’y mettre de la division. Je vous envoie un mémoire des
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qualitez d’un chacun de ces députez qui vous donnera quelque lumière pour
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vostre conduitte en leur endroit dans tout le cours de la négotiation.


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Beilage:


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nr. 58.

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