Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
342. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 Dezember 31

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Brienne an d’Avaux und Servien


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Paris 1644 Dezember 31

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Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 271–277 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 31 fol.
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459–462; AE , CP All. 34 fol. 455–457’.

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Nr. 328. Mission Croissys. Entwurf einer neuen Proposition. Aufschub der Forderung nach Admis-
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sion Portugals. Titel des französischen Königs. Hessen-brandenburgischer Vertrag. Ablehnung der
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Forderung nach Restitution des Kurfürsten von Trier in der ersten Proposition. Vorteilhafte Aus-
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wirkungen der Niederlage Gallas’. Garantie eines eventuellen spanisch-niederländischen Waffenstill-
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standes . Kurialienforderung der Vereinigten Niederlande.

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Auf nr. 328. Wir erwarten Erfolg von den Verhandlungen Croissys. Übersendung
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des Entwurfs einer neuen Proposition. Ce n’est pas qu’elle ne demeure soubmise
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|:au jugement que vous en ferez:|. Le tempz qui s’est escoulé depuis que
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vous l’avez donnée, l’estat où les affaires se peuvent trouver dont vous avez
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une particullière information fait prendre ce tempérament et l’estime que
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l’on a de voz suffisances. Permettez que j’interrompe l’ordre de vostre
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dépesche pour vous dire que l’on ne blasmera jamais les difficultés que vous
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apporterez |:à exécuter les ordres qui vous seront adresséz:| qu’après qu’ilz
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vous auront esté réitéréz et avoir discuté et examiné ce que vous aurez
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escrit pour vostre descharge. |:Ce seroit vous maltraitter:| que d’en user
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d’une autre sorte, et cela est très esloigné du sentiment de Sa Majesté et de
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ceux qui sont en part en l’administration des affaires, dont nul ne se veut
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|:arroger le droit de respondre à voz despesches qu’elles n’ayent esté leues
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et examinées en plain Conseil. Et pour y vouloir peser les motz de cette
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proposition dont je parle:| et qui avoit esté résolue il y a huict jours, [elle]
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n’a sceu vous estre envoyée que quant et quant cette lettre

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Übersandt mit Schreiben Briennes vom 4. Januar 1645; Ausfertigung: AE , CP All. 54
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fol. 16–19’.
.

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En la vostre vous avez bien remarqué que pour donner quelque satisfaction
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|:aux ministres du Roy de Portugal plustost que pour vous ordonner de
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faire l’ouverture de la conférence par leurs intérestz on vous avoit escrit en
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la faveur de leur maistre. Et j’entre dans

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30 vostre] aus AE , CP All. 34 ersetzt für un in der Druckvorlage.
vostre sentiment que lorsque le
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Roy Catholique aura authorisé ses dépputéz pour traitter avec les François,
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leurs alliéz et adhérens, il leur sera bien plus difficile de rejetter la proposition
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que vous aurés à leur faire à l’avantage de ce Roy. Et s’ilz s’estoient peu
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appercevoir de voz intentions, une clause excluante de le faire dans le pou-
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voir qu’il leur envoyera auroit mis en compromis la conférence et sans
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auscun proffit pour le Portugal esloigné le bien de la Chrestienté qui souspire
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après la paix. La naïveté du bon Flamand:| me plaist. Il est bien vray que

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le moyen de former un Estat, c’est de faire fortement et longuement la
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guerre |:à celuy duquel on se sépare, l’exemple du leur quadre à merveilles:|.
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Ce n’est pas que je consente à la pensée des Espagnolz et que je tienne |:que
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ce soit une révolte que le mouvement de Portugal. Je croy au contraire que
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c’est une action de justice:| et pour le bien |:de la Chrestienté concéder que
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Dom Jean Quatriesme en estoit le vray et légitime héritier:|, bien que je
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n’ignore pas que la Maison Farnese, celle de Médicis de la branche d’Urbain
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y ont des prétentions. |:La situation favorise l’entreprise:|, Dieu veuille
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|:qu’elle prospère et par le retranchement de cette partie de l’Espagne:| et
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ce qu’elle traisne après soy oste aux Castillans la prétention de la Monarchie
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universelle à laquelle ilz aspiroient |:avant que posséder ce Royaume, où il
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faudroit dire qu’elle ne seroit née qu’en Dom Philippe Deuxiesme

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Philipp II., 1527–1598; 1556 König von Spanien, 1580 König von Portugal.
:| au quel
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pourtant on ne l’a jamais attribuée.

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Je suis bien esloigné de ce que vous avez creu au subject du terme conjonctif
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précédé d’un singulier pour désigner l’Empereur. Je juge |:la dignité du
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Roy esgale à la sienne:| et de beaucoup supérieure à celle des autres Roys,
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et je ne sçay comment on souffrist l’interruption de la possession en laquelle
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on estoit et dont vous donnez une remarque précise. Si ma mémoire ne me
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trompe, ce fust au Concile de Trente qu’elle fust introduicte après que le
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mesme avoit parlé de la manière que vous l’avez remarqué; et il n’est pas
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bien vuidé entre plusieurs aucteurs si le Roy de France cède au Roy des
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Romains, qui n’ont point mis en doubte qu’il ne le deubst à l’Empereur.
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Mais en ce fait il se fault laisser conduire par les exemples et ne pas oublier
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de faire comprendre aux Médiateurs que pour les suivre on ne convient pas
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de l’ægalité demandée et recherchée par plusieurs. Et il seroit bien hors de
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tempz d’agiter l’autre question, puisque on ne fait plus de différence d’un
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Empereur esleu à un Empereur couronné et que l’inauguration et l’ imposi-
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tion de l’une des Couronnes tient lieu des trois qu’anciennement ilz affec-
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toient de recevoir.

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C’est une mesme Religion qui se professe par Madame la Langrave, ses
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Estatz et l’Electeur de Brandebourg, dont les pères ny luy ne l’ont sceu
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establir dans la vieille ny nouvelle Marche. Je n’oze juger que ce soit cet
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intérest plustost que celuy du bien public qui les ayt |:fait renouveller les
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antiennes alliances ny porter l’une des parties à la restitution d’une place
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occupée sur l’autre:| . En peu nous en verrons la suitte; |:et si l’Electeur
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s’en servoit seulement contre le Duc de Neubourg et qu’il voulust luy faire
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la guerre sans prendre part à la généralle, il y auroit lieu à vostre soubçon.
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Mais il me semble qu’il se laisse entendre d’avoir d’autres pensées et de
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blasmer la conduitte de son père:| pour avoir vescu en la dépendance de
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l’Empereur.

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Il ne me souvient pas de vous avoir mandé |:que vous eussiez outrepassé
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voz ordres. Celuy changé pour la proposition des articles de la paix ne

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m’estoit pas eschappé:|, et présentement qu’on en a parlé, je n’ay pas oublié
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de faire resouvenir ce qui vous avoit esté escrit. Mais ny dans voz instruc-
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tions ny dans nos dépesches |:vous ne trouverez pas qu’il vous fust permis
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de vous avancer autant que vous avez fait lorsque vous avez demandé avec
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la liberté de l’Electeur de Trèves la restitution de ses Estatz à quoy on
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n’avoit jamais songé, ny que le refus de l’une de ces conditions fust un
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obstacle formel à la continuation de la conférence. Des deux propositions
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si vous donnez la seconde qui est celle qui vous est adressée, il en réussira
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deux biens, que ce Prince aura esté obligé:| et que le public ne nous pourra
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pas rien reprocher; puisque |:avouant ce que vous avez fait pour l’intérest
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dudit Prince, nous nous relaschons sans néantmoins:| l’exprimer, mais par
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|:une conduitte réservée de ce qui pouvoit luy desplaire:|. Désormais je
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seray encores plus exacte que je n’ay esté de respondre poinct par poinct au
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contenu de voz dépesches, et quand vostre jugement vous fera prévoir les
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demandes qu’on auroit à vous faire, nous en advertissant, nous vous esclair-
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cirons de noz intentions, |:qui affectons que le monde cognoisse que vous
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pouvez:| de vous mesme résoudre touttes sortes de propositions et que c’est
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par l’estime que l’on a de voz personnes qu’on vous a confiéz la négotiation
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la plus importante qui ayt esté à mesnager pendant les siècles passées.

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Wir erwarten |:Brégy und d’Avaugour:|

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Brégy kam aus Polen zurück, d’Avaugour von der Armee Torstensons.
. Daß Torstenson die Armee Gallas’ ver-
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nichtet hat, wird uns in der nächsten Kampagne zugute kommen.

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Je vous ay cy devant escrit la pensée à laquelle j’estois entré sur quelques
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discours que j’avois receuillis |:de l’Ambassadeur de Messieurs les Estatz

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Liere.
.
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L’un de vous, Messieurs, m’en a donné son avis:| ainsy que je vous en |:avois
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supplié:|, et je puis vous dire que cette mesme proposition l’eschauffe, ledit
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Ambassadeur s’estant explicqué qu’il ne pouvoit combattre ce qui luy estoit
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remonstré et que c’estoit une affaire |:de la paix qui leur estoit désirée, qu’on
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leur asseure la prolongation de la trêve qu’ilz auront conclue, et moyennant
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ce, qu’il deschargera la France:| de tous les engagemens et obligations èz
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quelles elle est entrée à leur esgard.

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Ilz ne se désistent point de leurs prétentions pour le rang et les honneurs
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qu’ilz demandent. Je m’apperçoy qu’il a ordre de proposer quelque tempéra-
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ment , |:mais il a peine à s’y résoudre et croit que Monseigneur le Duc
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d’Orléans et Monsieur le Prince de Condé sont persuadéz qu’ilz sont en
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droit et qu’on leur fait grand tort de mettre en doubte si ce qu’ilz demandent
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leur doit estre accordé:|.

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Quand ilz sçauront que vous avez donné toutes les honneurs contentieux
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à l’Evesque d’Osnabrug qui n’est que commissaire des Electeurs, ilz tien-
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dront leur cause gaignée. A l’advance j’ay reparty que pour estre député
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du Collège électoral, il ne s’est pas dévestu de la qualité de Prince souverain.
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Il m’a esté respondu que qui accepte le titre d’Ambassadeur en prend son
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rang et qu’un Prince qui ne l’auroit pas, se trouvant avec un gentilhomme

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qui en seroit revestu, seroit obligé de luy céder. J’ay assenty à sa proposition
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sans me tenir pour condamné; l’exception est manifeste, car celuy qui est
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Ambassadeur est Prince. Si j’ay obmis quelque chose, je seray bien aise d’en
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estre informé et de ce qui pourroit estre dit de plus fort pour vostre déffense.

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