Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
88. Servien an Lionne Münster 1646 Januar 27

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Servien an Lionne


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Münster 1646 Januar 27

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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 75 fol. 156–158’ = Druckvorlage.

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Contarini gekränkt über üble Meinung in Paris. Vertrauliche Nachricht Promontorios. Bekeh-
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rung d’Avaux’ zur Einstellung Longuevilles und Serviens. Kompromißvorschlag in der Frage
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der Anrede Longuevilles durch die Spanier. Werben der Spanier um die Holländer. Frage des
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9. Artikels. Servien verantwortlich für die üble Meinung über die Mediatoren. D’Eméry.

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Depuis l’arrivée du dernier ordinaire

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Vom 13. I. 1646; s. nr. 62: Beschwerden Lionnes bei Nani über Contarini; s. [ nr. 91 Anm. 4 ] .
Contarini paroist fort triste et mortifié.

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Il s’est plaint parmy les siens que la mauvaise volunté qu’on a contre luy est
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allée jusques à Paris. Il n’a garde d’y adjouster que la sienne contre la France a
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desjà esclaté en divers lieux. Je ne sçay pas en quels termes luy a peu escrire
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l’ambassadeur Nani, mais Contarini paroist fort estonnée. Il n’y a point de
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doute que s’il apréhende que sa mauvaise conduite par deçà soit capable
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d’empescher que sa république ne reçoive assistance de la France dans la
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guerre du Turc et que le refroydissement qui arrivera luy puisse estre imputé
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à Venise, il sera obligé de vivre avec plus de modération.

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Promontorio hat mir von einem Brief Mazarins an Guido del Palagio

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Guido del Palagio (gest. 1648) diente Chigi von 1639–1648 in Köln und Münster als cava-
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liere ( Kybal I S. 389 Anm. 2; Repgen S. 237f. Anm. 36) .
berichtet,
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worin der Papst der Feindseligkeit gegen Frankreich beschuldigt wird. Angeblich
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haben Chigi und Contarini den Brief an sich genommen und wollen ihn nach
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Rom schicken, um Mazarin zu schaden.

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Monsieur d’Avaux comence de se convertir et de parler comm’il faut sur les
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affaires publiques. Voyant les sentiments de monsieur de Longueville et de
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moy si puissement authorisés par ceux de Son Eminence, il a presque honte
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d’avoir esté cy-devant d’autre advis.

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Selon mon foyble jugement nous recevrons quelque praejudice de ne voir
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point les Espagnols lorsqu’ils entreront en traité avec les députés de Messieurs

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les Estats comm’ils en sont à la veille. La difficulté qui s’est rencontrée sur le
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traitement de monsieur de Longueville empesche nos entreveues à cause
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qu’ils témoignent ne se pouvoir résoudre à luy donner d’Altesse et croyent de
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faire beaucoup de parler en tierce personne, disant que c’est en quelque sorte
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recevoir la loy, puisque chacun sçait assez qu’on n’est venu à cest expédient
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que sur le reffus que fait monsieur de Longueville d’estre traité d’Excellence
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comm’il traite le premier plénipotentiaire d’Espagne. Si Son Eminence juge
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qu’il soit nécessaire que nous traitions avec les Espagnols, peut-estre seroit-il
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à propos qu’il luy pleust de donner advis à monsieur de Longueville

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Vgl. nr. 117.
qu’ell’a
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sceu de Bruxelles qu’ils accepteront le parti de parler en tierce personne qu’ils
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avoient refusé pendant quelque temps et qu’on peut prendre ses mesures là-
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dessus s’il est nécessaire de se voir avec eux; sans doute que cela conviera
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monsieur de Longueville de s’en contenter praesentement ne pouvant mieux
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faire et nous donnera moyen de rétablir les conférences.

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On ne se peut imaginer les caresses que les Espagnols font aux Hollandois et
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avec combien de bassesse ils les recherchent. Ceux-cy disent desjà qu’ils sont
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asseurés de sortir d’affaires quand ils voudront et que leurs parties ne praeten-
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dent rien d’eux, voulant dire que c’est de nous que l’on praetend les restitu-
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tions . Ils ne nous ont encor point parlé de ce 9 e article tant contesté, mais je
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crains bien qu’ils n’attendent leur temps et que lorsque les Espagnols leur
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auront fait des offres spécieuses ils prènent cette ocasion pour nous faire obli-
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ger à ce 9 e article si nous voulons que pour l’amour de nous et pour nous
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attendre ils refusent ce qui leur sera offert. Ils paroissent grossiers, mais ils
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sont merveilleusement industrieux pour parvenir à leurs fins et ont éprouvé
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souvent par le passé qu’il ne leur a pas mal réussi pour obtenir ce qu’ils dési-
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roient de la France de luy donner de la crainte, ce qui me met en apréhension
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qu’ils ne mettent souvent en pratique les moyens que les Espagnols leur don-
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nent d’employer cest artifice. Cela me fait croire qu’il n’est nullement temps
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maintenant de résoudre avec eux définitivement cest article 9 parce que les
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Espagnols les recherchant et nous méprisant leur donnent de grands avanta-
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ges sur nous et leur facilitent les moyens d’obtenir aujourd’huy tout ce qu’ils
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désireront de nous, pour ne tumber pas d’abord dans un déconcert périlleux,
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pour les obliger à refuser ce qu’on leur offre, et pour les faire demeurer d’ a-
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cord de la maxime que nous avons intérest d’établir, qu’il ne faut rien rendre à
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l’Espagne de part ny d’autre. Car pour en dire la vérité il paroist à leurs dis-
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cours que sur l’establissement de cette maxime ils veullent faire différence
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entre eux et nous et comm’ils disent estre asseurés que leurs ennemis ne leur
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demandent rien, que leur Estat est petit, et qu’ils ont fait peu de conquestes
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depuis nostre rupture avec l’Espagne, ils semblent vouloir conclurre, que le
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Roy qui a un puissant royaume, qui s’est agrandi en divers endroits et à qui
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l’Espagne demande beaucoup de restitutions, est plus obligé qu’eux de s’y
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disposer pour avoir la paix, autrement ce seroit le seul intérest de Sa Majesté

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qui la retarderoit, et pour ne vouloir pas consentir à ce qui leur paroist juste,
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leur fairoit perdre l’ocasion favorable qu’on leur praesente de sortir avanta-
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geusement d’affaires avec leurs ennemis.

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Nous ne manquerons pas de bonnes raisons pour leur persuader le contraire
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et desjà dans une visite particulière que je leur ay rendue j’en ay jette les fon-
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dements dans leur esprit assez à propos, mais comme ce sont gents qui consi-
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dèrent peu les raisons et les intérests d’autruy et qu’en la mode des Suisses ils
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reviennent tousjours à leur première demande quoy qu’on leur y réponde, je
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crains bien que pour consentir à la maxime que nous ne devons rien rendre
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non plus qu’eux, ils essayent de nous violenter sur cest article 9 e pour le faire
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passer à leur mode.

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On a voulu faire croire au nunce et à Contarini que toutes les mauvaises im-
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pressions qu’on a d’eux à la cour viennent de moy seul. Vous sçavés combien
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de fois j’ay tasché de faire office au premier et combien j’ay esté passionné
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pour l’autre tandis qu’il n’a point agi contre nous comm’il fait. Les derniers
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advis d’Anvers portent que sur les lettres que les Vénitiens escrivent de Muns-
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ter par lesquelles ils asseurent que les François et les Suédois font des deman-
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des si excessives qu’ils font assez cognoistre ne vouloir point de paix, on a
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résolu de se praeparer tout de bon à la guerre pour cette campagne.

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Ich habe sichere Informationen, daß d’Eméry mir nach wie vor übelwill.

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