Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
306. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Münster 1647 Juni 3

10
–/ 306 / [ 326 ] , [ 327 ]

11

Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.]


12
Münster 1647 Juni 3

13
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 8–16

40
Eingang nach Dorsal von Beilage 1, fol. 18’: 1647 Juni 10.
= Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP
14
All. 84 fol. 33–40. Teilduplikat [für Servien]: AE , CP All. 100 fol. 239–245. Kopie: AE ,
15
CP All. 100 fol. 213–222. Druck: NS IV, 113–115.

16
Ausbleibende Post. Seit dem 27. Mai 1647 zwei Konferenzen mit den Mediatoren. Erste
17
Konferenz: Bericht der Mediatoren über ihre vorherige Unterredung mit den Spaniern, die
18
von ihnen vorgeschlagene Reihenfolge der Behandlung der noch zu klärenden Fragen, die
19
Präsentation des Artikels zur Assistenz der Verbündeten mit dem von Frankreich gewünsch-
20
ten Attestat und deren Ablehnung durch Peñaranda; französische Entgegnung auf die von
21
Spanien festgestellten Mängel in Sachen Herzog Karl IV. von Lothringen und Attestat zur
22
Assistenz Portugals; fortgesetzter Widerstand der Spanier gegen ihre Verpflichtung zur Frei-
23
lassung Eduards von Braganza. Wechselseitige Besuche zwischen den Mediatoren, Peña-
24
randa und Trauttmansdorff. Zweite Konferenz der Franzosen mit den Mediatoren: Zweifel
25
der Spanier an der französischen Glaubwürdigkeit aufgrund ihrer Ansicht nach unverein-
26
barer Vorschläge in Münster und Den Haag; Rechtfertigung der Gesandten; Peñarandas
27
entschiedene Zurückweisung des von Frankreich geforderten Rechts, französische Hilfstrup-
28
pen für Portugal auch auf spanischem Boden einzusetzen; Verteidigung der vorgeschlagenen
29
Fassung des Attestats durch die französischen Gesandten; ihre Vorwürfe an die den Spaniern
30
beipflichtenden Mediatoren; spanische Unnachgiebigkeit Anzeichen für fehlende Bereitschaft
31
zum Frieden. Kaiserliches Nachgeben in allen Religionsfragen mit Ausnahme der Autonomie
32
in den Erblanden, um Schweden und die protestantischen Reichsstände gegen Frankreich
33
und Kurbayern aufzubringen. Bald schwedische Visite in Münster; Durchsetzbarkeit der
34
französischen Forderung an den Kaiser zum Verbot der Assistenz Spaniens selbst gegenüber
35
Schweden fraglich. Sofortige Information Meinerswijks über die erste Konferenz mit den
36
Mediatoren; sein Bericht über eine eigene Konferenz mit den Spaniern und Peñarandas be-
37
vorstehende Reise nach Spa; Unterrichtung Serviens über den Gang der Verhandlungen in
38
Münster.

[p. 1408] [scan. 588]


1
Le dernier ordinaire n’a point apporté icy de dépesche de la cour. Ainsy
2
nous n’avons qu’à rendre compte de ce qui s’est faict depuis la nostre du
3
27 du mois passé

39
Nr. 291.
en deux conférences que nous avons eues avec les Mé-
4
diateurs

40
Konferenzen vom 29. Mai und 1. Juni 1647 ( APW III C 1.1, 350).
.

5
En la première, ils nous dirent qu’ayans trouvé les plénipotentiaires d’ Es-
6
pagne en bonne disposition de faire la paix

41
Sie hatten mit ihnen am 28. Mai 1647 konferiert ( ebd. ).
, ils leur avoient représenté
7
qu’afin d’éviter ce qui pourroit arrester la négotiation lorsque l’on feroit
8
la discussion des articles

42
Textgrundlage der Verhandlungen war der frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag
43
mit Spanien, den ndl. Ges. praes. 1647 Januar 25; vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88.
, il falloit en premier lieu tomber d’accord de
9
tout ce qui concerne le Portugal. Et que sy lesdicts plénipotentiaires es-
10
toient convenus de la liberté qui doit demeurer au Roy d’assister le royaume
11
de Portugal, et de la certification des Médiateurs, Impériaux et Holandois,
12
ensemble de la liberté pure et simple du prince Edouart, il leur sembloit
13
avoir connu que |:les

38
13 plénipotentiaires] im Klartext: plénipotentiares [!].
plénipotentiaires de France se pourroient désister de
14
l’instance que jusques icy ilz avoient faicte sur la trêve en Portugal:|.
15
Qu’en suitte de ce discours, ils avoient faict voir au comte de Pennaranda
16
l’article qui concerne la liberté réciproque des deux roys d’assister leurs
17
amis et alliés, avec la déclaration que nous désirions pour l’ esclaircisse-
18
ment d’iceluy en la manière que l’on verra par la copie de l’un et l’autre
19
escrit cy-joincte.

20
Le comte de Pennaranda prit du temps pour voir et examiner lesdicts es-
21
critz et faire ensuitte sa response. Et cependant les ayans leu devant Mes-
22
sieurs les Médiateurs, ils nous dirent qu’il y avoit faict les difficultez dont
23
ils venoient nous faire rapport.

24
La première estoit sur la clause de l’article de l’assistance où il est dict
25
qu’il ne sera jamais permis à l’un des deux roys d’assist〈er〉 aucun prince
26
qui vînt à attaquer l’autre ou le troubler dans la jouissance de ce qu’il
27
possédera lors de la signature du traicté

44
Vgl. Beilage 1.
. A quoy il disoit ne pouvoir
28
consentir parce que ceste clause désigne avec trop d’évidence l’ abandon-
29
nement du duc Charles de Lorraine, lequel estant aujourd’huy en action
30
avec eux et ses trouppes faisantz partie de leur armée de Flandres, il leur
31
seroit d’un trop grand préjudice de se déclarer ainsy ouvertement sur ce
32
poinct.

33
Nous respondismes que ceste clause est réciproque, et ne peut estre rejet-
34
tée avec raison de part ny d’autre, n’estant mise que pour assurer la durée
35
de la paix, et pour servir de précaution contre ce qui la pourroit rompre;
36
qu’elle estoit générale et regardoit tous les princes et alliés des deux roys
37
aussy bien que le duc Charles, et néantmoins que nous consentirions que

[p. 1409] [scan. 589]


1
l’on différât de coucher par escrit ceste partie dudict article, jusqu’à ce
2
que l’on eût arresté par un autre exprès et particulier que le roy catholique
3
ne pourra assister directement ny indirectement ledict duc

30
Die frz. Ges. hatten einen Textvorschlag im Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit
31
Spanien (s. Anm. 5) vorgelegt, hier Art. 41, in der Kopie AN K 1336 nº 43 fol. 13.
; sans quoy
4
nous avons tousjours déclaré que la paix ne pouvoit estre faicte.

5
Une autre difficulté des plénipotentiaires d’Espagne estoit qu’ils ne pou-
6
voient permettre que dans la certification qui nous doit estre délivrée, il
7
fût dict qu’elle se donnoit de leur consentement, qui seroit tousjours re-
8
tomber dans le préjudice qu’ilz ont voulu éviter de reconnestre le Portu-
9
gal , en quoy ils pécheroient contre leurs ordres, et contre ce qu’ilz ont sy
10
souvent déclaré ne pouvoir faire. Et pour fortifier ce refus, ils disoient que
11
dans la déclaration donnée par les ambassadeurs de France et d’Angleterre
12
lors de la trefve faicte entre le roy d’Espagne

32
Philipp III. (1578–1621), 1598 Kg. von Spanien ( ABEPI I 311, 142–213; 338, 201–206;
33
1066, 47f.; II 325, 393f. und 398–436).
et Messieurs les Estatz en
13
1609

34
Zwölfjähriger span.-ndl. Waffenstillstand von Antwerpen vom 9. April 1609 (Druck, frz.:
35
DuMont V.2, 99–102; zu den separat ausgestellten Attestaten vgl. Anm. 32 zu nr. 194).
, il n’est point porté que ce fust du consentement des ministres

36
Der Waffenstillstand von Antwerpen war span.seits von Spínola, Richardot, Mancicidor,
37
Neyen und Verreycken ausgehandelt und unterzeichnet worden (vgl. DuMont V.2, 99,
38
102; Neyen II, 21). – Ambrosio Spínola (s. Anm. 10 zu nr. 166). – Jean Richardot, sieur de
39
Barley (1540–1609), conseiller d’Etat, chef et président du Conseil privé der Brüsseler Re-
40
gierung ( BAB 568, 18–35). – Jean de Mancicidor (Lebensdaten nicht zu ermitteln), con-
41
seiller de Guerre und kgl.-span. Sekretär ( Neyen II, 21). -Jean (François) de Ney(en) (um
42
1560–1612), commmissaire général des Franziskanerordens in den Ndl.n und diplomatisch
43
tätig ( BAB 492, 316–325 und 329–340; Neyen II, 21f.). – Louis Verreycken (Lebensdaten
44
nicht zu ermitteln), audiencier und erster Sekretär der Brüsseler Regierung ( ebd. , 21).

14
dudict roy, et qu’il n’estoit pas raisonnable d’exiger d’eux aujourd’huy
15
ce qui n’a pas esté faict alors.

16
Nostre response fut que nous ne recherchions en ladicte déclaration que
17
la seureté de la paix, pour laquelle establir et dresser un acte qui fût vala-
18
ble leur consentement estoit nécessaire, d’autant plus que Messieurs les
19
Médiateurs avoient eux-mesmes dict nettement qu’ilz ne délivreroient au-
20
cun escrit sans le consentement des parties. Qu’au surplus, quand la trefve
21
fut arrestée entre l’Espagne et les Provinces-Unies, les deux roys média-
22
teurs

45
Kg. Heinrich IV. von Frk. (s. Anm. 1 zu nr. 53) und Kg. Jakob I. (VI.) (1566–1625), 1567
46
Kg. der Schotten, 1603 Kg. von England und Irland ( BBA I 605, 237–432; Stammtafeln
47
NF II T. 95).
s’obligèrent de garantir à Messieurs les Estatz le contenu en la dé-
23
claration de leurs ambassadeurs; que sy le Pape, l’Empere〈ur〉, la répu-
24
blique de Venise et les Provinces-Unies vouloient entrer en une pareille
25
obligation, l’on demeureroit aisément d’accord que le consentement des
26
plénipotentiaires d’Espagne n’y fût pas sy expressément déclaré.

27
Le 3 e difficulté et la plus importante estoit sur ce que nous prétendons
28
qu’il soit mis dans l’escrit des Médiateurs que sy les Portugais se servent
29
des trouppes auxiliaires de France pour entrer et exécuter quelque entre-

[p. 1410] [scan. 590]


1
prise dans les païs du roy catholique, cela ne pourra estre pris pour une
2
contravention au traicté de paix. Pennaranda dict que par le moien de
3
ceste clause, et soubz prétexte du secours de Portugal, le Roy peut conti-
4
nuer la guerre à son maistre, qui demeurera lié de son costé, sans pouvoir
5
rien entreprendre contre la France.

6
A cela il fut respondu que l’on y avoit pourveu, quand le mesme escrit
7
portoit qu’à l’occasion de la guerre du Portugal, le roy très-chrestien ne
8
pouvoit directement ny indirectement entreprendre sur aucun des païs ou
9
places du roy catholique

38
Vgl. Beilage 2.
.

10
Les ministres d’Espagne avoient aussy continué leur refus sur la liberté
11
pure et simple du prince Edouart, disans ne pouvoir consentir à autre
12
chose, sinon que la paix se faisant, il seroit au choix du roy leur maistre
13
de remettre ledict prince ès mains de l’Empereur ou de la Royne à condi-
14
tion qu’il promettroit par serment de ne porter point les armes contre le
15
roy catholiq〈ue〉, sur quoy nous avons insisté qu’il doit estre remis en sa
16
liberté pleine et entière sans aucune condition.

17
Le lendemain

39
Christi Himmelfahrt, der 30. Mai 1647 (vgl. APW III C 1.1, 350).
de ceste conférence, les Médiateurs furent chez le comte
18
de Pennaranda; au sortir

40
Nicht unmittelbar: Die Konferenz mit den Spaniern fand vormittags, die mit Trauttmans-
41
dorff nach 4 Uhr nachmittags statt (vgl. ebd. ).
ils allèrent chés le comte de Trautmansdorff, où
19
ils furent fort longtemps, et après avoir quitté ce dernier, il alla aussytost
20
chés Pennaranda. Nous sceusmes que le jour d’après il y avoit eu plu-
21
sieurs allées et venues des uns aux autres, ce qui nous fit juger que les
22
Médiateurs ayans cherché du secours, et ayans différé de nous revoir,
23
n’avoient pas trouvé le comte de Pennaranda bien disposé.

24
De faict, quand ils nous ont veu une seconde fois

42
Am 1. Juni 1647 (s. Anm. 3).
, nostre pensée s’est
25
trouvée véritable; car au lieu de nous parler des affaire〈s〉 dont ils es-
26
toient chargés, ils ont formé un nouvel incident de la part des Espagnols,
27
et ont dict que Brun leur avoit faict voir un escrit de monsieur Servien du
28
*** du mois passé

43
Zu lesen ist: 1647 Mai 17; vgl. Beilage 1 zu nr. 283, bes. Art. XIX (Druck: NS IV, 106–
44
112, hier 111).
qui les empeschoit de pouvoir seurement traicter avec
29
nous, puisqu’au mesme temps que l’on veut icy arrester les articles, l’on
30
propose à La Haie de les remettre à l’arbitrage de Messieurs les Estatz et
31
de convenir avec eux sur tous les poincts, pour ensuitte déclarer con-
32
joinctement aux ministres d’Espagne que s’ilz n’en demeurent d’accord,
33
l’on continuera la guerre.

34
Nous nous sommes mocqués de ceste plaincte, et avons faict voir aux
35
Médiateurs que tant que la paix ne sera point conclue, nous ferions auprès
36
de nos alliés tous les offices qui nous peuvent garantir du mal que nos
37
parties essaient de nous procurer, et de la désunion qu’ilz veulent jetter

[p. 1411] [scan. 591]


1
parmy nous; que nous avons aussy offert de remettre la pluspart des ar-
2
ticles à l’arbitrage de Messieurs les Estatz, mais puisque les plénipoten-
3
tiaires d’Espagne ne l’ont pas eu agréable, rien n’empeschoit que l’on ne
4
traictât icy les affaires avec nous; que ces messieurs se faisans eux-mesmes
5
des chimères pour les combattre, au lieu d’entrer sérieusement en traicté,
6
faisoient voir clairement qu’ilz ne cherchoient que des prétextes pour
7
amuser le tapis, et s’esloigner de la conclusion.

8
Les Médiateurs, voyans que nous faisions sy peu de compte de ceste pré-
9
tendue difficulté, ont esté contraincts d’avouer qu’il y en avoit une plus
10
grande, et là-dessus ont dict que le comte de Pennaranda ne pouvoit con-
11
sentir que dans la déclaration que nous demandons des Médiateurs, il fût
12
porté que s’il arrive que les Portugais se servent des trouppes auxiliaires
13
de France pour entrer et exécuter quelque entreprise dans les païs du roy
14
catholique, l’on est demeuré d’accord que cela ne pourra estre pris pour
15
une contravention au traicté de paix. La raison est que par ce moien, le
16
Roy peut continuer à son maistre une guerre offensive, sans que le roy
17
catholique s’en puisse ressentir; que l’on peut envoyer de France quarante
18
mil hommes en Portugal, avec lesquels, soubz le nom et la bannière de ce
19
roy-là, l’on peut aller jusques à Madril, et attirer dans le milieu de l’ Espa-
20
gne le feu qui ne brusle aujourd’huy que les provinces les plus esloignées.
21
Qu’il faudroit donc convenir que les François ne pourroient attaquer les
22
places du roy catholique ny estre mis en garnison dans celles qui sont
23
desjà occupées par les Portugais hors leur royaume, ou dont ils se pour-
24
roient emparer à l’advenir. Les Médiateurs ajoutent que le comte de Pe-
25
naranda demande qu’il luy soit donné un exemple que jamais en aucun
26
traicté il se soit mis une clause semblable à celle que nous prétendons.
27
Que la faculté d’assister les alliés quand ils seront attaquez est suffisante,
28
sans y ajouster des termes qui donnent un juste soupçon que soubz le
29
prétexte de secourir le Portugal, on veut envahir l’Espagne et qu’il faut
30
laisser l’explication de l’assistance au droict commun, et à ce qui s’est
31
tousjours pratiqué en cas semblable, mais que de prétendre faculté d’ en-
32
trer et d’exécuter des entreprises dans le païs du roy catholique et stipuler
33
que cela ne pourra estre pris pour contravention au traicté, c’estoit chose
34
inouïe et sans exemple, à laquelle le comte de Pennaranda ne pouvoit con-
35
sentir , aymant mieux subir le hazard que les Estatz d’Espagne se perdent
36
une ville après l’autre comme ils font aujourd’huy, que d’avoir introduict
37
la guerre dans le cœur de l’Espagne par un traicté dont il n’y a point de
38
mémoire qu’il s’en soit jamais faict un semblable.

39
Nous avons respondu aux Médiateurs que le mesme escrit duquel les mi-
40
nistres d’Espagne se plaignent pourvoit à tous leurs soupçons déclarant
41
qu’à l’occasion de la guerre de Portugal, le Roy ne pourra directement
42
ny indirectement entreprendre sur aucun des Estatz du roy catholique.
43
Que ce que nous demandons ne tend à autre fin que pour assurer la paix,
44
et empescher qu’une chose dont nos parties demeurent d’accord ne puisse

[p. 1412] [scan. 592]


1
estre révoquée en doute pour servir un jour de prétexte à une nouvelle
2
guerre. Que nous convenions, eux et nous, en la substance, et que l’on
3
ne disputoit que sur l’esclaircissement. Qu’il estoit aisé de juger lequel
4
estoit dans la bonne foy, ou celuy qui soubz des termes généraux et am-
5
bigus veut laisser une semence de querelles à l’avenir, ou celuy qui veut
6
expliquer les choses avec le plus de clarté et de netteté qu’il est possible
7
pour éviter le trouble et l’équivoque. Que la difficulté que les Espagnols
8
font de coucher nettement par escrit un poinct sur l’essence duquel ils ne
9
contestent pas, faict voir leur mauvais dessein, et nous oblige d’estre d’ au-
10
tant plus soigneux à prendre nos précautions. Que nous ne sommes point
11
cause de la guerre de Portugal, et que sy le roy d’Espagne s’en veut désis-
12
ter , nous tomberons facilement d’accord de touttes les conditions récipro-
13
ques touchant la seureté du traicté. Mais que ne voulant faire ny paix ny
14
trefve pour ce royaume-là, et ne voulant pas seulement permettre que le
15
nom en soit exprimé par le traicté, il ne falloit pas trouver estrange sy
16
ceux qui sont résolus de le secourir, et qui en ont le consentement d’ Es-
17
pagne , désirent d’en justifier et esclaircir la liberté. Qu’il ne falloit pas
18
chercher des exemples de la seureté que nous demandions, puisqu’il ne
19
s’en trouveroit pas d’une opiniastreté pareille à celle de noz parties.

20
Il seroit trop long de rapporter tout ce qui a esté représenté de part et
21
d’autre, la conférence ayant esté longue et eschauffée. Mais parce que les
22
Médiateurs se disoient estre persuadés des raisons de Pennaranda et qu’il
23
faudroit venir à quelque tempérament, nous avons esté obligés de leur
24
dire qu’ils estoient louables de la peine que véritablement ils prennent
25
très grande à faire la paix, et que nous les remercions de tous leurs soings
26
et de la patience que nous sçavions qu’ilz exercent quelquefois auprès du
27
comte de Pennaranda. Mais que nous estions surpris de voir qu’en une
28
chose où il s’agit de leur propre honneur, qui consiste en la durée de la
29
paix, ils nous pressoient contre toutte raison, et mesme contre leur senti-
30
ment , ainsy que nous n’en doutions pas. Nous leur avons de plus faict
31
plainte qu’après |:avoir tiré de nous un acquiescement touchant la trêve
32
en Portugal:|, ils nous fissent ceste nouvelle instance, puisqu’ilz nous
33
avoient souvent dict qu’il y auroit |:facillité sur les autres poinctz et que
34
celluy de l’assistance passoit pour accordé, leurs collègues ayans aussy
35
faict entendre la mesme chose à la cour:|. Mais qu’aujourd’huy ils traictent
36
le poinct de l’assistance comme ils avoient faict |:cy-devant celluy de la
37
trefve:|, n’ayans pas manqué de nous dire de nouveau que cela |:estant
38
arresté, il y auroit facillité au reste:|.

39
C’est ce qui s’est passé entre les Médiateurs et nous; en quoy il est à noter
40
que bien qu’ilz nous ayent fort pressé de convenir de quelques autres ter-
41
mes , et d’admettre du tempérament dans nostre escrit, comme seroit de
42
régler et réduire le secours à quatre ou cinq et jusques à six mil hommes,
43
|:ilz ne nous ont apporté nul relasche sur aucun autre poinct:|, non pas
44
mesme sur celuy de la liberté du prince Edouard. Ce n’est pas que quand

[p. 1413] [scan. 593]


1
ils eussent parlé autrement, nous eussions rien quitté en une chose sy im-
2
portante , et qui nous a esté sy souvent ordonnée de la cour; mais nous
3
remarquons cecy pour |:faire cognoistre la disposition présente des Espa-
4
gnolz qui ne tesmoignent aucune bonne volonté à la paix, estant certain
5
que s’ilz s’estoient relaschez en la moindre chose, les Médiateurs:|, pour
6
nous porter mieux à leur fin, |:n’auroient pas manqué d’en faire l’ ouver-
7
ture :|. De sorte que ce qui nous paroît maintenant, est que |:les ministres
8

27
8 d’Espagne] im Klartext: d’Espagane〈s〉 [!].
d’Espagne, soit par l’espérance de la désunion de noz alliez, soit par quel-
9
que autre considération, sont fort esloignez des pensées de paix:|.

10
Il se voit aussy par la conduite des Impériaux que leur dessein est de
11
|:contenter les Suédois et les protestans de l’Empire, et de les animer s’ilz
12
peuvent contre la France et Bavière:|, à quoy sans doute ils |:sont poussez
13
et pressez par les Espagnolz:|. De tous les poincts prétendus par les pro-
14
testans , il n’y a plus que celuy seul de l’autonomie dans les provinces hé-
15
réditaires sur lequel le comte de Trautmansdorff ne se soit relasché, ayant
16
encor depuis peu consenty que l’évesché d’Osnabrug soit donné alterna-
17
tivement à un catholique et puis à un Luthérien de la maison de Brunz-
18
wich

28
Als im Frühjahr 1647 das Hst. Osnabrück vollständig von dem schwed. General Königs-
29
marck unterworfen zu werden drohte (die Festungen Vechta und Fürstenau fielen am 26.
30
Mai resp. 10. Juni 1647; vgl. Stüve , 310; APW II C 3 nr. 238; Ruppert , 291f.), bot Vol-
31
mar , nachdem er am 21. Mai die Zustimmung Trauttmansdorffs erhalten hatte ( APW III
32
C 2, 843), am 25. Mai dem F.enhaus Braunschweig-Lüneburg für den Verzicht auf die
33
Koadjutorien in den an Schweden zedierten Est.en Magdeburg und Bremen sowie unter
34
der Bedingung der vollständigen Restitution des Hst.s Osnabrück an Fbf. Franz Wilhelm
35
von Wartenberg (s. Anm. 10 zu nr. 99) an, das Hst. künftig im Wechsel eines kath. mit
36
einem lutherischen Fbf. zu regieren. Die zwischen den welfischen Pz.en und den kath.
37
Fbf.en alternierende Landesherrschaft sollte mit dem Ableben Wartenbergs einsetzen, des-
38
sen Nachfolger Hg. Ernst August (1629–1698; 1679 Hg. in Calenberg und Grubenhagen,
39
1692 Kf. von Hannover) werden sollte, im Falle seines vorherigen Ablebens ein vom
40
Domkapitel zu wählender anderer Nachkomme Hg. Georgs (1582–1641; 1636 Hg.),
41
beim Aussterben der georgischen Linie sollte ein Nachkomme Hg. Augusts des Jüngeren
42
von Braunschweig-Wolfenbüttel (s. Anm. 5 zu nr. 218) folgen; vgl. Knoch , 154–158, so-
43
wie den Textvorschlag der ksl. Ges. zur Restitution Osnabrücks und einer zwischen den
44
Konfessionen alternierenden Verwaltung des Hst.s (ksl. Textvorschlag für Art. XIII §§ 1–8
45
IPO); Kopie: AE , CP All. 83 fol. 193–194’; Druck (it. ÜS): Siri IX, 1319ff. (vgl. auch
46
ebd. , 1323ff.); zur ksl. Überlieferung s. APW II A 6 Beilage [1] zu nr. 112.
.

19
Les plénipotentiaires de Suéde doivent venir icy ceste sepmaine, ou tous
20
deux, ou monsieur Salvius seul. Nous prévoyons grande difficulté à faire
21
|:obliger l’Empereur de n’assister point le roy d’Espagne, non seullement
22
de la part des Impériaux, mais aussy de celle des Suédois:|. Leur résident à
23
Munster ayant paru fort instruict sur ce poinct quand nous luy en avons
24
parlé, il a dict qu’il n’y avoit pas apparence |:que l’Empereur promist de
25
n’assister pas le roy d’Espagne des forces de ses païs héréditaires:| et que
26
les affaires de l’Empire estans terminées, il ne seroit |:pas raisonable que le

[p. 1414] [scan. 594]


1
traicté fust arresté pour les intérestz de France et d’Espagne:|. Nous
2
n’avons pas laissé cela sans repartie, et sans luy faire voir qu’il ne s’agist
3
que de la seureté de la paix de l’Empire, n’estant pas juste que nous fas-
4
sions la paix avec l’Empereur pour avoir après une partie de ses forces sur
5
nos bras. Nous verrons quand les plénipotentiaires seront icy quelle sera
6
leur conduite envers nous.

7
Aussytost après la première conférence que nous avons eue avec les Mé-
8
diateurs , nous en avons donné advis au sieur de Menersvich afin qu’il ne
9
mandât rien à ses supérieurs qui ne fust véritable. Il nous dit que les am-
10
bassadeurs d’Espagne luy avoient desjà faict sçavoir leurs difficultez au
11
mesme temps qu’ils s’en estoient déclarés aux Médiateurs, et que le comte
12
de Pennaranda luy avoit faict dire que sy ses collègues ne revenoient bien-
13
tost à Munster, ilz seroient obligés de l’attendre, comme luy les avoit cy-
14
devant attendu, ne pouvant différer le voyage de Spa pour sa santé; de
15
quoy, et de tout ce que dessus, nous avons aussy donné advis à monsieur
16
de Servien

32
Vgl. 1) Longueville und d’Avaux an Servien, Münster 1647 Mai 31; Ausf.: AE , CP All.
33
100 fol. 192–194’; Beilage 1: Duplikat von nr. 291. – 2) nr. 308 mit Beilagen.
.


17
Beilagen


18
1 Ass.Nat. 278 fol. 17–17’: Textvorschlag für Artikel 3 des französisch-spanischen Friedens-
19
vertrages
, die Assistenz der Alliierten betreffend (frz.), Münster s.d. [den Spaniern durch
20
die Mediatoren praes. ebd. 1647 Mai 28], Kopie; Eingang in Amiens laut Dorsal, fol. 18’:
21
1647 Juni 10

34
Auch Beilage 3 zu nr. 308.
. – Weitere Kopien: AE , CP All. 84 fol. 41–41’ (mit dem Lemma: Troi-
22
siesme article touchant le duc Charles; datiert auf 1647 Juni 3; sehr wahrscheinlich Anlage
23
zum Duplikat [für Mazarin]); AE , CP All. 100 fol. 233–234 (mit demselben Lemma;
24
datiert auf 1647 Juni 3).

25
2 Ass.Nat. 278 fol. 30–31’: Textvorschlag für das Attestat der Mediatoren, das französische
26
Assistenzrecht für Portugal betreffend, Münster s.d. [den Spaniern durch die Mediatoren
27
praes. ebd. 1647 Mai 28], französische

35
Kopien eines it. Entwurfes, [übersandt aus Münster nach Rom 1647 Mai 17]: NP 23 fol.
36
384–385; Chig. lat. A I 11 fol. 211–216’.
Kopie; Eingang in Amiens laut Dorsal, fol. 33’:
28
1647 Juni 10

37
Auch Beilage 2 zu nr. 308.
. – Weitere französische Kopien: AE , CP All. 84 fol. 42–44 (datiert auf
29
1647 Juni 3; sehr wahrscheinlich Anlage zum Duplikat [für Mazarin]); AE , CP All. 84
30
fol. 169–170 (datiert auf 1647)

38
So die Datierung durch einen Sekretär Serviens, von dem auch die Kopie stammt; für Tag
39
und Monat ließ er eine Lücke. Am Kopf, von anderer Hand, und im Dorsal Lionnes, fol.
40
170’, auf 1647 Juli 9 datiert; an diesem Tage wurde die Kopie von Servien an Mazarin
41
übersandt (vgl. Anm. 2 zu nr. 337).
; AE , CP All. 100 fol. 231–233 (datiert auf 1647 Juni 3).
31
Druck des italienischen Textes: Siri IX, 1425–1427 (datiert auf 1647 Juni 3).

Dokumente