Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
60. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Januar 13

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Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien


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Paris 1646 Januar 13

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Kopien: AE , CP All. 63 fol. 144–147 = Druckvorlage; Ebenda fol. 148–153; AE , CP All. 75
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fol. 64–65. Konzept Lionnes: AE , CP All. 59 fol. 63–65. Druck: Mém. et Nég. I S. 58–64;
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Nég. secr. III S. 13–15; Gärtner VII S. 528–534. Regest: Mazarin , Lettres II S. 708.

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Rückschlüsse aus nr. 32: Aufdeckung und Abbruch der spanisch-schwedischen Geheimverhand-
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lungen ; Rolle Rosenhanes. Mahnung zur Wachsamkeit. Fehlschlag der spanischen Sonderfriedens-
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bemühungen . Friedensbedürfnis der Spanier; ihre Racheabsichten. Vorteile einer spanisch- franzö-
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sischen Heiratsverbindung mit Gewinn der Niederlande; Angebot seitens der Spanier wünschens-

[p. 222] [scan. 304]


1
wert ; Geheimhaltung vor den Generalstaaten. Unaufrichtigkeit der bisherigen spanischen An-
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träge an Mazarin. Lob Brassets; Anschlag auf den Kurfürsten von Köln. Geschenke für Oxen-
3
stierna , Salvius und Rosenhane. Argumente zur Rechtfertigung des Anspruchs Frankreichs auf
4
Behauptung seiner Eroberungen.

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Le jugement qu’il me semble Messieurs que l’on peut faire sur vostre mémoire
6
du 22 e du passé c’est que Rosenhan dépend plus de monsieur Salvius que de
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monsieur Oxenstiern, que ledit Oxenstiern s’est ouvert avec entière sincérité
8
de tout ce dont il a eu conoissance en la négotiation secrette des Espagnolz
9
avec eux et que Salvius y est allé avec beaucoup plus de réserve, non pas tant
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selon mon advis à mauvaise intention que parce que lorsqu’on voulust luy en
11
dire quelque chose sur les fréquentes visites des Espagnolz et de luy il s’estoit
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engagé à faire passer cette négotiation pour une bagatelle, et qu’il

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12 eust cru] aus den übrigen Fassungen statt: creust in der Druckvorlage.
eust cru se
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faire tort s’il en eût parlé en d’autres termes. Et enfin que nul d’entre eux n’a
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eu la résolution déterminée de rien conclurre, mais bien premièrement de re-
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cognestre ce qu’ils pouvoient espérer des ennemis touchant la satisfaction que
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la Suède prétend. En second lieu au cas que l’affaire vinst à se découvrir, de se
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rendre plus considérables envers la France par les recherches de noz ennemis.
18
Et en 3 e lieu de nous faire valoir leur intégrité et leur constance par le refus
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des avantages que malaisément ilz peuvent espérer dans un traitté général.

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On a rendu un grand service au Roy de rompre tout à fait cette négotiation
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puisque les ennemis continuans à flatter les espritz des Suédois par des offres
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spécieuses, à les aliéner de cette couronne par des soubçons qu’elle traitte
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particulièrement avec Bavières et avec d’autres et à leur persuader que nous
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ne les considérons que pour les faire servir à noz fins, si on n’y eust apporté
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un prompt remède, on eust deu craindre que le temps eust pu produire des
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effetz très préjudiciables au service de Sa Majesté; outre que cette négotiation
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subsistant, jamais les ministres de l’Empereur ny d’Espagne ne se seroient
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28 véritablement] aus den übrigen Fassungen; fehlt in der Druckvorlage.
véritablement appliquez au traitté général.

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Que Rosenhan dise tout ce qu’il voudra, j’ay encores eu la confirmation de
30
Vienne que c’est luy qui a fait le premier la proposition de la Poméranie et
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que la couronne de Suède fust reconnue doresnavant prince de l’Empire
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comme le roy de Danemarck; qu’il ne se contentoit pas d’applaudir à ce que
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l’on luy disoit à nostre désavantage, mais qu’il alloit au-devant d’en faire les
34
plaintes que je vous manday dernièrement

42
Gemeint vermutlich in nr. 35.
. Mais il ne faut plus rebrouiller
35
toutes ces choses et se satisfaire seulement qu’elles soient si bien et si heureu-
36
sement terminées par vostre prudence et par vostre adresse, ne se pouvant
37
certainement rien adjouster à la manière et à la délicatesse que l’affaire a esté
38
portée soit à Osnabrug soit avec Rosenhan et les médiateurs et avec Brun et
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Saavedra.

[p. 223] [scan. 305]


1
Il sera bon pourtant d’estre à l’avenir plus alerte pour descouvrir ce qui se
2
pourroit tramer à nostre préjudice, quoyqu’il y ait grand sujet de croire qu’il
3
n’y aura rien à craindre pour quelque temps; et desjà les avis que je reçois de
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Bruxelles portent l’entière [!] désespoir des ministres d’Espagne de rien con-
5
clurre séparément de nous avec noz alliez, et fort peu d’espérance de pouvoir
6
résister la campagne prochaine ny en Flandres ny en Espagne. De fasson que
7
l’on y parloit plus que jamais des moiens de sortir de la guerre à quelque prix
8
que ce puisse estre pour attendre une meilleure conjoncture de se vanger. En
9
quoy vous pouvez recognestre, et de ce que je vous escrivis dernièrement

41
Vgl. nr. 10; aber auch nrs. 25, 42, 51, 57.
que
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tous les ministres d’Espagne estans contraintz par la nécessité concourent au
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sentiment de sortir présentement d’affaires avec dessein de nous tromper dès
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que l’occasion sera favorable. Ce qui nous doit bien faire appliquer à mettre
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les choses en estat que la paix se faisant leur mauvaise intention ne puisse
14
produire les effetz qu’ils se proposent.

15
J’ay veu avec grand plaisir ce que vous m’escrivez touchant la proposition du
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mariage de l’infante avec le Roy aux conditions que je vous manday. Les re-
17
marques que vous avez pris la peine d’y faire sont dignes de vostre prudence,
18
et vous pourrez vous souvenir que pour ce qui est d’asseurer que nous ne
19
nous dessaisirions jamais quelque accident qui nous pust arriver de ce que
20
l’on nous auroit donné à titre de dot, ç’a esté tousjours une des principales
21
précautions que je vous ay marquées par plusieurs de mes despêches en cas de
22
mariage

42
S. APW II B 2 nrs. 194, 227.
.

23
Pleust à Dieu que celuy-cy pust réussir avec les conditions que vous me mar-
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quées [!], quand mesmes nous serions obligez de lascher le Roussillon, bien
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entendu que nous sortirions honnestement d’affaires avec les Catalans en
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establissant leur repos, et que nous en procurerions pour quelque temps au
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roy de Portugal par une trêve durant laquelle on pust traitter son accommo-
28
dement .

29
Selon mon sens j’estime beaucoup plus important à ce roiaume d’estendre sa
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domination du costé des Pais-Bas que de celuy de l’Espagne. J’en ay quantité
31
de raisons que je remetz à vous mander une autre fois avec plus de loisir que
32
je n’en ay présentement

43
Nrs. 73, 74.
. Cependant si vous voiez jour Messieurs de pouvoir
33
par quelque personne tierce engager

38
33 adroitement] aus den übrigen Fassungen ergänzt; fehlt in der Druckvorlage.
adroitement les Espagnolz à nous en
34
faire la proposition en sorte pourtant que ilz ne connoissent pas que nous le
35
souhaittions, parce qu’indubitablement d’abord ilz en seront

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35 refroidis] nach AE , CP All. 59 (Konzept) und All. 63 fol. 148–153 (Pariser Abschriften-
40
sammlung
) ersetzt für: très roidis in den Kopien aus Münster.
refroidis quel-
36
que passion qu’ilz en eussent auparavant, Sa Majesté m’a commendé de vous
37
escrire qu’elle remet à vostre prudence de le faire si vous le jugez à propos.

[p. 224] [scan. 306]


1
Je suis de vostre sentiment qu’en ce cas il ne faudra pas se mettre en peine de
2
s’en ouvrir sitost aux députez de Holande parce que ce seroit ruiner la chose
3
dès son comencement.

4
Je ne sçais bonnement que vous dire sur le conseil que vous me donnez d’ es-
5
couter icy les propositions que les Espagnolz voudront me faire. Car il ne me
6
semble pas de voir qu’ilz y aillent assez sincèrement en ce qu’ilz recherchent
7
plus l’esclat de cette négotiation qu’ilz ne se mettent en peine du fruit qu’elle
8
peut avoir. Néantmoins je me prévaudray de voz bons avis s’il y a lieu de le
9
faire et j’y procéderay avec tant de circonspection que je me prometz que si
10
nous n’en retirons point d’avantage, il ne pourra du moins nous en arriver nul
11
préjudice. Bien entendu tousjours que le tout sera renvoie à Munster pour y
12
estre conclu.

13
Monsieur Brasset s’acquitte parfaittement bien de tout ce dont on le charge
14
envers Messieurs les Estatz et monsieur le prince d’Orange. C’est pourquoy
15
quand vous aurez quelque chose à négocier en ces quartiers-là, en luy en-
16
voians de bons ordres je m’asseure que vous en aurez toute satisfaction. Et
17
pour ce qui regarde la proposition faitte sur l’électeur de Cologne, après avoir
18
eu sa response vous luy pourrez de nouveau faire sçavoir voz sentimens, pre-
19
nans tousjours garde s’il vous plaist que nostre engagement ne puisse pas pa-
20
restre qu’en cas que l’affaire réussisse.

21
C’est ce que j’ay eu à respondre présentement à voz deux mémoires des 22 et
22
23 e du passé. Le temps me manque pour respondre à celuy du 30 e et j’ adjous-
23
teray seulement que je fais haster autant que je puis les présens pour mes-
24
sieurs Oxenstiern et Salvius et y en feray joindre un pour Rosenhan propor-
25
tionné à sa qualité

36
S. nrs. 27, 44.
.

26
Outre les raisons que je vous ay desjà mandées pour faire cognestrc aux enne-
27
mis et surtout à Trautmansdorff qu’il n’est pas fort estrange que nous préten-
28
dions de retenir à l’exemple des Espagnolz ce que nous avons pris sur eux

37
S. nr. 42.
, il
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y en a une qui me semble bien forte. C’est que si après le malheur de la
30
bataille de Saint-Quentin

38
Bei Saint-Quentin hatten die Franzosen am 10. VIII. 1557 eine Niederlage gegen die Spanier
39
erlitten ( Brandi I S. 548).
non seulement on ne nous rendit rien du royaume
31
de Naples, du duché de Milan et des autres Estatz qui nous appartenoient,
32
mais par la seule appréhension de ses suites plustost que pour la liberté de
33
monsieur le connestable de Montmorency

40
Anne de Montmorency (1493–1567), 1538 connétable de France, 1551 duc et pair, Eroberer
41
von Metz 1552; bei der frz. Niederlage von Saint-Quentin 1557 wurde er gefangengenom-
42
men
; er trug maßgeblich zum Frieden von Cateau-Cambrésis bei ( BU XXIX S. 172–175;
43
NBG XXXVI Sp. 342–347).
nous rendismes nous-mesmes
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soixante et tant de places pour avoir la paix

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Friede von Cateau-Cambrésis zwischen Heinrich II. von Frk. und Philipp II. von Spanien
45
vom 3. IV. 1559 (Druck: Du Mont V,1 S. 34–46).
, ce ne doit pas estre une chose
35
fort extrordinaire qu’après dix ans de guerre où les Espagnolz ont esprouvé

[p. 225] [scan. 307]


1
une suite quasi continuelle de disgrâces pareilles nous prétendions retenir noz
2
conquestes. J’ay voulu vous mander cette réflexion affin que vous vous en
3
serviez si vous le jugés à propos. Monsieur d’Avaux sçait bien que le roy de
4
Poulogne ne croid pas avoir perdu la réputation pour avoir laissé à la Suède
5
des provinces entières. Et quoyque l’on puisse dire que ce n’est que par une
6
trêve

29
Schwed.-polnischer Waffenstillstand, geschlossen 1629 zu Altmark für die Dauer von sechs
30
Jahren (Druck: Du Mont V,2 S. 594–596), 1635 zu Stuhmsdorf um weitere 26 Jahre verlän-
31
gert (Druck: Du Mont VI,1 S. 115–117). In diesem Waffenstillstand mußte Polen den
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Schweden Preußen und Livland überlassen.
, elle est pourtant de telle durée et avec telles conditions qu’on la peut
7
quasi appeller une paix, et il y en a bien peu qui durent si longtemps.

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